29 octobre, 2019

La prière à Pachamama de la Fondation des missions des évêques italiens



Une prière à Pachamama, la « Terre Mère » vénérée par des tribus indigènes telles que les Aymaras et les Quechua dans les Andes mais aussi dans les plaines du nord de l'Argentine et au Brésil, près de la Bolivie et du Pérou, se trouve en bonne place dans un livret officiel de la Fondazione Missio de la Conférence des évêques d'Italie.
La prière est présentée sans la moindre mise en garde quant au fait qu'elle ne s'adresse pas au vrai Dieu. D'ailleurs, une autre prière qui est présentée dans cette brochure avec la même typographie et dans le même contexte illustratif s'adresse à la « Très Sainte Trinité ». La prière à Pachamama, elle, a pour sujet une divinité païenne, à laquelle on demande la prospérité matérielle et qui dans la religion indigène vise à calmer les esprits de la Terre.
La brochure fait partie d'une série de ressources présentant le travail et les objectifs de la mission catholique et de ses missionnaires, avec un accent particulier sur le Synode de l'Amazonie qui a eu lieu à Rome du 6 au 27 octobre.
Le livret dont il est question a été publié bien avant l'ouverture du synode, au mois d'avril dernier semble-t-il. La présence de la "Pachamama" dans une publication officielle de l'agence missionnaire des évêques italiens consacrée au synode suggère que le groupe des indigènes de la région amazonienne et leurs accompagnateurs de type européen, aussi bien que la hiérarchie catholique à Rome étaient pleinement conscients de la nature du culte à la « Terre Mère » aux accents chrétiens syncrétiques qui s'est déroulé dans les jardins du Vatican et à l'église Santa Maria in Traspontina, à la Basilique Saint Pierre, dans une Via Crucis "amazonienne" et peut-être ailleurs.
Cela éclaire d'un jour nouveau la présence d'images en bois sculpté de femmes enceintes et nues que le pape François lui-même a désignées comme des statuettes de la « Pachamama ».
Les 30 pages du livret consacré à « l'animation » et à la « formation » des fidèles en vue du Synode amazonien sont disponibles ici (en italien) sous letitre Sinodo sull'Amazzonia. Le livret explique comment le REPAM, le réseau ecclésiastique de la région panamazonienne, a été créé en 2014 pour aider l'Église à « marcher ensemble » avec ses habitants, en particulier les tribus indigènes qui y vivent encore selon leurs traditions ancestrales, et dont certaines refusent tout contact avec le reste du monde.
Il contient des déclarations étonnantes, comme celle-ci : « Le bassin amazonien contient 20 % de l'eau douce non gelée de la planète. Sur 5 verres d'eau que vous buvez, un vient du fleuve Amazone. »
Remarquablement, le livret utilise aussi de multiples phrases et concepts qui se retrouvent désormais dans le Document final du Synode, tiré du Document préparatoire (2018) et du Document de travail (Instrumentum laboris, juin 2019). Ni l'un ni l'autre n'employait le mot « Pachamama » mais le second mentionnait fréquemment la Madre Tierra qui est la traduction espagnole du concept de Pachamama, "Terre Mère » ou « Mère de l'Univers ».
Les cérémonies indigènes à la Pachamama comportent différents rites, dont le plus important a lieu au début du mois d'août, lorsque la « Terre Mère » est censée être fatiguée et usée. Le rite consiste à chanter, danser et boire autour d'une couverture sur laquelle sont déposées des offrandes, certaines brûlées ou fumées rituellement, pour « nourrir » la Terre qui nourrit, mais qui détruit et tue aussi par tremblements de terre et autres catastrophes quand les hommes utilisent par trop ses ressources, comme l'expliquent les légendes païennes – et le discours sur le réchauffement climatique d'origine anthropique et celui sur l'épuisement de la planète. Le rituel est dirigé par un chaman local.
Souvent, un trou est creusé dans le sol, symbolisant l'utérus de la Pachamama, et les offrandes, éventuellement brûlées – y compris les très recherchés fœtus de lama censés apporter chance et richesse – sont rituellement versées dans ce trou.
Des chamans, hommes et femmes, participent à la conduite de ces cérémonies.
Historiquement, avant l'arrivée des conquérants espagnols, le culte inca à Pachamama s'accompagnait de sacrifices humains, souvent des enfants de 7 ou 8 ans dont la mort était censée apaiser la « divinité » terrestre, pour éviter sa colère et obtenir la prospérité. C'est ainsi que 200 jeunes ont été sacrifiés à l'occasion du couronnement de Pachacutec à Cuzco, quelque part entre 1430 et 1440. Le sacrifice consistait souvent à congeler les enfants qui mouraient de froid après avoir été drogués à la coca, la plante sacrée de nombreuses tribus indigènes d'Amérique du Sud. Des momies d'enfants sacrifiés ont été retrouvées, qui confirment la réalité de la pratique du sacrifice humain à Pachamama en particulier.
Dans les années 1960 on rencontrait des vestiges du culte de la Pachamama, mais depuis lors, la rhétorique de la « Terre Mère » est devenue plus présente, à défaut d'être dominante, parmi certaines communautés indigènes des régions andines. Evo Morales, président autochtone de Bolivie depuis 2006, a joué un rôle important dans la remise à l'honneur des coutumes et des rites précolombiens ; il est même allé jusqu'à faire mentionner la « cosmogonie » syncrétique des autochtones dans la constitution bolivienne.
En novembre 2014, le cardinal Gianfranco Ravasi, président du Conseil pontifical pour la culture, a participé à un rite pachamama au cours duquel le principal officiant et représentant de l'Institut des cultures autochtones (ICA), Victor Acebo, présentait un long discours plaintif sur la « spiritualité » païenne de la « Terre Mère ». Le discours, en espagnol, était clairement compréhensible sur le site Internet « Atrio de los gentiles », dans la vidéo mise en ligne par ses responsables ; elle semble avoir été retirée du site depuis. Le « Parvis des Gentils » (2009) était une initiative du Pape Benoît XVI par laquelle il cherchait à inviter les intellectuels non-catholiques et les athées à découvrir la foi catholique. En Argentine, en 2014, c'est donc l'inverse qui s'est produit.
La Pachamama n'était donc pas tout à fait inconnue à Rome lorsqu'une série de statuettes brunes et noires de femmes autochtones, nues, enceintes, avec leurs utérus rouge sang et leurs fœtus clairement visibles – comme dans les représentations modernes de la Terre Mère – a envahi la Ville.
On ne peut pas non plus ignorer la signification et le sens de la « prière » à la Pachamama incluse dans un livret officiel de l'agence missionnaire de la Conférence épiscopale italienne, d'autant plus que l'on peut trouver ce document sur certains sites web des diocèses italiens, comme celui de Bergame.
MichaelHichborn de l'Institut Lepanto aux Etats-Unis a publié une traduction anglaise du texte italien de la prière sur sa page Facebook.
Voici la prière complète, telle que traduite de l'italien :
Pachamama de ces lieux,

