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22 janvier, 2022

Mgr Arthur Roche dénonce l’« individualisme » et le « relativisme » des fidèles de la messe traditionnelle

Mgr Arthur Roche, l’archevêque anglais nommé l’an dernier par le pape François à la tête de la Congrégation pour le Culte divin, vient d’ajouter un peu plus d’huile sur le feu des guerres liturgiques qu’il contribue à entretenir depuis son entrée en fonction. Dans un entretien accordé à Catholic News Service – l’agence de presse de la conférence des évêques des Etats-Unis – l’auteur des méchantes Responsa au sujet des questions posées par « des évêques » sur la mise en œuvre de Traditionis custodes accuse les fidèles de la liturgie traditionnelle de l’Eglise d’« individualisme » et de « relativisme ». C’est clair, il ne veut voir qu’une seule tête. Au passage, il accrédite l’idée selon laquelle la lex credendi de l’Eglise catholique a bel et bien été modifiée par la liturgie « post-conciliaire » ; s’il n’y avait pas de différence à cet égard entre la messe « de saint Pie V » et le Novus ordo, pourquoi faire un tel foin ?

En outre, il ose prétendre que la majorité des évêques soutiennent pleinement Traditionis custodes – ce qui est démenti ne serait-ce que par le fait qu’un grand nombre d’entre eux ne l’ont pas pleinement mis en œuvre à ce jour dans toute sa brutalité. A ce sujet je vous invite d’ailleurs à lire, ou à relire, « La face cachée de l’histoire de Traditionis custodes », où Diane Montagna relève quelques-unes des manipulations qui ont servi à démanteler l’œuvre du pape Benoît XVI en faveur du rétablissement du droit de cité de la messe traditionnelle.

Catholic News Service n’a pas publié une retranscription complète de son interview avec Mgr Roche, se contentant de rapporter certain de ses propos. Comme celui-ci, à propos des « passions » qui seraient à l’œuvre dans la tourmente actuelle :

« L’Eucharistie est au cœur de ce que nous sommes en tant que catholiques ; c'est la chose à laquelle nous apportons tout ce qui est en nous et dans laquelle nous puisons tout ce qui nous soutient et nous aide à rendre témoignage au Christ dans le monde dans lequel nous vivons », a-t-il déclaré le 21 janvier lors d'une interview dans son bureau, selon CNS.

La messe reflète également ce que l'Église est et croit, a-t-il ajouté, de sorte que le rite utilisé ne se réduit pas à une question de préférence ou de sensibilité personnelle, rapporte CNS en style indirect.

Et voici donc ses accusations à l’égard de ceux qui préfèrent le rite traditionnel, présentés en quelque sorte comme refusant de faire partie du Corps du Christ :

« Je pense que l'un des problèmes auxquels nous sommes confrontés aujourd'hui est que nous vivons dans un monde très individualiste, un monde très relativiste, où la préférence individuelle se place au-dessus du bien commun et de l’expression commune. Je pense que c’est une chose très dangereuse, et c’est une chose qu’en tant que chrétiens, nous devons vraiment prendre très au sérieux. »

Un peu comme les récalcitrants face au vaccin COVID, voilà les fidèles du rite traditionnel accusés de ne pas jouer le jeu communautaire, ce qui justifie évidemment aux yeux de Roche de les considérer comme des catholiques de seconde zone. Ils sont dangereux. Contaminants, peut-être ? Contagieux ?

Quoi qu’il en soit, l’affirmation ne manque pas de sel, puisque justement dans le rite traditionnel le prêtre s’efface devant le Christ et son sacrifice, tandis que dans le nouveau rite, il est beaucoup plus visible, imprimant sa marque individuelle sur la liturgie, y compris à l’occasion au moyen d’une insupportable « créativité »…

Mgr Roche a fait référence au cours de sa conversation avec CNS aux Actes des Apôtres (2:42), qui décrivent ce que signifie pour les chrétiens l’appartenance à l’Eglise : « Ils persévéraient dans la doctrine des Apôtres, dans la communion de la fraction du pain, et dans les prières. »

Il a souligné que ces quatre éléments impliquent de reconnaître l'autorité dont jouissent les évêques en communion avec le pape pour gouverner l’Eglise, de construire l’unité au sein de l’Eglise, de célébrer l’Eucharistie ensemble et de prier les uns à côté des autres. Ces quatre éléments vont ensemble, a-t-il dit, assurant qu’ils contredisent « ce qui est relativiste, ce qui est individualiste au sein de nos communautés aujourd'hui ».

Voilà donc la volonté de prier comme l’Eglise l’a fait depuis des siècles taxée d’individualisme, alors que les changements majeurs apportés par l’aggiornamento liturgique avec ses célébrations diverses et même disparates d’un pays à l’autre, voire d’un prêtre à l’autre seraient marqués du sceau du respect de la tradition apostolique.

Sans doute Mgr Roche a-t-il raison de dire, de manière finalement très traditionnelle – à ceci près qu’il évoque une messe profondément remaniée, soigneusement modifiée en un temps record par la volonté de quelques-uns dont les nouveautés, à ses yeux, doivent s’imposer sans partage au point de gommer la messe latine d’antan :

« Ce n’est pas la messe du pape, ce n’est pas ma messe, ce n’est pas votre messe. C’est la messe de l’Eglise. C’est la manière dont l’Eglise a décidé que nous nous exprimons en tant que communauté dans le cadre du culte, et la manière dont nous nous imprégnons des livres de la liturgie de la doctrine de l’Eglise. »

CNS affirme que selon Roche, les différences entre les messes avant et après Vatican II ne se limitent pas à l'utilisation du latin, du chant, du silence et de la direction vers laquelle le prêtre est tourné. Je cite encore CNS : « La promotion de la liturgie d’avant Vatican II comme étant en quelque sorte plus sainte ou plus priante que la liturgie actuelle “n’est pas fondamentalement un problème liturgique, c’est un problème ecclésial”, a déclaré l'archevêque. La messe actuelle, avec une sélection plus riche de prières et de lectures de l'Écriture, reflète et renforce la compréhension que l'Église a d’elle-même en tant que peuple de Dieu. »

Cette compréhension, ne l’avait-elle pas avant le concile Vatican II ? Tel semble bien être l’avis de Mgr Roche, qui a encore déclaré :

« Ce qui nous a été donné par le concile, qui a classé et concrétisé l’enseignement de l’Église sur elle-même et sa compréhension du rôle des baptisés et de l’importance de l'Eucharistie et de la vie sacramentelle de l’Église, n’est pas sans importance pour l’avenir de l’Église. »

Selon CNS, il a également déclaré que les évêques réunis lors du Concile Vatican II, sous l’inspiration de l’Esprit Saint, ont dit : « C’est la direction dans laquelle nous avançons. » L'important dans l'Eglise étant sans doute « d’avancer », pour entrer dans les fameux « processus » du pape François… « Traditionis Custodes est vraiment un appel à prendre très, très au sérieux l’unité de l'Église, notre être ensemble pour la célébration de la fraction du pain et la prière », a insisté Mgr Roche.

Avec le nouvel Ordo, a-t-on vraiment atteint ine conscience plus profonde de l’Eucharistie et de la vie sacramentelle ? Bien sûr ! Les églises sont pleines, la pratique religieuse est au sommet, les confessionnaux ne se sont pas vidés, les jeunes se marient avant de vivre ensemble, les familles ont le souci de baptiser leurs tout-petits, les jeunes connaissent la doctrine de leur foi, les vocations sacerdotales fleurissent, et le pape François n’a pas bruyamment désapprouvé les prêtres qui avaient osé organiser l’accès aux sacrements pendant les confinements COVID !

Quant à la fracture, à la division que met en place Traditionis custodes là où Summorum pontificum œuvrait à la paix à l’intérieure de l’Eglise, Mgr Roche la nie, accusant les seuls fidèles de la messe qui a sanctifié tant de générations de rupture et de désunion.

