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13 février, 2016

Irlande du Nord : plus de 40 ans après un viol suivi d’un avortement, une femme raconte la réalité de son syndrome post-IVG

Anna témoigne de la réalite
du syndrome post-IVG
C’était la première fois qu’« Anna », 13 ans, « sortait » – avec un garçon de 18 ans. Elle vivait en Irlande du Nord – c’était il y a plus de 40 ans. La soirée se termina par un viol, et Anna se retrouva enceinte. Ce viol, elle devait longtemps se le reprocher… Elle s’en croyait coupable, parce qu’elle avait innocemment suivi ce jeune homme « populaire » à l’école et dans son quartier, fière d’avoir été remarquée par lui. Ses parents, presbytériens rigides qui laissaient pourtant Anna faire à peu près ce qu’elle voulait, ne voulaient pas vivre avec la honte d’avoir une « fille-mère ». Ce sont eux qui ont organisé le voyage à Liverpool. Anna n’a pas eu d’autre choix que cet avortement – particulièrement cruel, puisque l’infirmière, elle s’en souvient encore aujourd’hui, allait lui décrire dans le détail ce qui allait arriver au tout-petit qu’elle portait. Aujourd’hui, Anna témoigne de la réalité du syndrome post-IVG qui l’a poursuivi pendant plus de trente ans. Elle est contre l’avortement. Résolument contre. Même en cas de viol.
La conscience d’avoir laissé détruire violemment l’enfant qu’elle portait a aussi détruit Anna… Il était entendu que le sujet était tabou. Elle ne devait pas en parler. Encore moins parler de sa souffrance. Le secret devint vite beaucoup trop lourd à porter : la douleur ne la lâchait pas, elle se réfugia dans l’alcool.

Le syndrome post-avortement, une réalité –même quand l'IVG fait suite à un viol

Il lui a fallu attendre 36 ans avant de retrouver « le droit d’être heureuse ». Anna a participé alors, il y a six ans, à une session chrétienne de conseil post-avortement, « Surrendering the Secret » (« lâcher le secret »), qui lui a permis pour la première fois de se sentir réellement guérie.
Anna a longtemps vécu avec la douleur de son secret, avant de retrouver la paix intime du cœur. Pourquoi en parler en public aujourd’hui ? Les récentes discussions à l’Assemblée de l’Irlande-du-Nord sur la légalisation de l’avortement en cas d’anomalie fœtale fatale, de viol ou d’inceste, ont réveillé une nouvelle fois les souvenirs de celle qui est aujourd’hui femme d’affaires à Belfast. Sans révéler son vrai nom – elle est aujourd’hui mariée et heureuse, avec deux jeunes enfants qu’elle veut protéger – elle veut dire la vérité aux « milliers de femmes » qui souffrent, elle en est persuadée, d’un traumatisme similaire.
 Chose étonnante, le Belfast Telegraph a donné une large place à ses paroles…
La souffrance et le traumatisme sont liés à l’avortement lui-même, quelle qu’en soit la raison quelle que soit la manière dont il est procuré, assure Anna. « Au cours de ces 36 ans avant d’obtenir ma guérison le viol n’a joué aucun rôle, pas plus que le voyage en bateau vers l’Angleterre ne m’a traumatisée – c’était le fait que mon bébé m’avait été enlevé. J’étais hantée par le souvenir à chaque anniversaire de l’avortement – je pensais à l’âge qu’il aurait eu. Aujourd’hui, je suis persuadée que c’était un garçon, je l’ai appelé Michael. »
« Rien, pas même le fait d’avoir des enfants plus tard, ne pourra jamais remplacer ce bébé qu’on m’a enlevé », raconte-t-elle.
Telle est l’omerta autour de l’avortement et des souffrances qu’il engendre que les deux psyschologues consultées par Anna n’ont pas su identifier son traumatisme. Anne n’avait-elle pas tout pour être heureuse : une carrière brillante, une belle maison, une voiture de belle cylindrée, des vacances exotiques ?

L'Irlande du Nord a dit “non” à l'avortement pour viol :
“Les femmes n'ont pas besoin d'un autre acte de violence”

Il est intéressant de noter qu’Anna n’en veut nullement à l’infirmière qui lui a parlé de ce qui allait vraiment se passer. Embarquée par sa mère à quelques jours seulement de la découverte de sa grossesse, Anna ne savait pas ce qui allait lui arriver, ni pourquoi : elle avait seulement conscience qu’elle portait une personne vivante dans ses entrailles. Arrivée à la clinique, c’est au moment où elle attendait seule dans un couloir que cette infirmière est venue lui dire que son bébé allait être déchiqueté, aspiré, mis dans un sachet et jeté à la poubelle. « Avec le recul, je me rends compte maintenant qu’elle a été la seule à jamais avoir été honnête à mon égard. »
L’avortement passé, l’adolescente s’est trouvée dans un grand dortoir avec d’autres femmes. « Je me sentais très seule. Elles se racontaient leur deuxième, troisième ou quatrième avortement. L’une d’elles m’a dit : “Ne t’en fais pas, je viens d’avoir le quatrième.” C’était horrible », raconte Anna.
De retour à la maison, plus personne ne parla jamais à Anna de l’avortement. Très vite, ses résultats scolaires, jusque-là excellents, dégringolèrent. Elle commença à boire au cours de son adolescence – elle ne réussit à cesser d’abuser de l’alcool qu’après sa session biblique.
Ce qui a libéré Anna, c’est la vérité. C’est de comprendre pourquoi elle n’arrivait pas à souffrir avec sa famille et ses amis lors d’autres décès parce qu’elle n’avait pas pu porter le deuil de son propre enfant. « Cette tristesse ne me quitte jamais. Je n’avais pas pleuré la mort de mon bébé avorté et l’une des plus belles choses que j’ai vues lors de cette session, ce sont ces femmes qui pleuraient leur enfant. Je n’avais jamais pu pleurer mon fils. On ne me l’avait pas permis… C’est un grand soulagement de pouvoir pleurer cette mort. »
Aujourd’hui, on parle librement de l’avortement, note Anna. « C’est partout dans les médias, mais les femmes pleurent à l’intérieur. Elles souffrent gravement de ses conséquences qui ont des répercussions sur leur qualité de vie. Après la session, je me suis sentie de nouveau entière, libérée de mon secret. »
Mais l’avortement après un viol ? Ce n’est pas une « solution miracle », répond Anna. « L’expérience de l’avortement vous hantera toute votre vie. Si une femme se trouve enceinte à la suite d’un viol, elle a vraiment besoin d’être entourée. Elle a besoin de compassion, elle a besoin de conseils, elle a besoin d’être très soutenue. Elle n’a pas besoin d’un nouvel acte de violence : l’avortement. »
A propos du traumatisme post-avortement, ne manquez pas le très beau reportage d’Armel Joubert des Ouches sur reinformation.tv.

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12 février, 2016

Avortement : “Il y en a assez du non-dit.” Des femmes témoignent sur leur souffrance après l'IVG

Pilule abortive : « Comment un poison pourrait-il tuer l'enfant et pas la mère qui l'absorbe ? »
Le reportage est en ligne ici.
Magnifique et douloureux reportage d'Armel Joubert des Ouches sur reinformation.tv : des femmes ont accepté de témoigner des souffrances qu'elles endurent après une IVG, un souvenir qui ne les lâche pas. L'avortement, elle ne l'ont pas vécu comme un choix, elles l'ont subi, sous la pression du père, de leur famille, du Planning familial. A voir absolument. C'est par là.


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17 novembre, 2014

Pérou : l'avortement après le viol, c'est un double traumatisme

Lequel de ces deux êtres humains
est le fruit d'un viol ?
Les évêques du Pérou ont diffusé un communiqué sous le titre « Sauvons les deux » pour contester un
récent projet de loi qui prétend légaliser l'avortement en cas de viol, soulignant que cela aboutirait à un double traumatisme pour ces femmes.

« Nous exprimons une nouvelle fois notre défense de celui qui a le droit de naître : l'enfant conçu et pas encore né », affirme le communiqué de la conférence épiscopale.