bois et mange autant que tu le voudras de ces offrandes,

afin que cette terre soit féconde.
Pachamama, bonne Mère

Sois propice ! Sois propice !
Que les bœufs marchent bien,

et qu'ils ne se fatiguent pas.

Donnez un bon goût à la graine,
que rien de mal ne lui arrive,
que le gel ne puisse le perturber,
qu'il produise de la bonne nourriture.

Nous te le demandons :

donne-nous tout.

Sois propice ! Sois propice !
(Prière à la Terre Mère des peuples Incas)

Il est intéressant de noter que la version originale quechua de la prière et sa traduction espagnole contemporaine sont légèrement différentes.
Les deux premières lignes se lisent comme suit dans la prière quechua :
Pachamama de ces lieux,
Bois, mâche de la coca et mange autant que tu voudras de ces offrandes… 
Apparemment, la Fondazione Missio s'est méfiée des mots évoquant la mastication de
la coca, la coca étant illégale dans presque tous les pays de monde, sauf en Bolivie et quelques autres où son utilisation traditionnelle est autorisée. Considérée par l'ONU comme une substance addictive, la feuille de coca est tenue pour sacrée par les tribus indigènes des Andes et sa mastication est créditée de nombreuses vertus : elle est riche en vitamines, elle réduit l'appétit et agit comme un stimulant.
D'autre part, bien que la production de cocaïne à partir de la feuille de coca nécessite un certain nombre de processus chimiques complexes, elle agit comme une drogue même lorsqu'elle est simplement mâchée, provoquant des hallucinations et d'autres effets qui sont ceux d'un stupéfiant naturel. En tant que tel, le coca était largement utilisé dans les rites indigènes traditionnels. Il joue un rôle important dans le rituel de la Pachamama, en particulier en raison de ses caractéristiques « stimulantes », et il est aussi utilisé pour prévoir l'avenir. Cela fait désordre, alors on censure !
La version expurgée de la prière à la Pachamama a été utilisée lors d'une veillée missionnaire à Vérone, selon une photo d'une partie du dépliant de la cérémonie publiée par un commentateur sous le message Facebook de Michael Hichborn.


Mise à jour :  Infovaticana nous apprend qu'un chant à la Pachamama a accompagné la procession d'entrée de la messe en la cathédrale de Lima au Pérou le 1er septembre dernier, présidée par Mgr Carlos Castillo, archevêque du lieu. C'est par ici, avec le texte complet du chant en espagnol et la video.

