11 avril, 2023

Fin de la fermeture temporaire de ce blog

Chers amis lecteurs,

Il est ressuscité ! Belle et saintes fêtes de Pâques à vous tous.

Vous avez été plusieurs à me demander pourquoi ce blog n’était plus accessible depuis quelques jours. C’est moi qui en ai temporairement restreint l’accès après que plusieurs messages ont été tour à tour enlevés par la plateforme Blogger au motif qu’ils contiendraient des liens vers des logiciels malveillants, ce qui m’a fait craindre que mon blog était attaqué. 

Il semble qu’en fait plusieurs liens de mon blog pointaient vers un site « hacké ». Il s’agit de deux messages publiés en 2014 et concernant la carte des veillées pour la vie. Je ne remettrai pas ces messages en ligne.

Je rétablis donc l'accès public à ce blog et vous remercie de votre fidélité malgré mon « silence » depuis février, lié à de nombreux travaux.

Je vous annonce en particulier la reprise des publications régulières de Reinformation.tv qui me réjouit grandement, vous pourrez m’y retrouver fréquemment désormais. Voici l’annonce  et les explications sur cette reprise, à lire ici.

A très bientôt !

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07 février, 2023

Une performance satanique primée aux Grammy Awards, sponsorisés par Pfizer (et quelques autres)

Ils cochent toutes les cases, et ça paie. La couple de chanteurs Sam Smith (qui se dit non-binaire) et Kim Petras (« homme devenu femme ») a remporté le Grammy Award du meilleur duo pop pour leur chanson Unholy (impie, maléfique…) à la mise en scène satanique. La cérémonie des Grammy Awards a eu lieu dimanche soir à la Crypto.Com Arena de Los Angeles grâce au parrainage officiel d’IBM, Google Pixel, Mastercard, Grey Goose, Amazon Music, JBL, City National Bank, United Airlines, Hilton, People, Frontera, FIJI Water et SiriusXM. Non mentionnés sur la liste mais partenaires financiers : les laboratoires Pfizer dont les téléspectateurs ont vu le logo s’afficher lors de la transmission de l’événement, et qui ont confirmé leur participation.

Ajoutez que Jill Biden en personne était présente et qu’elle a remis le trophée de la meilleure chanson, et vous verrez que la boucle était bouclée entre pouvoir commercial, pouvoir pharmaceutique et pouvoir politique qui soutiennent toutes les inversions.

La mise en scène mêlant imagerie diabolique et chorégraphie lascive pour illustrer Unholy (le texte de cette chanson « délicieusement débauchée », dixit un critique américain, s’adresse aux enfants pour leur dire que leur papa est parti commettre l’adultère dans un club pendant que maman reste à la maison) a déclenché la colère de nombreux chrétiens aux Etats-Unis, évidemment accusés par la presse mainstream d’« ultra-conservatisme » voire de mépris pour la communauté LGBT.

Il n’est sans doute pas utile de décrire dans le détail la « performance » qui montre Sam Smith déguisé en diable à cornes (et qui a reçu son prix vêtu d’une sorte de cappa magna détournée) et entouré de femmes exécutant une danse obscène, tandis que Kim Petras suit le spectacle depuis une cage avec d’autres choristes non moins obscènes, le tout sur fond de flammes et de lumière rouge. Tout cela est parfaitement visible ici, affichage du logo Pfizer compris.

Le magazine Newsweek apporte cette intéressante information : ayant contacté Pfizer pour savoir si la société avait effectivement sponsorisé la chanson, étant donné notamment que le logo était apparu juste après la diffusion de Unholy, la réponse officielle a été rapide, précisant : « Nous avons parrainé l’ensemble de l’événement des Grammy’s, pas une prestation particulière. Au-delà de cela, nous ne faisons aucun commentaire sur nos initiatives destinées à sensibiliser le public » (« raise awareness »).

Autrement dit : oui, nous avons payé, et nous cultivons le secret quant à nos entreprises de sensibilisation. Sensibilisation à quoi ? Au talent artistique ? Sûrement pas, il se suffit à lui seul, non ? A un sujet « sociétal », alors ? C’est en ce sens que le mot est habituellement employé. Et ici, il s’agit clairement de soutenir, fût-ce globalement à travers les Grammy, une manifestation particulièrement perverse de l’idéologie du genre et du refus des règles morales de base.

On notera surtout que Pfizer ne se distancie en rien de la chanson et de sa mise en scène. Qui ne dit mot consent, surtout s’agissant d’une émission publique et tous publics qui a attiré des commentaires négatifs.

A Pfizer, il faut d’ailleurs ajouter tous les sponsors de cette « atrocité ».

C’est le mot choisi par Mgr Joseph Strickland, évêque de Tyler au Texas, qui a réagi sur son compte Twitter : « Cette atrocité devrait être dénoncée par tous les artistes musicaux de la nation. Mais au lieu de cela, il y a une symphonie du silence. La dépravation dans notre nation atteint des niveaux dévastateurs. Nous devons implorer la miséricorde de Dieu. »




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01 février, 2023

Le “testament” du cardinal George Pell : grave mise en garde au sujet du synode sur la synodalité

Le hasard a voulu qu’un texte du cardinal George Pell, évidemment rédigé peu avant son décès inattendu le 10 janvier dernier et confié au journal britannique
The Spectator, soit publié moins de 24 heures après sa mort. Le cardinal australien y dénonçait les graves dérives que laisse entrevoir le document préparatoire du synode sur la synodalité qui s’ouvrira en octobre de cette année, qui, disait-il, tourne au « cauchemar toxique ».

Je vous propose ci-dessous ma traduction intégrale de ce texte dont l’original est disponible ici en anglais avec en complément un commentaire du journaliste Damian Thompson sur ce synode qui s’annonce « truqué », notamment par la marginalisation des évêques dénoncée par le cardinal Pell. – J.S.

*


Le Synode catholique des évêques travaille actuellement à la réalisation de ce qu’il considère comme la synodalité « rêvée par Dieu ». Hélas, ce rêve divin s’est transformé en cauchemar toxique malgré les bonnes intentions affichées des évêques.

Ceux-ci ont rédigé une brochure de 45 pages rendant compte des discussions de la première étape « d'écoute et de discernement » organisée dans de nombreuses régions du monde ; c'est l'un des documents les plus incohérents jamais diffusés par Rome.

