31 août, 2013

Ecole à la maison : quatre enfants enlevés de force à leurs parents en Allemagne

Jeudi matin, 8 heures. La famille Wunderlich, Dirk et Petra et leurs quatre enfants, entame sa journée d’école à la maison. Tout semble calme autour de leur maison dans les environs de Darmstadt. Mais soudain, la sonnette retentit. A travers la fenêtre, le père de famille voit une véritable armée qui investit la paisible demeure. Une vingtaine de personnes : travailleurs sociaux, officiers de police et même des agents spéciaux armés. A travers la porte, on lui signifie qu’on veut lui parler. Dirk essaie de poser une question, mais en quelques secondes trois policiers approchent avec un engin pour défoncer la porte. Il obtempère.

Brusquement, Dirk Wunderlich est poussé dans un fauteuil et immobilisé. Les forces de l’ordre sont là pour embarquer les enfants. Le tort, le seul tort des Wunderlich ? Celui de vouloir faire l’école à la maison : c’est interdit en Allemagne (comme au temps des Nazis) et même la Cour européenne des droits de l’homme – surtout elle – reconnaît le droit des Etats signataires de la Convention d’organiser comme ils l’entendent l’obligation d’instruction, pour assurer l’intégration au sein de la communauté et la mixité sociale de tous les enfants.

A cette aune les Wunderlich sont de dangereux malfaiteurs et ils ont été traités comme tels. Dirk montre-t-il le moindre signe de vouloir bouger ? Les agents spéciaux sont là pour le saisir de force.
Les quatre enfants, âgés de 7 à 14 ans, ont été emmenés sans ménagements, sans même que leur maman puisse les embrasser : « C’est trop tard maintenant », lui lance un agent spécial en l’écartant violemment. L’aînée, Machsejah, est embarquée entre deux gros policiers.

Les voisins, témoins de la scène, pleurent.

Aussitôt les enfants emmenés – kidnappés ! – les parents Wunderlich ont été convoqués par la direction des services sociaux, et ils s’y sont rendus, rejoints par leur avocat Andreas Vogt qui a sauté dans le premier train pour pouvoir venir les assister. Bien sûr, ils ont contesté l’opération de force par laquelle leurs enfants leur ont été enlevés. Réponse : il va falloir attendre que le juge rentre de ses vacances. Comme on pouvait s’y attendre, et comme l’a précisé Me Vogt au Home School Legal Defense Association (HSLDA), les Wunderlich n’ont reçu aucune marque de sympathie de la part des autorités.

HSDLA a eu accès à l’ordonnance judiciaire du 28 août, signée du juge Koenig de Darmstadt, qui a autorisé à l’emploi de la force pour faire « saisir » les enfants : il n’est question que du fait que les Wunderlich continuent de les scolariser à la maison, aucune allégation de mauvais traitements ou d’autres manquements n’y figure. Pas même une accusation d’instruction insuffisante.

Mieux, l’ordonnance précisait que l’utilisation de la force à l’encontre des enfants, si nécessaire, était autorisée, au motif que les enfants avaient « adopté les opinions de leurs parents » en ce qui concerne l’école à la maison et qu’on pouvait s’attendre à ce qu’il n’y ait « aucune coopération » de la part des parents comme des enfants.

Michael Farris, président de HSLD, a dénoncé l’opération en affirmant que « l’Allemagne a brutalement violé les droits de cette famille ». « Ce dernier épisode, la saisie de quatre beaux enfants innocente, est un acte abominable de la part d’un Etat voyou. » Et de souligner qu’une telle opération contrevient directement aux droits fondamentaux de l’homme : « L’Allemagne est partie à de nombreux traités de sauvegarde des droits de l’homme qui reconnaissent le droit des parents de donner une éducation conforme à leurs convictions religieuses. L’Allemagne a totalement méconnu ses obligations de partie à ces traités et d’Etat de démocratie libérale. »

Au-delà du côté peut-être volontairement naïf de ses remarques – depuis que les « droits de l’homme » sont affirmés, il n’y a pas de liberté pour les ennemis de la Liberté – il faut bien s’appuyer sur le droit et en son état actuel celui-ci donne évidemment raison aux familles qui choisissent la scolarisation à domicile, nonobstant toute décision contraire de tel ou tel tribunal international.

Les Wunderlich ont derrière eux un parcours semé d’embûches, faisant face – parfois avec succès – aux manœuvres totalitaires qui tentent de les priver de leur droit d’éducation. Pour fuir l’interdiction de l’école à la maison dans leur pays ils ont tenté de s’établir dans d’autres pays de l’Union européenne mais les difficultés matérielles – Dirk Wunderlich n’ayant pas réussi à trouver du travail – les a contraints de retourner en Allemagne. Dès leur arrivée l’an dernier, les passeports des enfants furent saisis pour empêcher toute nouvelle tentative de « fuite ».

Petra, son épouse, s’est dite « dévastée » par la descente des forces de l’ordre et la saisie des enfants : « Nous sommes vides. Nous avons besoin d’aide. Nous nous battons mais nous avons besoin d’aide. »

• Pour contacter l’ambassade d’Allemagne en France : Ambassade de la République fédérale d’Allemagne, 13-15 avenue Franklin D. Roosevelt, 75008 Paris.

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30 août, 2013

Pourquoi la bataille contre le “mariage” gay était perdue d'avance

Par admiration pour un article bien tourné et intéressant sur le fond, mais aussi tout simplement parce que je pense que Hilary White a raison et qu'elle met le doigt là où ça fait mal, je vous propose une traduction de son « humeur » publiée cette semaine sur LifeSite. Hilary White est la correspondante romaine de ce que j'estime être le meilleur site pro-vie anglophone (et sans doute dans le monde entier), et pour le fond et pour la forme. De doctrine sûre, on n'y publie, de manière professionnelle, que des informations bien documentées et commentées avec retenue et justesse.

Oui, la bataille contre le « mariage » gay est en passe d'être perdue partout, on ne peut que le constater :en fin d'article, Hilary White donne d'ailleurs la liste des pays reconnaissant les partenariats homosexuels, que ce soit par l'union civile ou le « mariage » : c'est consternant et plus étonnante encore est la rapidité avec laquelle un pays après l'autre a cédé. Je la reproduis également.

Je vous invite à découvrir ce texte à la fois très personnel et de grande portée. Il pointe le vrai problème des combats contre les dérives de la culture de mort : la peur d'apparaître comme des moralisateurs dans le domaine politique censé être autonome, le refus de prendre la question du comportement homosexuel en considération. En France, n'oublions pas que cela s'est traduit par une peur panique de faire apparaître l'opposition comme chrétienne ou catholique, et une autre phobie : celle d'être taxés d'« homophobie ».

A quoi s'ajoute, comme le montre Hilary White qui, au cœur de la chrétienté, a pu voir les choses se dérouler sous ses yeux, le choix d'une belle part de la hiérarchie ecclésiastique de positiver le message en évitant tout thème de confrontation. On voit le résultat. – J.S.