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27 octobre, 2019

Mgr Athanasius Schneider condamne le culte rendu à Rome au veau d'or, la Pachamama, et appelle à la prière

Mgr Athanasius Schneider, êvêque auxiliaire de Sainte-Marie in Astana, a lancé un vibrant appel à une chaîne de prière mondiale, proposant une invocation à la Sainte Trinité afin de réparer et contrer le culte idolâtre rendu à Rome à des statuettes de la « Terre Mère », la Pachamama, avec la complicité des plus hautes autorités vaticanes.

Il n'hésite pas à qualifier de « veau d'or » les statuettes de femmes nues enceintes, symboles de la fertilité, et rappelle que tout évêque, de par sa charge de successeur des apôtres, a le devoir de dire la vérité à leur propos.

Je vous propose ici ma traduction rapide de la Lettre ouverte que Mgr Schneider a publiée à cette occasion. La prière à la Sainte Trinité se trouve à la fin. – J.S.


1. « Vous n’aurez pas d’autres dieux devant moi », dit le Seigneur Dieu, et c’est le premier des commandements (Ex 20:3). Donné à l’origine à Moïse et au peuple hébreu, ce commandement reste valable pour tous les peuples et pour tous les temps, ainsi que Dieu nous le dit : « Tu ne te feras point d’idoles en forme de quoi que ce soit dans le ciel, en haut, sur la terre, en bas, ou dans les eaux sous la terre ; tu ne te prosterneras point devant eux et tu ne les adoreras point " (Ex 20:4-5). Notre Seigneur Jésus-Christ a parfaitement observé ce commandement. Lorsque le démon lui promit tous les royaumes du monde, à condition qu’il se prosternât devant devant lui, Jésus répondit : « Retire-toi, Satan ; car il est écrit : Tu adoreras le Seigneur ton Dieu, et tu Le serviras Lui seul. » (Mt 4,10 ; Dt 6,13-14). L’exemple du Christ est donc de la plus haute importance pour tous ceux qui désirent « le vrai Dieu et la vie éternelle », comme nous y exhorte l’apôtre saint Jean : « Mes petits enfants, gardez-vous des idoles » (1 Jn 5, 20-21).

De nos jours, ce message revêt une importance particulière, car le syncrétisme et le paganisme sont comme des poisons qui coulent dans les veines du Corps mystique du Christ, l’Église. En tant que successeur des Apôtres, chargé de veiller sur le troupeau de Dieu, je ne peux rester silencieux face à la violation flagrante de la sainte volonté de Dieu et aux conséquences désastreuses qu’elle aura sur les âmes individuelles, l’Église dans son ensemble, et même sur le genre humain tout entier. C’est donc avec beaucoup d’amour pour l’âme de mes frères et sœurs que j’écris ce message.

2. Le 4 octobre 2019, à la veille du Synode de l’Amazonie, une cérémonie religieuse a eu lieu dans les Jardins du Vatican, en présence du Pape François et de plusieurs évêques et cardinaux, en partie dirigée par des chamans et dans laquelle des objets symboliques ont été utilisés, notamment une sculpture en bois représentant une femme enceinte déshabillée. Ces représentations sont connues et appartiennent aux rituels indigènes des tribus amazoniennes, et plus particulièrement au culte de la Pachamama, la Terre Mère ; au cours des jours suivants, les statuettes de femmes nues en bois étaient également vénérées dans la Basilique Saint-Pierre, devant la Tombe de Saint-Pierre. Le Pape François a également salué deux évêques portant en procession la « chose » Pachamama sur leurs épaules à l’intérieur de la salle du Synode où elle a été mise à une place d’honneur. Des statues de Pachamama ont également été exposées dans l’église de Santa Maria in Traspontina.

En réponse aux protestations des fidèles catholiques concernant ces rites et l’utilisation de ces statues, les porte-parole du Vatican et les membres des comités du Synode amazonien ont minimisé ou nié le caractère syncrétiste religieux évident de ces statues, mais leurs réponses étaient évasives et contradictoires ; elles n’étaient que des acrobaties intellectuelles et des négations de preuves manifestes.