Certes, nous rendons grâce à Dieu de ce que le nombre de catholiques augmente dans le monde, en particulier en Afrique et en Asie, mais le tableau est radicalement différent en Amérique latine où l'Eglise subit des pertes au profit des protestants ainsi que des laïcistes.

Sans la moindre ironie, le document s’intitule « Elargis l'espace de ta tente ». Son objectif est d’accueillir, non pas les nouveaux baptisés – ceux qui ont répondu à l'appel à la repentance et à la foi – mais toute personne suffisamment intéressée pour écouter. Les participants sont invités à se montrer accueillants et radicalement inclusifs : « Personne n’est exclu ! »

Le document n’exhorte personne, pas même les participants catholiques, à faire de toutes les nations des disciples (Matthieu 28, 16-20), et encore moins à prêcher le Sauveur à temps et à contretemps (2 Timothée 4, 2).

La première tâche de chacun, et surtout celle des enseignants, est d’écouter dans l'Esprit. A en croire cette récente mise à jour de la bonne nouvelle, la « synodalité » en tant que mode d’existence de l’Église ne doit pas être définie, mais simplement vécue. Elle gravite autour de cinq tensions créatives, en partant de l’inclusion radicale pour aller vers la mission dans un style participatif, en pratiquant la « coresponsabilité avec les croyants d’autres religions et les personnes de bonne volonté ». On reconnaît les difficultés, comme la guerre, le génocide ou le fossé entre le clergé et les laïcs, mais toutes peuvent être supportées, selon les évêques, grâce à une spiritualité vivante.

La représentation de l’Église comme une tente en expansion avec le Seigneur en son centre vient d’Isaïe, et son but est de souligner que cette tente en expansion est un lieu où les gens sont entendus plutôt que jugés ou exclus.

Ainsi, nous lisons que le peuple de Dieu a besoin de nouvelles stratégies ; non pas de querelles et d’affrontements, mais d’un dialogue dans lequel la distinction entre croyants et incroyants est écartée. Le peuple de Dieu, insiste le document, doit en réalité écouter le cri des pauvres et de la terre.

En raison des divergences d’opinion au sujet de l'avortement, la contraception, l'ordination des femmes à la prêtrise et l'activité homosexuelle, d’aucuns ont pensé qu’aucune position définitive ne saurait être établie ou proposée à leur sujet. Il en va de même pour la polygamie, le divorce et le remariage.

Cependant, le document est très clair quant au problème particulier de la position inférieure des femmes et des dangers du cléricalisme, même si la contribution positive de nombreux prêtres est soulignée.

Comment comprendre ce pot-pourri, ce déferlement de bienveillance New Age ? Il ne constitue pas un résumé de la foi catholique ou de l'enseignement du Nouveau Testament. Il est incomplet, il se montre, à bien des égards importants, hostile à la tradition apostolique et ne reconnaît nulle part le Nouveau Testament comme la Parole de Dieu, comme constituant la norme pour tout enseignement en matière de foi et de morale. L’Ancien Testament est ignoré, le patriarcat rejeté et la loi mosaïque, y compris les Dix commandements, n’est pas citée.

On peut faire d’emblée deux remarques. Les deux synodes conclusifs qui se tiendront à Rome en 2023 et 2024 vont devoir préciser leur enseignement sur les questions morales, car le Rapporteur (rédacteur en chef et responsable), le cardinal Jean-Claude Hollerich, a publiquement rejeté les enseignements fondamentaux de l’Église sur la sexualité, au motif qu’ils contredisent la science moderne. En temps normal, cela aurait abouti au constat de l’inopportunité, voire de l'impossibilité de son maintien en tant que Rapporteur.

Les synodes doivent choisir entre servir et défendre la tradition apostolique en matière de foi et de morale, et leur discernement qui les obligerait à affirmer leur autorité souveraine sur l'enseignement catholique. Ils doivent décider si les enseignements fondamentaux relatifs au sacerdoce et à la moralité peuvent être remisés dans des limbes pluralistes, où certains choisissent de redéfinir les péchés à la baisse et où la plupart sont d’accord pour accepter respectueusement leurs divergences mutuelles. 

« Elargis ta tente » est sensible aux manquements des évêques

En dehors du synode, la discipline se relâche – surtout en Europe du Nord, où plusieurs évêques n'ont pas été réprimandés, alors même qu'ils avaient affirmé le droit de l’évêque à la dissidence ; un pluralisme de fait existe déjà plus largement dans certaines paroisses et ordres religieux au sujet de questions telle la bénédiction de l’activité homosexuelle.

Les évêques diocésains sont les successeurs des apôtres, enseignants en chef dans chaque diocèse, et pivots de l’unité locale pour leur peuple et de l’unité universelle autour du pape, successeur de Pierre. Depuis le temps de saint Irénée de Lyon, l’évêque est aussi le garant de la fidélité permanente à l’enseignement du Christ, la tradition apostolique. Ils sont gouverneurs et parfois juges, ainsi qu’enseignants et célébrants des sacrements : ils ne sont pas là pour faire tapisserie ou servir de béni-oui-oui.

« Elargis ta tente » est sensible aux manquements des évêques, qui parfois n’écoutent pas, ont des penchants autocratiques et peuvent se montrer cléricalistes et individualistes. S'il existe des signes d’espoir, de leadership efficace et de coopération, le document soutient que les modèles pyramidaux d’autorité doivent être détruits et que la seule autorité véritable provient de l’amour et du service. C’est la dignité baptismale qui doit être soulignée, et non l’ordination ministérielle ; et les styles de gouvernance devraient être moins hiérarchiques, plus circulaires et plus participatifs.

Les évêques ont toujours été les principaux acteurs de des synodes (et conciles) catholiques et de tous les synodes orthodoxes. Cela doit être affirmé et mis en pratique de manière délicate et coopérative lors des synodes continentaux, afin que les initiatives pastorales ne dépassent pas les limites de la saine doctrine. Les évêques ne sont pas là simplement pour valider le respect de la procédure et offrir leur « nihil obstat » à ce qu'ils ont observé.