Balayant « beaucoup de fanfaronnades sur les blogs », Mgr Roche s’est dit convaincu que la majorité des évêques de rite latin et la majorité des catholiques de rite latin dans le monde comprennent l’importance de prier et de célébrer l’Eucharistie avec la même messe. Il affirme même selon CNS que grâce à ses contacts réguliers avec les évêques et les conférences épiscopales, il sait que la plupart des évêques ont « accueilli à bras ouverts le rappel du pape au concile et à l’unité de l'Église et qu’ils sont très favorables à ce que dit le Saint-Père ».

« Évidemment, les gens ont des préférences, a déclaré l'archevêque. Mais les catholiques doivent examiner plus profondément ce qu'ils expriment lorsqu'ils manifestent ces préférences. “Lorsque les gens disent : ‘Eh bien, je vais à la messe du Père Untel’, eh bien le Père Untel n’est que l’agent. C’est le Christ qui est actif dans la messe, c’est le prêtre qui agit in persona Christi – la personne du Christ, le chef de l’Eglise » a-t-il dit.

Mais s’il croit cela est vrai, pourquoi justifier de l’avoir mis tellement au second plan derrière le célébrant ? Pourquoi applaudir parce qu’on a largement gommé la sacralité de la messe et son caractère sacrificiel ? 

Cela semble décidément un système : déployer habilement, en les dénaturant, les arguments de ceux qui veulent simplement sauvegarder le trésor de la liturgie traditionnelle qui plaît à Dieu, et qui les nourrit spirituellement comme elle a nourri d’innombrables générations de chrétiens. Ainsi Mgr Roche déclare :

« Lorsque nous allons à la messe, même si la musique n’est pas celle que nous choisirions personnellement – et encore une fois, c’est l’individualisme qui entre ici en jeu – nous devons nous rendre compte du fait que nous nous tenons aux côtés du Christ sur sa croix, qui redonne tout au Père à travers cette Eucharistie. »

J’aimerais savoir comment on peut dire de telles choses sans rire en pensant aux « messes guitare », aux « messes chansonnettes », au « messes des jeunes » et aux « messes des vieux » (pardon, ce n’est pas gentil de désigner ainsi les messes du dimanche dans les campagnes déchristianisées où l’on ne voit que quelques têtes blanches)…

Mais Roche s’obstine :

« La messe rend présent tout ce que le Christ a fait pour notre salut ; pas simplement pour, vous savez, le salut de Jim ou de Mary, mais pour notre salut. Nous sommes l’Église. Nous ne sommes pas des individus. Nous appartenons à un corps qui se définit par les enseignements du Christ que nous avons reçus dans la fidélité, et que nous devrions, dans la fidélité, également mettre en œuvre afin de créer cette unité et de créer cette harmonie. »

C’est donc ça. Le salut collectif. Le collectivisme de la Rédemption. C’est en tout cas au nom de cette fusion dans la masse que l’actuel préfet de la Congrégation pour le culte divin désigne les fidèles de la messe traditionnelle par laquelle ils espèrent que leur âme personnelle sera sauvée comme des infidèles.


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21 janvier, 2022

Le cardinal Burke s’exprime sur le COVID, la vaccination obligatoire et “Traditionis Custodes” chez Raymond Arroyo sur EWTN

Bien remis de son épisode de COVID-19 cet été, le cardinal Raymond Burke a accordé une interview d’une demi-heure à Raymond Arroyo dans son émission The World Over sur EWTN, jeudi. Le cardinal, désormais de retour à Rome, y évoque sa guérison qu’il juge miraculeuse, sa volonté d’accomplir le travail que Notre-Seigneur lui confie au travers de cette guérison, et son opposition non au « vaccin » mais aux mesures de vaccination forcée, notamment à travers la perte d’emploi en cas de refus : il les juges contraires aux droits humains fondamentaux. Il précise que la réception du vaccin COVID constitue la participation à une expérimentation compte tenu de leur état actuel.

Le cardinal Burke s’exprime également avec vigueur sur le motu proprio Traditionis custodes et sur le droit de cité de la messe traditionnelle dans l’Eglise, invitant les prêtres et les fidèles qui en tirent leur nourriture spirituelle à se battre pour ce droit.

J’ai retranscrit et traduit l’essentiel de cette interview, omettant seulement la dernière partie consacrée à l’Ordre de Malte que le Saint-Siège est en train de priver de sa souveraineté. – J.S.

*

Cardinal Burke. – De manière générale, je me sens très bien et je retrouve plus ou moins un rythme de vie normal. L’effet persistant concerne mes poumons. Les médecins m’ont dit qu’ils n’en savent pas beaucoup à ce sujet, et qu’ils ne savent pas combien de temps cela prendra, mais que cela pourrait durer environ un an. Je reprends des forces chaque jour, mais cet effet persistant continue d’être présent. Bien sûr, j’ai été sous respirateur pendant neuf jours, neuf jours perdus pour moi – je n’en ai aucun souvenir – et quand je suis sorti de l’intubation, je ne pouvais même pas me tenir debout. J’ai dû retrouver toute ma capacité à me tenir debout, à marcher, à monter ou descendre des escaliers, et grâce à Dieu, cela s’est bien passé, et c’est en partie la raison de ce rétablissement prolongé. Et puis, comme les personnes qui ont vécu cela vous le diront, j’ai ressenti une fatigue extrême. J’ai quitté l’hôpital le 3 septembre et pendant environ un mois, j’étais tout le temps fatigué : peu importe le nombre d’heures de sommeil la nuit, je me réveillais le matin fatigué. C’est une chose terrible, mais cela aussi est passé, grâce à Dieu, et oui, je suis fatiguée un peu plus tôt dans la journée qu’avant, mais pendant la journée, je vais très bien.

(...)

Je suis tombé malade assez brusquement et on m’a très vite mis sous respirateur, mais quand j’en suis sorti, je crois que c’était le 20 août, et que j’ai commencé à lire ces messages et à apprendre que tant de personnes priaient pour moi, j’ai été vraiment bouleversé et rempli d’une profonde gratitude. Je dois dire que lorsqu’ils m’ont désintubé et que j’ai repris conscience, j’ai immédiatement eu le sentiment que notre Sainte Mère avait pris soin de moi pendant tout ce temps, et je dis cela très sincèrement. Les médecins avaient informé ma chère sœur Marie qu’il n’y avait vraiment aucun espoir que je survive à cela, et qu’elle devait mettre mes affaires en ordre, et je n’ai aucun doute dans mon esprit que ce sont toutes ces prières qui ont été adressées à Notre Seigneur et les prières qu’Il a entendues, qui m’ont sauvé pour quelque travail qu’Il attend désormais de moi. Mais j’ai eu immédiatement ce sentiment très fort et il est resté en moi ; c’était vraiment miraculeux, et nous ne devrions jamais douter de la puissance de la prière. Mais dans ce cas précis, je l’ai vécu d’une manière remarquable, car je savais que j’étais mourant et je n’étais vraiment pas du tout certain de survivre. Lorsque j’ai repris conscience, j’ai appris que toutes ces prières avaient été offertes et j’ai compris ce qui s’était passé.

Raymond Arroyo. – Dans de nombreux articles rapportant votre maladie, vous avez été dépeint, Votre Éminence, comme un négationniste et un sceptique des vaccins. Même le pape a fait référence à vous en tant que négationniste dans l’avion papal au retour de son voyage de Slovaquie en septembre. Il a dit : « Même dans le collège des cardinaux, il y a quelques négationnistes et l’un d’entre eux, le pauvre, est hospitalisé avec le virus : ironie de la vie. » Qu’avez-vous pensé en entendant ces commentaires selon lesquels vous étiez négationniste et sceptique à l’égard vaccins ? L’êtes-vous ?