L’entreprise américaine de visuels de presse « Getty Images » a réalisé une photo de presse officielle de ce rituel en y ajoutant cette description : « Le pape François et le cardinal Cardinal Claudio Hummes, archevêque émérite de São Paulo, président du Réseau Ecclésial Pan-Amazonien (REPAM), se tiennent devant une statue représentant la Pachamama (Terre Mère). Le Père Paulo Suess, participant au Synode sur l’Amazonie, n’a laissé subsister aucun doute sur le caractère païen des cérémonies autour des images en bois dans les jardins du Vatican, et il a même osé saluer ces rites païens, affirmant : "Même s’il s’agissait d’un rite païen, c’est néanmoins un culte païen rendu à Dieu. On ne peut pas rejeter le paganisme comme n’étant rien » (interview du 17 octobre, Vatican News). Dans un communiqué officiel, le 21 octobre, le Réseau ecclésial panamazonien (REPAM) a condamné l’acte héroïque de ces Messieurs qui avaient jeté les images en bois dans le Tibre en le qualifiant d’acte « d’intolérance religieuse ». Ils ont ainsi dévoilé les mensonges et les astuces dont ils se sont servis pour nier le caractère religieux des images en bois vénérées. Les volontaires de l’église carmélite Santa Maria in Traspontina, où les statues en bois étaient exposées, ont corroboré cette affirmation en affirmant : « La mère[sculptée] que j’ai ramenée du Brésil… qui était dans la procession, eh bien, nous l’avons ramenée du Brésil. Elle a été réalisée par un artiste indigène, et nous lui avons demandé une œuvre d’art qui symboliserait toute cette connexion de la Terre Mère, des femmes, l’aspect féminin de Dieu, le fait que Dieu est le protecteur de la vie et celui qui la nourrit. » Elle l’a qualifiée à la fois de symbole de la "« Terre-Mère »et de « Pachamama ».

Des sources objectives notent que la Pachamama est un objet de vénération, une déesse à laquelle certains Boliviens sacrifient des lamas, une divinité terrestre vénérée par certains Péruviens, enracinée dans les croyances et pratiques païennes inca.

3. Les catholiques ne peuvent accepter aucun culte païen, ni aucun syncrétisme entre les croyances et pratiques païennes et celles de l’Église catholique. Les actes d’adoration consistant à allumer une flamme, à s’incliner, à se prosterner ou à s’incliner profondément devant le sol et à danser devant une statue féminine nue, qui ne représente ni la Vierge ni un saint canonisé de l’Église, violent le premier commandement de Dieu : « Tu n’auras pas d’autres dieux devant Moi » ainsi que  l’interdiction explicite de Dieu, qui commande : « … de peur qu’élevant tes yeux au ciel, et y voyant le soleil, la lune et tous les astres, tu ne tombes dans l’illusion et dans l’erreur, et que tu ne rendes un culte d’adoration à des créatures que le Seigneur ton Dieu a faites pour le service de toutes les nations qui sont sous le ciel. » (Dt 4,19), et : « Vous ne vous ferez point d’idoles ni d’image taillée, vous ne dresserez point de colonnes ni de monuments, et vous n’érigerez point dans votre terre de pierre remarquable par quelque superstition, pour l’adorer. Car je suis le Seigneur votre Dieu. » (Lev 26:1).

Les Apôtres allaient même jusqu’à interdire la moindre allusion ou ambiguïté à l’égard des actes de vénération des idoles : « Quel rapport entre le temple de Dieu et les idoles ? » (2 Co 6, 15-16), et "Fuyez l’idolâtrie. Ce que les païens immolent, ils l’immolent aux démons, et non à Dieu. Or je ne veux pas que vous soyez en société avec les démons. Vous ne pouvez pas boire le calice du Seigneur, et le calice des démons. Vous ne pouvez pas participer à la table du Seigneur, et à la table des démons. Voulons-nous provoquer la jalousie du Seigneur ? Est-ce que nous sommes plus forts que lui ? » (1 Co 10, 14, 21-22).

Saint Paul, sans aucun doute, dirait ces mots à tous ceux qui ont participé activement aux actes de vénération des statues de Pachamama, qui symbolisent des choses matérielles ou créées : « Mais maintenant que vous connaissez Dieu, bien mieux, que vous êtes connus de Dieu, comment retournez-vous vers ces pauvres et faibles éléments, auxquels vous voulez de nouveau vous asservir ? » (Gal 4:9). Les païens, en effet, adoraient les éléments comme si c’étaient des êtres vivants. Et en observant les actes religieux syncrétistes ou du moins très ambigus dans les Jardins du Vatican, dans la Basilique Saint-Pierre et dans l’église de Santa Maria in Traspontina, saint Paul dirait : « (eux) qui ont adoré et servi la créature au lieu du Créateur, qui est béni dans tous les siècles. »(Rom 1:25).

