15 juin, 2011

Au Texas, les pro-mort ne veulent pas que les femmes entendent battre le cœur de leur enfant à naître


Une salve de lois « détricotant » la jurisprudence Roe v. Wade aux Etats-Unis est en cours d’adoption aux Etats-Unis – initiatives dont on ne connaît pas l’issue en raison des très longues procédures de contestation qui s’engagent pour les vider de leur substance. En attendant de vous en faire, à l’occasion, un catalogue complet, voici une de ces manœuvres contraires, très significatives de la mauvaise foi des partisans de l’avortement légal.

L’affaire se passe au Texas où une loi signée par le gouverneur Rick Perry, le 19 mai dernier, n’autorisera l’avortement, à compter du 1er octobre, que si la femme a reçu une « information préalable complète » sur le geste qu’elle s’apprête à subir. Elle devra, qu’elle le souhaite ou non, visionner l’échographie de son enfant avec les commentaires descriptifs de l’échographiste, et écouter l’enregistrement des battements de cœur du fœtus, eux aussi décrits et expliqués par le médecin. Elle recevra aussi des informations sur les aides qui peuvent lui permettre d’accueillir son enfant et l’avortement ne pourra être pratiqué qu’à la fin d’un délai de 24 heures de réflexion. Le médecin devra fournir cette information sous peine de perdre sa licence professionnelle.

C’est l’exemple type d’une loi qui, sans parvenir à interdire l’avortement, constitue un de ces « petits pas » capables de promouvoir la culture de vie et réduire le nombre d’interventions.

On ne peut pas la dire abusive ou contraire aux « droits des femmes », même à l’aune des avorteurs, puisqu’elle ne fait que montrer la réalité telle qu’elle est.

Mais c’est pour cela que les pro-mort sont furieux. Le Center for Reproductive Rights, basé à New York, vient d’entamer une « class action » visant à faire déclarer que la procédure de « consentement éclairé » mis en place par le législateur texan comme imposant à la femme de recevoir des informations dont elle ne veut pas, et constituant une « entrée forcée des options anti-choix dans le cabinet des médecins ».

Comme si l’on pouvait, avant n’importe quelle opération, en tant que patient, faire librement le tri parmi les avertissements et mises en garde du médecin, ceux qu'on écoute et ceux qu'on n'écoute pas, et ceux dont on ne veut même pas entendre parler !

Selon Bonnie Scott Jones, du Centre pour les droits reproductifs, « Il s’agit au fond de contraindre votre médecin à agir comme un agent du gouvernement en vous nourrissant de force des messages de ces hommes politiques. Cela transforme le processus de consentement éclairé en une affaire tendancieuse où la femme reçoit de force de son médecin des informations dont elle ne veut pas. »

« Cette loi traite les femmes comme si elles n’avaient pas la maturité ou la compétence pour prendre leurs propres décisions médicales importantes. C’est méprisant et paternaliste. Cela les met vraiment à part car on ne traite jamais les hommes ainsi lorsqu’il s’agit de décisions de santé à prendre », a-t-elle ajouté.

Le risque, soutenait un autre pro-avortement, serait que la décision des femmes ne soit « orientée » par ces informations…

Ce n'est donc pas « paternaliste », peut-être, de dire qu’elles ne peuvent prendre une décision correcte si elles ont accès à toutes les données de la question ?

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