31 août, 2013
Jeudi matin, 8 heures. La famille
Wunderlich, Dirk et Petra et leurs quatre enfants, entame sa journée d’école à
la maison. Tout semble calme autour de leur maison dans les environs de
Darmstadt. Mais soudain, la sonnette retentit. A travers la fenêtre, le père de
famille voit une véritable armée qui investit la paisible demeure. Une
vingtaine de personnes : travailleurs sociaux, officiers de police et même
des agents spéciaux armés. A travers la porte, on lui signifie qu’on veut lui
parler. Dirk essaie de poser une question, mais en quelques secondes trois
policiers approchent avec un engin pour défoncer la porte. Il obtempère.
Brusquement, Dirk Wunderlich est
poussé dans un fauteuil et immobilisé. Les forces de l’ordre sont là pour
embarquer les enfants. Le tort, le seul tort des Wunderlich ? Celui de
vouloir faire l’école à la maison : c’est interdit en Allemagne (comme au
temps des Nazis) et même la Cour européenne des droits de l’homme – surtout
elle – reconnaît le droit des Etats signataires de la Convention d’organiser
comme ils l’entendent l’obligation d’instruction, pour assurer l’intégration au
sein de la communauté et la mixité sociale de tous les enfants.
A cette aune les Wunderlich sont
de dangereux malfaiteurs et ils ont été traités comme tels. Dirk montre-t-il le
moindre signe de vouloir bouger ? Les agents spéciaux sont là pour le
saisir de force.
Les quatre enfants, âgés de 7 à
14 ans, ont été emmenés sans ménagements, sans même que leur maman puisse les
embrasser : « C’est trop tard maintenant », lui lance un agent
spécial en l’écartant violemment. L’aînée, Machsejah, est embarquée entre deux
gros policiers.
Les voisins, témoins de la scène,
pleurent.
Aussitôt les enfants emmenés
– kidnappés ! – les parents Wunderlich ont été convoqués par la direction
des services sociaux, et ils s’y sont rendus, rejoints par leur avocat Andreas
Vogt qui a sauté dans le premier train pour pouvoir venir les assister. Bien
sûr, ils ont contesté l’opération de force par laquelle leurs enfants leur ont
été enlevés. Réponse : il va falloir attendre que le juge rentre de ses
vacances. Comme on pouvait s’y attendre, et comme l’a précisé Me Vogt au Home
School Legal Defense Association (HSLDA), les Wunderlich n’ont reçu aucune
marque de sympathie de la part des autorités.
HSDLA a eu accès à l’ordonnance
judiciaire du 28 août, signée du juge Koenig de Darmstadt, qui a autorisé
à l’emploi de la force pour faire « saisir » les enfants : il
n’est question que du fait que les Wunderlich continuent de les scolariser à la
maison, aucune allégation de mauvais traitements ou d’autres manquements n’y
figure. Pas même une accusation d’instruction insuffisante.
Mieux, l’ordonnance précisait que
l’utilisation de la force à l’encontre des enfants, si nécessaire, était
autorisée, au motif que les enfants avaient « adopté les opinions de leurs
parents » en ce qui concerne l’école à la maison et qu’on pouvait
s’attendre à ce qu’il n’y ait « aucune coopération » de la part des
parents comme des enfants.
Michael Farris, président de HSLD,
a dénoncé l’opération en affirmant que « l’Allemagne a brutalement violé
les droits de cette famille ». « Ce dernier épisode, la saisie de
quatre beaux enfants innocente, est un acte abominable de la part d’un Etat
voyou. » Et de souligner qu’une telle opération contrevient directement
aux droits fondamentaux de l’homme : « L’Allemagne est partie à de
nombreux traités de sauvegarde des droits de l’homme qui reconnaissent le droit
des parents de donner une éducation conforme à leurs convictions religieuses.
L’Allemagne a totalement méconnu ses obligations de partie à ces traités et
d’Etat de démocratie libérale. »
Au-delà du côté peut-être
volontairement naïf de ses remarques – depuis que les « droits de
l’homme » sont affirmés, il n’y a pas de liberté pour les ennemis de la
Liberté – il faut bien s’appuyer sur le droit et en son état actuel celui-ci
donne évidemment raison aux familles qui choisissent la scolarisation à
domicile, nonobstant toute décision contraire de tel ou tel tribunal
international.
Les Wunderlich ont derrière eux
un parcours semé d’embûches, faisant face – parfois avec succès – aux manœuvres
totalitaires qui tentent de les priver de leur droit d’éducation. Pour fuir
l’interdiction de l’école à la maison dans leur pays ils ont tenté de s’établir
dans d’autres pays de l’Union européenne mais les difficultés matérielles
– Dirk Wunderlich n’ayant pas réussi à trouver du travail – les a
contraints de retourner en Allemagne. Dès leur arrivée l’an dernier, les
passeports des enfants furent saisis pour empêcher toute nouvelle tentative de
« fuite ».
Petra, son épouse, s’est dite
« dévastée » par la descente des forces de l’ordre et la saisie des
enfants : « Nous sommes vides. Nous avons besoin d’aide. Nous nous
battons mais nous avons besoin d’aide. »
• Pour contacter l’ambassade
d’Allemagne en France : Ambassade de la République fédérale d’Allemagne,
13-15 avenue Franklin D. Roosevelt, 75008 Paris.
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30 août, 2013
Pourquoi la bataille contre le “mariage” gay était perdue d'avance
Par admiration pour un article bien tourné et intéressant sur le fond, mais aussi tout simplement parce que je pense que Hilary White a raison et qu'elle met le doigt là où ça fait mal, je vous propose une traduction de son « humeur » publiée cette semaine sur LifeSite. Hilary White est la correspondante romaine de ce que j'estime être le meilleur site pro-vie anglophone (et sans doute dans le monde entier), et pour le fond et pour la forme. De doctrine sûre, on n'y publie, de manière professionnelle, que des informations bien documentées et commentées avec retenue et justesse.
Oui, la bataille contre le « mariage » gay est en passe d'être perdue partout, on ne peut que le constater :en fin d'article, Hilary White donne d'ailleurs la liste des pays reconnaissant les partenariats homosexuels, que ce soit par l'union civile ou le « mariage » : c'est consternant et plus étonnante encore est la rapidité avec laquelle un pays après l'autre a cédé. Je la reproduis également.
Je vous invite à découvrir ce texte à la fois très personnel et de grande portée. Il pointe le vrai problème des combats contre les dérives de la culture de mort : la peur d'apparaître comme des moralisateurs dans le domaine politique censé être autonome, le refus de prendre la question du comportement homosexuel en considération. En France, n'oublions pas que cela s'est traduit par une peur panique de faire apparaître l'opposition comme chrétienne ou catholique, et une autre phobie : celle d'être taxés d'« homophobie ».
A quoi s'ajoute, comme le montre Hilary White qui, au cœur de la chrétienté, a pu voir les choses se dérouler sous ses yeux, le choix d'une belle part de la hiérarchie ecclésiastique de positiver le message en évitant tout thème de confrontation. On voit le résultat. – J.S.
Comment perdre la bataille contre le “mariage gay” en une étape facile
Depuis qu’on s’active pour imposer la légalisation du « mariage gay », ceux qui s’y
opposent se sont absolument refusés à porter le débat sur le plan de la licéité morale, voire sur celui des conséquences physiques et psychologiques du comportement homosexuel. L’avez-vous remarqué ? C’est précisément ce dont personne ne veut parler qui est au cœur de la question.
Pour ce qui est de l’Eglise catholique, c’est devenu une politique quasi universelle, que ce soit à la Congrégation pour la doctrine de la Foi ou plus bas dans l’échelle hiérarchique. On nous a fait savoir que c’était le discours officiel. Alors que le conflit gagnait en intensité, les évêques et les conférences épiscopales ont indiqué aux prêtres qu’ils devaient parler exclusivement des gloires et des merveilles du mariage, sans jamais, au grand jamais, souffler mot à propos du reste, les trucs plus dégoûtants.