Comment perdre la bataille contre le “mariage gay” en une étape facile

Depuis qu’on s’active pour imposer la légalisation du « mariage gay », ceux qui s’y
opposent se sont absolument refusés à porter le débat sur le plan de la licéité morale, voire sur celui des conséquences physiques et psychologiques du comportement homosexuel. L’avez-vous remarqué ? C’est précisément ce dont personne ne veut parler qui est au cœur de la question. 
Pour ce qui est de l’Eglise catholique, c’est devenu une politique quasi universelle, que ce soit à la Congrégation pour la doctrine de la Foi ou plus bas dans l’échelle hiérarchique. On nous a fait savoir que c’était le discours officiel. Alors que le conflit gagnait en intensité, les évêques et les conférences épiscopales ont indiqué aux prêtres qu’ils devaient parler exclusivement des gloires et des merveilles du mariage, sans jamais, au grand jamais, souffler mot à propos du reste, les trucs plus dégoûtants. 
De fait, cette ligne de l’Eglise catholique a tant séduit le Premier ministre britannique David Cameron – notez bien : le leader du parti conservateur– qu’il l’a même utilisée pour importer le « mariage gay » au Royaume-Uni pour, ce petit cadeau dont il veut désormais faire profiter le monde entier. Donc, bien travaillé, les gars, merci. 
Un petit nombre, un très petit nombre de gens, y compris LifeSite, quelques groupes pro-famille et peut-être une poignée de blogueurs ont pris sur eux de dire tout haut que cette politique aura les effets contraires à ceux escomptés. Nous avons été seuls à rejeter les démentis, les discours évasifs et les excuses multipliés par le monde « conservateur » afin de vendre le message. Et pour tout remerciement, le monde – et surtout ce monde « conservateur » – nous hurlent après tels des extraterrestres échappés de L’éclosion des monstres
Nous avons dit que les arguments contre le « mariage gay » qui commencent par de gentilles considérations qui réchauffent les cœurs et qui vont à peine plus loin, aboutiront à l’incohérence. Ils n’iront guère au-delà des limites de la bulle de la discussion conservatrice. Certainement, le téléspectateur lambda – disions-nous – qui entendra ce discours haussera les épaules et dira : « Eh bien, si le mariage, c’est si formidable, il faudrait laisser tout le monde le faire. » Et il passera au prochain épisode de Glee. 
Au bout du compte, avons-nous prédit, ces arguments « conservateurs » politiquement corrects vont être tellement chétifs que même ceux qui y croient et qui les utilisent vont être forcés à les abandonner et à rejoindre eux aussi la meute. Et alors ?……… Cette semaine, le monde « conservateur » politique américain est tout sens dessus dessous à cause d’un édito de Joseph Bottum, ancien directeur du magasine vaguement catholique First Things, expliquant qu’il n’avait pas d’argument à opposer au changement. (Oui, je continuerai d’utiliser les guillemets ironiques ; promis.) 
Ces derniers temps il nous est dit de plus en plus, et par tout le monde, que le « mariage gay » universel est « inévitable ». A cela, nous autres à LSN et d’autres résistants doux-dingues à la réalité, ne pouvons vraiment que répondre : « Oui, c’est ce que nous vous avions dit. » 
Cela fait belle lurette que nous le disons : la révolution sexuelle n’est pas terminée, c’est un processus inachevé dont le but est l’abolition totale de toute structure sociale reconnaissable basée sur des réalités biologiques objectives, qui a commencé dans les années 1970 avec le divorce sans faute, la contraception artificielle et l’avortement, et qui progresse vers la stratosphère extérieure du bizarroïde. 
Nous avons dit également que le discours et les processus du conservatisme politique, spécialement lorsqu’on les applique aux institutions religieuses, ne sont pas adaptés à nos besoins, qu’ils soient immédiats ou sur le long terme. Que le modèle politique, défini un jour à mon intention par un évêque canadien comme « l’art du possible », ne suffira pas à fournir les solutions que l’on recherche pour ces grandes questions. 
Cette approche politique est celle qui conduit des évêques et leurs ouailles « conservatrices » autour du monde à promouvoir le compromis des unions civiles homosexuelles, un phénomène dont je pense que les psychologues l’ont déjà nommé : le syndrome de Sockholm. Mais j’ai de mauvaises nouvelles pour ces hommes d’Eglise : ce crocodile là ne vous mangera pas les derniers. 
Nous avons dit que vous ne pouvez pas séparer loi morale et politique. Que l’établissement d’une distinction entre le « conservateur social » et le « conservateur fiscal » est une erreur grave et sotte : elle aura pour conséquence l’élimination totale de toute opposition, quelle qu’elle soit, à la politique socialiste globale de destruction de la culture. 
Mais nous étions schtarbés, n’est-ce pas ? Et nous étions encore « schtarbés » lorsque nous avons poussé le raisonnement logique un peu plus loin en disant qu’une fois que vous avez séparé – pour reprendre les mots d’un maître à penser italien bien connu – la fin procréatrice du mariage de sa fin unitive, vous avez bel et bien ouvert le champ à absolument n’importe quoi. Cela veut dire que cette logique va vous mener vraiment très vite depuis le « mariage gay » jusqu’à la polygamie, la pédophilie, l’inceste et n’importe quelle autre chose inventée par la concupiscence humaine. 
La logique, c’est comme les maths, braves gens. Ne tirez pas sur le messager qui insiste, contre tout ce qui est politiquement à la mode, pour dire que deux et deux font toujours quatre. 
Eh bien, je dois avouer que le côté le moins amusant de jouer aux Cassandre est de pouvoir dire : « Je vous l’avais bien dit. » 
Je vais donc changer la formule. « Aloooors, vous ne voulez pas parler de tout le côté désagréable, politiquement incorrect, gluant ? Vous voulez que la discussion reste “civilisée”, polie, amicale ? 
« Eh bien ça vous rapporte quoi ? »
 Hilary White
Reconnaissance légale des partenariats homosexuels à travers le monde :

Unions civiles
  • Allemagne
  • Andorre
  • Australie (5 territoires)
  • Autriche
  • Colombie
  • Ecosse
  • Etats-Unis (7 Etats)
  • Finlande
  • Groënland
  • Hongrie
  • Irlande
  • Ile de Man
  • Jersey
  • Liechtenstein
  • Luxembourg
  • Mexique
  • République tchèque
  • Slovénie
  • Suisse
  • Vénézuela
  •  

« Mariage » homosexuel

  • Afrique du Sud
  • Angleterre et Pays-de-Galles
  • Argentine
  • Belgique
  • Brésil
  • Canada
  • Danemark
  • Espagne
  • Etats-Unis (14 Etats et 5 tribus)
  • France
  • Islande
  • Israël
  • Mexique
  • Nouvelle-Zélande
  • Norvège
  • Pays-Bas
  • Portugal
  • Suède
  • Uruguay


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© leblogdejeannesmits pour la traduction



29 août, 2013

Une femme poursuit le Costa Rica pour refus d'avortement “thérapeutique”

Une femme de 32 ans à qui un « avortement thérapeutique » fut refusé à la fin de l'année dernière vient de présenter un recours contre son pays, le Costa Rica, devant la Commission interaméricaine des droits de l'homme. Elle veut faire reconnaître son « droit » à l'avortement, celui-ci étant dépénalisé dans la loi costaricaine en cas de danger pour la vie ou pour la santé de la mère, en faisant condamner l'Etat pour le refus qui lui a été opposé.