« Le fait que la fécondation se soit produite comme conséquence d'un viol ne change en rien cette manière de juger l'avortement. L'Eglise condamne avec force toute forme de viol, et elle affirme en même temps qu'il n'est jamais légitime de tuer l'enfant conçu, même pas dans les circonstances condamnables et brutales du viol. Dans le viol suivi d'une fécondation, c'est-à-dire là où est conçue une nouvelle vie humaine, il y a deux victimes : la mère (la femme violée) et l'enfant.

« Le fruit de cet acte violent est un “enfant innocent” qui a droit à la vie et qui ne porte pas la culpabilité de cette action si brutale. Ce n'est pas “l'enfant innocent” qu'il faut punir en le tuant : il faut poursuivre et châtier le violeur avec tout le poids de la loi. »

Les évêques poursuivent : « Soumettre une mère à l'avortement en cas de viol, c'est soumettre la femme à un double traumatisme ou dommage physique, psychologique et spirituel : le viol et l'avortement. Ce dernier – c'est démontré – laisse en la femme des marques et des blessures profondes très difficiles à effacer, connues sous le nom de “syndrome post-avortement”. »

« Les cas exemplaires de femmes violées et enceintes, qui sagement et vaillamment ont choisi de protéger la vie de leur enfant, témoigne de ce que cette décision est celle qui réellement triomphe du viol, puisque c'est le choix du bien par dessus le mal, le triomphe de l'amour sur la violence. »

Ils signalent pour finir que légaliser l'avortement en cas de viol ouvrirait la porte à des abus puisque n'importe quelle union, même consentie, pourrait dès lors être présentée comme « contraire à la volonté de la femme », comme un viol ouvrant droit à l'avortement.

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23 septembre, 2014

Raïssa Gorbatchev a avorté – et en a souffert toute sa vie

Mikhaïl Gorbatchev a révélé il y a quelques jours que sa femme, Raïssa, avait subi un avortement mettant un terme à sa première grossesse il y a 61 ans, quatre ans avant la naissance de sa fille Irina. L’ex-leader de l’Union soviétique s’exprimait lors d’une interview marquant le 15e anniversaire de la mort de son épouse. Et qu’elle en est restée marquée toute sa vie.
La grossesse était survenue peu après le mariage de ce couple resté toujours uni, en 1953. Raïssa avait été victime, un an plus tôt, d’une « terrible fièvre rhumatismale qui avait affecté son cœur », a raconté Gorbatchev à l’Express de Londres. Les médecins l’obligèrent à choisir entre sa femme et son enfant : « Faites votre choix, le bébé pourra naître vivant ou non, mais vous perdrez votre épouse. Son cœur pourrait ne pas le supporter. »
« La grossesse fut avortée », dit-il.
« On nous a dit que c’était un garçon. Raïssa a tant souffert… J’ai essayé de la calmer comme je le pouvais. Mais nous avions déjà choisi un nom : Serguei, comme mon père. »
Le journaliste raconte comment Gorbatchev ne peut cacher son émotion en parlant de cet avortement. Aujourd’hui encore.
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09 septembre, 2014

Wendy Davis, candidate démocrate au Texas, raconte son traumatisme post-avortement

La candidate démocrate au poste de gouverneur du Texas, Wendy Davis, raconte dans un livre de souvenirs paru cette semaine qu’elle a choisi d’avorter deux fois dans sa vie. Dans un cas, il s’agissait d’une grossesse ectopique menaçant directement sa vie : selon la méthode employée, il a pu ne pas être question d’un avortement, dans une situation où l’embryon ne peut se développer et où sa mort n’est pas recherchée. Mais dans l’autre, un « avortement médical » sur un enfant à naître affecté de graves malformations cérébrales, il s’agit bien de la mise à mort délibérée d’une petite fille à qui ses parents avaient d’ailleurs déjà donné un prénom : Tate Elise.
Cet avortement a été synonyme de souffrances profondes : une fois l’avortement consommé, Wendy Davis raconte avoir ressenti « une noirceur indescriptible ». « C’était un désespoir, une douleur profonde, une lourde vague qui m’écrasait, à croire que je ne referai plus jamais surface… Et lorsqu’enfin j’ai émergé, j’étais devenue quelqu’un de différent. Changée. Changée pour toujours » ajoute-t-elle.
Ce fut, dit-elle, une décision horrible à prendre. Avec celui qui était alors son mari – Davis a divorcé deux fois – elle a suivi par échographie la mise à mort de son bébé, voyant son cœur arrêter de battre au moment où le médecin le « faisait taire ». « C’était fini. Elle était partie. Notre bébé tant aimé était parti. »
Paradoxe : Wendy Davis est une partisane très active de l’avortement légal, et si elle raconte ce désespoir, cette souffrance qui atteste du traumatisme profond provoqué par un acte qui tue, c’est pour mieux se poser pour sa course électorale. Dans un Etat conservateur où surgissent régulièrement des initiatives politiques pour restreindre, voire interdire presque totalement l’accès à l’« interruption volontaire de grossesse », la candidate a voulu montrer que son parcours la rend apte à comprendre les difficultés des femmes puisqu’elle les a traversées. En deux mots : elle pleure ses enfants morts, mais ne regrette rien.
Si Wendy Davis se dit opposée aux avortements tardifs, la candidate démocrate a systématiquement voté en tant que sénatrice du Texas contre toutes les mesures destinées à mieux informer les femmes sur la réalité de l’avortement – comme l’obligation de voir une échographie de leur enfant à naître – et c’est elle qui a bloqué en 2013 une première tentative de faire interdire les avortements au-delà de 20 semaines. Son « filibuster » – un discours interminable – avait été qualifié d’« héroïque » par les partisans du droit à l’avortement : elle avait parlé pendant onze heures d’affilée, pour tenir jusqu’à minuit au dernier jour de la session parlementaire, pour empêcher le vote sur la mesure. Celle-ci a été, depuis, adoptée.
La publication de son livre – Forgetting to be afraid – est perçu dans les milieux pro-vie américains comme une manière de justifier l’injustifiable en mettant l’accent sur l’« amour » porté à l’enfant tué, en présentant la décision d’éliminer un enfant gravement handicapé comme ayant été prise dans la douleur, mais dans son intérêt. « Je suis fière du voyage de ma vie, et je suis fière de l’avoir partagée avec les Texans », a déclaré la candidate, promettant de se battre pour eux comme elle s’est toujours battue pour sa propre survie, au cours d’une vie difficile marquée par le divorce de ses parents, la pauvreté et même une tentative de suicide manquée de sa mère qui avait prévu d’emmener ses deux enfants dans la mort.
Ce faisant, Wendy Davis s’est attirée – fort habilement, disent ses adversaires – la sympathie de tous : le candidat républicain, Greg Abbott, a évoqué la « douleur indicible » causée par la mort d’un enfant, disant toute sa compassion à l’égard de sa concurrente.
Candidats anti-avortement et mouvements pro-vie soulignent cependant que le plus important de l’histoire de Wandy Davis est bien ce traumatisme lié à l’avortement, qui se manifeste chez les femmes par des risques accrus de dépression, tendances suicidaires, abus d’alcool et usage de stupéfiants, ou divorce, par rapport à celles qui ont mené leur grossesse à terme ou qui ont subi une fausse couche.
Joe Pojman, de la Texas Alliance for Life, a exprimé sa sympathie à l’égard de la candidate démocrate mais il a ajouté que son mouvement « ne recommande pas l’avortement d’un enfant souffrant d’une anomalie sévère » : « De même que nous ne pouvons recommander la destruction d’un nouveau-né qui souffre d’un grave handicap. Ce sont tous les deux des enfants », a-t-il déclaré.
Wendy Davis bénéficie pour sa campagne de nombreux financements de personnalités ou de groupes favorables à l’avortement : ses plus importants donateurs – telle l’organisation pro-avortement « Emily’s List » – sont montrés dans le diaporama visible ici.

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31 décembre, 2013

Une belle histoire pour finir l'année : celle d'un bébé qui a survécu à la RU 486

Shannon Skinner et Anthony Hunt, symboles d'une
génération désorientée – mais ils ont fini par
choisir la vie.
C'est en Angleterre que se passe cette histoire qui se termine bien, un peu douce-amère… Il y a trois mois et demi, Shannon Skinner, 19 ans, de Knowles près de Bristol, découvrait qu'elle était enceinte – pour la deuxième fois. Avec son petit copain, Anthony Hunt, elle élevait déjà leur premier enfant qui avait alors neuf mois. Trop tôt, trop vite : ce deuxième bébé arrivait à un mauvais moment, où le couple rencontrait des problèmes : fallait-il accueillir une nouvelle vie dans ces conditions tout sauf idéales ?

