25 août, 2013
La presse du monde entier vient
de saluer – oui, c’est le terme – le premier « avortement » réalisé
en Irlande aux termes de la nouvelle loi autorisant l’opération en cas de
danger pour la vie de la mère. Il s’agirait donc, à en croire les médias
unanimes, d’une mise à mort volontaire d’un enfant à naître, que Le Monde résume sous ce titre : « Premier
avortement légal en Irlande. » Il aurait été pratiqué à la mi-juillet
dans un hôpital de Dublin.
Les quotidiens irlandais ont les
premiers répandu cette désinformation, car d’application de la nouvelle loi, il
n’y en a pas eu en l’occurrence.
Ce qui importait à la grande
presse, unanimement favorable à l’avortement légal (Le Monde voit d’ailleurs dans la loi irlandaise une « loi
minimale » aux conditions très strictes), c’était de faire un parallèle
avec l’affaire Savita Halappanavar, cette jeune femme indienne morte d’une
septicémie diagnostiquée trop tard à l’occasion d’une fausse couche que la même
presse avait abusivement présentée comme victime de l’interdiction de
l’avortement en Irlande.
La femme en cause dans l’affaire
présente souffrait d’une septicémie grave et surtout diagnostiquée qui
représentait une menace grave pour sa vie alors même que les jumeaux qu’elle
portait n’avait pas encore atteint le seuil de viabilité. Elle a d’abord perdu
les eaux ; 24 heures plus tard, la septicémie avait atteint un tel degré
de gravité que les médecins, après avoir tout fait pour essayer de sauver et la
mère, et ses enfants, ont discuté avec elle et avec son compagnon, pour décider
enfin de provoquer l’accouchement alors même que les deux bébés n’avaient pas
de chance de survivre en dehors du sein maternel. De fait ils sont morts tous
les deux après leur naissance.
Tant les médecins pro-vie
irlandais que les directives de l’Institut irlandais des obstétriciens et des
gynécologues affirment que les cas d’accouchement prématuré induit dans le
cadre d’une septicémie mortelle ne correspondent pas à des avortements puisque
l’intention n’est pas de tuer l’enfant.
Cette affaire pose évidemment des
questions morales délicates mais il faut souligner plusieurs faits : les
bébés n’ont pas été tués, c’est leur naissance qui a été provoquée et ils n’ont
pas survécu du fait de leur prématurité, il ne s’agit donc pas d’un avortement
direct. On peut souligner qu’ils n’avaient aucune chance de survie non plus
dans le sein de leur mère. Et c’est en appliquant des procédures parfaitement
légales sous l’ancien régime pénal de l’avortement en Irlande que la naissance
a été provoquée : on ne peut pas parler d’un changement introduit grâce à
la nouvelle loi.
C’est ce que confirme un
communiqué du Département de la Santé irlandais selon lequel il n’y a pas
encore eu d’avortement dans le cadre de la nouvelle loi en
Irlande : « Cela n’a pas encore commencé. On commencera dès que
ce sera faisable. Il y a des questions opérationnelles qu’il faut régler avant
que ce soit possible. » Entre autres, on n’a pas encore mis en place les
équipes médicales chargées de vérifier la conformité des situations avec la
loi.
Plusieurs mouvements pro-vie ont
dénoncé la manière dont le cas de cette femme qui vient de perdre ses deux
jumeaux a été exploitée par l’Irish Times
pour en faire un emblème de l’avortement légal. Même le Dr Peter Boylann qui
avait plaidé en faveur de la loi d’avortement devant le Parlement irlandais,
cité par LifeSite
d’où je tire ces informations, a exprimé sa colère devant la divulgation des
détails médicaux de l’affaire : « Il s’agit d’une scandaleuse
atteinte au droit à la confidentialité », a-t-il noté, ajoutant qu’il est
« totalement inacceptable de donner des détails sur un patient à la une
d’un journal » et que tout médecin qui aurait donné ce type d’information
à la presse devrait comparaître devant le Conseil médical.
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