Enceinte pour la première fois, « Aurora » – c'est son pseudonyme – avait appris au cours de sa 12e semaine de grossesse, « désirée », les graves malformations affectant son enfant. Celui-ci avait la paroi abdominale ouverte, son cœur, son foie et ses intestins étaient exposés et il avait une espérance de vie « nulle » à la naissance. Il risquait même de mourir in utero, ou alors dans les minutes suivant la naissance.
Aurora avait bénéficié à l'époque du soutien militant d'associations féministes, très actives en Amérique
latine pour venir à bout de toutes les législations qui restreignent ou interdisent l'avortement. Elle avait aussitôt introduit une demande auprès de la justice costaricaine pour obtenir un « avortement thérapeutique », demande rejetée au motif que ni sa santé, ni sa vie n'étaient menacées par sa grossesse.

A l'époque des manifestations féministes avaient dénoncé le refus en affirmant que la « santé émotionnelle » d'Aurora était menacée. Ainsi le « Collectif pour le droit de choisir » mettaient-elle en avant qu'en obligeant cette femme à mener son enfant à terme, on la condamnait à l'aimer chaque jour un peu plus et à souffrir toujours davantage de la mort inéluctable de l'enfant. Une « torture »… A vrai dire je n'avais jamais vu un tel cynisme de la part des promoteurs de l'avortement : au moment des manifestations, Aurore était déjà enceinte de six mois. Elle allait donc moins souffrir à l'idée de faire mettre elle-même fin à la vie de son propre enfant ? Ce n'est donc pas une atrocité, l'avortement d'un enfant à naître de six mois ?

Que la vie et la santé d'Aurora n'aient pas été sérieusement menacées par sa grossesse a été confirmé par le fait qu'elle a donné le jour à son petit garçon à la fin de décembre dans un hôpital de Cartago. Hélas il vécut moins d'une heure. Un appel introduit par sa mère peu auparavant devant le tribunal constitutionnel ne devait recevoir une réponse qu'en février 2013, date à laquelle le refus judiciaire fut confirmé, toujours pour le même motif : il n'y avait pas de danger sérieux pour la santé et encore moins pour la vie de la mère.

Aurora poursuit sa route militante avec l'appui de diverses organisations féministes (« Centro de Derechos », « Colectiva por el Derecho a Decidir ») qui ont soutenu, et peut-être même financé son recours devant l'instance supranationale comparable à notre Cour européenne des droits de l'homme. La CIDH s'est déjà signalée à de multiples reprises par son soutien au lobby de l'avortement, ainsi l'affaire d'Aurora n'apparaît-elle pas comme un tragique fait divers mais comme un cas d'espèce attendu avec gourmandise par les sectateurs de la culture de mort pour en tirer le maximum de dividendes médiatiques, judiciaires et politiques. Ainsi exploite-t-on des souffrances réelles et profondes sans y venir en aide de manière véridique.

L'idée est bien sûr de faire progresser la fausse idée selon laquelle il existe en droit international un droit à l'avortement ou à tout le moins un droit à l'avortement dit thérapeutique, un droit qui se situe au-dessus du droit à l'objection de conscience et de toute loi contraire. C'est ce qui fait de ce dossier une affaire emblématique.

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28 août, 2013

Pays-Bas : pas question de judiciariser l'euthanasie !

C'est la réponse du ministre néerlandais de la Santé, Edith Schippers, à la demande d'un juge à la retraite de faire évaluer au préalable par le juge de certaines catégories de demande d'euthanasie. L'ancien magistrat, Jan Peeters, avait obtenu que la question soit posée par l'élu Khadija Arib lors d'une session de questions du PvdA (parti travailliste) à propos des personnes en voie de devenir démentes.


Edith Schippers
Comme le savent les lecteurs habituels de ce blog il s'agit d'une des tendances de plus en plus nettes de la pratique euthanasique aux Pays-Bas, où depuis quelques années et de manière croissante de personnes en voie de devenir démentes obtiennent des euthanasies qui sont ensuite approuvées par les commissions régionales d'évaluation qui ont la charge de vérifier la conformité à la loi de toutes les euthanasies qui doivent leur être déclarées après leur mise en œuvre. Et même, dans un cas qui a fait couler beaucoup d'encre aux Pays-Bas, une euthanasie sur une personne démente qui n'étais plus en état d'exprimer sa propre volonté a été approuvée par l'une de ces commissions.

Alors même que la pression s'accroît pour faire accepter l'idée d'euthanasier les patients déments sur la foi d'une déclaration faite alors qu'ils étaient encore en mesure d'exprimer librement leur volonté, la suggestion du juge Peeters pourrait être interprétée comme une tentative de clarifier la situation et d'éviter les abus.

En fait, pas du tout. Si l'ancien juge aimerait voir un magistrat se pencher sur les demandes d'euthanasie, c'est pour mieux assurer l'accès à la piqûre létale : aujourd'hui en effet une majorité de médecins néerlandais rechignent à tuer les déments qui ne sont plus en état d'exprimer leur volonté. Dans une tribune dans le journal de gauche De Volkskrant, il assure qu'un feu vert donné par un juge validant le testament de vie de tels patients pourrait constituer un soutien pour ces médecins qui n'auraient plus à porter la responsabilité de la décision.

Pas question, a répondu Edith Schippers. La proposition « n'a pas de sens et elle n'est pas souhaitable », a-t-elle indiqué, partant elle aussi d'une position favorable à l'euthanasie facilitée des personnes démentes. Elle souligne que le testament de vie est valable dès lors qu'il est daté et signé par l'intéressé, du moment que ce dernier soit en état d'exprimer sa volonté au moment de la signature. « Nul besoin d'un contrôle judiciaire préalable », assure-t-elle.

Elle rejette avec la même énergie l'idée de passer devant le notaire pour obtenir une décision d'exécution du testament de vie avant de procéder à l'euthanasie, à la manière dont l'intervention du notaire est requise pour l'exécution d'un testament tout court. Cette fois c'est pour ne pas donner l'impression que l'euthanasie puisse être considéré comme un droit dont l'intervention du notaire assurerait l'accès garanti : « Ce n'est pas le cas. L'euthanasie n'est pas un droit et le médecin n'est pas obligé de l'exécuter » à la demande du patient.

Mme Schippers souligne que la loi sur l'euthanasie ne prévoit en aucun cas une décision judiciaire préalable et insiste sur la validité des testaments de vie que les médecins doivent prendre en compte et interpréter au mieux – manière de dire que l'euthanasie des personnes démentes ou qui ne sont plus en état d'exprimer leur volonté est acceptable et pourrait, sinon devrait se développer.

Elle estime d'ailleurs que la vraie réponse à la question de la mise à mort de ces personnes passe par un meilleur dialogue entre patient et médecin de famille : ils doivent parler « régulièrement » du testament de vie et actualiser le texte dès que cela s'avère nécessaire. Le médecin est bien « par excellence la personne indiquée pour juger si la situation actuelle du patient correspond à une situation que ce dernier a décrit dans son testament de vie comme étant pour lui insupportable et sans perspectives ».