Shannon et Anthony discutent, se posent des questions, et finissent par opter pour un avortement médicamenteux. Les comprimés et le suivi seront fournis par une clinique spécialisée dans la suppression des toutes petites vies : Marie Stopes International. Et Shannon – c'est elle qui le raconte } pleure son bébé.

Mais voilà qu'elle continue de souffrir de nausées matinales, et qu'elle ressent des mouvements en son sein. Les médecins qu'elle consulte assurent que ce sont des effets secondaires de l'avortement médicamenteux. De toute façon, dans la foulée de l'« IVG », Marie Stopes l'a persuadée d'accepter un implant contraceptif, alors ?

Mais Shannon Skinner se pose toujours des questions, fait un test de grossesse à domicile, qui s'avère positif. Quelques semaines se sont déjà écoulées depuis qu'elle a pris ses comprimés de RU 486 ; son médecin lui explique que cela est « normal » après un avortement, et prescrit lui-même un test qui sera négatif.

Le 20 décembre, se sentant toujours mal, elle retourne chez le médecin. Cette fois, il confirme qu'elle est enceinte. Et suggère qu'il s'agit d'un raté de l'implant : ce serait donc la troisième grossesse de Shannon… Le lendemain, elle fait vérifier l'affaire et découvre que c'est en réalité l'avortement qui a raté : le bébé qu'elle porte, une petite fille, en est à vingt semaines !

Mais va-t-elle bien ? C'est l'angoisse de la jeune maman : quel peut être l'état de santé d'un bébé qui a subi un avortement médicamenteux capable de causer des anomalies, et les doses d'hormones contraceptives libérées par l'implant ? Une échographie pratiquée la veille de Noël montre que tout va pour le mieux, mais l'échographiste douche bientôt l'optimisme de sa patiente en annonçant sombrement en s'autorisant à lui dire que la petite pourrait bien développer des anomalies fonctionnelles plus tard.

Bref, le corps médical essaie de se prémunir, n'est-ce pas ? Plusieurs médecins vont se charger de dire à Shannon qu'elle a encore trois semaines pour « choisir », puisque l'avortement est légal en  Grande-Bretagne jusqu'à 24 semaines…

Mais avec son ami, Shannon ne se sent pas le cœur de faire cela au bébé, qui a déjà survécu à tant de périls. « Nous avons décidé de garder le bébé, car nous pensons que ce serait pas bien d'avorter à ce stade. C'est évidemment un petit battant, et nous ne voulons pas lui faire davantage de mal. »

La naissance de cette petite fille-miracle est prévue pour le 7 mai, elle est enfin la bienvenue.

En attendant ses parents se sont plaints à Marie Stopes International, qui s'est contenté de publier un communiqué expliquant que « très occasionnellement, la pilule abortive peut ne pas fonctionner ». L'organisation assure qu'elle en avertit les femmes afin qu'elles puissent faire vérifier si leur avortement médicamenteux s'est fait avec succès « afin qu'un nouveau “traitement” puisse être demandé si nécessaire ».

Mais l'acharnement meurtrier a lui aussi ses ratés !

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21 octobre, 2012

Uruguay : la société de psychiatrie souligne la nécessité de soigner les séquelles de l'avortement

Alors que l'Uruguay est en voie de dépénaliser l'avortement du premier trimestre – les pro-vie se mobilisant pour obtenir un référendum avant que le président ex-guérillero Mujica ne signe la loi – la Société de psychiatrie d'Uruguay vient de déplorer que la loi ne s'intéresse pas au « lendemain » de l'avortement, psychiatres et psychologues se montrant d'accord pour dire qu'il faut également un suivi après que l'intervention a eu lieu, rapporte El Pais.

Dans 10 % des cas, assure ainsi Denise Defey, « les études systématiques sont d'accord pour faire état de conséquences importantes », celles-ci pouvant se traduire  par des « douleurs pathologiques, des dépressions graves, des problèmes au niveau de la reproduction, voire des processus de psychotisation ou des intentions d'auto-élimination ».

La présidente de la Société de psychiatrie, Cecilia Idiarte Borda, précise : « L'avortement n'est pas un chemin que l'on peut parcourir sans encourir quelque blessure. »

La patiente qui a subi un avortement légal devrait selon elle bénéficier d'un soutien psychologique ou psychiatrique, selon son état personnel, et elle pense que les textes de mise en application de la loi vont prévoir un tel soutien. En l'état actuel, la loi entend obliger toute candidate à l'avortement à rencontrer un comité clinique réunissant plusieurs professionnels – médecin, assistante sociale… – et comprenant toujours un spécialiste de la santé mentale. Après avoir été informée des risques liés à l'intervention et reçu une information sur les aides qui pourraient la dissuader de choisir de mettre un terme à la vie de son enfant, la femme doit observer un délai de réflexion de cinq jours avant confirmer qu'elle veut passer à l'acte et obtenir l'opération.

« Si la femme maintient sa décision il nous paraît tout aussi important de mettre en œuvre un suivi a posteriori », affirme Cecilia Idiarte Borda.

Pour ce qui est de l'information préalable, Denise Defey a souligné son importance de cette obligation, qui avait été mise en avant par les promoteurs du projet de loi : ceux-si soulignaient qu'elle permettrait aux femmes de changer d'avis. On n'est pas obligé de croire qu'ils cherchent réellement à promouvoir de la vie, et on peut même penser que c'est une manière de faciliter l'adoption de la loi dans un pays qui demeure malgré tout profondément hostile à l'avortement. Mais peu importe. Ce qu'il faut retenir, c'est l'explication donnée par Mme Defey.

Pour elle, la décision d'avorter, prise sur le moment, dépend de mécanismes mentaux qui « ne sont pas nécessairement dictés par la volonté consciente ».

« L'impact de la nouvelle d'une grossesse non attendue engendre une succession de phases de réaction où, dans un premier temps, on ne peut pas penser et encore moins, décider librement : c'est la phase d'état de choc », dit-elle.

Au cours de la deuxième phase, « on n'arrive à voir les dimensions du problème », c'est une « négation » qui se met en place et ne permet pas de prendre une décision en fonction de la réalité. « La phase suivante – hostilité – implique le risque de ne hiérarchiser que les aspects négatifs de la grossesse, et c'est seulement au cours des dernières phases – dépression et réorganisation – de ce processus que la personne peut réellement accéder à une perception plus profonde la situation. »

Cecilia Idiarte Borda précise à ce sujet que cette phase préalable d'évaluation est nécessaire dans la mesure où souvent la femme « n'est pas sûre » de sa décision d'avorter.

El Pais souligne que le service de Santé sexuelle et reproductive du « Circulo Catolico » – cette instance catholique se trouvant obligé par la loi depuis deux ans à proposer un tel service – est « fier de signaler que sur 15 consultations ayant pour objet des demandes d'avortement, 14 ont abouti à la décision prise par la femme de ne pas mettre fin à sa grossesse ».

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24 janvier, 2012

L'avortement 14 fois moins dangereux que l'accouchement ? Ils ont osé !

Il ne faudra sans doute pas attendre longtemps avant que ne soit goulûment diffusés sur le web francophone les résultats d'une étude américaine qui présente le risque de mourir pendant l'accouchement ou de ses suites comme 14 fois plus élevé comme celui lié à l'avortement légal aux Etats-Unis. Il n'y a pas de hasard : l'information a été publiée aux Etats-Unis au lendemain de la Marche annuelle pour la vie à Washington DC. Histoire de ridiculiser une fois de plus les centaines de milliers de personnes qui rejoignent cette March for Life, en se gardant bien de rappeler que l'avortement tue 100 % du temps, et parfois deux fois lorsque la mère meurt aussi…

L'idée est en même temps de dénoncer toutes les mesures légales prises récemment dans différents Etats pour obliger les médecins à avertir les candidates à l'avortement des risques qu'elles courent sur le plan de la santé physique et mentale, et « pire » encore du point de vue du lobby de l'avortement, de la récente loi texane, rendue opérationnelle par plusieurs décisions de justice, qui contraint les médecins à faire écouter battre le cœur de l'enfant à naître avant l'intervention, de permettre à la femme de le voir à travers l'échographie, et de décrire son état de développement.