Tous les vrais catholiques qui ont encore l’esprit des Apôtres et des martyrs chrétiens, devraient pleurer et dire à propos des cérémonies païennes qui ont eu lieu dans la Ville éternelle, en paraphrasant les paroles du Psaume 79:1 : « O Dieu, les nations sont entrées dans ton héritage, ta ville sainte de Rome ; elles ont souillé Rome, elles l’ont réduite à des ruines. »

4. La tradition ininterrompue de l’Église a évité la moindre ambiguïté ou collaboration avec des actes idolâtres. Les explications données par les porte-parole du Vatican et par des personnes liées au Synode sur l’Amazonie pour justifier la vénération religieuse de la figure en bois d’une femme nue enceinte, étaient très semblables aux arguments donnés par les païens à l’époque des Pères de l’Église, comme le rapporte saint Athanase. Athanase a réfuté les pseudo-arguments des païens, et ses réfutations s’appliquent pleinement aux justifications invoquées par les autorités du Vatican. Saint Athanase a dit : « Ils se vanteront d’adorer et de servir, non seulement le bois et la pierre et des formes humaines, des oiseaux irrationnels, des reptiles et des bêtes, mais le soleil, la lune et tout l’univers céleste, et la terre, déifiant ainsi la création » (Contre-Gentiles, 21, 1-3) et : « Ils réuniront tout ensemble, comme constituant un seul corps, et diront que le tout est Dieu » (Contra Gentiles, 28, 2). « Au lieu du vrai, du véritable Dieu, ils ont déifié des choses qui n’étaient pas Dieu, servant la créature plutôt que le Créateur (voir Rom. 1:25), participant ainsi à la folie et à l’impiété » (Contra Gentiles, 47, 2).

L’apologiste du deuxième siècle Athenagoras a parlé de la vénération des éléments matériels par les païens : « Ils déifient les éléments et leurs différentes parties, en leur appliquant des noms différents à des moments différents. On dit que Kronos est le temps, et Rhéa la terre, et qu’elle devient enceinte de Kronos, et qu’elle engendre, d’où elle est considérée comme la mère de tous. Manquant de découvrir la grandeur de Dieu, et ne pouvant s’élever en haut avec leur raison (car ils n’ont aucune affinité pour le lieu céleste), ils se languissent parmi les formes de la matière, et enracinés sur la terre, déifient les changements des éléments » (Apol. 22).

Les paroles suivantes du Deuxième Concile de Nicée s’appliquent pleinement à tous les hommes d’Eglise qui ont soutenu les actes religieux syncrétistes mentionnés ci-dessus à Rome : « De nombreux pasteurs ont détruit ma vigne, ils ont souillé ma part. Car ils ont suivi des hommes impurs et, faisant confiance à leurs propres frénésies, ils ont calomnié la sainte Église, que le Christ notre Dieu s’est donnée à lui-même, et ils n’ont pas su distinguer le saint du profane, affirmant que les icônes de notre Seigneur et de ses saints ne sont pas différentes des images en bois des idoles sataniques. »

Comme l’a établi le deuxième Concile de Nicée, l’Église ne permet pas la vénération par des gestes extérieurs de culte tels que s’incliner, embrasser et bénir, d’autres symboles, images ou statues que « les icônes de notre Seigneur Dieu et Sauveur Jésus Christ, celles de Notre Dame la Théotokos, celles des anges vénérables et celles de tout le peuple saint. Chaque fois que ces représentations sont contemplées, elles amèneront ceux qui les regardent à commémorer et à aimer leur prototype. »

5. Ceux qui croient au Dieu Unique et Véritable ont toujours travaillé à l’élimination de l’adoration des faux dieux, en enlevant leurs images du milieu du peuple saint de Dieu. Quand les Hébreux se prosternèrent devant la statue du Veau d’Or – avec les encouragements et la complicité du haut clergé – Dieu condamna de tels actes. Son serviteur Moïse condamna également ces actes d’« accueil et de tolérance » envers les divinités indigènes locales de l’époque, et il réduisit la statue en poudre et la dispersa dans l’eau (voir Ex 32,20). De même, les Lévites furent félicités pour avoir arrêté tous ceux qui adoraient le veau d’or (Ex 32:20,29). A travers les âges, les vrais catholiques ont aussi œuvré pour renverser les « les dominateurs de ce monde de ténèbres » (Ep 6, 12), et la vénération des images qui les représentent.

Au milieu de la consternation et du choc face à l’abomination perpétrée par les actes religieux syncrétistes au Vatican, l’Église entière et le monde entier ont été témoins d’un acte hautement méritoire, courageux et louable de la part de quelques courageux hommes chrétiens qui, le 21 octobre, ont chassé et jeté dans le Tibre les statues en bois idolâtres de l’église de Santa Maria in Traspontina, à Rome. Tels de nouveaux Maccabées, ils ont agi dans l’esprit de la sainte colère de Notre Seigneur expulsant les marchands du temple de Jérusalem avec un fouet. Les gestes de ces hommes chrétiens seront inscrits dans les annales de l’histoire de l’Église comme un acte héroïque qui a rendu gloire au nom chrétien, tandis qu’au contraire, les actes des ecclésiastiques de haut rang qui ont souillé le nom chrétien à Rome, resteront dans l’histoire comme des actes d’ambiguïté et de syncrétisme lâches et perfides.