Eh bien non, je n’ai jamais dit à personne qu’il ne fallait pas se faire vacciner. J’ai insisté sur le fait que la question de la vaccination est une décision personnelle, c’est l’exercice d’un droit humain fondamental, et je suis absolument opposé à la vaccination forcée, à ces contraintes. Mais je n’ai pas pris position contre le vaccin. D’autre part, nous n’avons qu’un seul Sauveur, notre Seigneur Jésus-Christ : nous nous en remettons à Lui, et ce n’est pas en vaccinant le monde entier que l’on va sauver le monde. Et il y a aujourd’hui ce genre de rhétorique où les gens pensent que si tout le monde était vacciné, tout irait bien ; pour un chrétien ce n’est pas une pensée juste.

Et scientifiquement non valide, pourrais-je ajouter, comme les événements l’ont prouvé en particulier avec le variant Omicron. Cependant, Eminence, le Vatican, rend actuellement obligatoire la vaccination de tous ses employés. Il encourage la vaccination de tous, y compris des enfants. Plusieurs membres de la Garde suisse pontificale ont perdu leur emploi pour ne pas avoir reçu le vaccin. Nous ne disposons d’aucun chiffre sur les autres emplois perdus jusqu’à présent, nous n’en savons rien. Quelle est votre réaction à l’obligation vaccinale au Vatican, en particulier maintenant que, comme nous l’avons mentionné, il a été largement rapporté que le vaccin n’est pas efficace contre l’omicron, et que plusieurs pays européens – notamment l’Angleterre et l’Espagne – ont maintenant levé leurs contraintes de vaccination ?

La position du Vatican à ce sujet est très sévère, il n’y a aucun doute là-dessus. Vous ne pouvez pas entrer, par exemple, dans le palais apostolique ou dans d’autres bureaux du Vatican, à moins de pouvoir prouver que vous êtes vacciné. Je crois savoir – je n’en ai pas la connaissance personnelle mais c’est ainsi que je comprends la situation – qu’il y a un certain nombre de personnes qui ne peuvent pas venir travailler parce qu’elles ne sont pas vaccinées, et bien sûr leur absence du travail est considérée comme injustifiée et elles ne sont donc pas payées. J’ai également entendu dire qu’un certain nombre de gardes suisses ont dû quitter le service des gardes parce qu’ils avaient choisi de ne pas être vaccinés. Comme je l’ai déjà dit, je crois que la vaccination forcée est une violation des droits de l’homme, et il y a par ailleurs des précautions normales qui peuvent être prises en ce qui concerne la propagation de n’importe quel type de maladie, et ces précautions doivent être prises. Mais c’est vrai : il y a beaucoup de personnes qui ont été vaccinées qui ont maintenant contracté apparemment ce variant Omicron. Pour moi, l’essentiel est que la vaccination, telle qu’elle se présente aujourd’hui, est expérimentale. Nous n’avons pas l’expérience nécessaire par rapport à ce vaccin, et donc les personnes qui se font vacciner acceptent de faire partie d’une expérience.

Oui, et comme vous l’avez mentionné, il y a même eu des fonctionnaires du Vatican qui ont maintenant contracté le COVID, beaucoup d’entre eux ayant reçu une triple vaccination dans certains cas. Dites-moi comment cela s’accorde avec l’enseignement catholique, car le document de la CDF de l’année dernière, de décembre dernier, disait que vous pouvez en bonne conscience et en tant que bon catholique décider de ne pas prendre ces vaccins, et que cela est parfaitement licite. Mais maintenant nous semblons recevoir un message différent, au moins en paroles, du Vatican, sans parler de ces obligations qu’ils ont imposées aux employés.

Ce qu’a dit la Congrégation pour la Doctrine de la Foi est l’enseignement catholique. Une vaccination forcée des gens ne fait pas partie de l’enseignement catholique et c’est tout ce que je peux dire : cela n’a jamais fait partie de l’enseignement de l’Église, y compris dans le document de la Congrégation. La CDF a été claire à ce sujet et je pensais que cela avait été compris. Mais le Vatican lui-même a adopté cette position qui ne correspond pas à cet enseignement et qui entraîne beaucoup de souffrances.

Éminence, je voudrais passer à un autre sujet : le soutien à et les attaques continuelles contre la messe latine traditionnelle depuis le motu proprio « Gardiens de la tradition » du pape François, publié en juillet. Dans l’archidiocèse de Chicago, où la messe en latin est pratiquement interdite, le cardinal Blase Cupich a publié le mois dernier, le jour de Noël, des règles interdisant l’utilisation de la liturgie traditionnelle à Noël, le dimanche de Pâques, le premier dimanche de chaque mois et lors d’autres jours saints, « pour favoriser et rendre manifeste l’unité de cette église locale et aussi pour fournir à tous les catholiques de l’archidiocèse une occasion d’offrir une manifestation concrète de l’acceptation de l’enseignement du Concile Vatican II et de ses livres liturgiques ». Cardinal Burke, sur quoi se fonde la peur de l’ancien rite, et la célébration actuelle de la messe en latin est-elle dans votre esprit un défi pour le concile Vatican II ou des livres liturgiques qui en sont issus ?

Absolument pas. Dans de nombreux diocèses, depuis de nombreuses années, certains fidèles assistent à la célébration de la sainte messe, en particulier les jours de fête, selon l’usage le plus ancien, l’usus antiquior, la forme extraordinaire comme on l’appelle aujourd’hui. Cela n’a pas été une cause de désunion. De fait, j’ai servi dans deux diocèses et c’était une grande bénédiction d’avoir ces communautés qui suivaient ces anciens rites tels qu’ils nous ont été transmis depuis l’époque du pape Grégoire le Grand et même avant, et je ne veux pas en parler comme s’il s’agissait de simples antiquités, pas du tout ! La sainte liturgie est une réalité vivante : c’est le Christ lui-même qui agit au milieu de nous pour nous sanctifier, et dans la sainte messe de la manière la plus merveilleuse qui soit, en renouvelant sacramentellement son sacrifice sur le calvaire, puis en nous nourrissant de son propre corps et de son sang. Et cela reste la réalité, de sorte que la forme de la Messe telle qu’elle a été établie après le Concile de Trente mais telle qu’elle avait existé pendant des siècles auparavant est une réalité vivante, et nul ne peut le nier.

En ce qui concerne le Concile Vatican II, de nombreuses choses qui se sont produites après le Concile en ce qui concerne la sainte liturgie n’ont aucun fondement dans les documents sur la sainte liturgie, et les personnes intelligentes qui ont étudié ces questions savent bien qu’il y a eu de nombreux abus après le Concile – le soi-disant esprit du Concile, et toute la manière dont la liturgie a été réformée, dont les rites ont été réformés. Il y a donc des questions légitimes. Certaines d’entre elles ont été abordées, d’autres doivent encore l’être. Mais le pape saint Jean-Paul II, par exemple, dans les dernières années de son pontificat, n’a cessé d’insister sur la nécessité de s’occuper de la sainte liturgie et de restaurer la transcendance de l’action liturgique, à savoir que c’est Jésus-Christ lui-même qui agit au milieu de nous, qui entre en nous par la liturgie sacrée. Et bien sûr, le pape Benoît XVI a été un merveilleux professeur à cet égard, et Summorum Pontificum, son motu proprio par lequel il a rendu plus accessible la célébration de la forme extraordinaire, comme il l’a appelée, a été un grand cadeau et a été le résultat de l’exercice de ce cadeau. L’utilisation de ce don était un grand don dans l’Eglise. Je ne comprends pas la situation actuelle. J’ai beaucoup de contacts avec les oratoires et les paroisses qui célèbrent la forme extraordinaire, et avec les prêtres, et tout est positif. Ils ne se considèrent pas comme la véritable Église ou comme de meilleurs catholiques que quiconque : ils trouvent simplement une formidable nourriture spirituelle dans ces rites anciens, la forme traditionnelle de la messe. Et pourquoi cela devrait-il leur être refusé ?

Votre Éminence, un prêtre du diocèse de Chicago a demandé à être autorisé à utiliser la posture ad orientem, faisant face à l’Est pendant la messe : cela lui a été refusé. Lorsqu’il a protesté, il a été accusé d’incitation à la désobéissance contre l’évêque diocésain. La posture ad orientem a-t-elle été abrogée, interdite par le Concile ou l’Église et qu’est-ce que tout cela a à voir avec la messe en latin ?