Bref, on fait interpréter une déclaration subjective par un tiers qui est supposé s'y conformer en conscience au point de donner la mort.

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26 août, 2013

Nitschke : l'euthanasie, moyen de faire des économies

Au moins, Philip Nitschke a le mérite de la franchise, comme le souligne BioEdge. Le plus célèbre des promoteurs de l'euthanasie en Australie vient d'écrire dans une tribune libre publiée par le Canberra Times qu'il est temps de considérer le prix à payer pour maintenir en vie des vieillards et des mourants contre leur gré. Le prix matériel, s'entend : les dépenses de santé, notamment celles prises en charge au titre de l'assurance maladie.

Le thème est pour le moins controversé et on s'étonne que Nitschke ait décidé de l'aborder alors même qu'il s'est porté candidat aux élections au Sénat fédéral australien au titre du VEP (Voluntary Euthanasia Party) mais peut-être a-t-il estimé qu'il valait mieux désamorcer les éventuelles attaques à son égard en prenant les devants. Oui, la question économique doit être posée, dit-il en substance. Non, il ne s'agit pas de faire de l'euthanasie un régulateur économique, mais de considérer simplement ce que coûte le fait de refuser l"euthanasie à ceux qui la demandent.

On peut ne pas être convaincu par ce genre de fausses limites posées au sujet – d'abord parce que l'euthanasie est toujours un crime violent qui consiste à priver un être humain de la vie, qu'il soit consentant ou non, et deuxièmement parce que de telles limites céderaient bien vite, une fois l'état d'esprit installé et l'euthanasie entrée dans les mœurs.

En l'occurrence, ce militant du droit de mourir qui aimerait voir les pharmacies familiales dotées de « pilules de Drion » pour faciliter la mort volontaire réagissait à un courrier de lecteur d'une femme de 74 ans disant, mi-figue mi-raisin, que l'euthanasie pourrait bien être la réponse aux difficultés économiques de l'Australie.

Nitschke souligne que personne n'a jamais osé lier le thème de l'euthanasie avec celui du « coût économique significatif et croissant du maintien en vie, contre leur vie, des personnes âgées et des malades ».

« Je ne parle pas ici de l'“euthanasie involontaire” évoquée facétieusement par Mme Smythe. Plutôt, j'ose poser la question de ce qui se produirait, de ce qui pourrait se produire si nous replacions la réforme légale de l'euthanasie volontaire dans le cadre de termes », écrit-il.

« Il y a plus de dix ans, l'Australian Institute of Health and Welfare estimait à quelque 30 % des dépenses médicales exposées pour les personnes de 65 % et plus l'étaient au cours de la dernière année de vie.

« Une étude canadienne sur le coût de la mort en 2004 a noté qu'1,1 % de la population consommait 21,3 % du budget de la santé. Pour les “plus vieux des vieux” évalués – ceux âges de 85 ans et plus – 48 % des frais correspondaient au coût de l'hospitalisation tandis que 41 % étaient utilisés pour les soins de longue durée en institution. D'après les auteurs, ce “coût élevé de la mort” trouve son origine dans “les individus fragiles ayant des besoins lourds sur des périodes étendues”. Des gens comme ma propre mère. Coincés dans une maison de soin, et ayant depuis longtemps – pour reprendre ses paroles – dépassé leur “date de péremption”. »

Le débat mérite d'exister, assure Nitschke : « Spécialement si des centaines de milliers, sinon des millions de dollars du budget de la santé peuvent être économisés ou réorientés. Combien de postes de soins ruraux dans les communautés aborigènes ces économies permettraient-elles de créer ? Combien de lits supplémentaires dans les unités d'urgence ? »

Il faudrait simplement s'assurer que des garde-fous existent pour que le caractère volontaire de l'euthanasie soit certain, conclut Nitschke, et tenir compte du climat économique actuel. « Contentons nous d'appeler un chat, un chat. »

Je ne doute pas un instant de ce que l'idée avancée prudemment par Philip Nitschke dans un quotidien à grande circulation n'ait déjà été soulevée, avec plus de précision et de brutalité, dans des cercles plus restreints…

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25 août, 2013

Non, il n'y a pas eu un avortement légal en Irlande

La presse du monde entier vient de saluer – oui, c’est le terme – le premier « avortement » réalisé en Irlande aux termes de la nouvelle loi autorisant l’opération en cas de danger pour la vie de la mère. Il s’agirait donc, à en croire les médias unanimes, d’une mise à mort volontaire d’un enfant à naître, que Le Monde résume sous ce titre : « Premier avortement légal en Irlande. » Il aurait été pratiqué à la mi-juillet dans un hôpital de Dublin.

Les quotidiens irlandais ont les premiers répandu cette désinformation, car d’application de la nouvelle loi, il n’y en a pas eu en l’occurrence.

Ce qui importait à la grande presse, unanimement favorable à l’avortement légal (Le Monde voit d’ailleurs dans la loi irlandaise une « loi minimale » aux conditions très strictes), c’était de faire un parallèle avec l’affaire Savita Halappanavar, cette jeune femme indienne morte d’une septicémie diagnostiquée trop tard à l’occasion d’une fausse couche que la même presse avait abusivement présentée comme victime de l’interdiction de l’avortement en Irlande.

La femme en cause dans l’affaire présente souffrait d’une septicémie grave et surtout diagnostiquée qui représentait une menace grave pour sa vie alors même que les jumeaux qu’elle portait n’avait pas encore atteint le seuil de viabilité. Elle a d’abord perdu les eaux ; 24 heures plus tard, la septicémie avait atteint un tel degré de gravité que les médecins, après avoir tout fait pour essayer de sauver et la mère, et ses enfants, ont discuté avec elle et avec son compagnon, pour décider enfin de provoquer l’accouchement alors même que les deux bébés n’avaient pas de chance de survivre en dehors du sein maternel. De fait ils sont morts tous les deux après leur naissance.

Tant les médecins pro-vie irlandais que les directives de l’Institut irlandais des obstétriciens et des gynécologues affirment que les cas d’accouchement prématuré induit dans le cadre d’une septicémie mortelle ne correspondent pas à des avortements puisque l’intention n’est pas de tuer l’enfant.

Cette affaire pose évidemment des questions morales délicates mais il faut souligner plusieurs faits : les bébés n’ont pas été tués, c’est leur naissance qui a été provoquée et ils n’ont pas survécu du fait de leur prématurité, il ne s’agit donc pas d’un avortement direct. On peut souligner qu’ils n’avaient aucune chance de survie non plus dans le sein de leur mère. Et c’est en appliquant des procédures parfaitement légales sous l’ancien régime pénal de l’avortement en Irlande que la naissance a été provoquée : on ne peut pas parler d’un changement introduit grâce à la nouvelle loi.

C’est ce que confirme un communiqué du Département de la Santé irlandais selon lequel il n’y a pas encore eu d’avortement dans le cadre de la nouvelle loi en Irlande : « Cela n’a pas encore commencé. On commencera dès que ce sera faisable. Il y a des questions opérationnelles qu’il faut régler avant que ce soit possible. » Entre autres, on n’a pas encore mis en place les équipes médicales chargées de vérifier la conformité des situations avec la loi.