Aucun des participants au synode, qu’il soit laïc, religieux, prêtre ou évêque, n’a avantage à ce que le synode décide que le vote n’est pas autorisé et qu’on ne peut proposer de proposition. Se contenter de transmettre l’avis du comité d’organisation au Saint-Père pour qu’il fasse ce qu’il décidera constitue un abus de la synodalité et une mise à l’écart des évêques, que ni l’Écriture ni la tradition ne justifient. Il ne s’agit pas d’une procédure régulière, et elle est susceptible d'être manipulée.

A une très large majorité, les catholiques pratiquants réguliers du monde entier ne souscrivent pas aux conclusions du synode actuel. On ne constate pas non plus un grand enthousiasme aux niveaux supérieurs de l’Église. Des réunions continuelles de ce genre creusent les divisions et une poignée de personnes bien renseignées peuvent exploiter la confusion et les bonnes volontés. Les ex-Anglicans parmi nous ont raison de souligner la confusion croissante, les attaques contre la morale traditionnelle et l’intrusion dans le dialogue d’un jargon néo-marxiste autour de l’exclusion, l’aliénation, l’identité, la marginalisation, les sans-voix, les LGBTQ, pendant qu’on détourne ou écarte les notions chrétiennes de pardon, de péché, de sacrifice, de guérison, de rédemption. Pourquoi ce silence sur la récompense ou la punition dans l’au-delà, sur les fins dernières : la mort et le jugement, le paradis et l’enfer ?

À ce jour, la voie synodale a ignoré, voire déclassé le Transcendant ; elle a dissimulé la centralité du Christ derrière des appels à l’Esprit Saint et elle a encouragé la rancœur, surtout parmi les participants.

Les documents de travail ne font pas partie du magistère. Ils sont une base de discussion parmi d’autres, qui doit être jugée par l’ensemble du peuple de Dieu et surtout par les évêques cum Petro et sub Petro. Il faut apporter à ce document de travail des modifications radicales. Les évêques doivent prendre conscience de ce qu’il y a du travail à faire, au nom de Dieu, et le plus tôt sera le mieux.

   Cardinal George Pell 


© leblogdejeannesmits pour la traduction.

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13 janvier, 2023

Décès du cardinal George Pell : la réaction attristée du cardinal Burke, qui lui avait rendu visite la veille

Je publie volontiers ci-dessous le communiqué du cardinal Raymond Burke publié le 11 janvier à la suite du décès du cardinal George Pell, mort à l’âge de 81 ans de complications cardiaques au cours d’une opération de la hanche.


Avec le cardinal Pell disparaît un grand serviteur du Christ, un prince de l’Eglise profondément atteint par la confusion régnant aujourd’hui. – J.S.











*

Décès du Cardinal George PELL
11 janvier 2023

Le décès soudain du cardinal George Pell a privé l’Église du compagnonnage terrestre d’un pasteur sage et aimant, plein de joie et de courage. J’ai quant à moi perdu le compagnonnage terrestre d’un grand ami, qui fut un exemple au sein du Sacré Collège des Cardinaux. J’ai longuement rendu visite au cardinal Pell l’après-midi qui a précédé son hospitalisation pour une opération de remplacement de la hanche, et j’en garde le vif souvenir de son amour ardent pour le Christ et pour l’Église, son Épouse.

Le cardinal Pell était un défenseur infatigable et intrépide des vérités de la foi, à commencer par les préceptes fondamentaux de la loi morale relatifs à l’inviolabilité de la vie humaine innocente et sans défense, à la sauvegarde du sens intégral du mariage et de sa fructification dans la famille, et à la liberté de pratique de la religion, non pas en raison de quelque conviction idéologique mais parce que, prêtre du Christ, il L’aimait et désirait Le servir fidèlement. La « divine jalousie » de saint Paul à l’égard de l’Eglise l’animait, il ne cessait d’œuvrer pour la « présenter au Christ comme une vierge pure » (2 Co 11, 2). Je l’ai ainsi trouvé, à la veille de son hospitalisation, plein d’énergie pour aider toutes ces personnes qui souffrent aujourd’hui de la confusion et de la division qui règnent dans l’Eglise et qui sont, par conséquent, profondément découragées, se sentant même abandonnées par ceux qui ont été ordonnés pour être leurs pères spirituels.

La vie du cardinal Pell au service du Christ et de son Epouse, l’Eglise, fut remarquablement féconde. Je ne chercherai pas à décrire toute la richesse de sa vie sacerdotale et épiscopale, de peur d’omettre quelque aspect important du mystère du Christ à l’œuvre en lui afin qu’il enseigne, sanctifie et gouverne le troupeau qui lui fut confié. La biographie de Tess Livingstone, George Pell : Defender of the Faith Down Under (Ignatius Press, 2005), son article, « A life lived for the Church and its founder » dans The Australian (11 janvier 2023), et les trois volumes du Journal de Prison de la plume-même du cardinal (Ignatius Press, 2020-2021) offrent d’excellentes ressources pour connaître et réfléchir au mystère du saint sacerdoce dans la vie du Cardinal Pell.

Je ne proposerai qu’une seule réflexion. Au cours des nombreuses années pendant lesquelles j’ai connu le cardinal Pell et bénéficié de son amitié, j’ai tout particulièrement admiré la romanité de son cœur. Il a toujours été un fier fils de l’Australie et il parlait volontiers de sa patrie, mais son cœur était romain. Son cœur appartenait au Cœur du Christ qui guide son Église, une dans le monde entier, depuis le Siège de Pierre, à travers le ministère de son Vicaire sur la terre, le Successeur de saint Pierre, et des Évêques en communion avec le Pontife romain. Comme chez tout catholique fidèle originaire des contrées les plus diverses de notre monde, le cœur de George Pell, sans oublier les précieuses racines le reliant à sa patrie, battait de l’amour-même du Christ qui embrasse le monde entier. En rendant grâce à Dieu pour la vie et la vocation sacerdotale du cardinal Pell, je chéris, tout spécialement, son cœur romain. 

Prions pour le repos éternel de l’âme immortelle du cardinal Pell. Qu’il repose en paix.

Raymond Leo cardinal BURKE

© leblogdejeannesmits pour la traduction autorisée. Le texte original en anglais est ici.

©Olivier Figueras pour la photo.