Toute messe peut être célébrée face au Seigneur ou face à l’Orient, ad orientem versus Dominum, et en fait, beaucoup de gens me disent, et c’est parfaitement logique, que c’est une très belle chose d’avoir le prêtre à la tête de l’assemblée qui offre la messe lorsque tout le monde est face à Notre Seigneur, et cela montre clairement que le sacrifice est le sacrifice de Notre Seigneur. Nous adorons en esprit et en vérité en Notre Seigneur Jésus-Christ. Il est vrai que l’usage le plus ancien était certainement de célébrer la Messe face au Seigneur, face à l’est, mais je ne trouve rien dans les documents du Concile Vatican II qui puisse conduire à l’interdiction de la manière traditionnelle, de la posture ou de la position traditionnelle du prêtre pendant la célébration de la Messe ; et je ne comprends pas pourquoi cela est maintenant remis en cause.

Votre Éminence, l’effet pratique de ceci, je pense que les gens n’y ont pas prêté attention à Rome, ce que j’entends, c’est que beaucoup de ces communautés catholiques – ce sont certes de petits groupes de catholiques mais ils sont fervents, l’église est remplie pour ces messes traditionnelles en latin – beaucoup d’entre eux se dirigent maintenant vers ces chapelles de la Fraternité Saint-Pie X. L’intention de certains à Rome est-elle de pousser ces catholiques attachés à ce rite vers la Fraternité Saint-Pie X et de les déclarer schismatiques à une date ultérieure ? Pourquoi créer cette division tout en parlant d’accompagnement ?

Je ne sais pas. On m’a dit aussi que la pensée de certains est que toute personne qui est attirée par l’usage plus ancien devrait simplement se rendre à la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, mais c’est absolument faux parce que l’usage plus ancien fait partie intégrante de la vie de l’Église ; il l’a été tout au long des siècles. Même après l’introduction du Novus Ordo, comme on l’appelle dans l’usage plus récent, l’Église a toujours permis aux individus et aux groupes la possibilité de suivre l’usage plus ancien. Et donc cette idée que d’une certaine manière si vous êtes attiré par l’usus antiquior vous êtes un schismatique, je veux dire que c’est tout simplement faux et c’est mal de pousser les gens dans cette direction. Mais Notre Seigneur est avec nous dans l’Église : Il nous a dit qu’il resterait toujours avec nous dans l’Église, et donc nous devons rester dans l’Église et lutter pour préserver, promouvoir et cultiver la vie liturgique de l’Église, y compris à travers la forme extraordinaire. Et donc je dis aux gens que nous n’avons pas le choix.

Saint Athanase a été exilé, il a été excommunié, il a subi tant d’humiliations pour avoir défendu la vérité de la foi, mais il n’a jamais quitté l’Église. Padre Pio est un autre exemple plus récent : il a beaucoup souffert aux mains du Vatican et pourtant il est resté fidèlement dans l’Église, et c’est ce que nous devons faire. Notre Seigneur ne va pas permettre – je le sais – Notre Seigneur ne va pas permettre que ce beau cadeau de l’usage plus ancien, le beau cadeau de ces rites soit perdu. Il est clair qu’Il ne l’a pas permis et depuis l’époque du Concile, il y a eu une croissance continue et un intérêt grandissant pour l’usage plus ancien. Je connais tant de fidèles laïcs et de prêtres qui m’ont dit que le fait de pouvoir assister à la sainte messe selon l’usus antiquior les a aidés à approfondir leur compréhension, leur appréciation et leur participation à la sainte messe.

Un certain nombre de prêtres m’ont dit que ce n’est que lorsqu’ils ont assisté à l’ancien rite ou l’ont célébré qu’ils ont pleinement compris et apporté une nouvelle sacralité et une nouvelle dévotion au nouveau rite, parce que l’un nourrit l’autre, il se tient sur les épaules de l’autre. Mais comme vous l’avez mentionné, Votre Éminence – et j’ajouterais le nom de Mère Angelica à cette liste de martyrs de la foi qui se sont battus et ont été abusés par les autorités à propos de la liturgie, soyons réalistes – il est curieux et bizarre pour moi qu’au moment même où le Vatican invite les protestants et les anglicans à marcher avec l’Église catholique romaine dans ce synode, nous traitions les catholiques très fidèles d’une belle tradition vivante de l’Église comme s’ils étaient des lépreux, et que nous disions qu’il n’y avait pas de place pour eux à l’auberge. George Weigel a qualifié Traditionis custodes de « théologiquement incohérent, pastoralement diviseur et inutile ». L’évêque Thomas Tobin de Providence appelle l’Église à soutenir ceux qui sont attachés à l’ancien rite. Pensez-vous qu’il s’agira d’une lutte permanente ici, et comment la combattre au mieux ?

Ce sera le cas, et mon conseil aux gens est le suivant : continuez à faire ce que vous avez fait. C’est ainsi que vous nourrissez votre foi, que vous nourrissez votre proximité avec votre évêque et votre proximité avec toute l’Église, et c’est ainsi que nous pouvons le mieux mener cette bataille. Ensuite il faut faire valoir nos droits dans l’Église, faire des recours lorsque des injustices sont commises envers des communautés légitimes de fidèles. Et bien sûr, il y a aussi des instituts de vie consacrée ou des sociétés de vie apostolique dont le charisme particulier est la célébration de la liturgie selon le rite romain selon l’usage le plus ancien, et de la promouvoir. C’est leur droit de le faire. Je crois donc qu’il continuera à y avoir une réponse très forte à la situation, et si Dieu veut –et je suis sûr que Notre Seigneur bénira cela – nous reviendrons à un usage régulier et libre de l’usage plus ancien du rite romain.

En attendant, cela va être très difficile quand beaucoup de ces prêtres ne seront pas autorisés à célébrer la Messe en latin dans une paroisse ; alors je suppose que cela deviendra clandestin comme c’était le cas autrefois et en Chine communiste – je suppose que c’est dans cette situation que le monde entier se trouve désormais.

Votre Éminence, en décembre, le pape François a écrit une lettre louant le travail de la sœur Jeannine Gramick, qui dirige les très controversés New Ways Ministries, un groupe condamné par la Conférence des évêques des États-Unis et par les deux pontificats précédents. Le pape a fait l’éloge de son travail pour son action auprès des catholiques LGBTQ. Sa lettre contredit totalement les admonitions de Jean-Paul II et de Ratzinger en 1999 contre son travail. Que pensez-vous de cette lettre et du message qu’elle envoie à l’Église et au monde entier ?

Eh bien, la réponse de l’Église au New Ways Ministry, et à l’époque où il étaitt encore en vie, le père Nugent et à sœur Jeanine Gramick, se trouve dans un document de la Congrégation pour la doctrine de la foi qui a été publié dans les Acta Apostolici Sedes, l’organe officiel de communication de l’Église, en 1999, et vous pouvez l’y lire. Ce qui y est écrit est aussi vrai aujourd’hui que lorsque cela a été écrit. Ce que sont ces actes personnels du pape, c’est exactement cela : ce sont des actes qu’il assume personnellement, mais qui n’ont rien à voir avec l’enseignement de l’Église, en ce qui me concerne. Ce que j’ai lu et qui a été cité dans les médias de cette lettre – ou  ces lettres, je ne suis pas sûr – écrite à sœur Jeanine, ce sont simplement les opinions d’un homme, mais celles-ci n’ont rien à voir avec le magistère de l’Église. C’est ce qu’on trouve exposé très soigneusement dans ce document : lorsqu’un document est publié dans les Acta Apostolici Sedes, c’est très significatif : cela nous indique qu’il est, d’une manière particulière, l’expression de la doctrine et de la discipline de l’Église.

Propos recueillis par Raymond Arroyo


© leblogdejeannesmits pour la traduction

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20 novembre, 2021

Alexander Tschugguel repond à mes questions sur l’Autriche sous dictature vaccinale (interview exclusive)

Alors que l’Autriche apprenait vendredi que toute sa population sera confinée à partir de lundi et que le gouvernement veut mettre en place la vaccination forcée contre le COVID d'ici au 1er février, j’ai demandé à Alexander Tschugguel de répondre à quelques questions sur cette dictature qui s’installe dans son pays.