Plusieurs mouvements pro-vie ont dénoncé la manière dont le cas de cette femme qui vient de perdre ses deux jumeaux a été exploitée par l’Irish Times pour en faire un emblème de l’avortement légal. Même le Dr Peter Boylann qui avait plaidé en faveur de la loi d’avortement devant le Parlement irlandais, cité par LifeSite d’où je tire ces informations, a exprimé sa colère devant la divulgation des détails médicaux de l’affaire : « Il s’agit d’une scandaleuse atteinte au droit à la confidentialité », a-t-il noté, ajoutant qu’il est « totalement inacceptable de donner des détails sur un patient à la une d’un journal » et que tout médecin qui aurait donné ce type d’information à la presse devrait comparaître devant le Conseil médical. 

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24 août, 2013

Avez-vous pensé à votre liste d'euthanasie ?

On en fait bien pour les mariages, les pacs et les naissances… Eh bien dans le Brabant néerlandais, une femme gravement malade a décidé de faire un appel public aux dons afin de pouvoir financer la publication de son livre avant sa propre mort. Programmée pour le 18 septembre prochain…

Anne van Heijster a 60 ans et douze maladies, dont une affection auto-immune et une fatigue chronique. C'est avec son mari que cette femme encore relativement jeune, à l'aune d'aujourd'hui, et pas en phase terminale (sans quoi son euthanasie ne serait sans doute pas fixée un mois à l'avance) a décidé d'avoir recours au crowdfunding, soit le financement d'une cause par un concours de dons sollicités sur internet. Car elle n'a pas assez de moyens pour s'auto-éditer. Il semble qu'elle n'ait pas non plus trouvé d'éditeur pour cet ouvrage autobiographique qui aura pour thème ses malheurs et pour clou sa « mort choisie ».

Mariée, visiblement soutenue par son mari dans toutes ses entreprises et démarches, Anna van Heijster rêve d'écrire un livre depuis ses vingt ans, sans en avoir le courage jusqu'ici : le livre de sa vie, de viols subis, d'inceste et de problèmes psychiques, sans compter l'addiction aux médicaments et autres lourdes difficultés qui incitent à croire qu'en choisissant d'être euthanasiée, elle ne fait que subir une tragédie de plus au lieu d'être véritablement aidée à vivre.

Le titre de son livre, L'accomplissement (« De Voltooing ») ne fait qu'accentuer cette sorte de fatalité, voire de fatalisme qui est celui d'une société sans espérance.

Son mari, Jos Wittenberg, a évalué à 15.000 euros le coût de la publication (prix de l'euthanasie non comprise, suppose-t-on) et espère que son opération marchera, d'autant qu'il a alerté divers médias locaux.

L'histoire ne dit pas qui profitera des éventuelles recettes de la publication… Le futur veuf ?

Mais à supposer que tout cela ne soit pas une belle opération de com – tout est possible, après tout ! – il faut reconnaître à ce couple infernal un sens du macabre particulièrement bien développé.

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L'état végétatif n'empêche pas nécessairement la conscience de soi

Une importante étude publiée le 12 août par le Journal of the Medical Association for neurology révèle les résultats d'une nouvelle étude de communication auprès de patients en état végétatif persistant menée par une équipe de l'Université de Western Ontario. Les chercheurs Lorina Naci et Adrian Owen sont parvenus à dialoguer avec trois de ces personnes en utilisant une technique nouvelle et plus efficace d'imagerie par résonance magnétique (IRM). Ils ont pu ainsi prouver que ces personnes savent qui elles sont et où elles se trouvent.

Terri Schiavo, en « état végétatif ».
Elle a été privée de nourriture et
d'hydratation pour qu'elle cesse de
vivre, au motif qu'elle n'avait plus
que des « réactions réflexes »…
C'est le cas de Scott Routley, dont le cerveau fut gravement endommagé lors d'un accident de la route il
y a douze ans. Douze ans sans le moindre signe de conscience ou de réponse à des stimuli… En enregistrant l'activité de son cerveau les chercheurs ont réussi à lui permettre de répondre par oui ou par non à des questions du type : « Mike est-il ton prénom ? » ou « Es-tu à l'hôpital ? », l'exactitude des réponses prouvant sans conteste que l'homme de 38 ans est conscient de son identité et de son environnement.

Ce même patient avait permis une première vérification de l'état de conscience où il se trouve malgré les apparences l'an dernier, en répondant selon un « code » plus compliqué. Ils lui avaient demandé d'imaginer des activités physiques spécifiques associées aux réponses « oui » ou « non » : Scott Routley avait ainsi pu signifier qu'il ne ressentait pas de douleur.

La nouvelle technique utilisée par les docteurs Naci et Owen a simplifié les choses pour le patient, permettant moins d'effort et plus d'efficacité : après avoir vérifié que le patient peut entendre, ils l'invitent patient à se concentrer sur une réponse positive ou négative en prêtant ou non attention à une série de sons qui lui est proposé.

La comparaison des images IRM correspondant aux moments où les trois patients prêtaient ou ne prêtaient pas attention a permis de déterminer la constance et l'exactitude des réponses, montrant qu'ils savaient isoler des paroles, les reconnaître parmi d'autres et les comprendre puisqu'ils étaient capables de réagir à leur prénom et à d'autres mots, et de vérifier une activité cérébrale accrue lorsque les médecins prononçaient la réponse exacte, « non » en l'occurrence, après une affirmation du style « Tu es au supermarché ».

Les trois patients en question ont été interrogés de la même manière à cinq mois d'intervalle, et leur activité cérébrale par rapport aux questions posées a été identique d'un test à l'autre, donnant aux médecins une « certitude à 99 % » que les patients répondaient bien à ce qui leur était demandé.

Ces résultats sont évidemment d'une très grande importance à l'heure où l'on a tendance à considérer la vie des personnes en état de conscience minimale et encore plus en coma végétatif comme disposant d'une « qualité de vie » insuffisante pour être « maintenues en vie », comme ils disent, et elles explosent le mythe selon lequel l'absence totale de réactions aux stimuli sont une sûre indication de l'absence totale de conscience. Cette absence peut n'être qu'apparente et les techniques employées peuvent être incapables de la démentir, sans que l'on sache d'ailleurs où se situe la limite.

L'étude de Naci et Owen confirme également ce que les proches des patients dans ces états ressentent souvent de manière intuitive : malgré les apparences, ils sont conscients de la présence de ceux qu'ils aiment et surtout, peuvent les entendre.

Les chercheurs estiment que les résultats positifs de leur étude ne concernent pas tous les patients en état végétatif, évaluant à un sur cinq la proportion d'entre eux qui pourraient réagir aux procédures mises en place avec succès avec les trois personnes avec lesquelles ils ont travaillé.

Cela ne répond évidemment pas à la question de savoir si d'autres moyens ne seront pas développés un jour pour communiquer avec une proportion plus importante des personnes en état végétatif…

Les chercheurs soulignent également que la possibilité de communiquer par IRM interposée – et qui pourrait se faire un jour au moyen de scanners portatifs sur lesquels l'équipe travaille précisément – soulève des interrogations importantes : ne faudra-t-il pas associer les patients aux décisions qui sont prises à leur propos, qu'il s'agisse des soins qui leur sont donnés ou de leurs choix quotidiens (regarder tel ou tel programme à la télévision), ou de réclamer un analgésique. Mentalité euthanasique oblige, certains posent même la question de savoir s'il ne faut pas demander à ces personnes si elles veulent vivre ou non.