Le pape saint Grégoire le Grand, dans une lettre à saint Æthelbert, le premier roi chrétien d’Angleterre, l’exhorte à détruire les images idolâtres : « Supprimez le culte des idoles, renversez leurs édifices et leurs sanctuaires » (Bède, Histoire ecclésiastique, Livre I).

Saint Boniface, l’apôtre de l’Allemagne, a abattu de sa propre main un chêne dédié à l’idole Thor ou Donar, qui était non seulement un symbole religieux, mais aussi un symbole de la protection des soldats, de la végétation et même de la fertilité dans la culture autochtone des tribus germaniques.

Vladimir, le premier prince chrétien de Kiev, a fait abattre, démolir et tailler en pièces les idoles en bois qu’il avait lui-même érigées. Quant à la statue en bois du dieu païen en chef, Peroun, il l’a jetée dans le Dniepr. Cet acte de saint Vladimir rappelle l’acte héroïque de ces Messieurs chrétiens qui, le 21 octobre 2019, jetèrent les statues en bois de la culture indigène païenne des tribus amazoniennes dans le Tibre.

Si les actes de Moïse, de Notre Seigneur Jésus-Christ expulsant violemment les marchands du Temple, de saint Boniface et de saint Vladimir avaient eu lieu à notre époque, les porte-parole du Vatican les auraient sûrement condamnés comme des actes d’intolérance religieuse et culturelle, et comme des vols.

6. La phrase du document d’Abou Dhabi, qui se lit comme suit : « Le pluralisme et les diversités de religion, de couleur, de sexe, de race et de langue sont une sage volonté divine, par laquelle Dieu a créé les êtres humains » a trouvé sa réalisation pratique dans les cérémonies du Vatican de vénération des statues en bois, qui représentent des divinités païennes ou des symboles culturels indigènes de fertilité. C’était la conséquence pratique logique de la déclaration d’Abou Dhabi.

7. Compte tenu de ce qu’exige le culte authentique et l’adoration du Dieu unique, la Très Sainte Trinité, et du Christ Notre Sauveur, en vertu de l’ordination qui a fait de moi un évêque catholique et un successeur des Apôtres, et dans une fidélité et un amour véritables envers le Pontife romain, le Successeur de Pierre, et envers sa tâche qui est de présider à la « Cathédrale de la vérité » (cathedra veritatis), je condamne le culte du symbole païen du Pachamama dans les jardins du Vatican in Saint Paul, dans la basilique Saint-Pierre, et dans l’église romaine de Santa Maria in Traspontina.

Il serait bon que tous les vrais catholiques, et d’abord et avant tout les évêques, et aussi prêtres et les fidèles laïcs, forment une chaîne mondiale de prières et d’actes de réparation pour l’abomination de la vénération des idoles en bois perpétrée à Rome pendant le synode sur l’Amazonie. Face à un scandale aussi évident, il est impossible qu’un évêque catholique se taise, cela serait indigne d’un successeur des Apôtres. Le premier dans l’Église qui devrait condamner de tels actes et faire réparation est le Pape François.

La réaction honnête et chrétienne à la danse autour de la Pachamama, le nouveau Veau d’Or, au Vatican, doit consister en une protestation digne, une correction de cette erreur, et surtout en des actes de réparation.

Les larmes aux yeux et avec une douleur sincère au cœur, il faut offrir à Dieu des prières d’intercession et de réparation pour le salut éternel de l’âme du pape François, Vicaire du Christ sur terre, et le salut des prêtres et fidèles catholiques qui ont commis de tels actes de culte interdits par la Révélation divine. On pourrait proposer à cet effet la prière suivante :

« Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, recevez de notre cœur contrit, par les mains de Marie, Mère Immaculée et toujours vierge de Dieu, un acte sincère de réparation pour les actes d’adoration d’idoles et de symboles en bois qui ont eu lieu à Rome, Ville éternelle et cœur du monde catholique, pendant le synode sur l’Amazonie. Répands dans le cœur de Notre Saint-Père le Pape François, des cardinaux, des évêques, des prêtres et des fidèles laïcs, ton Esprit, afin qu’il expulse les ténèbres de leurs esprits, afin qu’ils reconnaissent l’impiété de ces actes qui ont offensé ta Divine Majesté, et qu’ils t’offrent des réparations publiques et privées. 
« Répandez dans tous les membres de l’Église la lumière de la plénitude et de la beauté de la foi catholique. Rallumez en eux le zèle ardent à apporter le salut de Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme, à tous les hommes, en particulier aux peuples de la région amazonienne, qui sont encore esclaves des choses faibles et périssables que sont les symboles et idoles sourds et muets de la “Terre Mère terre”, à tous les peuples et surtout aux peuples des tribus amazoniennes, qui n’ont pas la liberté des enfants de Dieu, et qui n’ont pas le bonheur indicible de connaître Jésus Christ et de participer en Lui à la vie de votre nature divine. 
« Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, qui êtes le seul vrai Dieu, en dehors duquel il n’y a pas d’autre dieu et aucun salut, ayez pitié de votre Église. Regardez surtout les larmes et les soupirs contrits et humbles des petits dans l’Église, regardez les larmes et les prières des petits enfants, des adolescents, des jeunes hommes et des jeunes femmes, des pères et des mères de famille et aussi des vrais héros chrétiens, qui dans leur zèle pour votre gloire et dans leur amour pour la Mère Église ont jeté à l’eau les symboles d’abomination qui la souillent. Ayez pitié de nous : épargne-nous, Seigneur, parce Domine, parce Domine, parce Domine ! Ayez pitié de nous : Kyrie eleison ! »