Alexander Tschugguel est ce jeune converti au catholicisme, militant pro-vie et pro-famille, qui avait jeté dans le Tibre quelques statuettes de la Pachamama exposées dans une église romaine de la Via della Conciliazione à l’occasion du Synode sur l’Amazonie.

Il m’a fait part de sa volonté farouche de « résister, résister, résister » à cette « vaccination » qu’il rejette pour des raisons de conscience, de prudence médicale et de devoir moral et politique de combattre le Nouvel Ordre Mondial de la surveillance dont elle est un outil privilégié à travers la mise en place du « passeport sanitaire ».

Dès ce samedi après-midi, des dizaines voire des centaines de milliers d’Autrichiens ont rejoint à Vienne, comme lui, une manifestation géante contre le passe sanitaire, le confinement et la vaccination forcée. La grande presse n’a compté que 38.000 manifestants – pour un cortège qui a mis deux heures à passer au point où il a été filmé en live (à vérifier ici). Immense succès, pour ce pays de quelque 9 millions d’habitants !

Voici donc mon entretien avec Alexander Tschugguel, traduit de l’anglais par mes soins. – J.S.

*

Les nouvelles d’Autriche ne sont pas bonnes : vous êtes actuellement un citoyen de seconde zone. Pouvez-vous nous en parler ?

Avant toute chose, le fait d’être un citoyen de seconde zone représente une sensation et une expérience inédites pour moi et mes semblables, mais je pense que l’on peut aussi vivre des choses très agréables, car j’ai découvert que je n’étais vraiment pas seul. Tout mon cercle d’amis, beaucoup de gens de ma famille, mes meilleurs amis, leurs familles, etc. sont tous de notre côté - y compris ceux qui sont vaccinés. Comme il s’agit d’une terreur scandaleuse que l’on nous impose, beaucoup de gens ont compris que c’est mal.

Quelles sont les règles qui ont été mises en place ? Depuis une semaine, nous sommes des citoyens de seconde classe parce qu’on a instauré un confinement pour les seules personnes non vaccinées. Depuis deux semaines déjà, nous sommes en quelque sorte des citoyens de seconde zone, puisque déjà nous n’étions pas autorisés à entrer dans les restaurants si nous n’étions pas vaccinés. Et maintenant, le gouvernement a publié les nouvelles règles disant qu’il y aura un confinement pour tout le monde, à partir de lundi, suivi par l’introduction de l’obligation de se faire vacciner au plus tard le dernier jour de janvier. Donc à partir du 1er février, il y aura un vaccin obligatoire en Autriche si nous ne faisons rien contre cela. Nous pouvons encore le faire : nous devons élever la voix, nous devons nous battre aussi énergiquement que possible et c’est la raison pour laquelle je rejoins une énorme manifestation organisée par un grand nombre d’organisations différentes ce samedi à Vienne à midi.


Vous n’êtes pas autorisé à aller dans les restaurants, mais je crois que vous n’êtes même pas autorisé à sortir, et vous ne pouvez faire que les achats considérés comme essentiels.

En effet. Donc, par exemple, pour les achats de Noël : nous ne pourrons pas acheter officiellement de cadeaux de Noël cette année. Je vous accorde qu’on pourrait dire que c’est un problème de pays riche, mais imaginez la situation : il y a un confinement pour les non-vaccinés, il y a des gens qui entrent et sortent des magasins mais plus aucun non-vacciné, donc toutes les personnes dans ce magasin perdent le contact avec toutes ces autres personnes et donc la situation ne peut que se radicaliser. Voici les règles : nous devons rester à la maison, nous ne sommes autorisés à sortir que pour les choses essentielles ; nous sommes toujours autorisés à aller à la Sainte Messe qui, comme vous pouvez l’imaginer, est pour moi ce qu’il y a de plus important…


Oui, je voulais vous demander ce qu’il en était, en effet !

Mais nous ne sommes plus autorisés à rendre visite à notre famille. Nous devons choisir seule personne ; nous pouvons rendre visite à une seule personne.


Comment tout cela est-il contrôlé par la police ? Y a-t-il des contrôles de police, nombreux ou peu nombreux, ou pouvez-vous simplement essayer de contourner les règles ?

Il y a beaucoup de contrôles de police. Malheureusement, la police a contrôlé dès le premier jour, avec des personnes supplémentaires travaillant pour elle : elle a même engagé des non policiers pour l’aider à contrôler toutes ces choses, et les amendes sont incroyablement élevées. L’ancienne amende pour violation du confinement était de 500 euros, maintenant elle est de 1.500 euros. Elles ont donc triplé. Le revenu moyen en Autriche est inférieur à 2 000 euros, ce qui correspond à peu près au revenu mensuel moyen d’un travailleur normal – évidemment avant de payer le loyer et ainsi de suite, ce n’est donc pas abordable pour les gens normaux.


Je crois qu’environ un tiers des adultes autrichiens ne sont pas vaccinés.

Ce sont environ 2 millions de personnes en Autriche qui sont enfermées en ce moment.


Y a-t-il des gens qui trichent, qui ont falsifié des certificats de vaccination ?

C’est possible, mais je n’en ai pas connaissance. Ce que je sais, c’est que les médecins sont eux aussi contrôlés assez sévèrement. Par exemple, si vous êtes asthmatique et que vous n’avez pas le droit, normalement, de porter un masque, le médecin vous rédige un certificat disant que vous êtes asthmatique et que vous ne devez pas porter de masque. Par la suite, ce médecin sera probablement jugé dans les jours qui suivent et perdra probablement sa licence. Ils se moquent de la santé. Ils utilisent la santé comme une excuse : toute cette histoire n’a rien à voir avec la santé.
Par exemple, ils disent que nous avons besoin du vaccin parce que le vaccin crée les anticorps et que c’est ce dont nous avons besoin. Mais pour l’instant, un test montrant le nombre de vos anticorps n’est pas accepté.


Et c’est la même chose dans le monde entier, en fait.

Exactement !


L’Autriche s’oriente maintenant vers le vaccin obligatoire : ai-je bien compris que la loi devra être modifiée pour le mettre en place ?

Oui. La question est qu’il y a déjà des décisions des cours européennes. Il s’agissait d’un cas tchèque de vaccination forcée d’enfants pour je ne sais quel vaccin - pas le Corona - et ils utilisent maintenant cette décision et vont bâtir une nouvelle sorte de structure juridique autour de cela, mais elle n’est pas encore en place. Je ne sais donc pas comment ils vont essayer de l’appliquer. En fait, comme cette mesure est contraire à notre Constitution en général, je pense qu’ils devront contourner un peu la Constitution. Mais je ne suis pas juriste, donc je ne peux pas vous expliquer exactement comment ils vont l’appliquer.


Le fait que votre ancien chancelier ait été contraint de démissionner a-t-il un quelconque rapport avec cette situation ?

Le Chancelier était exactement du même type que le celui que nous avons actuellement. Ce n’est donc pas vraiment différent... mais il y a quand même une grande différence. L’ancien Chancelier, Sebastian Kurz, même si je ne l’aime vraiment pas... Il a introduit le mariage homosexuel, il a introduit tous les premiers confinements et ainsi de suite, il a introduit toutes les lois qu’ils utilisent maintenant pour nous séparer, mais Sebastian Kurtz était quelqu’un qui avait été légalement élu par le peuple, et donc il a quand même dû argumenter devant le peuple. Il devait expliquer à ses propres électeurs pourquoi il faisait certaines choses. Le Chancelier que nous avons actuellement, Alexander Schallenberg, n’a jamais été élu par le peuple. Il n’a donc aucune responsabilité. Je pense que cela a une grande influence sur sa façon de faire de la politique.


Pourquoi êtes-vous opposé au «  vaccin » ?