On cherche maintenant à montrer que ce devoir d'information se focalise sur des risques marginaux en forçant une sorte de raisonnement par l'absurde : si l'accouchement est plus dangereux que l'« IVG », pourquoi ne pas obliger les médecins à en avertir leurs patientes ? Cela n'est pas dit – les commentateurs de l'étude s'en défendent même en rejetant cela comme « ridicule » – mais c'est la logique de l'affaire, avec ce corollaire : il est absurde d'obliger à parler de risques bien inférieurs.

Vers la bio de David Grimes
Les chiffres sont ceux d'Elizabeth Raymond de Gynuity Health Projects de New York City et du Dr David Grimes de la faculté de médecine de l'Université de la Caroline du Nord : entre 1998 et 2005, sur 11.000 naissances, il y a eu une mort maternelle, tandis qu'une femme sur 167.000 est morte de l'avortement légal. Les chercheurs estiment que cela est « normal » : puisque la grossesse a plus de temps de se développer jusqu'à l'accouchement, il y a davantage de temps pour que des complications surgissent.

L'agence Reuters a appelé au secours de cette étude deux spécialistes indépendants : le Dr Anne Davis, de la Columbia University, « ravie » de voir que cette information « aidera à dissiper la désinformation et les mensonges » sur le lien entre avortement et cancer (on se demande bien où est le lien), et Dr Bryna Harwood de l'Université de l'Illinois, qui a redit son irritation de se voir « empêchée » par des règlements étatiques d'informer ses patientes comme elle l'entend.

C'est dire si ces deux « experts » sont elles-mêmes partisanes de l'avortement : LifeNews nous apprend qu'Anne Davis est une plume habituelle du blog pro-avortement RH Reality Check et ancien membre du bureau des Physicians for Reproductive Choice and Health (médecins pour la santé et le choix reproductifs) ; Bryna Harwood, quant à elle, faisait partie de la même association et pratique elle-même des avortements.

Les auteurs de l'étude ont un palmarès encore plus chargé. Le Media Research Institute – organisme de veille sur les partis-pris « libéraux » des grands médias américains – signale que David Grimes était en 1990, selon le Los Angeles Times, l'un des principaux collaborateurs américains aux recherches qui ont abouti à la fabrication du RU 486, le « pesticide humain », et qu'il a voté contre les restrictions imposées à la procédure particulièrement barbare d'« avortement par naissance partielle ».

Paul Wilson, auteur de l'article, poursuit : Elizabeth Raymond considère l'avortement comme « la pièce maîtresse des questions de santé des femmes » aux termes de sa propre biographie officielle. Gynuity Health Projects, qui l'emploie, se voue à la promotion de l'accès facile aux nouvelles techniques de la santé reproductive : par exemple, en décembre dernier, en organisant des sessions au Mexique pour enseigner aux « fournisseurs mexicains » l'avortement médical au mifepristone.

LifeSite signale que Raymond et Grimes font tous deux partie de Family Health International, une organisation qui assure la promotion de la distribution sans ordonnance de la « contraception d'urgence ».

Il est difficile dès lors de parler d'une étude vraiment indépendante, ou d'une information d'agence donnée de manière équilibrée en présentant tous les points de vue…

LifeNews, de son côté, cite une très importante étude menée en 2010 sur des certificats de décès montre que parmi les femmes enceintes, le taux de mortalité est 2 à 4 fois plus élevé chez celles qui avortent que chez celles qui mettent leur enfant au monde. Une étude fondée sur la réalité et qui permet d'échapper dans une certaine mesure aux incertitudes liées à la sous-déclaration des avortements et aux manœuvres pour maquiller les décès maternels qui leur sont liés et dont les avorteurs seraient tenus pour responsables.

Il est constant aussi que les pays avec les lois d'avortement les plus restrictives sont en général parmi ceux qui affichent les plus bas taux de mortalité maternelle (voir ici) : un taux qui augmente au contraire aux Etats-Unis.

LifeSiteNews, sous la plume de Kathleen Gilbert, porte l'attention sur un autre aspect non moins important de la santé maternelle : les effets de l'avortement sur le long terme.

Le Dr Mary Davenport, president de l'American Association of Pro-Life Ob/Gyns, a réagi auprès du site pro-vie  en disant que l'avortement n'est pas sans danger « si l'on tient compte du long terme ». « Ils n'ont parlé que de mort immédiate. Si vous faites vraiment les calculs, on constate un taux bien supérieur de comportements à risque », comme les tentatives de suicide ou la toxicomanie, parmi les femmes ayant avorté.

Gerard Nadal, microbiologiste, a déclaré de son côté au micro de LifeSite que les données de l'étude ne tiennent pas compte des dommages physiques subis par les femmes à l'occasion de l'avortement : dommages aux organes reproductifs qui induisent un plus fort taux de complications au cours d'une grossesse subséquente, voire la stérilité, et le risque accru de cancer du sein que les naissances, elles, font diminuer.

Pour Angela Lanfranchi, chirurgien et spécialiste du cancer du sein, il est à l'heure actuelle impossible d'avoir des chiffres exacts sur l'avortement ; à défaut de ces statistiques, comprend-on, l'étude de Raymond et Grimes ne peut refléter la réalité.

A quoi il faut ajouter les dommages psychologiques et spirituels de l'avortement : des souffrances dont on n'a pas encore pris toutes la mesure sur la durée.

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20 décembre, 2011

Un monument à la douleur des femmes qui ont avorté

Il a été inauguré en Slovaquie le 28 octobre dernier, en présence du ministre de la Santé : dû au jeune sculpteur slovaque Martin Hudáčeka, le monument avait été commandé par un groupe de jeunes mères de ce pays ex-communiste où l'on semble, mieux sans doute que dans notre Europe occidentale repue, prendre la mesure de l'horreur de l'avortement. En Slovaquie, le taux de natalité est à 1,33 enfant par femme et c'est bientôt toute une nation qui pleurera ses enfants perdus.

La sculpture est dédiée à « l'enfant qui n'est pas né ». Une maman à genoux, en pierre et en  pleurs, est consolé par son enfant aussi transparent que le cristal qui lui pose avec bonté la main sur la tête. Regret et pardon, souffrance et amour, et beaucoup de tristesse…



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28 septembre, 2011

L'avortement chimique est plus traumatisant

On savait déjà que l'avortement chimique, réalisé avec la RU 486, entraîne plus de complications. Une étude menée en Angleterre révèle que les femmes qui ont subi un avortement, loin de préférer l'avortement « médical », réputé plus « sûr » et moins stressant, font part de davantage de problèmes médicaux et de plus de problèmes psychiques après avoir avoir avalé les comprimés et ressenti le passage de leur enfant mort.

L'étude portait sur des femmes ayant subi des avortements entre 13 et 20 semaines de grossesse, interrogées après l'intervention, puis (pour 66 % d'entre elles) deux semaines plus tard. Au Royaume-uni, l'avortement chimique est autorisé jusqu'à la 24e semaine…

Celles ayant subi un avortement chirurgical ont répondu que la procédure n'était pas pire que ce à quoi elle s'étaient attendues, contre un peu plus de la moitié de celles ayant subi un avortement chimique. Mêmes proportions à peu près pour celles à qui on demandait si elles étaient prêtes à recommencer : celles ayant subi un avortement chirurgical ont répondu oui, les autres non, pour moitié.

De même les répercussions psychologiques (à court terme, précise l'étude de Teresa Kelly et autres à l'université de Newcastle) étaient moins fortes après un avortement chirurgical : celles qui avaient perdu leur enfant « à domicile » après avoir pris les pilules abortives ont été nombreuses à faire état de « pensées non désirées » et de cauchemars…

L'avortement chimique est également associé à plus de douleur et d'hémorragie.

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01 septembre, 2011

Royaume-Uni : un cas de maladie mentale sur dix lié à l'avortement

Le British Journal of Psichiatry, cité par le Daily Telegraph, affirme que les femmes qui subissent un avortement courent un risque près de deux fois plus élevé que la moyenne de souffrir de problèmes psychiatriques, et qu'un cas de maladie mentale sur dix résulte « directement » d'un avortement.