Mais, souligne le quotidien Globe and Mail qui a interrogé les chercheurs canadiens, une affirmation de refus de vivre de la part d'un tel patient s'avère délicate à évaluer : quelle serait la part d'une éventuelle dépression ou de déficits cognitifs qui leur rendraient impossible la conscience des conséquences réelles d'une telle demande ?

« Nous espérons qu'en donnant au patient une un peu de capacité de prise de décision nous pourrons lui rendre un sens de leur propre autonomie et de leur pouvoir d'agir qui améliorera leur qualité de vie, en leur rendant une part de l'autorité sur leur propre vie qu'ils avaient perdue », a souligné le Dr Lorina Naci.


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20 août, 2013

La mort du prince Friso des Pays-Bas : euthanasie, “laisser mourir” ou décès naturel ?

Le prince Friso des Pays-Bas, 44 ans, deuxième fils de la reine Beatrix et frère du roi régnant, Willem-
Alexander, est mort la semaine dernière dans la résidence de sa mère, la Huis ten Bosch à La Haye. Ainsi s’achevait un long « coma » de 18 mois où le prince était tombé à la suite d’un accident aux sports d’hiver en Autriche, à Lech, où il avait été victime d’une avalanche le 17 février 2012.

Il était soigné depuis mars 2012 en Angleterre et a été rapatrié aux Pays-Bas le 9 juillet dernier, et y est mort un mois plus tard. Agatha Christie aurait fait dire à Hercule Poirot ou à Miss Marple : il est venu aux Pays-Bas pour y mourir.

L’histoire serait plus banale à première vue, s’il ne s’agissait pas d’un prince de sang royal qui par amour pour une femme, Mabel Wisse-Smit, a renoncé, pour lui-même et pour sa descendance, à la succession au trône, son mariage n’ayant pas été approuvé par le Parlement – car Mabel avait eu jadis une relation avec un baron de la drogue et le prince avait décidé – naïvement, devait-il juger plus tard – de ne pas faire la demande d’approbation obligatoire auprès de la représentation du peuple néerlandais.
Mais l’histoire de la mort du prince Friso, au-delà de son côté « people », est riche d’informations et jette un jour cru sur la manière dont aux Pays-Bas on traite les victimes de coma.

La grande question posée par la presse néerlandaise ces jours-ci, la voici : a-t-il été euthanasié ?

Le consensus médiatique penche pour une réponse négative : en cas d’euthanasie, une affaire très encadrée et programmée, il eût été improbable que la famille de Friso ne fût pas là pour assister à ses derniers instants. Or la famille royale était en Grèce au moment du décès et sa femme Mabel, présente dans le palais royal, y fêtait son anniversaire la veille.

Un décès « inattendu », donc.

Mais des questions restent sans réponse, en tout cas à mon sens.

L’accident de Lech avait causé des lésions cérébrales importantes chez le prince qui avait été privé d’oxygène pendant les 25 minutes passées sous la neige ; il avait fallu une heure pour le réanimer.
Après deux semaines passées dans un hôpital autrichien, le prince Friso avait été amené à Londres, son lieu de résidence, pour y être soigné à l’hôpital Wellington qui  réunit d’excellents spécialistes et offre des soins de pointe pour les personnes en coma. Le transfert vers le Royaume-Uni n’allait pourtant pas de soi, on s’attendait même à ce qu’il soit rapatrié aux Pays-Bas. Mais voilà : un patient ayant subi des lésions cérébrales de la gravité de celles de Friso n’y a pour ainsi dire aucune chance. Les comateux y sont rapidement privés de soins.

« Si le patient ne se réveille pas, on attend 72 heures. (…) A défaut de réveil pendant cette période, nous entreprenons un examen neurologique. Nous appliquons une stimulation électrique sur le pouls, et nous recherchons une réaction dans le cortex cérébral. Si nous ne voyons aucune réaction, il est certain que cette personne ne se réveillera jamais. Aux Pays-Bas, nous cessons alors les soins, après quoi le patient décède. Cette procédure est moins habituelle à l’étranger », explique le Dr  Gerritsen, spécialiste en soins intensifs.

De fait, seule une trentaine de personnes en état « végétatif » ou souffrant d’autres types de comas ou d’états de conscience minimale survivent aujourd’hui aux Pays-Bas en recevant des soins appropriés.
Décryptons : la « cessation des soins », comme la qualifie le corps médical néerlandais, consiste en l’arrêt de tous les soins et non des traitements médicaux : on cesse donc d’alimenter et d’hydrater le patient jusqu’à ce que, et même pour que mort s’ensuive. Ce qui constitue une euthanasie lente, et bien une mise à mort volontaire.

La rapidité et le caractère quasi systématique de sa mise en œuvre est caractéristique de la médecine des Pays-Bas, sans qu’on considère la procédure comme une euthanasie, mais c’est bien dans un contexte où la justification de l’euthanasie se fait de plus en plus large.

Cela explique qu’après son accident le prince Friso a été transféré dare-dare à Londres, où l’on avait certes moins à craindre une solution extrême aussi rapide, mais où en outre on a l’habitude de prendre en charge de tels problèmes, ce qui n’est plus guère le cas dans les hôpitaux néerlandais.

Par ailleurs, à l’époque de son accident, la presse néerlandophone s’était interrogée sur le fait de savoir s’il ne pouvait pas être euthanasié purement et simplement. Réponse : pas question. La famille royale néerlandaise est intimement liée au protestantisme et elle ne pouvait même pas envisager de choquer de cette manière une part importante de la population néerlandaise parmi laquelle se trouvent nombre d’opposants à l’euthanasie pour motifs religieux.

Jusqu’en novembre dernier, le prince Friso était en état de coma végétatif. C’est alors qu’il a montré quelques signes de réveil, réagissant par exemple à un baiser de sa femme Mabel qui, selon son habitude quotidienne, était venue à son chevet. Depuis la fin de 2012, selon un communiqué de la famille royale, il était en état de conscience minimale (ou pauci-relationnel, tel Vincent Lambert). Un état qui n’évoluait pas, cependant.

C’est au début de juillet de cette année, après que des rumeurs dans la presse néerlandaise et allemande eurent fait état de « réflexions » parmi ses proches sur la possible euthanasie du prince, que Friso fut transféré vers le palais de sa mère aux Pays-Bas. Un communiqué de la maison royale expliquait alors que le prince n’avait plus besoin de traitements à l’hôpital Wellington et que si son état de santé inspirait toujours « l’inquiétude » il avait été décidé de le ramener chez lui afin que l’on décide au cours de l’été des possibilités de soins sur le long terme aux Pays-Bas. « Dans les semaines qui viennent toutes les options seront étudiées avec les médecins », affirmait ce communiqué du 9 juillet ; le prince serait soigné à domicile par une équipe comprenant plusieurs neurologues pendant cette période.