Tout d’abord, si nous parlons des vaccins qui sont ceux que vous pouvez recevoir actuellement en Autriche, ils sont tous liés à l’avortement, tous. C’est quelque chose que je ne veux pas ignorer ici et je sais que de nombreuses personnes qui ne luttent pas contre l’avortement ne comprennent pas vraiment cet argument, mais si vous êtes conscient de toute l’industrie qui se cache derrière, vous ne pouvez pas soutenir un médicament, un vaccin, qui est basé sur cette terrible industrie tueuse d’enfants ; ce n’est pas possible.

Deuxièmement, le vaccin ne fonctionne pas comme ils nous l’ont promis. Nous venons de publier sur la page d’accueil de l’Institut Saint-Boniface un nouvel article expliquant pourquoi les promesses qu’ils nous ont faites n’ont pas été tenues et pourquoi elles ont en réalité été rompues. Vous pouvez le consulter sur notre page d’accueil et vous y trouverez des informations supplémentaires. Le vaccin a des effets secondaires assez graves : je vais vous donner un très bon exemple. Il y a quelques mois, l’étude de 6 mois de Pfizer a été publiée, dans laquelle on pouvait découvrir l’ensemble de l’étude sur la vaccination, et elle constatait qu’à la date de la publication, le vaccin était évidemment génial, qu’il fonctionnait et qu’il était tellement fantastique… Mais cela mis à part, la chose très intéressante était que les groupes testés étaient évidemment, comme dans chaque étude, séparés en groupes placebo et en groupes qui recevaient le vrai médicament. Ceux qui ont reçu le vrai médicament avaient un taux de mortalité cinq fois plus élevé pour les maladies cardiaques : cinq fois, c’est énorme. Et nous voyons partout dans le monde, partout où il y a de bonnes statistiques, une surmortalité chez les jeunes : les gens qui sont vaccinés à moins de 45 ans. Ils meurent soudainement de plus en plus de causes différentes. Pas plus tard qu’aujourd’hui, j’ai lu un article qui résumait trois statistiques de trois pays d’Europe occidentale, affirmant qu’il s’agissait d’un énorme problème, et qu’il ne concernait que les personnes vaccinées. Et comme vous le savez, on n’a pas le droit d’en parler. Si vous en parlez, on vous traite de théoricien de la conspiration. Mais je vais vous dire quelque chose à propos de cette insulte : chaque soi-disant théorie du complot que nous avons eue l’année dernière est devenue une vérité. Chacune d’entre elles.


Dans notre propre cercle personnel ici en France, y compris les amis et les connaissances des amis, nous avons connaissance de plusieurs dizaines de décès. Hier matin, j’ai entendu parler d’une fille de quatorze ans. Elle a reçu le vaccin Pfizer, puis elle a attrapé le COVID et a dû aller à l’hôpital; elle se trouve maintenant sous assistance respiratoire.

C’est typique.


Oui, mais il y a un argument, que vous avez dû entendre dans des cercles dont nous sommes proches, selon lequel nous devons accepter le vaccin en vue du  bien commun. Que répondez-vous à cela ?

Oui ! J’ai entendu cet argument très souvent, malheureusement.

D’accord, parfait. Essayons de faire comme si c’était quelque chose de réel : se faire vacciner pour le bien commun. Est-il bon pour le bien commun qu’un vaccin nous soit imposé par la force, qu’il ne fonctionne pas comme ils l’avaient promis, que l’incidence augmente, augmente et augmente encore, et que des gens meurent à cause des vaccins (ils ne peuvent pas le cacher) ? Est-ce vraiment un aspect du bien commun ? C’est ma première question. La deuxième question est la suivante : depuis quand un gouvernement qui introduit l’euthanasie, l’avortement, le mariage homosexuel et ainsi de suite a-t-il la légitimité morale de nous forcer à faire quelque chose qui va tellement à l’encontre de notre libre arbitre et de notre libre compréhension des choses dans notre propre conscience ? C’est quelque chose que je ne peux pas vraiment accepter : depuis quand quelqu’un peut-il me pousser à faire quelque chose qui est définitivement mauvais, qui me sépare de ma famille, qui me sépare de mon Église, de ma foi, de l’autel, qui me sépare de tout ce que je veux faire, et qui me sépare aussi de ma propre compréhension morale - comme je l’ai dit, les vaccinations sont profondément liées à l’avortement. Depuis quand suis-je obligé d’accepter cela ?

Je peux comprendre qu’il y ait un petit argument disant que quelqu’un qui ne peut pas se battre, et qui doit se faire vacciner, est-il vraiment un grand pécheur ? Eh bien, évidemment, c’est un argument que tout le monde peut voir : évidemment, certaines personnes sont sous pression et, comme vous le savez, si quelqu’un fait pression sur vous pour que vous fassiez quelque chose et que ce n’est plus votre décision libre, évidemment, il ne peut pas y avoir de péché derrière cela.

C’est clair, mais ce n’est pas notre situation. Nous ne sommes pas dans cette situation. Nous avons les chiffres des morts du COVID. Nous avons les chiffres des effets secondaires graves. Nous avons les chiffres : nous savons ainsi quelles lignées de cellules de bébés avortés ils ont utilisées pour créer les vaccins. Cela ne s’applique pas du tout à notre situation. Notre situation est complètement différente.

Deuxièmement : depuis quand devons-nous ignorer le lien évident entre l’introduction de la vaccination forcée en Autriche et, par exemple, d’autres projets comme l’introduction de l’identité numérique dans l’Union européenne, qui nous obligera à avoir une identité liée à un compte bancaire, etc? Dans le plan officiel de l’Union européenne, qui se trouve sur la page d’accueil de la Commission, vous pouvez le trouver vous-même, il suffit de le googleliser, vous verrez que l’un des leviers utilisée pour pousser les gens à avoir cette identité numérique est le passeport vert. Depuis quand dois-je arrêter de penser, d’utiliser mon bon sens, d’utiliser mes connaissances, mes connaissances politiques - et mes connaissances militantes dans mon cas : depuis quand serais-je obligé d’arrêter de les utiliser ?

Et maintenant vient l’aspect encore plus important : depuis quand devrais-je cesser d’être catholique ? En tant que catholique, je sais très bien quand l’État a le droit de me demander quelque chose et quand il n’a pas le droit. Nous n’avons pas le droit de sacrifier un seul grain d’encens au Nouvel Ordre Mondial. Nous n’avons pas le droit de faire ça, et nous le savons. L’Eglise catholique nous l’enseigne, et nous le savons par l’histoire : regardez le Troisième Reich en Allemagne. Il y avait quelques bons évêques, mais un seul d’entre eux est vraiment célèbre, c’est le cardinal Galen. C’est le seul qui a vraiment résisté. À l’époque, ses collègues évêques lui disaient : ne fais pas ça, tais-toi. Nous vivons la même chose ici et je pense que les gens devraient se préparer.

Une deuxième information : Je sais que toute cette discussion a été soulevée dans les cercles traditionnels également, mais regardez l’Autriche aujourd’hui. Voulez-vous vraiment avoir des vaccinations forcées qui séparent les personnes vaccinées des personnes non vaccinées ? C’est répugnant.


Vous manifestez ce samedi. Mais si le pire arrive et que la vaccination forcée est imposée en Autriche, que ferez-vous ?

Je ne me ferai pas vacciner, je résisterai, je résisterai, je résisterai. Il faudra essayer de protéger les familles. Je suis tout à fait sûr que la première chose qu’ils essaieront de faire, c’est de s’en prendre à la famille. « Ah, les parents ne sont pas vaccinés, alors je pense que nous devons vérifier la santé des enfants »...

Nous devons protéger les familles, nous devons créer des cercles de protection pour elles. Nous devons créer des cercles de soutien pour elles : soutien financier, soutien médical, aide pour trouver des endroits où elles pourront vivre, où elles pourront se cacher. Je vous le promets ! Cela peut sembler une théorie étrange, mais il y a six mois, même moi, je n’aurais pas cru que cela arriverait si vite. Mais à l’heure actuelle, si vous allez en Autriche et que vous regardez notre loi et si vous regardez la conférence de presse que notre chancelier a donnée aujourd’hui, vous savez que c’est ce à quoi nous sommes confrontés. Plus les gens résisteront dès maintenant, plus les gens cesseront de se joindre à cette folie, mieux ce sera pour nous.