Mgr Athanasius Schneider
Evêque auxiliaire de Sainte Marie in Astana



© leblogdejeannesmits pour la traduction.
© photo : Olivier Figueras

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Synode sur l'Amazonie : mes commentaires sur la synthèse du document final

VaticanNews propose un résumé du document final du synode sur l’Amazonie, qui a été distribué à la demande du pape François. Voici ce résumé, auquel j’ajoute quelques commentaires, toujours en gras et italique. – J.S.






Document final du Synode: l'Église s'engage à être une alliée de l'Amazonie

Conversion : c'est le leitmotiv du Document final du Synode sur l’Amazonie. Une conversion qui se décline à plusieurs niveaux : intégrale, pastorale, culturelle, écologique et synodale. Le texte est le résultat de « l'échange ouvert, libre et respectueux » qui a eu lieu pendant les trois semaines de travail du Synode, pour raconter l'histoire des défis et du potentiel de l'Amazonie, le « cœur biologique » du monde réparti sur neuf pays et habité par plus de 33 millions de personnes, dont environ 2,5 millions sont indigènes. Pourtant, cette région, deuxième zone la plus vulnérable au monde du fait du changement climatique causé par l'homme, se trouve « dans une course effrénée vers la mort » et cela nécessite d'urgence – le Document le rappelle – une nouvelle orientation qui permettra de la sauver, sous peine d'un impact catastrophique sur la planète entière.

Le ton est millénariste – mais au lieu de demander la conversion de l’humanité à Dieu, le document final réclame la conversion de l’Eglise et de chaque homme au service de la Terre. Cette conversion « intégrale, pastorale, culturelle, écologique et synodale » n’a absolument rien à voir avec le salut ou la vie éternelle. Elle est une conversion-révolution, non point au Cœur sacré de Jésus et au Cœur immaculé de sa Mère virginale, mais au « cœur biologique du monde. » Ces cinq « conversions » mal centrées donnent lieu au cinq chapitres du document final.

Chapitre I - Conversion intégrale
Dès le début, le Document nous exhorte à une « vraie conversion intégrale », avec une vie simple et sobre, dans le style de saint François d'Assise, engagé à entrer en relation harmonieuse avec la « maison commune », l'œuvre créatrice de Dieu. Cette conversion conduira l'Église à être en sortie, pour entrer dans le cœur de tous les peuples amazoniens. L'Amazonie, en effet, a une voix qui est un message de vie et s'exprime à travers une réalité multiethnique et multiculturelle, représentée par les visages variés qui l'habitent. « Bien vivre » et « bien agir » sont les modes de vie des peuples amazoniens, c'est-à-dire vivre en harmonie avec eux-mêmes, avec les êtres humains et avec l'être suprême, dans une seule intercommunication entre tout le cosmos, pour forger un projet de vie pleine pour tous.

Tous ne sont pas appelés à la vie simple et sobre du moine qui renonce à toute propriété ; c’est l’équilibre de l’Eglise que de le savoir et c’est cet équilibre qui est remis en cause au nom d’un sacrifice offert au nom de la « relation harmonieuse avec la maison commune » – qui n’était en aucun cas la première préoccupation de saint François mais peut-être ce « surcroît » promis à celui qui cherche d’abord le royaume de Dieu. 
Quant à la voix de l’Amazonie, tout a montré au long de ce synode qu’on lui fait dire ce qu’on veut, au lieu d’écouter Celui qui est le Verbe : la Voie, la Vérité et la Vie. On retrouve sans surprise la glorification de la société multi-ethnique et multi-culturelle. Le « bien vivre » des indigènes, résumé ainsi : « Le bien vivre (sumak kawsay) des aborigènes suppose  qu'il y a “une intercommunication à l’intérieur de tout le cosmos, où il n'y a ni excluants ni exclus. » Ici ils ont rajouté « l’être suprême ». Pas Dieu,  non, l’être suprême cher aux francs-maçons.