De fait, cette ligne de l’Eglise catholique a tant séduit le Premier ministre britannique David Cameron – notez bien : le leader du parti conservateur– qu’il l’a même utilisée pour importer le « mariage gay » au Royaume-Uni pour, ce petit cadeau dont il veut désormais faire profiter le monde entier. Donc, bien travaillé, les gars, merci.
Un petit nombre, un très petit nombre de gens, y compris LifeSite, quelques groupes pro-famille et peut-être une poignée de blogueurs ont pris sur eux de dire tout haut que cette politique aura les effets contraires à ceux escomptés. Nous avons été seuls à rejeter les démentis, les discours évasifs et les excuses multipliés par le monde « conservateur » afin de vendre le message. Et pour tout remerciement, le monde – et surtout ce monde « conservateur » – nous hurlent après tels des extraterrestres échappés de L’éclosion des monstres.
Nous avons dit que les arguments contre le « mariage gay » qui commencent par de gentilles considérations qui réchauffent les cœurs et qui vont à peine plus loin, aboutiront à l’incohérence. Ils n’iront guère au-delà des limites de la bulle de la discussion conservatrice. Certainement, le téléspectateur lambda – disions-nous – qui entendra ce discours haussera les épaules et dira : « Eh bien, si le mariage, c’est si formidable, il faudrait laisser tout le monde le faire. » Et il passera au prochain épisode de Glee.
Au bout du compte, avons-nous prédit, ces arguments « conservateurs » politiquement corrects vont être tellement chétifs que même ceux qui y croient et qui les utilisent vont être forcés à les abandonner et à rejoindre eux aussi la meute. Et alors ?……… Cette semaine, le monde « conservateur » politique américain est tout sens dessus dessous à cause d’un édito de Joseph Bottum, ancien directeur du magasine vaguement catholique First Things, expliquant qu’il n’avait pas d’argument à opposer au changement. (Oui, je continuerai d’utiliser les guillemets ironiques ; promis.)
Ces derniers temps il nous est dit de plus en plus, et par tout le monde, que le « mariage gay » universel est « inévitable ». A cela, nous autres à LSN et d’autres résistants doux-dingues à la réalité, ne pouvons vraiment que répondre : « Oui, c’est ce que nous vous avions dit. »
Cela fait belle lurette que nous le disons : la révolution sexuelle n’est pas terminée, c’est un processus inachevé dont le but est l’abolition totale de toute structure sociale reconnaissable basée sur des réalités biologiques objectives, qui a commencé dans les années 1970 avec le divorce sans faute, la contraception artificielle et l’avortement, et qui progresse vers la stratosphère extérieure du bizarroïde.
Nous avons dit également que le discours et les processus du conservatisme politique, spécialement lorsqu’on les applique aux institutions religieuses, ne sont pas adaptés à nos besoins, qu’ils soient immédiats ou sur le long terme. Que le modèle politique, défini un jour à mon intention par un évêque canadien comme « l’art du possible », ne suffira pas à fournir les solutions que l’on recherche pour ces grandes questions.
Cette approche politique est celle qui conduit des évêques et leurs ouailles « conservatrices » autour du monde à promouvoir le compromis des unions civiles homosexuelles, un phénomène dont je pense que les psychologues l’ont déjà nommé : le syndrome de Sockholm. Mais j’ai de mauvaises nouvelles pour ces hommes d’Eglise : ce crocodile là ne vous mangera pas les derniers.
Nous avons dit que vous ne pouvez pas séparer loi morale et politique. Que l’établissement d’une distinction entre le « conservateur social » et le « conservateur fiscal » est une erreur grave et sotte : elle aura pour conséquence l’élimination totale de toute opposition, quelle qu’elle soit, à la politique socialiste globale de destruction de la culture.
Mais nous étions schtarbés, n’est-ce pas ? Et nous étions encore « schtarbés » lorsque nous avons poussé le raisonnement logique un peu plus loin en disant qu’une fois que vous avez séparé – pour reprendre les mots d’un maître à penser italien bien connu – la fin procréatrice du mariage de sa fin unitive, vous avez bel et bien ouvert le champ à absolument n’importe quoi. Cela veut dire que cette logique va vous mener vraiment très vite depuis le « mariage gay » jusqu’à la polygamie, la pédophilie, l’inceste et n’importe quelle autre chose inventée par la concupiscence humaine.
La logique, c’est comme les maths, braves gens. Ne tirez pas sur le messager qui insiste, contre tout ce qui est politiquement à la mode, pour dire que deux et deux font toujours quatre.
Eh bien, je dois avouer que le côté le moins amusant de jouer aux Cassandre est de pouvoir dire : « Je vous l’avais bien dit. »
Je vais donc changer la formule. « Aloooors, vous ne voulez pas parler de tout le côté désagréable, politiquement incorrect, gluant ? Vous voulez que la discussion reste “civilisée”, polie, amicale ?
« Eh bien ça vous rapporte quoi ? »
Hilary White
Reconnaissance légale des partenariats homosexuels à travers le
monde :
Unions civiles
- Allemagne
- Andorre
- Australie (5 territoires)
- Autriche
- Colombie
- Ecosse
- Etats-Unis (7 Etats)
- Finlande
- Groënland
- Hongrie
- Irlande
- Ile de Man
- Jersey
- Liechtenstein
- Luxembourg
- Mexique
- République tchèque
- Slovénie
- Suisse
- Vénézuela
« Mariage » homosexuel
- Afrique du Sud
- Angleterre et Pays-de-Galles
- Argentine
- Belgique
- Brésil
- Canada
- Danemark
- Espagne
- Etats-Unis (14 Etats et 5 tribus)
- France
- Islande
- Israël
- Mexique
- Nouvelle-Zélande
- Norvège
- Pays-Bas
- Portugal
- Suède
- Uruguay
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29 août, 2013
Une femme poursuit le Costa Rica pour refus d'avortement “thérapeutique”
Une femme de 32 ans à qui un « avortement thérapeutique » fut refusé à la fin de l'année dernière vient de présenter un recours contre son pays, le Costa Rica, devant la Commission interaméricaine des droits de l'homme. Elle veut faire reconnaître son « droit » à l'avortement, celui-ci étant dépénalisé dans la loi costaricaine en cas de danger pour la vie ou pour la santé de la mère, en faisant condamner l'Etat pour le refus qui lui a été opposé.
Enceinte pour la première fois, « Aurora » – c'est son pseudonyme – avait appris au cours de sa 12e semaine de grossesse, « désirée », les graves malformations affectant son enfant. Celui-ci avait la paroi abdominale ouverte, son cœur, son foie et ses intestins étaient exposés et il avait une espérance de vie « nulle » à la naissance. Il risquait même de mourir in utero, ou alors dans les minutes suivant la naissance.
Aurora avait bénéficié à l'époque du soutien militant d'associations féministes, très actives en Amérique
latine pour venir à bout de toutes les législations qui restreignent ou interdisent l'avortement. Elle avait aussitôt introduit une demande auprès de la justice costaricaine pour obtenir un « avortement thérapeutique », demande rejetée au motif que ni sa santé, ni sa vie n'étaient menacées par sa grossesse.