Cette étude publiée par un journal bien en cour porte la signature de l'universitaire américaine Priscilla Coleman et complète une étude réalisée il y a trois ans qui avait mis en doute l'affirmation des partisans de l'avortement selon laquelle l'avortement permettait de réduire plutôt d'aggraver les risques pour la santé des femmes.

Il ne s'agit pas d'un sondage mais de l'analyse des résultats de 22 enquêtes qui ont porté sur l'expérience effective de 877.000 femmes, parmi lesquelles 163.831 avaient subi un avortement.

Conclusion de l'analyse : « Les résultats indiquent de manière assez constante que l'avortement est lié à un risque modérément à fortement élevé de problèmes psychologiques liés à l'acte. »


Le risque de troubles liés à l'anxiété croît de 34 %, le risque de dépression augmente de 37 %, pour  l'abus d'alcool le risque est plus que doublé (+ 110 %), et même davantage pour l'usage de cannabis (220 %), tandis que le risque de tentative de suicide augmente de 155 %.

Priscilla Coleman souligne au terme de son étude que les femmes devraient être averties de ces risques importants au moment où elles demandent un avortement.

Les résultats de cette étude tombent à pic au moment où les parlementaires britanniques sont saisis d'une demande de modification de la loi d'avortement imposant aux femmes de voir au préalable un conseiller indépendant : ce projet ne rencontre pas l'approbation de groupes pro-vie, j'y reviendrai.

15 juin, 2011

Au Texas, les pro-mort ne veulent pas que les femmes entendent battre le cœur de leur enfant à naître


Une salve de lois « détricotant » la jurisprudence Roe v. Wade aux Etats-Unis est en cours d’adoption aux Etats-Unis – initiatives dont on ne connaît pas l’issue en raison des très longues procédures de contestation qui s’engagent pour les vider de leur substance. En attendant de vous en faire, à l’occasion, un catalogue complet, voici une de ces manœuvres contraires, très significatives de la mauvaise foi des partisans de l’avortement légal.

L’affaire se passe au Texas où une loi signée par le gouverneur Rick Perry, le 19 mai dernier, n’autorisera l’avortement, à compter du 1er octobre, que si la femme a reçu une « information préalable complète » sur le geste qu’elle s’apprête à subir. Elle devra, qu’elle le souhaite ou non, visionner l’échographie de son enfant avec les commentaires descriptifs de l’échographiste, et écouter l’enregistrement des battements de cœur du fœtus, eux aussi décrits et expliqués par le médecin. Elle recevra aussi des informations sur les aides qui peuvent lui permettre d’accueillir son enfant et l’avortement ne pourra être pratiqué qu’à la fin d’un délai de 24 heures de réflexion. Le médecin devra fournir cette information sous peine de perdre sa licence professionnelle.

C’est l’exemple type d’une loi qui, sans parvenir à interdire l’avortement, constitue un de ces « petits pas » capables de promouvoir la culture de vie et réduire le nombre d’interventions.

On ne peut pas la dire abusive ou contraire aux « droits des femmes », même à l’aune des avorteurs, puisqu’elle ne fait que montrer la réalité telle qu’elle est.

Mais c’est pour cela que les pro-mort sont furieux. Le Center for Reproductive Rights, basé à New York, vient d’entamer une « class action » visant à faire déclarer que la procédure de « consentement éclairé » mis en place par le législateur texan comme imposant à la femme de recevoir des informations dont elle ne veut pas, et constituant une « entrée forcée des options anti-choix dans le cabinet des médecins ».

Comme si l’on pouvait, avant n’importe quelle opération, en tant que patient, faire librement le tri parmi les avertissements et mises en garde du médecin, ceux qu'on écoute et ceux qu'on n'écoute pas, et ceux dont on ne veut même pas entendre parler !

Selon Bonnie Scott Jones, du Centre pour les droits reproductifs, « Il s’agit au fond de contraindre votre médecin à agir comme un agent du gouvernement en vous nourrissant de force des messages de ces hommes politiques. Cela transforme le processus de consentement éclairé en une affaire tendancieuse où la femme reçoit de force de son médecin des informations dont elle ne veut pas. »

« Cette loi traite les femmes comme si elles n’avaient pas la maturité ou la compétence pour prendre leurs propres décisions médicales importantes. C’est méprisant et paternaliste. Cela les met vraiment à part car on ne traite jamais les hommes ainsi lorsqu’il s’agit de décisions de santé à prendre », a-t-elle ajouté.

Le risque, soutenait un autre pro-avortement, serait que la décision des femmes ne soit « orientée » par ces informations…

Ce n'est donc pas « paternaliste », peut-être, de dire qu’elles ne peuvent prendre une décision correcte si elles ont accès à toutes les données de la question ?

27 mai, 2011

Comment la petite amie du leader d'Aerosmith est devenue pro-vie

Steven Tyler, figure emblématique du groupe de rock Aerosmith dans les années 1975, a raconté dans une récente biographie combien il avait mal vécu l'avortement de sa petite amie. Rapidement perdue de vue après l'affaire : l'adolescente, raconte son livre, lui lançait des messages désespérés et suicidaires mais Steve (devenu père par la suite de Liv Tyler) était trop occupé à se droguer età sedétruire pour faire attention à son « ex ».

Et son histoire ne dit pas ce qu'elle est devenue.

Eh bien, Julia Holcomb s'en est sortie. Mieux, ayant pris connaissance du témoignage de Steven Tyler, elle a décidé de sortir aussi d'un silence de trente ans, confiant son histoire à elle à Rachel's Vineyard, un organisme catholique d'aide aux femmes ayant avorté. En exclusivité, elle a tout mis sur le papier pour LifeSiteNews qui a publié son texte mardi dernier.

Le destin de Julia Holcomb est étonnant. De petite groupie qui s'était jetée avec succès dans les bras d'une vedette du show-bizz – des vêtements sexy et une occasion pour rejoindre la loge de l'artiste – à la femme qu'elle est devenue aujourd'hui, il y a un chemin parsemé de grâces : Julia s'est convertie, est devenue catholique et elle est aujourd'hui l'heureuse maman de sept enfants…

Julia raconte aujourd'hui qu'elle a failli mourir de son expérience au sein du monde frelaté du rock 'n roll fait de sexe, de drogues et de rock, même si – assure-t-elle – ses expériences avec Steven Tyler étaient loin d'être aussi chaotiques que le raconte aujourd'hui le hard-rocker, toujours actif à la tête d'Aerosmith.

Julia elle-même est née dans une famille instable : son père, joueur et instable, quitte rapidement le foyer et sa mère se remarie avec un alcoolique. Un divorce suit ; la famille ne fréquente plus aucune église. A 15 ans, Julia quitte la maison et réfugie dans des foyers, où une amie plus âgée la « coache » pour séduire une rock-star. Tyler se laisse prendre au jeu, au point même d'obtenir la garde légale de Julia – mineure – pour pouvoir l'emmener. C'est lui qui un peu plus tard balancera la plaquette de pilules contraceptives de Julia : il veut un enfant d'elle. La grossesse s'annoncera dans l'année.

Steven Tyler avait alors l'intention d'épouser la mère de son enfant, mais sa famille à lui n'est pas d'accord : elle est trop jeune. Une dispute plus tard, le rocker part en tournée… et Julia reste seule, enceinte et désemparée. Tyler lui envoie un jour un autre membre d'Aerosmith, avec des courses. Julia ne se souvient alors que d'une chose : son réveil au sein d'une épaisse fumée – l'appartement est en feu et  toutes les issues sont impraticables. Se souvenant d'un truc de la série Bill Cosby, elle se réfugie dans une cheminée inutilisée au-dessus de laquelle elle avait accroché une image de Jésus héritée de sa grand-mère. Elle sera sauvée par les pompiers — et plus tard, Tyler lui rendra l'image, disant que c'était le seul objet récupéré dans l'appartement après l'incendie.

A 5 mois de grossesse, Julia avait été intoxiquée par la fumée et Tyler lui mit la pression pour avorter. Julia voulait garder son enfant ; Tyler lui dit de retourner chez sa mère – dont la jeune femme pensait qu'elle ne voudrait pas non plus de cette grossesse, d'autant que Tyler venait de lui promettre qu'elle n'aurait pas un sou de sa part pour élever le bébé. En désespoir de cause, Julia consentit à l'avortement, « un cauchemar impossible à oublier », et Tyler l'y accompagna, complètement cocaïné. Ce n'est qu'en découvrant le désarroi que son ex-compagnon affirme avoir vécu pendant l'opération, tout récemment, que Julia a compris que lui aussi avait réalisé que leur enfant avait été tué.