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01 janvier, 2023

Requiescat in pace, Benoît XVI ! L'hommage du cardinal Raymond Burke


Benoît XVI a été rappelé par le Père le 31 décembre. Que Dieu l’accueille dans sa miséricorde infinie, et qu’Il lui fasse partager la joie ineffable de son paradis de gloire !

Le cardinal Raymond Burke vient de rendre un hommage à ce pape de la douceur et de la clarté qu’il a fidèlement servi pendant son pontificat, de 2005 à 2013. Je publie volontiers ci-dessous son communiqué « à l’occasion de la mort du Pape émérite », en sa version française.

C’est avec les plus profonds sentiments de tristesse et de gratitude que j’ai appris la nouvelle du décès du Pape émérite Benoît XVI. Il est triste de perdre la compagnie terrestre d'un Successeur de Saint Pierre qui, même après son abdication de la charge pétrinienne, a continué à être une source de nombreuses grâces pour l’Église, en particulier par l’offrande de ses prières et de ses souffrances pour tant de besoins de l’Église de notre temps. En même temps, je suis profondément reconnaissant à Dieu tout-puissant pour la vie de Joseph Ratzinger. Celui-ci a répondu fidèlement à la vocation à la sainte prêtrise, jusqu’à accepter le poids inimaginable de servir comme évêque de l’Église universelle, et il a mis ses talents considérables entièrement au service du Christ Bon Pasteur comme prêtre et évêque agissant en sa personne pour l’enseignement, la sanctification et le gouvernement du troupeau du Père, et finalement comme Vicaire du Christ sur terre. Il était un enseignant particulièrement doué de la foi catholique, avec une appréciation particulière de l'expression la plus élevée et la plus parfaite de la foi : le Culte divin. Son enseignement sûr, notamment en ce qui concerne la sainte Liturgie, demeure un héritage durable et vivant.

J’ai eu l'honneur de le servir en tant que Préfet du Suprême Tribunal de la Signature Apostolique. Lors de mes rencontres avec lui, alors qu’il était encore Pontife Romain et après son abdication, j’ai toujours été impressionné par son intelligence et sa connaissance extraordinaires, associées à une douceur rappelant celle du Christ. Il a vraiment servi, selon les mots inspirés de sa devise épiscopale, comme l’un des « cooperatores veritatis » [« compagnons de travail dans la vérité »] de Notre-Seigneur (3 Jn 8).

Je vous invite à prier avec moi pour le repos éternel de son âme immortelle. Qu’il repose en paix.


Raymond Leo Cardinal BURKE



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21 novembre, 2022

Vient de paraître : « La conquête du pouvoir », le livre qui fait comprendre où le pape François cherche à mener l'Eglise

J’ai à cœur de vous présenter un livre qui a tout de la « bombe ». Il n’a pourtant rien d’un pamphlet, rien d’une charge hostile par principe au pape François : non, c’est une mise en lumière rigoureuse de la pensée qui l’anime, des maîtres à penser qui l’ont formé, du « maître à faire » qui a été son modèle dans la praxis de la conquête du pouvoir.

Les éditions Contretemps viennent en effet de publier François, la conquête du pouvoir – Itinéraire d’un pape sous influence, de Jean-Pierre Moreau.

L’auteur, spécialiste de la théologie de la libération – il réalisa dans les années 1980 d’importants reportages sur les ténors de cette entreprise de dévoiement marxiste de l’Evangile – y met à nu les liens de Jorge Mario Bergoglio avec la théologie du peuple, qui en dérive mais avec la marque spécifique de l’hérésie moderniste plutôt que celle de la lutte des classes.

C’est à mon sens le meilleur livre français sur le pape actuel, puisqu’il permet de comprendre les raisons profondes de ses actions, de ses déclarations, de ses préférences, de ses choix.

Alors que le synode sur la synodalité entre dans sa phase romaine, La conquête du pouvoir offre une analyse serrée et précise d’une théologie qui développe une « ecclésiologie du peuple de Dieu » comme l’expliquent aujourd’hui ses tenants, parmi lesquels le théologien laïque Rafael Luciani s’est justement vu nommer à un poste de responsabilité au synode.

Théologiens de la libération, théologiens « du peuple », jésuites partisans d’une réforme radicale en vue d’une « Eglise de demain » comme le Père Arrupe (dont la cause en béatification a été ouverte sous François, il y a trois ans), tous ont joué un rôle pour former l’idéologie et la praxis du pape régnant.

Sa dénonciation du « cléricalisme », son engagement pour les peuples premiers, sa traque de la liturgie traditionnelle avec Traditionis custodes et Desiderio desideravi, son adhésion à la lutte « pour la planète », sa vision des jeunes, et du « peuple », et de l’histoire comme « lieux théologiques » y trouvent leur explication ultime et bien plus cohérente qu’on ne l’imagine.

Il faut lire ce livre, qui transmet de manière claire et précise le fruit d’une érudition encyclopédique et de lectures dont témoigne une bibliographie impressionnante, pour s’armer face aux turbulences que le synode sur la synodalité va faire subir à l’Eglise. C’est seulement en nommant les choses qu’on peut les comprendre, et s’il le faut, les combattre.

Je vous propose d’acquérir ce livre via ce blog.

François, La Conquête du pouvoir, Jean-Pierre Moreau, éd. Contretemps, 388 pages. 
Prix unitaire : 25 euros.
Expédition : 
France : ajouter 5 € pour l’envoi d’un exemplaire (soit 30,00 € frais d’envoi inclus) ; 7,50 € pour deux exemplaires (soit 57,50 €). 
Etranger : ajouter 3 € pour l’envoi d’un exemplaire (soit 28,00 € frais d’envoi inclus) ; 5 € pour l’envoi de deux exemplaires (soit 55 €).

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Commandes par chèque :  à Jeanne Figueras, 1 Boulevard du Roi, 78000 Versailles, en indiquant l’adresse d’envoi et si possible votre courriel. 

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Virement : d’abord bien préciser l’adresse d’envoi en écrivant à jeanne.smits.blog@gmail.com, et je vous adresserai par retour mes coordonnées bancaires. Les paiements depuis l’étranger peuvent se faire en euros, dollars US ou dollars canadiens, merci de préciser.