A l'époque des manifestations féministes avaient dénoncé le refus en affirmant que la « santé émotionnelle » d'Aurora était menacée. Ainsi le « Collectif pour le droit de choisir » mettaient-elle en avant qu'en obligeant cette femme à mener son enfant à terme, on la condamnait à l'aimer chaque jour un peu plus et à souffrir toujours davantage de la mort inéluctable de l'enfant. Une « torture »… A vrai dire je n'avais jamais vu un tel cynisme de la part des promoteurs de l'avortement : au moment des manifestations, Aurore était déjà enceinte de six mois. Elle allait donc moins souffrir à l'idée de faire mettre elle-même fin à la vie de son propre enfant ? Ce n'est donc pas une atrocité, l'avortement d'un enfant à naître de six mois ?
Que la vie et la santé d'Aurora n'aient pas été sérieusement menacées par sa grossesse a été confirmé par le fait qu'elle a donné le jour à son petit garçon à la fin de décembre dans un hôpital de Cartago. Hélas il vécut moins d'une heure. Un appel introduit par sa mère peu auparavant devant le tribunal constitutionnel ne devait recevoir une réponse qu'en février 2013, date à laquelle le refus judiciaire fut confirmé, toujours pour le même motif : il n'y avait pas de danger sérieux pour la santé et encore moins pour la vie de la mère.
Aurora poursuit sa route militante avec l'appui de diverses organisations féministes (« Centro de Derechos », « Colectiva por el Derecho a Decidir ») qui ont soutenu, et peut-être même financé son recours devant l'instance supranationale comparable à notre Cour européenne des droits de l'homme. La CIDH s'est déjà signalée à de multiples reprises par son soutien au lobby de l'avortement, ainsi l'affaire d'Aurora n'apparaît-elle pas comme un tragique fait divers mais comme un cas d'espèce attendu avec gourmandise par les sectateurs de la culture de mort pour en tirer le maximum de dividendes médiatiques, judiciaires et politiques. Ainsi exploite-t-on des souffrances réelles et profondes sans y venir en aide de manière véridique.
L'idée est bien sûr de faire progresser la fausse idée selon laquelle il existe en droit international un droit à l'avortement ou à tout le moins un droit à l'avortement dit thérapeutique, un droit qui se situe au-dessus du droit à l'objection de conscience et de toute loi contraire. C'est ce qui fait de ce dossier une affaire emblématique.
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Libellés : avortement, avortement médical, avortement thérapeutique, Costa Rica, ivg
28 août, 2013
Pays-Bas : pas question de judiciariser l'euthanasie !
C'est la réponse du ministre néerlandais de la Santé, Edith Schippers, à la demande d'un juge à la retraite de faire évaluer au préalable par le juge de certaines catégories de demande d'euthanasie. L'ancien magistrat, Jan Peeters, avait obtenu que la question soit posée par l'élu Khadija Arib lors d'une session de questions du PvdA (parti travailliste) à propos des personnes en voie de devenir démentes.
Edith Schippers |
Alors même que la pression s'accroît pour faire accepter l'idée d'euthanasier les patients déments sur la foi d'une déclaration faite alors qu'ils étaient encore en mesure d'exprimer librement leur volonté, la suggestion du juge Peeters pourrait être interprétée comme une tentative de clarifier la situation et d'éviter les abus.
En fait, pas du tout. Si l'ancien juge aimerait voir un magistrat se pencher sur les demandes d'euthanasie, c'est pour mieux assurer l'accès à la piqûre létale : aujourd'hui en effet une majorité de médecins néerlandais rechignent à tuer les déments qui ne sont plus en état d'exprimer leur volonté. Dans une tribune dans le journal de gauche De Volkskrant, il assure qu'un feu vert donné par un juge validant le testament de vie de tels patients pourrait constituer un soutien pour ces médecins qui n'auraient plus à porter la responsabilité de la décision.
Pas question, a répondu Edith Schippers. La proposition « n'a pas de sens et elle n'est pas souhaitable », a-t-elle indiqué, partant elle aussi d'une position favorable à l'euthanasie facilitée des personnes démentes. Elle souligne que le testament de vie est valable dès lors qu'il est daté et signé par l'intéressé, du moment que ce dernier soit en état d'exprimer sa volonté au moment de la signature. « Nul besoin d'un contrôle judiciaire préalable », assure-t-elle.
Elle rejette avec la même énergie l'idée de passer devant le notaire pour obtenir une décision d'exécution du testament de vie avant de procéder à l'euthanasie, à la manière dont l'intervention du notaire est requise pour l'exécution d'un testament tout court. Cette fois c'est pour ne pas donner l'impression que l'euthanasie puisse être considéré comme un droit dont l'intervention du notaire assurerait l'accès garanti : « Ce n'est pas le cas. L'euthanasie n'est pas un droit et le médecin n'est pas obligé de l'exécuter » à la demande du patient.
Mme Schippers souligne que la loi sur l'euthanasie ne prévoit en aucun cas une décision judiciaire préalable et insiste sur la validité des testaments de vie que les médecins doivent prendre en compte et interpréter au mieux – manière de dire que l'euthanasie des personnes démentes ou qui ne sont plus en état d'exprimer leur volonté est acceptable et pourrait, sinon devrait se développer.
Elle estime d'ailleurs que la vraie réponse à la question de la mise à mort de ces personnes passe par un meilleur dialogue entre patient et médecin de famille : ils doivent parler « régulièrement » du testament de vie et actualiser le texte dès que cela s'avère nécessaire. Le médecin est bien « par excellence la personne indiquée pour juger si la situation actuelle du patient correspond à une situation que ce dernier a décrit dans son testament de vie comme étant pour lui insupportable et sans perspectives ».
Bref, on fait interpréter une déclaration subjective par un tiers qui est supposé s'y conformer en conscience au point de donner la mort.
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26 août, 2013
Nitschke : l'euthanasie, moyen de faire des économies
Au moins, Philip Nitschke a le mérite de la franchise, comme le souligne BioEdge. Le plus célèbre des promoteurs de l'euthanasie en Australie vient d'écrire dans une tribune libre publiée par le Canberra Times qu'il est temps de considérer le prix à payer pour maintenir en vie des vieillards et des mourants contre leur gré. Le prix matériel, s'entend : les dépenses de santé, notamment celles prises en charge au titre de l'assurance maladie.
Le thème est pour le moins controversé et on s'étonne que Nitschke ait décidé de l'aborder alors même qu'il s'est porté candidat aux élections au Sénat fédéral australien au titre du VEP (Voluntary Euthanasia Party) mais peut-être a-t-il estimé qu'il valait mieux désamorcer les éventuelles attaques à son égard en prenant les devants. Oui, la question économique doit être posée, dit-il en substance. Non, il ne s'agit pas de faire de l'euthanasie un régulateur économique, mais de considérer simplement ce que coûte le fait de refuser l"euthanasie à ceux qui la demandent.
On peut ne pas être convaincu par ce genre de fausses limites posées au sujet – d'abord parce que l'euthanasie est toujours un crime violent qui consiste à priver un être humain de la vie, qu'il soit consentant ou non, et deuxièmement parce que de telles limites céderaient bien vite, une fois l'état d'esprit installé et l'euthanasie entrée dans les mœurs.
En l'occurrence, ce militant du droit de mourir qui aimerait voir les pharmacies familiales dotées de « pilules de Drion » pour faciliter la mort volontaire réagissait à un courrier de lecteur d'une femme de 74 ans disant, mi-figue mi-raisin, que l'euthanasie pourrait bien être la réponse aux difficultés économiques de l'Australie.
Nitschke souligne que personne n'a jamais osé lier le thème de l'euthanasie avec celui du « coût économique significatif et croissant du maintien en vie, contre leur vie, des personnes âgées et des malades ».
« Je ne parle pas ici de l'“euthanasie involontaire” évoquée facétieusement par Mme Smythe. Plutôt, j'ose poser la question de ce qui se produirait, de ce qui pourrait se produire si nous replacions la réforme légale de l'euthanasie volontaire dans le cadre de termes », écrit-il.