Aux remords de Julia a succédé la guérison, mais non sans avoir vécu comme un « esprit brisé », avec des cauchemars incessants centrés sur l'avortement et sur l'incendie.

La conversion vint par étapes, avec d'abord la découverte que son beau-père était un bon mari et un bon père malgré tout : elle l'accompagna chez les méthodistes.

Le départ à l'université allait lui permettre de rencontrer le jeune homme qui deviendrait son mari, et avec qui elle a eu six enfants. Ils ont fêté récemment leur 30 ans de mariage. Le couple a également accueilli une jeune fille née d'une grossesse difficile, mais dont la mère a choisi la vie. Julia Holcomb et son mari, Joseph, se sont convertis au catholicisme en 1992.

Sans en vouloir à Tyler – elle prie pour sa conversion – elle souhaite que les jeunes filles sachent qu'en acceptant de devenir les jouets sexuels elles risquent de s'exposer à l'abandon de la part de ces garçons qui exigeront l'avortement pour échapper à toute responsabilité financière.

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05 mai, 2011

Le chanteur d'Aerosmith regrette d'avoir fait avorter sa petite amie

C'était en 1975 ; Steven Tyler avait obtenu la garde légale de sa petite amie, Julia Holcomb, et put ainsi cohabiter avec elle. Ce qui devait arriver arriva : la jeune fille tomba enceinte, et l'entourage persuada le couple que l'avortement était la seule solution raisonnable. LifeSite rapporte comment Steven raconte cela dans la compilation autobiographique sur son groupe, Aerosmith. Il assiste à l'opération. « Tu vas chez le médecin et on met une aiguille dans son ventre et on injecte la substance, et tu regardes. Et ça sort mort. J'étais assez dévasté. Dans ma tête, je me dis, Jésus, qu'ai-je fait ? »

Le bon ami qui avait conseillé l'avortement raconte de son côté que Steven avait été « complètement tourneboulé parce que c'était un garçon; il avait tout vu et ça l'a complètement tourneboulé ».

De fait, Steven va se jeter alors dans un comportement typique de celui qui a été exposé à un événement traumatisant sans pouvoir en digérer les images. Il continue sa relation avec Julia mais en entame une autre avec le mannequin Bebe Buell qui donnera plus tard naissance à sa fille, Liv Tyler ; la mère de son enfant avorté lui lance des messages désespérés et suicidaires tandis que Steven lui-même abuse des drogues et de l'alcool et se lance dans une frénésie de destruction.

Pour les spécialistes du syndrome post-abortif, c'était une façon de tenter de ne plus ressentir la douleur et d'exprimer la dépression sous les apparences de la colère.

Quoi qu'il en soit le souvenir de cet avortement reste vivace chez Steven Tyler : lorsqu'il se marie, plus tard, la grossesse de sa femme rend le souvenir insupportable et il a peur – peur d'être « puni » en donnant naissance à « une vache à six têtes », raconte-t-il.

Le problème, explique Kevin Burke, l'un des co-fondateurs de Rachel's Vineyard voué à l'aide aux femmes, mais aussi aux hommes ayant avorté ou responsables d'avortement, est de nettoyer et purifier le cœur meurtri et de dépasser la honte, la culpabilité et la douleur provoquées par l'avortement avant de pouvoir considérer l'enfant disparu dans une relation de paix et d'amour. Cette libération passe par la vérité : il s'agit d'abord de chercher la réconciliation avec Dieu…

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26 février, 2011

Exclusif : en avant-première, la traduction française du discours du Pape à l'Académie pontificale pour la vie

Benoît XVI évoque le syndrome post-avortement et le sang du cordon.



« Le bien véritable de la femme (…) ne pourra jamais, en aucune circonstance,
trouver son accomplissement dans le choix de l’avortement »

Benoît XVI a reçu, aujourd’hui à midi dans la Salle Clémentine, les participants à la XVIIe Assemblée générale de l’Académie pontificale pour la vie. Je vous propose ci-dessous ma traduction intégrale du discours qu’il a prononcé à cette occasion en abordant deux thèmes majeurs de ces journées : le syndrome post-avortement et l’utilisation du sang du cordon à des fins thérapeutiques et de recherche. C’est un texte important, pour l’heure introuvable en français. S’agissant ci-dessous d’une traduction non-officielle, merci de ne pas la copier-coller mais de renvoyer ici sur ce blog afin qu’elle soit toujours accompagnée de cet avertissement.
Je vous accueille avec joie à l’occasion de l’Assemblée annuelle de l’Académie pontificale pour la vie. Je salue particulièrement son président, Mgr Ignacio Carrasco de Paula, et je le remercie pour ses aimables paroles. A chacun je souhaite cordialement la bienvenue ! Au cours des travaux de ces journées vous avez abordé des thèmes d’une grande actualité, qui interrogent en profondeur la société contemporaine et la défient de trouver des réponses toujours plus conformes au bien de la personne humaine. La thématique du syndrome post-abortif – qui désigne le grave malaise psychique qu’expérimentent fréquemment les femmes qui ont eu recours à l’avortement volontaire – révèle la voix irrépressible de la conscience morale, et la très grave blessure subie par celle-ci chaque fois que l’action humaine trahit l’appel inné au bien de l’être humain, dont celle-ci témoigne. Il serait aussi utile, dans le cadre de cette réflexion, de porter l’attention sur la conscience, si souvent obscurcie, des pères des enfants, qui si souvent laissent les femmes enceintes seules 
La conscience morale – enseigne le Catéchisme de l’Eglise catholique – est le « jugement de la raison par lequel la personne humaine reconnaît la qualité morale d’un acte concret qu’elle va poser, est en train d’exécuter ou a accompli » (n° 1778). C’est en effet la tâche de la conscience morale que de discerner entre le bien et le mal dans diverses situations de l’existence afin que, sur la base de ce jugement, l’être humain puisse librement s’orienter vers le bien. A ceux qui voudraient nier l’existence de la conscience morale de l’homme, en réduisant sa voix au résultat du conditionnement externe ou à un phénomène simplement émotif, il est important de répéter que la qualité morale de l’agir humain n’est pas une valeur extrinsèque ou facultative, et qu’il ne s’agit pas davantage d’une prérogative des chrétiens ou des croyants, mais qu’elle réunit tous les êtres humains. Dans la conscience morale, Dieu parle à chacun et l’invite à défendre la vie humaine à tout moment. C’est dans ce lien personnel avec le Créateur que se trouve la dignité profonde de la conscience morale et la raison de son inviolabilité. 
Dans la conscience, l’homme tout entier – intelligence, émotivité, volonté – réalise sa propre vocation au bien, c’est pourquoi le choix du bien ou du mal dans les situations concrètes de l’existence finissent par marquer profondément la personne humaine dans toutes les expressions de son être. L’homme tout entier, en effet, est blessé quand son agir de développe en opposition avec ce que lui dicte sa propre conscience. Cependant, même quand l’homme rejette la vérité et le bien que le Créateur lui propose, Dieu ne l’abandonne pas, mais, précisément à travers la voix de la conscience, continue de le chercher et de lui parler, afin qu’il reconnaisse l’erreur et s’ouvre à la Miséricorde divine, qui est capable de guérir n’importe quelle blessure. 
Les médecins, en particulier, ne peuvent pas se soustraire à leur grave obligation de protéger de l’erreur la conscience de beaucoup de femmes qui pensent trouver dans l’avortement la solution à des difficultés familiales, économiques, sociales, ou à des problèmes de santé de leur enfant. Spécialement dans cette dernière situation, la femme est souvent persuadée, parfois par les médecins eux-mêmes, que l’avortement est non seulement un choix moralement licite, mais qu’il est même un acte « thérapeutique » vertueux en vue d’éviter des souffrances à l’enfant et à sa famille, et un poids « injuste » pour la société. Sur un fonds culturel caractérisé par l’éclipse du sens de la vie, où s’est beaucoup atténuée la perception commune de la gravité morale de l’avortement et des autres formes d’attentat contre la vie humaine, il faut aux médecins une force particulière pour continuer d’affirmer que l’avortement ne résout rien, mais tue l’enfant, détruit la femme et aveugle la conscience du père de l’enfant, et saccage souvent la vie familiale. 
Cette tâche, toutefois, ne concerne pas seulement la profession médicale ou les travailleurs de la santé. Il est nécessaire que la société tout entière se mobilise pour la défense de la vie de l’être humain conçu et du bien véritable de la femme, qui ne pourra jamais, en aucune circonstance, trouver son accomplissement dans le choix de l’avortement. Pareillement, il faudra – comme l’indiquent vos travaux – ne pas laisser que les aides nécessaires fassent défaut aux femmes qui, trop souvent, ayant eu recours à l’avortement, en expérimentent maintenant tout le drame moral et existentiel. Les initiatives sont multiples, au niveau des diocèses ou de la part d’entités fondées sur le volontariat, qui offrent un soutien psychologique et spirituel pour obtenir une complète récupération humaine. La solidarité de la communauté chrétienne ne peut renoncer à ce type de coresponsabilité. 
Je voudrais rappeler à ce propos l’appel qu’avait lancé le vénérable Jean-Paul II aux femmes qui ont eu recours à l’avortement : « L'Eglise sait combien de conditionnements ont pu peser sur votre décision, et elle ne doute pas que, dans bien des cas, cette décision a été douloureuse, et même dramatique. Il est probable que la blessure de votre âme n'est pas encore refermée. En réalité, ce qui s'est produit a été et demeure profondément injuste. Mais ne vous laissez pas aller au découragement et ne renoncez pas à l'espérance. Sachez plutôt comprendre ce qui s'est passé et interprétez-le en vérité. Si vous ne l'avez pas encore fait, ouvrez-vous avec humilité et avec confiance au repentir: le Père de toute miséricorde vous attend pour vous offrir son pardon et sa paix dans le sacrement de la réconciliation. C’est à ce même Père et à sa miséricorde qu’avec espérance vous pouvez confier votre enfant. Avec l'aide des conseils et de la présence de personnes amies compétentes, vous pourrez faire partie des défenseurs les plus convaincants du droit de tous à la vie par votre témoignage douloureux. » (Enc. Evangelium vitae, 99.)
La conscience morale des chercheurs et de toute la société civile est intimement impliquée, également, dans le deuxième thème visé par vos travaux : l’utilisation des banques de cordons ombilicaux, dans le domaine clinique et dans celui de la recherche. La recherche médico-scientifique est une valeur, et même un devoir, non seulement pour les chercheurs mais pour l’ensemble de la communauté civile. Il en résulte, pour les institutions le devoir de promouvoir des recherches acceptables sur le plan éthique, et la valeur de la solidarité des individus qui participent à une recherche orientée vers la promotion du bien commun. Cette valeur, et la nécessité de cette solidarité, se constatent fort bien dans le cas de l’utilisation des cellules-souches provenant du cordon ombilical. Il s’agit d’applications cliniques importantes et de recherches prometteuses sur le plan scientifique, mais qui, pour leur réalisation, dépendent beaucoup de la générosité des dons de sang du cordon au moment de l’accouchement et de l’adaptation des structures pour rendre effective la volonté de donation de la part des parturientes. Je vous invite donc tous à vous faire les promoteurs d’une véritable et consciente solidarité humaine et chrétienne. 
A ce propos, beaucoup de chercheurs en médecine considèrent justement avec perplexité la floraison croissante de banques privées de conservation de sang du cordon en vue d’une utilisation autologue exclusive. Cette option – comme le démontrent les travaux de votre Assemblée – outre qu’elle est dépourvue d’une réelle supériorité scientifique en regard de la donation du cordon, affaiblit l’authentique esprit de solidarité qui doit toujours animer la recherche du bien commun vers lequel tendent, en dernière analyse, la science et la recherche médicale.
Chers Frères et Sœurs, je renouvelle l’expression de ma reconnaissance au Président et à tous les membres de l’Académie Pontificale pour la Vie pour la valeur scientifique et éthique de vos efforts au service de votre charge ordonnée au bien de la personne humaine. Mon souhait est que vous mainteniez toujours vivant l’esprit de service authentique qui rendent les cœurs et les esprits sensibles à la reconnaissance des besoins des hommes, nos contemporains. A chacun de vous et à tous ceux qui vous sont chers j’accorde de grand cœur la Bénédiction Apostolique.
© leblogdejeannesmits pour la traduction.