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Commandes par carte bancaire : merci d’écrire à jeanne.smits.blog@gmail.com ou d’envoyer un SMS au +33 7 56 90 52 40 en précisant l’adresse d’expédition, et je vous enverrai un lien de paiement CB sécurisé par mail ou SMS, selon votre préférence. Vous pouvez également commander plusieurs exemplaires (ou ajouter d’autres livres disponibles) et je vous adresserai une proposition de forfait d’envoi groupé et un lien de paiement personnalisé pour l’ensemble.

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Commandes par Paypal : suivez le lien correspondant (les prix affichés comprennent le forfait d’envoi)

France (hors DOM-TOM)

• 1 exemplaire, envoi France métropolitaine, 30,00 €.


• 2 exemplaires, envoi France métropolitaine, 57,50 €.


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         Etranger

• 1 exemplaire, envoi « reste du monde » (hors DOM-TOM), 28,00 €.

• 2 exemplaires, envoi « reste du monde » (hors DOM-TOM), 49,00 €.


Pour toute demande particulière (envois multiples, expédition dans les DOM-TOM, expédition conjointe avec d’autres livres annoncés sur ce blog) merci de m’écrire à jeanne.smits.blog@gmail.com.


Autres livres disponibles

“La Messe catholique”, par Mgr Athanasius Schneider, éd. Contretemps, traduction Jeanne Smits : 22 € + frais d'envoi.

– “Le Pape dictateur”, par Henry Sire, éd. de la Délivrance, traduction Jeanne Smits : 22 € + frais d’envoi.

“Christus vincit”, par Mgr Athanasius Schneider, éd. Contretemps, traduction Jeanne Smits : 25 € + frais d’envoi.

“Bref examen de la communion dans la main”, ouvrage collectif, éd. Contretemps, 15 € + frais d’envoi.


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12 novembre, 2022

Conférence exceptionnelle de Mgr Schneider à Paris le dimanche 20 novembre !

J'espère avoir le plaisir de vous y retrouver !



Pour s’inscrire, rendez-vous ici : https://renaissancecatholique.fr/conference-monseigneur-schneider/#iframe_assoconnect




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11 novembre, 2022

Synode sur la synodalité : “Le Saint-Esprit n’a strictement rien à voir avec ça”, affirme Mgr Rob Mutsaerts, évêque auxiliaire de Bois-le-Duc

Mgr Rob Mutsaerts, évêque auxiliaire du diocèse brabançon de Bois-le-Duc aux Pays-Bas, a publié il y a quelques jours une critique sentie du « processus synodal » qui se met en place en vue des deux sessions du « Synode sur la synodalité » qui se tiendront à Rome en 2023 et 2024. Sous l’invocation trompeuse du Saint-Esprit, il s’agit selon lui d’une opération destinée à modifier en profondeur l’enseignement de l’Eglise en « écoutant » les opinions des fidèles (ou pas) recueillies par des évêques privés, de fait, de leur charge d’enseignement.

Mgr Mutsaerts a annoncé qu’il avait « décroché » du processus, après en avoir exposé les erreurs et les risques. Je vous propose ici ma traduction de ce texte publié le 4 novembre dernier sur son blog ; une traduction a déjà été publiée quelque part en français (?), mais les propos de Mgr Mutsaerts méritent mieux ! – J.S.

*

Le processus synodal est-il un instrument pour transformer l’Église ?

Le jeudi 27 octobre à Rome, le Secrétariat du Synode des évêques à Rome a présenté le document de travail en vue de la « phase continentale » du synode Pour une Église synodale : communion, participation et mission. La présentation eut lieu à l’occasion d’une conférence de presse à la Salle de presse du Saint-Siège, présidée par le cardinal Grech. Le document s’intitule Elargis l’espace de ta tente (Is 54, 2). Le Secrétariat du Synode des évêques doit par la suite, en s’appuyant sur l’ensemble des documents finaux issus des rencontres qui se sont tenues sur les différents continents, établir l’Instrumentum Laboris, le document de travail qui servira aux réunions synodales de 2023 et 2024.

Un mot sert de mantra à ce processus : « écouter ». Ecouter qui ? Tout le monde. Le document de travail contient un nombre important de citations. « Ces citations ont (…) été choisies parce qu’elles expriment de manière particulièrement puissante, heureuse ou précise un sentiment qui revient dans de nombreux résumés. (…) L’expérience du synode peut être lue comme un parcours de la reconnaissance pour ceux qui ne se sentent pas suffisamment reconnus dans l’Église. » Les contours du processus synodal se font de plus en plus nets. Celui-ci sert de mégaphone aux opinions non conformes à l’enseignement de l’Eglise. Le document souligne ce à quoi devra aboutir le chemin synodal : « une Église synodale qui apprend de l’écoute comment renouveler sa mission évangélisatrice à la lumière des signes des temps, afin de continuer à offrir à l’humanité une manière d’être et de vivre dans laquelle tous peuvent se sentir inclus et protagonistes ».

Qui sont ceux qui se sentent exclus ? « Parmi ceux qui demandent un dialogue plus significatif et un espace plus accueillant, nous trouvons également ceux qui, pour diverses raisons, ressentent une tension entre l’appartenance à l’Église et l’expérience de leurs propres relations affectives, comme par exemple : les divorcés remariés, les familles monoparentales, les personnes vivant dans un mariage polygame, les personnes LGBTQ, etc. » Tous ceux, en somme, qui ne sont pas d’accord avec les enseignements de l’Église catholique. Le document de travail semble proposer que nous dressions une liste de doléances, pour ensuite en débattre. La mission de l’Église est tout autre. Elle n’est pas d’examiner toutes les opinions, après quoi on peut se contenter de trouver un petit arrangement. Notre Seigneur nous a laissé un commandement bien différent : annoncez la vérité ; c’est la vérité qui vous rendra libres. La remarque selon laquelle l’Église ne prête pas attention à la polygamie est particulièrement frappante. Notons au passage que le document ne prête aucune attention aux traditionalistes, qui eux aussi se sentent exclus. Ils l’ont même littéralement été par le pape François (Traditionis Custodes). Il s’agit manifestement d’un groupe qui ne bénéficie pas de la moindre empathie.