Je crois avoir vu sur votre compte Twitter que vous avez montré une photo du Gezundheitspass de l’époque nazie.

Je n’ai pas publié le Gezundheitspass nazi ; c’est quelqu’un d’autre qui l’a fait. Ce qui est assez intéressant, c’est que le Gezundheitspass est exactement ce que nous devons montrer en ce moment pour vivre une vie dite normale. Et ce n’est pas tout : le Gezundheitspass expire désormais tous les quatre mois, donc au bout de quatre mois, il faut se faire vacciner à nouveau, se faire vacciner à nouveau, se faire vacciner à nouveau...


Avez-vous déjà le passe à renouvellement obligatoire ?

Oui, et ceci vient d’être introduit vendredi : la nouvelle règle ne sera pas de six mois mais de quatre mois. Donc c’est trois fois par an officiellement maintenant.


C’est important pour nous de le savoir ici en France car il nous reste encore un peu plus de liberté, mais pas beaucoup !

La liberté en France peut prendre fin à chaque seconde.

*


© leblogdejeannesmits pour l’interview et sa traduction. 

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25 avril, 2021

Mgr Schneider répond à mes questions sur le recours aux vaccins “souillés” par l’avortement

Dans le débat qui se poursuit à propos de l’utilisation de lignées de cellules fœtales obtenues à la suite d’avortements (réalisés dans des conditions particulièrement cruelles afin de permettre leur obtention) je vous propose aujourd’hui de découvrir les réponses de Mgr Athanasius Schneider à quelques questions que je lui a posées à ce sujet.

C’est un thème qui divise ; Mgr Athanasius Schneider fait d’ailleurs partie des très rares ecclésiastiques qui refusent de justifier le recours aux différents vaccins anti-COVID actuellement distribués en France au motif que la « coopération au mal » qu’implique leur utilisation est tellement éloignée que la personne recevant le vaccin n’est pas en conscience obligée de le refuser.

Comme vous le savez peut-être j’ai signé la Déclaration évoquée à le fin de cet entretien, et même si un « consensus » semble s’être assez largement dégagé, je suis persuadée qu’il nous faut réfléchir plus avant à une pratique qui, loin d’être anecdotique et ponctuelle, devient de plus en plus répandue dans l’industrie pharmaceutique mais aussi dans les industries cosmétiques et alimentaires : l’utilisation de cellules humaines obtenues à la suite d’avortements pour divers tests de tolérance et d’efficacité, et opérations de production.

Vous ne serez peut-être pas d’accord avec les propos de Mgr Schneider. Mais si ce débat doit avoir lieu, il faut en connaître les différents aspects, et y réfléchir honnêtement – or je constate qu’il est aujourd’hui très difficile, y compris dans la presse catholique de conviction, d’avoir accès à ses arguments, et à d’autres que j’ai répercutés ou exposés oà titre personnel sur ce blog.

Il y a quelques mois, Mgr Schneider m’écrivait : Je me sens fortement poussé devant Dieu à élever la voix pour défendre l’inviolabilité des corps et de ses parties (cellules) d'enfants tués. Nous devons tous crier :  Ne touchez pas aux corps et aux cellules des bébés à naître ! », et avec cela en évitant toute concession ou ambiguïté, prêts à subir des inconvénients personnels pour cela.

Voici donc l’entretien que m’a accordé Mgr Schneider. – J.S.

*

– Mgr Schneider, vous êtes parmi les très rares hommes d’Eglise qui demandent aux fidèles de refuser totalement de recevoir un vaccin ayant été touché de près ou de loin par l’utilisation de lignées de cellules fœtales obtenues à partir d’avortement. Le plus grand nombre – allant du Pape François à la Congrégation pour la Doctrine de la foi – approuvent le recours aux vaccins anti-COVID ainsi « souillés » ; la Fraternité Saint Pie X a publié une réflexion faisant état de la coopération très éloignée au mal que constitue la réception de ces vaccins. Pourquoi n’êtes-vous pas de cet avis ?

– Les puissances mondiales anti-chrétiennes qui promeuvent la culture de la mort poursuivent l’objectif d’imposer une participation passive implicite, quoique distante, à l’avortement à l’ensemble de la population mondiale. Une telle coopération éloignée est en soi un mal en raison des circonstances extraordinaires dans lesquelles ces puissances mondiales promeuvent le meurtre d’enfants à naître et l’exploitation des restes de leur corps. En utilisant de tels vaccins et médicaments, nous bénéficions pour notre corps des « fruits » ou « bienfaits » de l’un des plus grands maux de l’humanité, à savoir le génocide cruel de l’enfant à naître. En utilisant de tels médicaments ou vaccins, nous recevons une sorte de signe dans notre corps qui indique que nous sommes liés à ce mal, sinon directement, mais néanmoins nous sommes liés. Parce que si un enfant innocent n’avait pas été cruellement assassiné, nous n’aurions pas ces médicaments ou vaccins dans notre corps. Nous n’avons pas besoin d’être assez naïfs pour ne pas voir que derrière ces vaccins et médicaments, il n’y a pas seulement un bienfait pour la santé, mais en même temps la promotion de la culture de la mort.

Bien sûr, on peut affirmer que si les gens ne prenaient pas ces vaccins, l’industrie de l’avortement continuera de toute façon. Si nous ne prenons pas de tels vaccins ou médicaments, nous ne réduirons probablement pas le nombre d’avortements. Mais ce n’est pas de cela qu’il s’agit ici. Le problème est l’affaiblissement moral de notre devoir de résistance au crime d’avortement, au crime de recyclage et de commercialisation des parties du corps d’enfants assassinés. L’utilisation de ces médicaments et vaccins ajoutera en quelque sorte un soutien moral, bien qu’indirect, à cette horrible situation. Et puis les avorteurs diront : «Vous voyez, toute l’Église catholique, la hiérarchie, bien qu’à contrecœur, accepte cette situation, une situation qui comprend toute une chaîne de crimes contre la vie, une « chaîne de mort ». Nous devons vraiment nous réveiller pour voir les vrais dangers, les conséquences et les circonstances.

– La congrégation pour la Doctrine de la foi a bien souligné qu’il faut préférer, quand cela est possible, un vaccin produit de manière « éthique », et il en existe, même pour le COVID. Pensez-vous que cet aspect des choses est trop oublié ?

– La Congrégation a dit encore plus que tous ont le devoir « d’exprimer leur propre désaccord à ce sujet et de demander que les systèmes de santé mettent à leur disposition d’autres types de vaccins » (Dignitas Personae, 35). Il est très étonnant qu’aujourd’hui, il y ait très peu de voix qui protestent ouvertement contre l’existence de médicaments et de vaccins contaminés par l’avortement. Il est encore plus étonnant que des organisations et des personnes qui travaillent par ailleurs pour la protection de la vie à naître se dissimulent soudainement et n’expriment aucune protestation publique. Il est incompréhensible que même les personnes et les organisations qui défendent la vraie doctrine et la morale catholiques soient soudainement devenues des sortes de défenseurs de l’utilisation de ces vaccins et médicaments. Vu le comportement de ces personnes dans son ensemble, il reste l’impression que ces personnes sont passées dans le camp de l’ennemi car, en prônant publiquement l’utilisation des vaccinations liées à l’avortement, ces personnes et organisations catholiques contribuent en définitive à la solidification de ce mal dans notre société, le mal qui consiste à enlever des parties du corps des enfants assassinés à naître en les exploitant.

– Est-il, selon vous, peccamineux de recevoir un vaccin testé en utilisant une ancienne lignée de cellules fœtales ? Et comment pourrait-on l’affirmer quand des voix autorisées de l’Eglise affirment depuis longtemps qu’il est possible de le faire sans pécher, en raison de l’absence de responsabilité personnelle par rapport à l’avortement et à l’absence pratique d’autre choix ?