30 janvier, 2011

Etude danoise sur les répercussions de l'avortement : commentaires contradictoires

Je rendais compte ici, à la suite de LifeSite, d'une méta-étude danoise établissant que le nombre de femmes qui demandent une première consultation psychiatriques dans les mois entourant leur avortement est bien plus important – elles sont près de trois fois plus nombreuses – que celles qui ont accouché au cours d'une période similaire.

Mais je lis dans la presse française, et notamment sur le blog de Peggy Sastre hébergé par le Nouvel Obs, qui elle aussi a pris connaissance de cette étude, qu'« avorter ne rend pas folle, avoir un enfant, si ». Bon, je lui laisse le ton volontairement provocateur de son message, et celui de la photo qui l'illustre. Va pour les jeunes mères plus « folles » après la naissance qu'avant. Ça a un nom, d'ailleurs : dépression post partum, effondrement hormonal, épuisement des nuits sans sommeil, nouvel équilibre à trouver dans sa vie et dans ses relations – qui a dit que la naissance, et surtout la première, n'était pas un bouleversement ?

Mais là où elle pousse le bouchon carrément trop loin, c'est quand elle cite le taux de premières consultations avant et après une première naissance (on passe de 3,9 ‰ au cours des 9 mois qui précèdent, à 6,7 % au cours des 12 mois suivant) ; mais qu'elle passe sous silence les chiffres correspondants pour celle ayant avorté au cours du premier trimestre : respectivement 14,6 ‰ et 15,2 ‰, soit, en moyenne, trois fois plus !

Tous les chiffres sont ici. L'étude portait sur 365 500 femmes danoises, dont 84…620 avaient avorté et 280.930 avaient donné naissance.

Les chercheurs tirent de la plus grande variation des chiffres autour d'une naissance la conclusion que l'avortement, finalement, ne provoque pas de problèmes supplémentaires, sans noter plusieurs choses :

• Les problèmes pyschologiques peuvent déjà être là avant le passage à l'acte dans le cadre d'un avortement et l'étude ne précise pas s'il y a une augmentation des consultations entre le moment où la grossesse est constatée et l'« IVG ».

• La réaction fréquente après un avortement volontaire semble être souvent le soulagement. Les vrais problèmes – regrets, dépression, dépréciation de soi, sentiment de culpabilité, la liste est longue et une abondante littérature aussi bien des femmes ayant avorté que des soignants en atteste – interviennent souvent plus tard, voire bien plus tard : et les femmes peuvent avoir tendance à enfouir leur souffrance parce qu'elles en ont honte.

• Que les proportions sont quand même d'une différence statistique plus significative que celles constatées entre les femmes enceintes et les femmes ayant accouché.

• Pourquoi enfin ne pas s'interroger « à l'envers » ? Vu que les femmes n'ayant pas été enceintes du tout au cours de la période évaluée (1985-2007) sont moins nombreuses que celles ayant avorté, mais plus nombreuses que celles qui ont donné naissance à avoir eu pour la première fois de leur vie une consultation pyschiatrique (8,2 ‰), ne faut-il pas en déduire au contraire que la maternité protège des désordres mentaux, et que cette protection est encore spectaculairement accrue au cours de la grossesse ? (Même si ce n'est pas une période d'euphorie automatique, loin de là : voir ici).

C'est quoi qu'il en soit le cas type d'une étude qui peut, à force de présentations partielles, être tiraillée dans tous les sens : me semble particulièrement malhonnête celle qui consiste à dire qu'on est mieux protégé du désordre mental par l'avortement que par la naissance, d'autant qu'elle repose sur une occultation des chiffres.

A cela s'ajoutent des questions sérieuses quant à la méthodologie de l'étude publiée le 27 janvier par le New England Journal of Medicine. Le néonatologue Carlo Bellini, membre de l'Académie pontificale pour la vie (PAV) l'a sérieusement remise en question comme le souligne la Catholic News Agency. Lors d'un entretien accordé à cette agence, le médecin souligne que la notion de « premier contact psychiatrique » ne dit rien sur la présence ou non d'un désordre mental avéré. Les femmes et jeunes filles évaluées au cours de la méta-étude, et leurs parents, ont été considérés comme souffrant d'un tel désordre dès l'instant où il y avait eu une consultation, accompagnée ou non d'hospitalisation, dans une quelconque institution psychiatrique, pour n'importe quel désordre, indépendamment d'un diagnostic.