Le processus synodal tient plutôt à ce jour de l’expérience sociologique, et n’a pas grand-chose à voir avec le Saint Esprit, censé ici se faire entendre à travers n’importe quel bruit. Une telle approche peut quasiment être qualifiée de blasphématoire. Ce qui devient de plus en plus évident, c’est que le processus synodal sera utilisé pour faire changer un certain nombre de positions de l’Église, et pour couronner le tout, le Saint-Esprit Lui-même sera jeté dans la bagarre en tant que promoteur des idées nouvelles, alors qu’à travers les siècles, le Saint-Esprit a tout de même soufflé leur exact contraire. Ce que l’on peut surtout constater à travers les séances d’écoute, c’est une foi vidée de son contenu, qu’on ne met plus en pratique et qui n’accepte pas les prises de position de l’Eglise. On s’y plaint de ce que l’Église n’accepte pas les points de vue de ces personnes. Au demeurant, ce n’est pas tout à fait exact. Les évêques flamands et allemands font avec elles un bon bout de chemin, ce qui est finalement encore bien plus tragique. Ils ne veulent plus appeler le péché, péché. C’est pour cette raison que la conversion et la contrition sont exclues du débat.

On pourra s’attendre à des appels à admettre les femmes au sacerdoce : « le rôle actif des femmes dans les structures de gouvernance des organes de l’Église, la possibilité pour les femmes ayant reçu une formation adéquate de prêcher dans le cadre paroissial, le diaconat féminin, (…) l’ordination sacerdotale des femmes ». Exercice vain, étant donné que les trois derniers pontificats ont explicitement proclamé que cela est impossible. Dans le domaine de la politique, tout est susceptible d’être discuté et débattu. Il n’en va pas de même dans l’Église. Nous disposons d’une chose qu’on appelle la doctrine de l’Église, et qui ne dépend ni du temps ni du lieu. Mais le document de travail semble véritablement vouloir tout remettre en question. On lit par exemple au paragraphe 60 : « L’appel à une conversion de la culture ecclésiale, pour le salut du monde, est lié concrètement à la possibilité d’établir une nouvelle culture, avec de nouvelles pratiques, structures et habitudes. » Et encore ceci : « Les évêques sont invités à identifier les moyens appropriés pour mener à bien leur tâche de validation et d’approbation du Document final, en s’assurant qu’il soit bien le fruit d’un chemin authentiquement synodal, respectueux du processus qui a eu lieu et fidèle aux différentes voix exprimées par le Peuple de Dieu sur chaque continent. » Visiblement, on réduit la fonction épiscopale à la simple mise en œuvre de ce qui représentera, au bout du compte, le plus grand dénominateur commun résultant d’une espèce de tombola des opinions. L’étape finale du processus synodal ne pourra qu’aboutir à une foire d’empoigne. On peut affirmer dès aujourd’hui que tous ceux qui n’auront pas obtenu ce qu’ils voulaient se plaindront d’avoir été exclus. C’est par nature une formule qui mène au désastre. Si chacun obtient ce qu’il veut – ce qui en réalité, n’est pas possible – le désastre sera complet. L’Église se sera alors reniée elle-même, et elle aura saccagé son identité.

Lors de la présentation du document de travail, le cardinal Grech a vraiment dépassé les bornes en affirmant que la tâche de l’Église est d’agir comme un amplificateur de tout bruit provenant de l’Église, même si ce bruit contredit frontalement ce que l’Église a toujours proclamé. Jadis, on procédait autrement. À l’époque de la Contre-Réforme, l’Eglise ne laissait aucune place au manque de clarté quant à l’expression de ses positions. On peut convaincre les gens en défendant la foi catholique de manière argumentée et avec une entière conviction. On ne convainc personne en se contentant d’écouter et de s’en tenir là. Ce qui est fâcheux, c’est que les évêques ont été chargés d’écouter, puis de consigner ce qui avait été dit. Leurs résumés ont ensuite été regroupés au niveau des provinces ecclésiastiques pour être transmis à Rome. Ces résumés portent la signature de la conférence épiscopale au pied de leurs lots d’hérésies. Nous ne pouvions pas faire autrement, mais je n’en suis décidément pas ravi. D’ailleurs, de nombreux cardinaux ont fait entendre de telles critiques à Rome, demandant une nouvelle fois ce qu’est exactement la synodalité. Il n’y a pas eu de réponse claire à ce jour.

Jésus avait une approche très différente. Il écouta, sur le chemin d’Emmaüs, les deux disciples déçus. Mais à un moment donné, Il prit la parole, et Il leur fit comprendre qu’ils étaient en train de faire fausse route. Cela les amena à faire demi-tour et à retourner à Jérusalem. Si nous ne faisons pas demi-tour, nous atterrirons à Emmaüs, encore plus égarés que nous ne le sommes déjà.

Une chose, cependant, me saute aux yeux. Dieu est en dehors du cadre de ce navrant processus synodal. Le Saint-Esprit n’a strictement rien à voir avec lui. Parmi les protagonistes de ce processus figurent, à mon sens, un petit peu trop de défenseurs du mariage homosexuel, des individus qui ne pensent pas vraiment que l’avortement est un problème et qui ne se montrent jamais les authentiques défenseurs du riche héritage de foi de l’Eglise ; et qui veulent avant tout être aimés par leur entourage mondain. Quel manque d’esprit pastoral, quel manque d’amour. Les gens veulent des réponses justes et droites. Ils ne veulent pas rentrer chez eux alourdis d’encore plus de questions. Cela aboutit à empêcher les gens d’accéder au salut. Entre-temps, pour ma part, j’ai décroché du processus synodal.

+Rob Mutsaerts

© leblogdejeannesmits pour la traduction.


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30 octobre, 2022

“Une certaine forme de catacombes” : Mgr Athanasius Schneider appelle les fidèles “chassés” par “Traditionis custodes” à conserver la messe traditionnelle

Dans un récent entretien avec John-Henry Westen de LifeSiteNews, dont je vous propose ci-dessous une rapide traduction quasi intégrale (hormis les salutations), Mgr Athanasius Schneider affirme le devoir des laïcs catholiques de chercher des lieux de culte alternatifs pour pouvoir continuer d’assister à la messe traditionnelle en cas de “persécution” de la part de leurs pasteurs, et demande aux prêtres de s’interroger “en conscience” quant aux décisions à prendre lorsque la célébration de la messe tridentine leur est interdite.