– Nous devons considérer la vraie profondeur de ce problème et dans ce cas nous ne devons pas nous fier au positivisme juridique et au formalisme d’une théorie abstraite de la collaboration au mal ou du double effet, ou quel que soit le nom que vous souhaitez donner à une telle justification. Nous devons aller plus loin dans les racines, et considérer la proportionnalité. Cette chaîne particulière de crimes meurtriers horribles, l’extraction de parties du corps des enfants pendant qu’ils sont tués, le recyclage et la commercialisation de leurs parties du corps par la fabrication et le test de médicaments et de vaccins, est disproportionnée par rapport à d’autres crimes, tels que le travail d’esclave, cas individuels intéressants de l’histoire, paiement des impôts, etc.

En raison de la gravité de la nature extraordinaire de l’avortement et de la situation actuelle d’une industrie de l’avortement en croissance constante, le principe de la coopération matérielle, du double effet, etc. ne sont en principe pas applicables dans ce cas. Étant donné cette gravité extraordinaire de ce cas, objectivement parlant, un chrétien ne peut pas participer à un tel mal. La gravité d’un tel péché dépend alors des circonstances personnelles individuelles : pleine connaissance, pleine liberté de la volonté, forte pression des autres et de l’environnement. Cependant, on ne peut justifier ou autoriser publiquement l’utilisation de tels médicaments et vaccins de quelque manière que ce soit. La vie chrétienne est aussi essentiellement une confession et un « non » résolu à s’adapter à la culture de la mort.

– Ou bien est-on dans un cas semblable à celui d’une femme enceinte qui tombe gravement malade et à qui l’on doit donner un soin qui aura pour effet de tuer l’enfant qu’elle porte (par exemple, ablation de l’utérus) : elle ne commet pas le péché d’avortement en acceptant le traitement ; mais elle exerce la vertu de manière héroïque en refusant, portant ainsi témoignage au devoir de respecter la vie.

– La particularité de la foi chrétienne est que nous devons comprendre et vivre la vie sur terre en suivant le Christ. Le sens de la vie d’une personne sur terre, selon les paroles du Christ, est de donner sa vie, de faire de sa vie un sacrifice, d’abord par amour pour Dieu à la suite du Christ, et par amour pour son prochain si les circonstances particulières de la vie l’exigent. Il y a n’a pas un commandement à l’héroïcité, mas bien sûr une invitation de Notre Seigneur à tous les fidèles de Le suivre dans le chemin de la croix. Nous possédons d’innombrables exemples de mères chrétiennes qui ont donné leur vie par amour pour que leur enfant puisse vivre. Combien d’exemples de martyrs avons-nous de tous les états de vie, des enfants et des filles délicates aux personnes âgées. Ils préféraient perdre leur courte vie terrestre au lieu de brûler ne serait-ce qu’un petit grain d’encens devant la statue d’une idole. Peu importait de savoir si c’était un gramme ou un dixième de gramme ou un kilogramme d’encens.

Alors aujourd’hui aussi, peu importe que nous acceptions le vaccin contenant de lignée de cellules fœtales dans sa production ou seulement dans la phase de tests. Nous sommes entrés dans le long processus qui trouve son origine dans le meurtre de l’enfant à naître et de l’extraction des parties de son corps. Au sens figuré on pourrait dire : l’utilisation du vaccin dont la lignée de cellules ont été utilisées seulement pour le test est comme brûler un dixième de gramme d’encens, celle du vaccin dont la lignée de cellules ont été utilisées pour le production même est comme brûler dix grammes ou un kilogramme d’encens.

– L’affirmation de la loi de l’Eglise en ces matières est devenue inaudible pour un nombre grandissant de catholiques, faute d’avoir reçu une formation suffisante. Pour y remédier, des clercs de plus en plus nombreux atténuent la doctrine, de peur que les gens ne se détournent de l’Eglise. Comment peut-on, aujourd’hui, rendre audible, compréhensible la loi de l’Eglise sans l’amoindrir ?

– Dans cette situation, les catholiques doivent adhérer à l’enseignement catholique de tous les temps. Implorer instamment l’illumination du Saint-Esprit pour le renforcement du sensus fidei. Lisez les exemples des saints, en particulier des martyrs et surtout en priant Dieu pour que le bon sens devienne de plus en plus clair afin qu’un vrai catholique rejette spontanément quelque lien avec un vaccin lié au meurtre d’un enfant innocent à naître. Le simple catholique n’a pas besoin en ce concret cas d’être un Aristote ou un Thomas d’Aquin pour rejeter cela spontanément.

– D’autres vaccins sont souillés par l’avortement, comme celui contre la rubéole. Or il fait partie, en France, des vaccins obligatoires pour les nourrissons, et en l’absence de certificat de vaccination, les enfants ne peuvent être scolarisés – et en même temps, l’école à la maison est impossible à mettre en œuvre pour le plus grand nombre et elle est d’ailleurs en voie d’être interdite, sauf pour les enfants ayant une raison médicale. Quel conseil donneriez-vous aux parents à ce sujet ?

– On doit utiliser tous les moyens possibles et exiger des alternatives moralement saines. On doit utiliser l’objection de conscience et résister. Si nous ne le faisons pas maintenant, alors les forces anti-chrétiennes de la culture de la mort nous imposeront une implication toujours plus grande dans l’industrie du meurtre. Il est temps de se lever et de dire : nous protestons et nous ne participons pas. Une chaîne mondiale de protestation contre les produits contaminés par l’avortement doit être lancée et développée. Tolérance zéro pour les produits issus du meurtre d’enfants, que ce soit dans les cosmétiques ou dans la médecine. Si le mouvement Vegan n’accepte systématiquement que des produits qui sont, comme on dit, « sans cruauté » (cruelty-free), c’est-à-dire où aucune violence n’a été faite à l’animal, alors toutes les personnes de la bonne volonté et, avant tout, toutes les organisations de protection de la vie naissante doivent exiger des médicaments « sans cruauté », c’est-à-dire médicaments dont la production n’implique aucune violence contre les enfants à naître.

– Parmi les signataires de la récente déclaration sur les vaccins souillés par l’avortement, on trouve d’anciens membres permanents de l’Académie pour la vie fondée par Jean-Paul II, et aussi Wanda Poltawska, la plus grande amie du saint pape. Pourriez-vous nous parler de l’engagement de cette dernière ?

– On m’a dit que Mme Poltawska avait lu attentivement la Déclaration des femmes du 8 mars dernier et l’avait signée avec conviction. Elle connaît de sa propre expérience l’horreur des expériences médicales sur des personnes innocentes. Aucune personne honnête ne peut nier que l’extraction de cellules ou de parties du corps d’enfants tués et leur traitement ultérieure en biotechnologie ne sont pas une forme d’expériences médicales sur l’homme.

– Je note pour finir que ladite déclaration évoque un engagement pris à titre personnel, et qui tient compte des grandes questions de sécurité et d’efficacité soulevées par la vaccination expérimentale en cours contre le COVID-19. Cela veut-il dire que la réponse apportée en conscience au recours à ces vaccins est aussi liée à ces facteurs négatifs propres aux vaccins contre le COVID ?

Un prêtre et un évêque doivent d’abord se préoccuper du salut des âmes et non du salut des corps humains. Le prêtre est un spécialiste de l’éternité, de la vie éternelle surnaturelle, et nous devons montrer aux gens le moyen sûr d’accomplir fidèlement, sans compromis et sans ambiguïté la volonté de Dieu en tout, sachant que l’exemple du chrétien a aussi un effet public, et que son comportement ambigu peut être aussi un scandale et un contre-témoignage dans notre monde actuel. Les scientifiques devraient enquêter sur les dangers et risques sanitaires des vaccinations anti-Covid en toute honnêteté et les présenter publiquement sans aucune censure. La vérité viendra toujours à la lumière.

Propos recueillis par Jeanne Smits

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