« On peut aller voir le psychiatre pour un million de raisons. On peut évidemment éprouver des doutes, des états d'anxiété, de tristesse, on peut ne pas être heureux, mais cela ne signifie pas qu'une personne souffre de maladie mentale », note le Dr Bellini.
S'interrogeant sur le fait que les chercheurs ne s'intéressent pas à la proportion bien plus importante de consultations psychiatriques chez celles qui choisissent d'avorter, il souligne également le fait que l'étude ne tient pas compte des femmes ayant « caché » un avortement et qui n'ont pas consulté, alors que dans les pays où l'avortement est légal il est mal vu de rechercher une aide psychiatrique.
« On n'a pas le droit de se plaindre d'une maladie après l'avortement, parce que c'est une chose considérée comme “juste” et “normale”. Dire que vous n'allez pas bien après un avortement, c'est une hérésie dans un pays occidental. »
Le Dr Bellini souligne également que parmi les femmes ayant accouché, le pic de consultations se situe précisément au cours du premier mois après l'événement, au moment d'une dépression post partum qui pour être très fréquente n'est pas du tout durable, alors que la dépression post-abortive ne décroît pas. En atteste une étude de 2005 selon laquelle après une fausse couche on enregistre un taux d'anxiété plus élevé au cours des 6 mois suivant l'événement, tandis que les atteintes psychologiques sont durables chez les femmes ayant avorté.

Il cite enfin une autre donnée de l'étude danoise qui n'a pas été approfondie ou commentée : les femmes qui ont consulté pour la première fois dans le domaine psychiatrique à la suite d'un avortement ont 1,5 fois plus de chances d'avoir reçu un diagnostic de désordres possibles de la personnalité et du comportement qu'avant l'avortement.

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28 janvier, 2011

Danemark : une nouvelle étude fait un lien entre avortement et consultations psychologiques

L'intérêt particulier de cette étude, c'est qu'elle émane précisément d'une institution pro-avortement : la Susan Thompson Buffett Foundation. Selon une information publiée par Matthew Cullinan Hoffman de LifeSite, les Danoises qui ont subi un avortement sont proportionnellement plus nombreuses à rechercher une assistance psychiatrique pour la première fois de leur vie au cours des mois qui entourent l'intervention que celles qui accouchent, au cours d'une période similaire.

L'étude porte un nom évocateur : « L'avortement provoqué du premier trimestre et le risque de désordre mental. » Publiée aujourd'hui-même par le New England Journal of Medicine, l'enquête couvre une assez longue période qui s'etend de 1995  à 2007 et s'appuie sur les statistiques médicales danoises où figurent, entre autres, les données concernant aussi bien l'avortement que les consultations psychiatriques.

Les femmes ayant avorté s'avèrent être trois fois plus nombreuses que celles qui accouchent normament à rechercher une aide psychiatrique sur la période allant de neuf mois avant l'événement jusqu'à 12 mois après.

Pour autant les chercheurs n'y voient aucun lien de causalité entre l'avortement et le désordre mental, puisque, affirment-ils, il n'y a pas de variation statistique significative entre la période avant l'avortement et celle qui la suit ; ils estiment même que l'étude, de ce fait, ne vient pas au secours de l'hypothèse d'une augmentation des désordres mentaux après un avortement volontaire au cours des trois premiers mois de grossesse.

LifeSite cite cependant le Dr Priscilla Coleman de Bowling Green State University qui pointe des « défaillances majeures » dans l'enquête : elle note que celle-ci ne tient pas compte du fait que nombre de femmes ayant consulté avant un avortement pouvaient précisément se trouver en phase de prise de décision, mais pose au contraire le principe que les femmes en question « éprouvent fréquemment des problèmes de santé mentale liés à des facteurs étrangers à la procédure ».

C'est aller un peu vite, d'autant que, comme le souligne Priscilla Coleman, les auteurs de l'étude glissent rapidement sur cette statistique intéressante que l'étude fournit pourtant elle-même : le taux de problèmes de santé mentale est bien plus élevé après un avortement (15,2 ‰) qu'après une naissance (6,7 ‰) contre 8,2 ‰ parmi les femmes n'ayant pas été enceintes.

Les auteurs de l'étude danoise vont encore plus loin pour nier le traumatisme post-abortif, rejetant explicitement les études qui concluent à son existence au motif qu'elles ne distinguent pas pour la plupart, selon eux, « entre la dépression ou la psychose et les sentiments de tristesse, de perte, ou de regret qui, quoique désagréables, ne sont pas nécessairement le signe d'un désordre mental ».

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14 janvier, 2011

Suspension pour avoir montré la vérité sur l'avortement : c'est au Royaume-Uni

Philippe Isnard n'est pas seul en ce bas monde à risquer le licenciement pour avoir rompu la pensée unique sur l'avortement. De l'autre côté de la Manche, Margaret Forrester, 39 ans, catholique, travailleuse sociale dans le domaine de la santé mentale, est en conflit avec son employeur pour avoir parlé avec ses collègues du manque d'information donnée aux patientes à propos des conséquences à long terme de l'avortement sur leur santé mentale. LifeSite revient sur son histoire.

Notez-le bien : elle n'a pas mis en garde des femmes cherchant à avorter ; elle n'a pas non plus cherché à convaincre telle ou telle patiente que ses problèmes venaient d'un avortement. Non, elle s'est bornée à s'interroger auprès d'une de ses collègues sur une question, finalement, de déontologie : est-il possible dans ce métier d'ignorer le syndrome post-abortif et ses retombées dans le temps ? Et elle lui a donné deus exemplaires d'un livret, Forsaken (« Abandonnée ») qui relate cinq vraies histoires d'avortement survenues à Taunton. Poignantes et douloureuses. Avec leur lot de désespoir.

« Traitée comme une criminelle », selon le Daily Mail.
Cela a suffi pour qu'elle soit renvoyée chez elle quelques jours plus tard en « congé payé exceptionnel ». Elle avait interdiction de voir des patients et il lui était interdit de s'approcher du centre de santé, le temps d'une enquête. C'est ensuite que son directeur au Central North London Mental Health Trust la convoqua pour qu'elle expose ses idées sur la question. Le résultat fut immédiat : Margaret Forrrester après avoir été suspendue de son emploi dans un premier temps, a été réintégrée mais à un autre poste sans contact avec les patients et où le harcèlement de ses collègues était, dit-elle, continu. Epuisée et écœurée, la jeune femme a été mise, selon le Daily Mail, en congé de maladie.

Au cours de l'entretien disciplinaire, le 22 décembre, elle s'était entendu dire qu'elle ne pourrait reprendre son travail qu'à condition de ne plus jamais évoquer ses « croyances » à propos de l'avortement, et de ne plus jamais distribuer de brochures comme celles qu'elle avaient montrées à ses collègues.

D'où cette question directe. Avait-elle l'intention de recommencer ? Pas d'hésitation. « J'ai répondu que je n'avais rien fait qui soit contraire au professionnalisme ou à l'éthique, et que c'était donc oui », a-t-elle lancé. Horrifiée de constater qu'on ne peut même pas mener une discussion informelle avec des collègues  à propos du bien-être des patients, elle s'attendait à être licenciée.

Le quotidien populaire Daily Mail n'hésite pas à prendre parti pour la jeune femme contre le « NHS » (Service de santé national)

Margaret Forrester est assistée dans la procédure qui l'oppose à ses employeurs – publics – par le Christian Legal Centre dont le responsable, Andrea Minichiello Williams, souligne que ce sont à la fois la liberté de conscience et la liberté d'expression qui sont atteintes dans cette affaire, mais aussi les femmes qui souffrent de leur avortement et qui sont le plus souvent réduites au silence et empêchées d'exprimer leur douleur.

Où l'on voit que la chape de plomb leur est volontairement et cyniquement imposée…

Margaret Forrester devait être entendue une nouvelle fois mercredi. Pour l'instant la presse britannique n'en pipe mot.

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