« Il y a plus de dix ans, l'Australian Institute of Health and Welfare estimait à quelque 30 % des dépenses médicales exposées pour les personnes de 65 % et plus l'étaient au cours de la dernière année de vie.
« Une étude canadienne sur le coût de la mort en 2004 a noté qu'1,1 % de la population consommait 21,3 % du budget de la santé. Pour les “plus vieux des vieux” évalués – ceux âges de 85 ans et plus – 48 % des frais correspondaient au coût de l'hospitalisation tandis que 41 % étaient utilisés pour les soins de longue durée en institution. D'après les auteurs, ce “coût élevé de la mort” trouve son origine dans “les individus fragiles ayant des besoins lourds sur des périodes étendues”. Des gens comme ma propre mère. Coincés dans une maison de soin, et ayant depuis longtemps – pour reprendre ses paroles – dépassé leur “date de péremption”. »
Le débat mérite d'exister, assure Nitschke : « Spécialement si des centaines de milliers, sinon des millions de dollars du budget de la santé peuvent être économisés ou réorientés. Combien de postes de soins ruraux dans les communautés aborigènes ces économies permettraient-elles de créer ? Combien de lits supplémentaires dans les unités d'urgence ? »
Il faudrait simplement s'assurer que des garde-fous existent pour que le caractère volontaire de l'euthanasie soit certain, conclut Nitschke, et tenir compte du climat économique actuel. « Contentons nous d'appeler un chat, un chat. »
Je ne doute pas un instant de ce que l'idée avancée prudemment par Philip Nitschke dans un quotidien à grande circulation n'ait déjà été soulevée, avec plus de précision et de brutalité, dans des cercles plus restreints…
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25 août, 2013
Non, il n'y a pas eu un avortement légal en Irlande
La presse du monde entier vient
de saluer – oui, c’est le terme – le premier « avortement » réalisé
en Irlande aux termes de la nouvelle loi autorisant l’opération en cas de
danger pour la vie de la mère. Il s’agirait donc, à en croire les médias
unanimes, d’une mise à mort volontaire d’un enfant à naître, que Le Monde résume sous ce titre : « Premier
avortement légal en Irlande. » Il aurait été pratiqué à la mi-juillet
dans un hôpital de Dublin.
Les quotidiens irlandais ont les
premiers répandu cette désinformation, car d’application de la nouvelle loi, il
n’y en a pas eu en l’occurrence.
Ce qui importait à la grande
presse, unanimement favorable à l’avortement légal (Le Monde voit d’ailleurs dans la loi irlandaise une « loi
minimale » aux conditions très strictes), c’était de faire un parallèle
avec l’affaire Savita Halappanavar, cette jeune femme indienne morte d’une
septicémie diagnostiquée trop tard à l’occasion d’une fausse couche que la même
presse avait abusivement présentée comme victime de l’interdiction de
l’avortement en Irlande.
La femme en cause dans l’affaire
présente souffrait d’une septicémie grave et surtout diagnostiquée qui
représentait une menace grave pour sa vie alors même que les jumeaux qu’elle
portait n’avait pas encore atteint le seuil de viabilité. Elle a d’abord perdu
les eaux ; 24 heures plus tard, la septicémie avait atteint un tel degré
de gravité que les médecins, après avoir tout fait pour essayer de sauver et la
mère, et ses enfants, ont discuté avec elle et avec son compagnon, pour décider
enfin de provoquer l’accouchement alors même que les deux bébés n’avaient pas
de chance de survivre en dehors du sein maternel. De fait ils sont morts tous
les deux après leur naissance.
Tant les médecins pro-vie
irlandais que les directives de l’Institut irlandais des obstétriciens et des
gynécologues affirment que les cas d’accouchement prématuré induit dans le
cadre d’une septicémie mortelle ne correspondent pas à des avortements puisque
l’intention n’est pas de tuer l’enfant.
Cette affaire pose évidemment des
questions morales délicates mais il faut souligner plusieurs faits : les
bébés n’ont pas été tués, c’est leur naissance qui a été provoquée et ils n’ont
pas survécu du fait de leur prématurité, il ne s’agit donc pas d’un avortement
direct. On peut souligner qu’ils n’avaient aucune chance de survie non plus
dans le sein de leur mère. Et c’est en appliquant des procédures parfaitement
légales sous l’ancien régime pénal de l’avortement en Irlande que la naissance
a été provoquée : on ne peut pas parler d’un changement introduit grâce à
la nouvelle loi.
C’est ce que confirme un
communiqué du Département de la Santé irlandais selon lequel il n’y a pas
encore eu d’avortement dans le cadre de la nouvelle loi en
Irlande : « Cela n’a pas encore commencé. On commencera dès que
ce sera faisable. Il y a des questions opérationnelles qu’il faut régler avant
que ce soit possible. » Entre autres, on n’a pas encore mis en place les
équipes médicales chargées de vérifier la conformité des situations avec la
loi.
Plusieurs mouvements pro-vie ont
dénoncé la manière dont le cas de cette femme qui vient de perdre ses deux
jumeaux a été exploitée par l’Irish Times
pour en faire un emblème de l’avortement légal. Même le Dr Peter Boylann qui
avait plaidé en faveur de la loi d’avortement devant le Parlement irlandais,
cité par LifeSite
d’où je tire ces informations, a exprimé sa colère devant la divulgation des
détails médicaux de l’affaire : « Il s’agit d’une scandaleuse
atteinte au droit à la confidentialité », a-t-il noté, ajoutant qu’il est
« totalement inacceptable de donner des détails sur un patient à la une
d’un journal » et que tout médecin qui aurait donné ce type d’information
à la presse devrait comparaître devant le Conseil médical.
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Libellés : avortement, avortement médical, Irlande, ivg, mortalité maternelle
24 août, 2013
Avez-vous pensé à votre liste d'euthanasie ?
On en fait bien pour les mariages, les pacs et les naissances… Eh bien dans le Brabant néerlandais, une femme gravement malade a décidé de faire un appel public aux dons afin de pouvoir financer la publication de son livre avant sa propre mort. Programmée pour le 18 septembre prochain…
Anne van Heijster a 60 ans et douze maladies, dont une affection auto-immune et une fatigue chronique. C'est avec son mari que cette femme encore relativement jeune, à l'aune d'aujourd'hui, et pas en phase terminale (sans quoi son euthanasie ne serait sans doute pas fixée un mois à l'avance) a décidé d'avoir recours au crowdfunding, soit le financement d'une cause par un concours de dons sollicités sur internet. Car elle n'a pas assez de moyens pour s'auto-éditer. Il semble qu'elle n'ait pas non plus trouvé d'éditeur pour cet ouvrage autobiographique qui aura pour thème ses malheurs et pour clou sa « mort choisie ».
Mariée, visiblement soutenue par son mari dans toutes ses entreprises et démarches, Anna van Heijster rêve d'écrire un livre depuis ses vingt ans, sans en avoir le courage jusqu'ici : le livre de sa vie, de viols subis, d'inceste et de problèmes psychiques, sans compter l'addiction aux médicaments et autres lourdes difficultés qui incitent à croire qu'en choisissant d'être euthanasiée, elle ne fait que subir une tragédie de plus au lieu d'être véritablement aidée à vivre.
Le titre de son livre, L'accomplissement (« De Voltooing ») ne fait qu'accentuer cette sorte de fatalité, voire de fatalisme qui est celui d'une société sans espérance.
Son mari, Jos Wittenberg, a évalué à 15.000 euros le coût de la publication (prix de l'euthanasie non comprise, suppose-t-on) et espère que son opération marchera, d'autant qu'il a alerté divers médias locaux.
L'histoire ne dit pas qui profitera des éventuelles recettes de la publication… Le futur veuf ?