Mais le prince est mort le 12 août « des suites des complications des lésions cérébrales dont il a été victime », annonçait le même jour un communiqué officiel de la maison royale.

Un mois après son transfert…

Pourvu de soins pourtant…

On peut trouver étonnant, et c’est mon cas, que des « complications » surviennent ainsi tout d’un coup après l’arrivée aux Pays-Bas. Quelles complications ? Une infection ? Une lésion subite et impossible à traiter ? L’imprécision du communiqué laisse songeur. Et le délai qu’il a fallu pour que le prince passe de vie à trépas est lui aussi intéressant : il s’accorde en tout cas avec un arrêt de l’alimentation de Friso avec hydratation minimale. Vincent Lambert a vécu ainsi un mois et était au bord de la mort lorsqu’une décision judiciaire ordonna sa réalimentation.

Si c’est ce qui s’est passé pour Friso, l’absence des proches peut s’expliquer : c’est elle qui a permis de couper court aux rumeurs d’euthanasie, et en même temps elle s’inscrirait alors dans l’idée que le patient en état végétatif ou pauci-relationnel ne possède pas une telle conscience de ce qui se passe autour de lui pour que la présence de ceux qu’il aime puisse le réconforter au moment de la mort.
Et ce d’autant que la presse néerlandaise répète depuis des mois qu’il est en état de mort cérébrale – un article très critiqué soulignait même que le fait de le reconnaître permettrait d’utiliser ses organes pour sauver d’autres vies, Friso étant un donneur idéal…

Mais je n’oserais affirmer ici positivement que la mort de Friso a été programmée par ce que les médecins néerlandais appellent « l’arrêt des soins ». Tout au plus peut-on souligner que de leur point de vue, cela n’aurait rien de choquant.

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17 août, 2013

Avortement-cancer du sein : en Asie, une future pandémie qu'on ne veut pas voir

Je vous propose ici ma traduction d’un article du Dr Joël Brind, professeur de biologie et d’endocrinologie au Baruch College de la City University de New York. Il est également co-fondateur et membre du Bureau du Breast Cancer Prevention Institute. Il a participé à des études sur le lien entre avortement et cancer du sein depuis 1992. Texte original et notes ici. – J.S.

Certaines maladies épidémiques sont causées par des bactéries, les plus petits des êtres vivants. D’autres sont causées par des virus : des morceaux d’ADN ou d’ARN « voyous » : ils ne sont pas vivants, mais constituent néanmoins des séquences d’informations destructrices et infectieuses. Nous connaissons tous, bien sûr, aujourd’hui, les virus informatiques qui agissent de la même façon.

Le cancer du sein, à l’inverse, fait partie de ces maladies « épidémiques » qu’on estime ne pas être infectieuses. Mais les séquences infectieuses d’informations destructrices sont bien des virus, et elles n’ont pas besoin d’ordinateurs pour servir de porteurs. La mauvaise information peut circuler moyennant n’importe quel type de langage.

Supposez que l’on introduise la cigarette au sein d’une population qui n’aurait jamais fumé, accompagnée de cette instruction : « Fumer des cigarettes ne nuit pas à votre santé. » Cette phrase, qui véhicule une information fausse et destructrice, finirait bien avec le temps – tout comme un virus moléculaire – par provoquer une épidémie de cancers du poumon, non ?

Voici un autre exemple : « L’avortement n’augmente pas le risque de cancer du sein. » Cette lignée-là du virus de l’« avortement sûr et sans danger » peut-être remontée au moins jusqu’en 1982, à Oxford en Angleterre, et désormais elle s’est répandue dans le monde entier.

La très mauvaise nouvelle, c’est qu’elle s’apprête à prendre la vie de millions de femmes dans les nations les plus peuplées. Je vais vous expliquer pourquoi.

Le lien entre l’avortement et le cancer du sein (ABC – abortion breast cancer) a deux facettes. D’abord, il est universellement admis que le fait d’avoir un enfant fait décroître le risque de développer un cancer du sein, parce que la maturation des cellules du sein en cellules galactogènes les rend moins susceptibles de devenir cancéreuses.

Deuxièmement, la grossesse fait croître de maniè         re impressionnante le nombre de cellules mammaires qui peuvent devenir cancéreuses. Une naissance vivante laisse à ces cellules « progénitrices » le temps de se différencier pour devenir des cellules plus mûres, plus résistantes au cancer.

Et ainsi, l’avortement provoque l’apparition de davantage d’endroits dans les seins où le cancer peut commencer à se développer qu’avant le début de la grossesse.

Une très récente étude a l’honneur déplaisant de rendre compte du plus fort lien ABC jamais observé : les femmes bangladaises ayant subi un avortement y apparaissent comme présentant un risque de cancer du sein multiplié par 20 !

Pourquoi ce risque relatif est-il si élevé ?  Cela vient du fait que presque toutes les femmes bangladaises se marient et ont leur premier enfant avant l’âge de 21 ans, et qu’en outre elles allaitent leurs enfants. Par conséquent, le cancer du sein était pour ainsi dire inconnu au Bangladesh jusqu’à une époque récente.

Même les estimations les plus prudentes aboutissent à des chiffres profondément inquiétants pour les nations du monde les plus peuplées. Si l’avortement double le risque pour une femme de développer un cancer du sein au cours de sa vie, de 2 % à 4 %, voilà qui ajoute un risque de 2 % pour l’ensemble des vies. La Chine et l’Inde comptent à elles seules un milliard de femmes. 2 % d’un milliard font 20 millions ! Sachant que le taux de mortalité atteint 50 % – il est bien plus élevé en Asie qu’aux Etats-Unis – on arrive à 10 millions de femmes mourant d’un cancer du sein parce qu’elles ont choisi l’avortement !

De tels chiffres sont assez effarants pour que les meilleurs chercheurs de Harvard y prêtent attention. Il y a cinq ans, dans le journal pilote du National Cancer Institute, ils reconnaissaient : « La Chine est au bord d’une épidémie de cancer du sein. » Evidemment ils ne mentionnent pas du tout l’avortement. Ils regrettent plutôt que « certains facteurs de risque liés au développement économique sont pour une large part inévitables » et appellent à une « prise en compte urgente de cette maladie dans la planification des infrastructures de santé futures ». Ce qui signifie principalement : il faut  prévoir mammographies et centres de traitement, et non pas bloquer le « virus » (qui consiste à nier le lien entre l’avortement volontaire et un risque accru de cancer du sein) qui répand le mythe de l’avortement « sûr et sans danger ».

Que ce virus continue de se propager, voilà ce que confirme une étude niant le lien « ABC » publiée en avril dernier au Danemark. Christina Braüner et ses collègues ont résumé le résultat de leur étude ainsi : « Notre étude n’a pas apporté de preuve d’une association entre l’avortement induit et le risque de cancer du sein. »

Cela n’a rien d’étonnant puisque l’étude était construite de manière à la rendre incapable de montrer si cette assertion est vraie ou non. En l’espèce, ils ont étudié le cas d’un groupe de femmes danoises en bonne santé jusqu’à l’âge de 50 ans et ont limité la recherche à l’histoire médicale de celles-ci sur les douze ans suivant le moment où elles ont rejoint l’étude.