Il appelle également tous les fidèles à participer à des prières à travers le monde afin que Dieu accorde à son Eglise un « pape catholique fidèle, fort et courageux ». Voici le texte de cet entretien que vous trouverez ici en anglais. – J.S.

*

John-Henry Westen : L’Église traverse actuellement des temps difficiles, des temps spirituellement difficiles. Vous avez souvent fait allusion à l’Église clandestine, et au fait qu’il faudrait peut-être entrer dans la clandestinité. Je sais que vous avez vous-même vécu cela quand vous étiez enfant. Pour cette raison, mais aussi en raison de votre position actuelle dans l’Église, il serait à mon avis très fructueux pour les fidèles d’entendre de votre bouche comment cela fonctionne en pratique. En Chine, par exemple, l’Église vit dans la clandestinité depuis longtemps, et encore aujourd’hui. Nous nous trouvons dans une situation un peu analogue. En Chine, des évêques infidèles font la promotion du communisme au mépris de la vérité du Christ. Mais il demeure des évêques nommés et approuvés par le pape François, et les prêtres doivent donc exister sous leur autorité, tout comme les fidèles, ce qui les place dans une situation de clandestinité.

En Occident, nous n’avons pas vraiment fait cette expérience. Mais il semble que nous y arrivions désormais, car nous avons des évêques infidèles qui ont pourtant été nommés par le pape François. Et ainsi, les prêtres et les fidèles doivent en quelque sorte vivre dans cette situation. Vous avez indiqué qu’il s’agit peut-être d’un temps où il faut vivre de manière clandestine. À quoi cela ressemble-t-il en pratique ? Comment y arriver ? Comment les prêtres et les fidèles peuvent-ils savoir à quel moment ils doivent se mettre à pratiquer de manière clandestine ? Et comment cela fonctionne-t-il ? 

Mgr Athanasius Schneider : Un exemple de ce type de situation, tant pour les fidèles que pour les prêtres – d’être en quelque sorte persécutés et marginalisés par ceux qui occupent les postes de haut rang dans l’Église, par les évêques – est celle que nous avons connue au quatrième siècle, avec l’arianisme. À cette époque, les évêques valides, les évêques licites, en tout cas la majorité d’entre eux, persécutaient les vrais catholiques qui gardaient la tradition de la foi en la divinité de Jésus-Christ, Fils de Dieu. Telle était la question de vie et de mort, de la vérité, de la tradition de la foi. Et donc ceux-ci étaient chassés des églises, ils étaient obligés de descendre aux « racines », aux messes en plein air.

D’une certaine manière, nous pouvons nous aussi nous trouver face à de telles situations. Et c’est déjà arrivé, surtout après Traditionis custodes. Il y a des endroits où les gens sont littéralement chassés des églises paroissiales où ils avaient eu, pendant plusieurs années, la messe traditionnelle en latin approuvée par le pape Benoît XVI et par les évêques locaux. Aujourd’hui, dans le nouveau contexte de Traditionis custodes, certains évêques – je le répète – expulsent littéralement des églises, des églises paroissiales, les meilleurs fidèles, les meilleurs prêtres : ils les expulsent de l’église paroissiale qu’on appelle l’église mère. Et ces fidèles sont donc obligés de chercher de nouveaux lieux de culte, des gymnases, des écoles ou des salles de réunion, etc.

C’est une situation qui s’apparente à une certaine forme de temps de catacombes. Ce ne sont pas littéralement des catacombes, car ils peuvent encore célébrer publiquement, mais on peut comparer cela au temps des catacombes parce qu’ils ne peuvent pas utiliser les structures et bâtiments officiels de l’Église.

Cependant, chaque situation de persécution de l’histoire de l’Église a apporté de nombreuses bénédictions et a renforcé davantage la foi des personnes persécutées. Celles-ci n’ont pas seulement fortifié leur propre foi, en étant expulsées et en cherchant d’autres lieux, mais leur fidélité a renforcé l’Église entière. Et cela est important : grâce à la fidélité de ces fidèles, cette injustice et ce traitement injuste de ces catholiques en notre temps par le Vatican, par les ordres du Pape François, et par les évêques – certains d’entre eux, malheureusement, ont dû simplement exécuter les ordres qui venaient du nonce ou du Vatican de fermer les églises et de mettre fin à des messes, des messes traditionnelles –produisent vraiment beaucoup de fruits pour l’Église tout entière.

J.-H. W : L’un des effets de ce phénomène se manifeste de deux manières différentes, l’une du côté des fidèles et l’autre du côté des prêtres. J’aimerais d’abord parler des fidèles. Lors de la Conférence sur l’Identité Catholique où nous étions tous les deux, on m’a demandé comment il se peut que des catholiques, connus pour leur obéissance au Pape, prennent maintenant la parole pour résister au Pape. Comment est-ce seulement possible ? Nous en sommes même à prier ouvertement chaque jour à LifeSite – depuis que vous l’avez fait vous-même – pour la conversion du Pape. Je le fais avec mes propres enfants, et pour triste que soit cette situation, cette attitude témoigne tout de même d’un grand amour pour le pape. C’est pourquoi nous prions pour lui, non pour le haïr, mais bien pour lui. Mais nous traversons une période difficile, très difficile. Que conseillez-vous spécifiquement aux fidèles quant à la manière dont nous devons faire face à cette situation, y compris avec nos enfants ?

A.S. : Tout d’abord, nous il faut préciser le véritable concept et la signification de l’obéissance. Saint Thomas d’Aquin dit que l’obéissance absolue, inconditionnelle, nous ne la devons qu’à Dieu seul, et à aucune créature, fût-ce le Pape lui-même. L’obéissance envers le Pape et les évêques dans l’Église est donc une obéissance limitée.