Mais à supposer que tout cela ne soit pas une belle opération de com – tout est possible, après tout ! – il faut reconnaître à ce couple infernal un sens du macabre particulièrement bien développé.
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L'état végétatif n'empêche pas nécessairement la conscience de soi
Une importante étude publiée le 12 août par le Journal of the Medical Association for neurology révèle les résultats d'une nouvelle étude de communication auprès de patients en état végétatif persistant menée par une équipe de l'Université de Western Ontario. Les chercheurs Lorina Naci et Adrian Owen sont parvenus à dialoguer avec trois de ces personnes en utilisant une technique nouvelle et plus efficace d'imagerie par résonance magnétique (IRM). Ils ont pu ainsi prouver que ces personnes savent qui elles sont et où elles se trouvent.
C'est le cas de Scott Routley, dont le cerveau fut gravement endommagé lors d'un accident de la route il
y a douze ans. Douze ans sans le moindre signe de conscience ou de réponse à des stimuli… En enregistrant l'activité de son cerveau les chercheurs ont réussi à lui permettre de répondre par oui ou par non à des questions du type : « Mike est-il ton prénom ? » ou « Es-tu à l'hôpital ? », l'exactitude des réponses prouvant sans conteste que l'homme de 38 ans est conscient de son identité et de son environnement.
Ce même patient avait permis une première vérification de l'état de conscience où il se trouve malgré les apparences l'an dernier, en répondant selon un « code » plus compliqué. Ils lui avaient demandé d'imaginer des activités physiques spécifiques associées aux réponses « oui » ou « non » : Scott Routley avait ainsi pu signifier qu'il ne ressentait pas de douleur.
La nouvelle technique utilisée par les docteurs Naci et Owen a simplifié les choses pour le patient, permettant moins d'effort et plus d'efficacité : après avoir vérifié que le patient peut entendre, ils l'invitent patient à se concentrer sur une réponse positive ou négative en prêtant ou non attention à une série de sons qui lui est proposé.
La comparaison des images IRM correspondant aux moments où les trois patients prêtaient ou ne prêtaient pas attention a permis de déterminer la constance et l'exactitude des réponses, montrant qu'ils savaient isoler des paroles, les reconnaître parmi d'autres et les comprendre puisqu'ils étaient capables de réagir à leur prénom et à d'autres mots, et de vérifier une activité cérébrale accrue lorsque les médecins prononçaient la réponse exacte, « non » en l'occurrence, après une affirmation du style « Tu es au supermarché ».
Les trois patients en question ont été interrogés de la même manière à cinq mois d'intervalle, et leur activité cérébrale par rapport aux questions posées a été identique d'un test à l'autre, donnant aux médecins une « certitude à 99 % » que les patients répondaient bien à ce qui leur était demandé.
Ces résultats sont évidemment d'une très grande importance à l'heure où l'on a tendance à considérer la vie des personnes en état de conscience minimale et encore plus en coma végétatif comme disposant d'une « qualité de vie » insuffisante pour être « maintenues en vie », comme ils disent, et elles explosent le mythe selon lequel l'absence totale de réactions aux stimuli sont une sûre indication de l'absence totale de conscience. Cette absence peut n'être qu'apparente et les techniques employées peuvent être incapables de la démentir, sans que l'on sache d'ailleurs où se situe la limite.
L'étude de Naci et Owen confirme également ce que les proches des patients dans ces états ressentent souvent de manière intuitive : malgré les apparences, ils sont conscients de la présence de ceux qu'ils aiment et surtout, peuvent les entendre.
Les chercheurs estiment que les résultats positifs de leur étude ne concernent pas tous les patients en état végétatif, évaluant à un sur cinq la proportion d'entre eux qui pourraient réagir aux procédures mises en place avec succès avec les trois personnes avec lesquelles ils ont travaillé.
Cela ne répond évidemment pas à la question de savoir si d'autres moyens ne seront pas développés un jour pour communiquer avec une proportion plus importante des personnes en état végétatif…
Les chercheurs soulignent également que la possibilité de communiquer par IRM interposée – et qui pourrait se faire un jour au moyen de scanners portatifs sur lesquels l'équipe travaille précisément – soulève des interrogations importantes : ne faudra-t-il pas associer les patients aux décisions qui sont prises à leur propos, qu'il s'agisse des soins qui leur sont donnés ou de leurs choix quotidiens (regarder tel ou tel programme à la télévision), ou de réclamer un analgésique. Mentalité euthanasique oblige, certains posent même la question de savoir s'il ne faut pas demander à ces personnes si elles veulent vivre ou non.
Mais, souligne le quotidien Globe and Mail qui a interrogé les chercheurs canadiens, une affirmation de refus de vivre de la part d'un tel patient s'avère délicate à évaluer : quelle serait la part d'une éventuelle dépression ou de déficits cognitifs qui leur rendraient impossible la conscience des conséquences réelles d'une telle demande ?
« Nous espérons qu'en donnant au patient une un peu de capacité de prise de décision nous pourrons lui rendre un sens de leur propre autonomie et de leur pouvoir d'agir qui améliorera leur qualité de vie, en leur rendant une part de l'autorité sur leur propre vie qu'ils avaient perdue », a souligné le Dr Lorina Naci.
Terri Schiavo, en « état végétatif ». Elle a été privée de nourriture et d'hydratation pour qu'elle cesse de vivre, au motif qu'elle n'avait plus que des « réactions réflexes »… |
y a douze ans. Douze ans sans le moindre signe de conscience ou de réponse à des stimuli… En enregistrant l'activité de son cerveau les chercheurs ont réussi à lui permettre de répondre par oui ou par non à des questions du type : « Mike est-il ton prénom ? » ou « Es-tu à l'hôpital ? », l'exactitude des réponses prouvant sans conteste que l'homme de 38 ans est conscient de son identité et de son environnement.
Ce même patient avait permis une première vérification de l'état de conscience où il se trouve malgré les apparences l'an dernier, en répondant selon un « code » plus compliqué. Ils lui avaient demandé d'imaginer des activités physiques spécifiques associées aux réponses « oui » ou « non » : Scott Routley avait ainsi pu signifier qu'il ne ressentait pas de douleur.
La nouvelle technique utilisée par les docteurs Naci et Owen a simplifié les choses pour le patient, permettant moins d'effort et plus d'efficacité : après avoir vérifié que le patient peut entendre, ils l'invitent patient à se concentrer sur une réponse positive ou négative en prêtant ou non attention à une série de sons qui lui est proposé.
La comparaison des images IRM correspondant aux moments où les trois patients prêtaient ou ne prêtaient pas attention a permis de déterminer la constance et l'exactitude des réponses, montrant qu'ils savaient isoler des paroles, les reconnaître parmi d'autres et les comprendre puisqu'ils étaient capables de réagir à leur prénom et à d'autres mots, et de vérifier une activité cérébrale accrue lorsque les médecins prononçaient la réponse exacte, « non » en l'occurrence, après une affirmation du style « Tu es au supermarché ».
Les trois patients en question ont été interrogés de la même manière à cinq mois d'intervalle, et leur activité cérébrale par rapport aux questions posées a été identique d'un test à l'autre, donnant aux médecins une « certitude à 99 % » que les patients répondaient bien à ce qui leur était demandé.
Ces résultats sont évidemment d'une très grande importance à l'heure où l'on a tendance à considérer la vie des personnes en état de conscience minimale et encore plus en coma végétatif comme disposant d'une « qualité de vie » insuffisante pour être « maintenues en vie », comme ils disent, et elles explosent le mythe selon lequel l'absence totale de réactions aux stimuli sont une sûre indication de l'absence totale de conscience. Cette absence peut n'être qu'apparente et les techniques employées peuvent être incapables de la démentir, sans que l'on sache d'ailleurs où se situe la limite.