De ce fait, même une femme ayant eu un avortement, correspondant à la moyenne de la population danoise, aurait dû survivre en bonne santé pendant 3 décennies avant de pouvoir ne serait-ce qu’être choisie pour participer à l’étude. Ayant ainsi exclu les plus vulnérables au sein de la population, les chercheurs ont en outre limité l’étude aux seules femmes ayant eu au moins un enfant, éliminant ainsi les femmes les plus exposées au risque – puisque le fait de ne pas avoir d’enfant est un important facteur de risque pour le cancer du sein.

On se demande quand le monde se réveillera enfin pour s’apercevoir de la pandémie de cancers du sein qui commence à se développer sous nos yeux. Le pouvoir des « virus » du déni continue de nous fasciner.

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© leblogdejeannesmits (pour la traduction)



15 août, 2013

Ecosse : 45 000 euros d’amende pour diffamation homophobe

Une cour écossaise a condamné à une forte somme de dommages et intérêts – quelque 45.000 euros ! – David Shuttleton, pour avoir posté sur Twitter un message qualifiant une promotrice lesbienne du « mariage » homosexuel de « danger pour les enfants ».

L’antiquaire qui réside à Barrhead, près de Glasgow, avait été poursuivi pour diffamation par Jaye Richards-Hill qui est non seulement militante homosexuelles mais enseignante et conseillère du secrétaire écossais à l’Education Mike Russell.

Shuttleton est également, selon la presse, l’auteur de plusieurs messages au Premier ministre Alex Salmond et au vice-Premier ministre Nicola Sturgeon faisant état de sa préoccupation par rapport à la place occupée par Mme Richards-Hill dans les instances éducatives officielles écossaises.

L’énormité des dommages accordés résulte d’une application automatique de la loi, estime David Shuttleton, consécutive à des erreurs procédurales dans la présentation de sa défense : il entend faire appel de ce jugement par défaut, se disant confiant le voir réformé.

Il souligne cependant « le scandale absolu » du pouvoir accordé aux homosexuels au sein de la société : « C’est un abus absolument scandaleux de nos lois », a-t-il déclaré à la presse locale, qualifiant ceux qui montrent ainsi leur désaccord avec sa campagne anti-gay de « normalphobes ».

Au-delà d’un jugement aberrant par le montant des dommages accordés, il reste en effet la recevabilité de la procédure et le principe de protection légale du lobbying homosexuel qui autorisent la traque judiciaire de ceux qui ne sont pas d’accord. C’est la logique de la pénalisation de l’homophobie et il faut bien comprendre que toute la machinerie est en place.

Et si Shuttleton peut espérer voir sa condamnation judiciaire réduite ou même annulée, il est déjà condamné par la presse écossaise. Les médias le qualifient d’« imbécile égaré », de « sectaire », de « fou », de « chrétien fanatique homophobe raciste », tandis que Jaye Richards-Hill est présentée comme « parent et enseignante respectée », « militante de premier plan pour le droit au mariage des couples gays ».

Elle a selon la presse écossaise « épousée » sa partenaire lesbienne en Afrique du Sud, après avoir participé à une parodie de mariage avec la jeune femme lors d’une manifestation pour le « mariage » homosexuel devant le Parlement écossais l’an dernier.




12 août, 2013

87 % des Brabançons pour la fin de vie volontaire

Sans croire à l’exactitude et à la scientificité absolue des sondages, on peut quand même s’arrêter quelques instants sur cette enquête réalisée auprès de 4 000 Brabançons néerlandais à propos de l’euthanasie et du suicide assisté. 87 % « des Brabançons », affirme le commanditaire du sondage Omroep Brabant, estiment que chacun doit pouvoir choisir le moment de son propre décès. Ils sont même 97 % à approuver le suicide assisté en faveur de personnes atteintes de souffrances physiques insupportables et sans espoir d’amélioration.

Ces chiffres extrêmement élevés – et ce même en tenant compte de la marge d’erreur des sondages – sont le signe de l’efficacité remarquable du matraquage médiatique en faveur de a mise à mort des malades, des faibles, des inutiles, et de l’important travail de sape réalisé par les lobbies de l’euthanasie aux Pays-Bas.

Pour ce qui est des personnes en voie de devenir démentes, c’est-à-dire ne souffrant d’aucune maladie causant des souffrances physiques plus ou moins importantes, les sondés sont 89 % à penser qu’elles devraient pouvoir bénéficier du suicide assisté – c’est énorme. Il suffit, selon les sondés, que les candidats aient indiqué avant que leur maladie ne progresse trop qu’ils ne souhaitent pas vivre si la démence s’aggrave.

On les voit venir. Tout le monde sait que les frais de santé, de garde, d’hébergement des personnes âgées dépendantes et démentes représentent une lourde charge…

Seul le cas du suicide assisté pour les personnes « fatiguées de vivre » – l’un des derniers thème d’agitation en date des partisans de la mort sur commande – emporte un peu moins l’adhésion des Brabançons des Pays-Bas, mais ils sont tout ce même 64 % à l’approuver pour ceux qui trouvent que leur vie « n’a plus de sens », soit que des affections liées à la vieillesse leur paraissent trop pesantes, soit que la solitude ou la dépendance physique les fasse souffrir..

Et si 85 % des interrogés estiment que le médecin de famille devrait pouvoir prêter assistance pour aider au suicide, ils sont tout de même 37 % à penser qu’un membre de la famille ou un proche devrait pouvoir pousser l’intéressé vers la mort, et 78 % à vouloir exempter ces derniers de toute responsabilité pénale dans ce cadre.

Et plus de la moitié estiment même que chacun devrait pouvoir accéder à un moyen de mettre fin à ses propres jours – c’est la revendication du militant de l’euthanasie australien Philip Nitschke qui aimerait voir la fameuse « pilule de Drion » en vente dans toutes les pharmacies, voire stockée dans l’armoire à pharmacie familiale en cas de besoin.

Les médias brabançons s’étonnent de l’acceptation publique de l’euthanasie et du suicide assisté dans la province, pourtant à forte majorité catholique : cette acceptation atteint ou dépasse selon les thèmes celle enregistrée dans la province de Hollande du Nord à majorité protestante et supposée moins conservatrice.

D’où l’effroi du curé de la cathédrale Saint-Antoine de Breda, le P. Steven de Koning, devant ces chiffres – mais il précise que ceux-ci ne correspondent nullement à ce qu’il perçoit dans la pratique, surtout lorsque les personnes se trouvent elles-mêmes en situation de maladie ou de vieillesse : elles montrent alors au contraire qu’elles tiennent fortement à la vie. Et il affirme qu’il faudrait donc remettre toutes ces discussions à plat pour qu’à la fois, on fasse tout pour que les gens puissent mourir dans les meilleures conditions possibles mais sans permettre que l’on mette volontairement fin à la vie humaine, qui est un don de Dieu.

Voilà qui donne un autre éclairage à ce sondage dont l’intérêt principal, qu’il reflète la réalité de l’opinion ou non, est sans aucun doute de peser sur elle pour promouvoir l’idée que mettre fin à sa propre vie et à sa propre convenance est une bonne chose.

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