Ainsi, lorsque le pape ou les évêques ordonnent une chose qui portera manifestement atteinte à la plénitude de la foi catholique et à la plénitude de la liturgie catholique – ce trésor de l’Église, la messe traditionnelle en latin – cela est nuisible puisque cela porte atteinte à la pureté de la foi ; en portant atteinte à la pureté du caractère sacré de la liturgie, on porte atteinte à l’Église tout entière. Nous diminuons le bien de l’Église, le bien spirituel de l’Église. Nous diminuons le bien de nos âmes. Et à cela, nous ne pouvons pas collaborer.
Comment pourrions-nous collaborer à une diminution de la pureté de la foi, comment pourrions-nous collaborer à une diminution du caractère sacré, sublime de la liturgie de la sainte Messe, la Messe traditionnelle millénaire de tous les saints ? Dans une telle situation, nous avons une obligation (il ne s’agit pas seulement de dire que nous « pouvons » dans certaines occasions) de dire au Saint-Père, aux évêques, « avec tout le respect et l’amour que nous vous devons, nous ne pouvons pas exécuter ces ordres que vous donnez parce qu’ils nuisent au bien de notre Sainte Mère l’Église ».

Nous devons donc chercher d’autres lieux en étant néanmoins en quelque sorte formellement désobéissants. Mais en fait nous serons obéissants à notre Sainte Mère l’Église, qui est plus grande qu’un pape en particulier. La Sainte Mère Église est plus grande qu’un Pape particulier ! Et donc, nous obéissons à notre Sainte Mère l’Église. Nous obéissons aux Papes de tous les âges qui ont promu, défendu, protégé la pureté de la foi catholique, inconditionnellement, sans compromis, et qui ont également défendu le caractère sacré et la liturgie immuable de la sainte Messe à travers les siècles.

J.-H. W : Pour les prêtres, la question est encore plus grave,  car les prêtres doivent obéir à leur évêque. Et pourtant, certains de ces évêques leur donnent des instructions, en exigeant qu’ils éloignent les fidèles, qu’ils leur refusent la messe traditionnelle, qu’ils refusent même les activités pro-vie à l’intérieur des paroisses, en les qualifiant de politiques. Dans le même temps, nous avons des paroisses qui font la promotion de la lutte contre le changement climatique et tout le reste, toutes ces absurdités qui se passent dans les paroisses. Mais ces prêtres ont un sentiment qu’on pourrait exprimer ainsi : « Je dois obéir à l’évêque. Que puis-je faire d’autre ? J’avais l’habitude de célébrer la messe traditionnelle en latin. Maintenant, nous n’avons plus le droit de le faire. » Que peuvent faire les prêtres quant à l’obéissance ? Peuvent-ils, eux aussi, entrer en quelque sorte dans la clandestinité, se cacher de leurs évêques et faire les choses d’une manière un peu cachée ?

A.S. : C’est une question très délicate, et je pense que qu’elle touche à la conscience de ces prêtres. La réponse pourrait bien être différente pour chaque prêtre. Mais chaque prêtre doit demander à Dieu en conscience ce qu’il doit faire en ce moment. Il se peut aussi que certains prêtres obéissent, et en ce cas, ils ne peuvent pas aider les catholiques traditionnels, peut-être parce qu’ils veulent au moins rester dans les structures officielles, pour faire du bien. Cela pourrait en tout cas être une option.

Mais il y a une autre option, qui serait également légitime, si en conscience ils décidaient devoir désobéir à l’évêque de manière formelle en continuant de célébrer la messe et les sacrements traditionnels – pas seulement la sainte messe, mais aussi les sacrements, que ce soit de manière clandestine ou d’une manière peut-être officielle mais non approuvée.
Mais ce ne sera que pour une courte période : ce sera une solution temporaire. Et ils doivent pour autant garder leur amour pour l’évêque qui les persécute. Ils doivent prier pour cet évêque, ils doivent garder leur amour pour le pape François et prier pour lui. Ce temps passera. Ce phénomène n’est que temporaire. Dieu nous donnera de nouveau un Pape fort qui défendra la messe traditionnelle et la foi traditionnelle, et ensuite des évêques. Cela adviendra sûrement, sans aucun doute. Nous devons simplement supporter cette situation temporelle, tout comme ces prêtres, en ayant foi en l’intervention divine.

J.-H. W : Vous avez dit à propos de l’Eglise qu’elle aura un nouveau Saint-Père qui embrassera la vérité dans la plénitude de la foi. Et je sais que cette supposition est la vôtre, venant de votre propre cœur et de votre propre discernement dans la prière. Mais quelle est votre pensée à ce sujet ? On dit beaucoup aujourd’hui que le Pape François semble avoir noyauté le collège des cardinaux, et l’élection ne va évidemment pas tarder. Le pape François est un homme âgé et sa santé n’est pas bonne. Nombreux sont ceux qui considèrent que le collège est à ce point rempli des siens qu’on peut s’attendre à voir arriver un nouveau pape de la même veine que la sienne. Que faire de tout cela ? La situation semble assez désespérée. Lorsque vous parlez de quelque chose de temporaire, le délai correspond-il dans votre esprit à plusieurs décennies ? Ou pensez-vous à un temps plus court ?

A.S. : Eh bien, il ne nous appartient pas de connaître le temps, ainsi que Jésus-Christ l’a dit aux Apôtres dans les Actes des Apôtres. Il ne nous appartient pas de connaître le temps. Dieu sait déjà quand il donnera de nouveau à son Église un pape catholique fort, cent pour cent traditionnel, et Il sait que tout pape doit être cent pour cent catholique, cent pour cent traditionnel. Ce fut le cas de saint Pierre, et ce fut le cas de tous les papes à travers l’histoire, à de très rares exceptions près. Il est inhérent à la nature de la fonction papale d’être vraiment un défenseur traditionnel à cent pour cent de la foi et du caractère sacré de la sainte liturgie. Et cela viendra, parce que c’est, je le répète, la nature de la fonction papale. Actuellement, au cours des dernières décennies, cette nature a été obscurcie par la crise actuelle de l’Église.

Nous ne connaissons donc pas exactement l’heure, mais il nous faut prier pour que le temps soit abrégé. Et l’intervention de Dieu dépend de nos prières. Nous devons faire une coalition, une alliance, peut-être une alliance mondiale de prières, une chaîne de prières, de chapelets pour implorer une intervention très rapide de Dieu pour accorder à l’Eglise un Pape catholique fidèle, fort et courageux.

*

• Pour approfondir le sens de la messe avec Mgr Athanasius Schneider, rien de mieux que son dernier livre, La Messe catholique, que j’ai eu le grand honneur de traduire. Je gage qu’il vous fera encore davantage aimer la messe, et en particulier la messe traditionnelle. A découvrir absolument ! On peut se le procurer ici via ce blog.




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