L'étude de Naci et Owen confirme également ce que les proches des patients dans ces états ressentent souvent de manière intuitive : malgré les apparences, ils sont conscients de la présence de ceux qu'ils aiment et surtout, peuvent les entendre.
Les chercheurs estiment que les résultats positifs de leur étude ne concernent pas tous les patients en état végétatif, évaluant à un sur cinq la proportion d'entre eux qui pourraient réagir aux procédures mises en place avec succès avec les trois personnes avec lesquelles ils ont travaillé.
Cela ne répond évidemment pas à la question de savoir si d'autres moyens ne seront pas développés un jour pour communiquer avec une proportion plus importante des personnes en état végétatif…
Les chercheurs soulignent également que la possibilité de communiquer par IRM interposée – et qui pourrait se faire un jour au moyen de scanners portatifs sur lesquels l'équipe travaille précisément – soulève des interrogations importantes : ne faudra-t-il pas associer les patients aux décisions qui sont prises à leur propos, qu'il s'agisse des soins qui leur sont donnés ou de leurs choix quotidiens (regarder tel ou tel programme à la télévision), ou de réclamer un analgésique. Mentalité euthanasique oblige, certains posent même la question de savoir s'il ne faut pas demander à ces personnes si elles veulent vivre ou non.
Mais, souligne le quotidien Globe and Mail qui a interrogé les chercheurs canadiens, une affirmation de refus de vivre de la part d'un tel patient s'avère délicate à évaluer : quelle serait la part d'une éventuelle dépression ou de déficits cognitifs qui leur rendraient impossible la conscience des conséquences réelles d'une telle demande ?
« Nous espérons qu'en donnant au patient une un peu de capacité de prise de décision nous pourrons lui rendre un sens de leur propre autonomie et de leur pouvoir d'agir qui améliorera leur qualité de vie, en leur rendant une part de l'autorité sur leur propre vie qu'ils avaient perdue », a souligné le Dr Lorina Naci.
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20 août, 2013
La mort du prince Friso des Pays-Bas : euthanasie, “laisser mourir” ou décès naturel ?
Le prince Friso des Pays-Bas, 44
ans, deuxième fils de la reine Beatrix et frère du roi régnant,
Willem-
Alexander, est mort la semaine dernière dans la résidence de sa mère, la
Huis ten Bosch à La Haye. Ainsi s’achevait un long « coma » de 18 mois
où le prince était tombé à la suite d’un accident aux sports d’hiver en
Autriche, à Lech, où il avait été victime d’une avalanche le 17 février 2012.
Il était soigné depuis mars 2012
en Angleterre et a été rapatrié aux Pays-Bas le 9 juillet dernier, et y est
mort un mois plus tard. Agatha Christie aurait fait dire à Hercule Poirot ou à
Miss Marple : il est venu aux Pays-Bas pour y mourir.
L’histoire serait plus banale à
première vue, s’il ne s’agissait pas d’un prince de sang royal qui par amour
pour une femme, Mabel Wisse-Smit, a renoncé, pour lui-même et pour sa
descendance, à la succession au trône, son mariage n’ayant pas été approuvé par
le Parlement – car Mabel avait eu jadis une relation avec un baron de la
drogue et le prince avait décidé – naïvement, devait-il juger plus
tard – de ne pas faire la demande d’approbation obligatoire auprès de
la représentation du peuple néerlandais.
Mais l’histoire de la mort du
prince Friso, au-delà de son côté « people », est riche
d’informations et jette un jour cru sur la manière dont aux Pays-Bas on traite
les victimes de coma.
La grande question posée par la
presse néerlandaise ces jours-ci, la voici : a-t-il été euthanasié ?
Le consensus médiatique penche
pour une réponse négative : en cas d’euthanasie, une affaire très encadrée
et programmée, il eût été improbable que la famille de Friso ne fût pas là pour
assister à ses derniers instants. Or la famille royale était en Grèce au moment
du décès et sa femme Mabel, présente dans le palais royal, y fêtait son
anniversaire la veille.
Un décès « inattendu »,
donc.
Mais des questions restent sans
réponse, en tout cas à mon sens.
L’accident de Lech avait causé
des lésions cérébrales importantes chez le prince qui avait été privé d’oxygène
pendant les 25 minutes passées sous la neige ; il avait fallu une heure
pour le réanimer.
Après deux semaines passées dans
un hôpital autrichien, le prince Friso avait été amené à Londres, son lieu de
résidence, pour y être soigné à l’hôpital Wellington qui réunit d’excellents spécialistes et
offre des soins de pointe pour les personnes en coma. Le transfert vers le
Royaume-Uni n’allait pourtant pas de soi, on s’attendait même à ce qu’il soit
rapatrié aux Pays-Bas. Mais voilà : un patient ayant subi des lésions
cérébrales de la gravité de celles de Friso n’y a pour ainsi dire aucune
chance. Les comateux y sont rapidement privés de soins.
« Si le patient ne se réveille pas, on attend 72 heures. (…) A
défaut de réveil pendant cette période, nous entreprenons un examen
neurologique. Nous appliquons une stimulation électrique sur le pouls, et nous
recherchons une réaction dans le cortex cérébral. Si nous ne voyons aucune
réaction, il est certain que cette personne ne se réveillera jamais. Aux
Pays-Bas, nous cessons alors les soins, après quoi le patient décède. Cette
procédure est moins habituelle à l’étranger », explique
le Dr Gerritsen, spécialiste en soins intensifs.
De fait, seule une trentaine de
personnes en état « végétatif » ou souffrant d’autres types de comas
ou d’états de conscience minimale survivent aujourd’hui aux Pays-Bas en
recevant des soins appropriés.
Décryptons : la
« cessation des soins », comme la qualifie le corps médical
néerlandais, consiste en l’arrêt de tous les soins et non des traitements
médicaux : on cesse donc d’alimenter et d’hydrater le patient jusqu’à ce
que, et même pour que mort s’ensuive. Ce qui constitue une euthanasie lente, et
bien une mise à mort volontaire.
La rapidité et le caractère quasi
systématique de sa mise en œuvre est caractéristique de la médecine des
Pays-Bas, sans qu’on considère la procédure comme une euthanasie, mais c’est
bien dans un contexte où la justification de l’euthanasie se fait de plus en
plus large.
Cela explique qu’après son
accident le prince Friso a été transféré dare-dare à Londres, où l’on avait certes
moins à craindre une solution extrême aussi rapide, mais où en outre on a
l’habitude de prendre en charge de tels problèmes, ce qui n’est plus guère le
cas dans les hôpitaux néerlandais.
Par ailleurs, à l’époque de son accident,
la presse
néerlandophone s’était interrogée sur le fait de savoir s’il ne pouvait pas
être euthanasié purement et simplement. Réponse : pas question. La famille
royale néerlandaise est intimement liée au protestantisme et elle ne pouvait
même pas envisager de choquer de cette manière une part importante de la
population néerlandaise parmi laquelle se trouvent nombre d’opposants à
l’euthanasie pour motifs religieux.
Jusqu’en novembre dernier, le
prince Friso était en état de coma végétatif. C’est alors qu’il a montré
quelques signes de réveil, réagissant par exemple à un baiser de sa femme Mabel
qui, selon son habitude quotidienne, était venue à son chevet. Depuis la fin de
2012, selon un communiqué de la famille royale, il était en état de conscience
minimale (ou pauci-relationnel, tel Vincent Lambert). Un état qui n’évoluait
pas, cependant.
C’est au début de juillet de
cette année, après que des rumeurs dans la presse néerlandaise et allemande
eurent fait état de « réflexions » parmi ses proches sur la possible
euthanasie du prince, que Friso fut transféré vers le palais de sa mère aux
Pays-Bas. Un communiqué de la maison royale expliquait
alors que le prince n’avait plus besoin de traitements à l’hôpital Wellington
et que si son état de santé inspirait toujours « l’inquiétude » il
avait été décidé de le ramener chez lui afin que l’on décide au cours de l’été
des possibilités de soins sur le long terme aux Pays-Bas. « Dans les
semaines qui viennent toutes les options seront étudiées avec les
médecins », affirmait ce communiqué du 9 juillet ; le prince serait
soigné à domicile par une équipe comprenant plusieurs neurologues pendant cette
période.
Mais le prince est mort le 12
août « des suites des complications des lésions cérébrales dont il a été
victime », annonçait le même jour un communiqué officiel de la maison
royale.
Un mois après son transfert…
Pourvu de soins pourtant…
On peut trouver étonnant, et
c’est mon cas, que des « complications » surviennent ainsi tout d’un
coup après l’arrivée aux Pays-Bas. Quelles complications ? Une
infection ? Une lésion subite et impossible à traiter ? L’imprécision
du communiqué laisse songeur. Et le délai qu’il a fallu pour que le prince
passe de vie à trépas est lui aussi intéressant : il s’accorde en tout cas
avec un arrêt de l’alimentation de Friso avec hydratation minimale. Vincent Lambert
a vécu ainsi un mois et était au bord de la mort lorsqu’une décision judiciaire
ordonna sa réalimentation.
Si c’est ce qui s’est passé pour
Friso, l’absence des proches peut s’expliquer : c’est elle qui a permis de
couper court aux rumeurs d’euthanasie, et en même temps elle s’inscrirait alors
dans l’idée que le patient en état végétatif ou pauci-relationnel ne possède
pas une telle conscience de ce qui se passe autour de lui pour que la présence
de ceux qu’il aime puisse le réconforter au moment de la mort.
Et ce d’autant que la presse
néerlandaise répète
depuis des mois qu’il est en état de mort cérébrale – un article très
critiqué soulignait même que le fait de le reconnaître permettrait d’utiliser
ses organes pour sauver d’autres vies, Friso étant un donneur idéal…
Mais je n’oserais affirmer ici positivement
que la mort de Friso a été programmée par ce que les médecins néerlandais appellent
« l’arrêt des soins ». Tout au plus peut-on souligner que de leur
point de vue, cela n’aurait rien de choquant.
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Libellés : euthanasie, mort cérébrale, Pays-Bas, sédation palliative, sédation terminale, Vincent Lambert
17 août, 2013
Avortement-cancer du sein : en Asie, une future pandémie qu'on ne veut pas voir
Je vous propose ici ma traduction d’un article du Dr Joël Brind,
professeur de biologie et d’endocrinologie au Baruch College de la City
University de New York. Il est également co-fondateur et membre du Bureau du
Breast Cancer Prevention Institute. Il a participé à des études sur le lien
entre avortement et cancer du sein depuis 1992. Texte original et notes ici. – J.S.
Certaines maladies épidémiques
sont causées par des bactéries, les plus petits des êtres vivants. D’autres
sont causées par des virus : des morceaux d’ADN ou d’ARN
« voyous » : ils ne sont pas vivants, mais constituent néanmoins
des séquences d’informations destructrices et infectieuses. Nous connaissons
tous, bien sûr, aujourd’hui, les virus informatiques qui agissent de la même
façon.
Le cancer du sein, à l’inverse,
fait partie de ces maladies « épidémiques » qu’on estime ne pas être
infectieuses. Mais les séquences infectieuses d’informations destructrices sont
bien des virus, et elles n’ont pas besoin d’ordinateurs pour servir de
porteurs. La mauvaise information peut circuler moyennant n’importe quel type
de langage.
Supposez que l’on introduise la
cigarette au sein d’une population qui n’aurait jamais fumé, accompagnée de
cette instruction : « Fumer des cigarettes ne nuit pas à votre
santé. » Cette phrase, qui véhicule une information fausse et
destructrice, finirait bien avec le temps – tout comme un virus
moléculaire – par provoquer une épidémie de cancers du poumon, non ?
Voici un autre exemple :
« L’avortement n’augmente pas le risque de cancer du sein. » Cette
lignée-là du virus de l’« avortement sûr et sans danger » peut-être
remontée au moins jusqu’en 1982, à Oxford en Angleterre, et désormais elle
s’est répandue dans le monde entier.
La très mauvaise nouvelle, c’est
qu’elle s’apprête à prendre la vie de millions de femmes dans les nations les
plus peuplées. Je vais vous expliquer pourquoi.
Le lien entre l’avortement et le
cancer du sein (ABC – abortion breast
cancer) a deux facettes. D’abord, il est universellement admis que le fait
d’avoir un enfant fait décroître le risque de développer un cancer du sein,
parce que la maturation des cellules du sein en cellules galactogènes les rend
moins susceptibles de devenir cancéreuses.
Deuxièmement, la grossesse fait
croître de maniè re
impressionnante le nombre de cellules mammaires qui peuvent devenir
cancéreuses. Une naissance vivante laisse à ces cellules
« progénitrices » le temps de se différencier pour devenir des
cellules plus mûres, plus résistantes au cancer.
Et ainsi, l’avortement provoque
l’apparition de davantage d’endroits dans les seins où le cancer peut commencer
à se développer qu’avant le début de la grossesse.
Une très récente étude a
l’honneur déplaisant de rendre compte du plus fort lien ABC jamais
observé : les femmes bangladaises ayant subi un avortement y apparaissent
comme présentant un risque de cancer du sein multiplié par 20 !
Pourquoi ce risque relatif est-il
si élevé ? Cela vient du fait
que presque toutes les femmes bangladaises se marient et ont leur premier
enfant avant l’âge de 21 ans, et qu’en outre elles allaitent leurs enfants. Par
conséquent, le cancer du sein était pour ainsi dire inconnu au Bangladesh
jusqu’à une époque récente.
Même les estimations les plus
prudentes aboutissent à des chiffres profondément inquiétants pour les nations
du monde les plus peuplées. Si l’avortement double le risque pour une femme de
développer un cancer du sein au cours de sa vie, de 2 % à 4 %, voilà qui
ajoute un risque de 2 % pour l’ensemble des vies. La Chine et l’Inde comptent à
elles seules un milliard de femmes. 2 % d’un milliard font 20 millions !
Sachant que le taux de mortalité atteint 50 % – il est bien plus élevé en Asie
qu’aux Etats-Unis – on arrive à 10 millions de femmes mourant d’un cancer du
sein parce qu’elles ont choisi l’avortement !
De tels chiffres sont assez
effarants pour que les meilleurs chercheurs de Harvard y prêtent attention. Il
y a cinq ans, dans le journal pilote du National Cancer Institute, ils
reconnaissaient : « La Chine est au bord d’une épidémie de cancer du
sein. » Evidemment ils ne mentionnent pas du tout l’avortement. Ils
regrettent plutôt que « certains facteurs de risque liés au développement
économique sont pour une large part inévitables » et appellent à une
« prise en compte urgente de cette maladie dans la planification des
infrastructures de santé futures ». Ce qui signifie principalement :
il faut prévoir mammographies et
centres de traitement, et non pas bloquer le « virus » (qui consiste
à nier le lien entre l’avortement volontaire et un risque accru de cancer du
sein) qui répand le mythe de l’avortement « sûr et sans danger ».
Que ce virus continue de se propager,
voilà ce que confirme une étude niant le lien « ABC » publiée en
avril dernier au Danemark. Christina Braüner et ses collègues ont résumé le
résultat de leur étude ainsi : « Notre étude n’a pas apporté de
preuve d’une association entre l’avortement induit et le risque de cancer du
sein. »
Cela n’a rien d’étonnant puisque
l’étude était construite de manière à la rendre incapable de montrer si cette
assertion est vraie ou non. En l’espèce, ils ont étudié le cas d’un groupe de
femmes danoises en bonne santé jusqu’à l’âge de 50 ans et ont limité la
recherche à l’histoire médicale de celles-ci sur les douze ans suivant le
moment où elles ont rejoint l’étude.
De ce fait, même une femme ayant
eu un avortement, correspondant à la moyenne de la population danoise, aurait
dû survivre en bonne santé pendant 3 décennies avant de pouvoir ne serait-ce
qu’être choisie pour participer à l’étude. Ayant ainsi exclu les plus
vulnérables au sein de la population, les chercheurs ont en outre limité
l’étude aux seules femmes ayant eu au moins un enfant, éliminant ainsi les
femmes les plus exposées au risque – puisque le fait de ne pas avoir d’enfant
est un important facteur de risque pour le cancer du sein.
On se demande quand le monde se
réveillera enfin pour s’apercevoir de la pandémie de cancers du sein qui
commence à se développer sous nos yeux. Le pouvoir des « virus » du
déni continue de nous fasciner.
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15 août, 2013
Ecosse : 45 000 euros d’amende pour diffamation homophobe
Une cour écossaise a condamné
à une forte somme de dommages et intérêts – quelque 45.000 euros ! – David
Shuttleton, pour avoir posté sur Twitter un message qualifiant une promotrice
lesbienne du « mariage » homosexuel de « danger pour les
enfants ».
L’antiquaire qui réside à
Barrhead, près de Glasgow, avait été poursuivi pour diffamation par Jaye
Richards-Hill qui est non seulement militante homosexuelles mais enseignante et
conseillère du secrétaire écossais à l’Education Mike Russell.
Shuttleton est également, selon
la presse, l’auteur de plusieurs messages au Premier ministre Alex Salmond et au
vice-Premier ministre Nicola Sturgeon faisant état de sa préoccupation par
rapport à la place occupée par Mme Richards-Hill dans les instances éducatives
officielles écossaises.
L’énormité des dommages accordés
résulte d’une application automatique de la loi, estime David Shuttleton,
consécutive à des erreurs procédurales dans la présentation de sa
défense : il entend faire appel de ce jugement par défaut, se disant
confiant le voir réformé.
Il souligne cependant « le
scandale absolu » du pouvoir accordé aux homosexuels au sein de la
société : « C’est un abus absolument scandaleux de nos lois »,
a-t-il déclaré à la presse locale, qualifiant ceux qui montrent ainsi leur
désaccord avec sa campagne anti-gay de « normalphobes ».
Au-delà d’un jugement aberrant
par le montant des dommages accordés, il reste en effet la recevabilité de la
procédure et le principe de protection légale du lobbying homosexuel qui
autorisent la traque judiciaire de ceux qui ne sont pas d’accord. C’est la
logique de la pénalisation de l’homophobie et il faut bien comprendre que toute
la machinerie est en place.
Et si Shuttleton peut espérer
voir sa condamnation judiciaire réduite ou même annulée, il est déjà condamné
par la presse écossaise. Les médias le qualifient d’« imbécile égaré »,
de « sectaire », de « fou », de « chrétien fanatique
homophobe raciste », tandis que Jaye Richards-Hill est présentée comme
« parent et enseignante respectée », « militante de premier plan
pour le droit au mariage des couples gays ».
Elle a selon la presse écossaise
« épousée » sa partenaire lesbienne en Afrique du Sud, après avoir
participé à une parodie de mariage avec la jeune femme lors d’une manifestation
pour le « mariage » homosexuel devant le Parlement écossais l’an
dernier.
12 août, 2013
87 % des Brabançons pour la fin de vie volontaire
Sans croire à l’exactitude et à
la scientificité absolue des sondages, on peut quand même s’arrêter quelques
instants sur cette enquête
réalisée auprès de 4 000 Brabançons néerlandais à propos de l’euthanasie
et du suicide assisté. 87 % « des Brabançons », affirme le
commanditaire du sondage Omroep Brabant, estiment que chacun doit pouvoir
choisir le moment de son propre décès. Ils sont même 97 % à approuver le
suicide assisté en faveur de personnes atteintes de souffrances physiques
insupportables et sans espoir d’amélioration.
Ces chiffres extrêmement élevés –
et ce même en tenant compte de la marge d’erreur des sondages – sont le signe
de l’efficacité remarquable du matraquage médiatique en faveur de a mise à mort
des malades, des faibles, des inutiles, et de l’important travail de sape
réalisé par les lobbies de l’euthanasie aux Pays-Bas.
Pour ce qui est des personnes en
voie de devenir démentes, c’est-à-dire ne souffrant d’aucune maladie causant
des souffrances physiques plus ou moins importantes, les sondés sont 89 %
à penser qu’elles devraient pouvoir bénéficier du suicide assisté – c’est
énorme. Il suffit, selon les sondés, que les candidats aient indiqué avant que
leur maladie ne progresse trop qu’ils ne souhaitent pas vivre si la démence
s’aggrave.
On les voit venir. Tout le monde
sait que les frais de santé, de garde, d’hébergement des personnes âgées
dépendantes et démentes représentent une lourde charge…
Seul le cas du suicide assisté
pour les personnes « fatiguées de vivre » – l’un des derniers thème
d’agitation en date des partisans de la mort sur commande – emporte un peu
moins l’adhésion des Brabançons des Pays-Bas, mais ils sont tout ce même
64 % à l’approuver pour ceux qui trouvent que leur vie « n’a plus de
sens », soit que des affections liées à la vieillesse leur paraissent trop
pesantes, soit que la solitude ou la dépendance physique les fasse souffrir..
Et si 85 % des interrogés
estiment que le médecin de famille devrait pouvoir prêter assistance pour aider
au suicide, ils sont tout de même 37 % à penser qu’un membre de la famille
ou un proche devrait pouvoir pousser l’intéressé vers la mort, et 78 % à
vouloir exempter ces derniers de toute responsabilité pénale dans ce cadre.
Et plus de la moitié estiment
même que chacun devrait pouvoir accéder à un moyen de mettre fin à ses propres
jours – c’est la revendication du militant de l’euthanasie australien Philip
Nitschke qui aimerait voir la fameuse « pilule de Drion » en vente
dans toutes les pharmacies, voire stockée dans l’armoire à pharmacie familiale
en cas de besoin.
Les médias brabançons s’étonnent
de l’acceptation publique de l’euthanasie et du suicide assisté dans la
province, pourtant à forte majorité catholique : cette acceptation atteint
ou dépasse selon les thèmes celle enregistrée dans la province de Hollande du
Nord à majorité protestante et supposée moins conservatrice.
D’où l’effroi du curé de la
cathédrale Saint-Antoine de Breda, le P. Steven de Koning, devant ces chiffres
– mais il précise que ceux-ci ne correspondent nullement à ce qu’il perçoit
dans la pratique, surtout lorsque les personnes se trouvent elles-mêmes en
situation de maladie ou de vieillesse : elles montrent alors au contraire
qu’elles tiennent fortement à la vie. Et il affirme qu’il faudrait donc
remettre toutes ces discussions à plat pour qu’à la fois, on fasse tout pour que
les gens puissent mourir dans les meilleures conditions possibles mais sans
permettre que l’on mette volontairement fin à la vie humaine, qui est un don de
Dieu.
Voilà qui donne un autre
éclairage à ce sondage dont l’intérêt principal, qu’il reflète la réalité de l’opinion
ou non, est sans aucun doute de peser sur elle pour promouvoir l’idée que
mettre fin à sa propre vie et à sa propre convenance est une bonne chose.
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Libellés : catholique, euthanasie, Pays-Bas, sondage, suicide assisté
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