Les douleurs de l'Amazonie : le cri de la terre et le cri des pauvres 
Cependant, le texte n'ignore pas les nombreuses douleurs et violences qui aujourd'hui blessent et déforment l'Amazonie, menaçant sa vie : la privatisation des biens naturels, les modèles de production prédateurs, la déforestation qui touche près de 17 % de la région, la pollution des industries extractives, le changement climatique, le trafic de drogue, l'alcoolisme, la traite des personnes, la criminalisation des leaders et défenseurs du territoire et les groupes armés illégaux.

Ici le document parle comme une ONG.

Il y a aussi une grande page sur la migration en Amazonie, qui est divisée en trois niveaux : la mobilité des groupes autochtones dans les territoires à circulation traditionnelle ; le déplacement forcé des peuples autochtones ; les migrations internationales et les réfugiés. Pour tous ces groupes, il y a un besoin de pastorale transfrontalière qui inclut le droit à la libre circulation. 
Le problème de la migration, dit-on, doit être abordé de manière coordonnée par les Églises frontalières. En outre, un travail pastoral permanent devrait être conçu pour les migrants victimes de la traite. Le Document synodal demande également qu'une attention particulière soit accordée au déplacement forcé des familles autochtones dans les centres urbains, en soulignant que ce phénomène nécessite « une attention pastorale globale dans les banlieues ». D'où l'exhortation à créer des équipes missionnaires qui, en coordination avec les paroisses, s'occupent de cet aspect, en offrant des liturgies inculturées et en favorisant l'intégration de ces communautés dans les villes.

Missionaires, bravo, oui, s’ils apportent le Christ. Il serait d’ailleurs temps puisque les indigènes pourtant christianisés par les missionnaires catholiques pendant des siècles, se convertissent en masse… au pentecôtisme. Mais bien sûr, l’accent est mis sur les liturgies « inculturées ». Comme l’idolâtrie de la Terre Mère imposée en divers lieux de Rome par des groupes d’agitation pseudo-indigène parfaitement organisés ?

Chapitre II - La conversion pastorale
La référence à la nature missionnaire de l'Église est d'ailleurs centrale : la mission n'est pas quelque chose d'optionnel – le texte le rappelle – parce que l'Église est missionnaire et l'action missionnaire est le paradigme de l'ensemble de l'œuvre de l'Église. En Amazonie, elle doit être « Samaritaine », c'est-à-dire qu'elle doit aller à la rencontre de tous ; « Madeleine », c'est-à-dire aimée et réconciliée pour proclamer avec joie le Christ ressuscité ; « mariale », c'est-à-dire engendrer des enfants à la foi et « inculturée » parmi les peuples qu'elle sert. Il est donc important de passer d'une « visite » pastorale à une « présence pastorale permanente » et c'est pourquoi le Document synodal suggère que les congrégations religieuses du monde établissent au moins un avant-poste missionnaire dans l’un des pays amazoniens.

On y croirait presque si le synode avait rappelé qu’une femme, seule, d’apparence métisse, a converti le continent sud-américain de manière prodigieuse en 1531, la Vierge elle-même, apparue enceinte et enveloppée de soleil, arrachant les autochtones à leur idolâtrie diabolique en les libérant de son esclavage, plus forte avec son doux visage et son humilité devant le Très-Haut que les effrayantes « divinités » à plumes qu’il fallait apaiser par le sang. Notre Dame de Guadalupe a été mise de côté, oubliée, remplacée par une Pachamama (aux dires du pape) vilaine et sans pudeur, cette « Terre Mère » dont le cri réclame des sacrifices. (Les anglophones peuvent écouter à ce sujet l’instructive émission de Michael Matt.)

Le sacrifice des martyrs missionnaires
Le Synode n'oublie pas les nombreux missionnaires qui ont donné leur vie pour transmettre l'Évangile en Amazonie, dont les pages les plus glorieuses ont été écrites par les martyrs. En même temps, le Document rappelle que l'annonce du Christ dans la région a souvent été faite de connivence avec les pouvoirs oppressifs du peuple. C'est pourquoi, aujourd'hui, l'Église a « l'occasion historique » de s'éloigner des nouvelles puissances colonisatrices, d'écouter les peuples amazoniens et d'exercer son activité prophétique « de manière transparente ».

Parce qu’autrefois, c’était opaque. Colonialiste. Faudrait nettoyer tout ça !

Dialogue œcuménique et interreligieux
Dans ce contexte, une grande importance est accordée au dialogue œcuménique et inter-religieux : « chemin indispensable de l'évangélisation en Amazonie », le dialogue œcuménique doit partir « de la centralité de la Parole de Dieu, pour initier de véritables chemins de communion ». Sur le plan inter-religieux, le Document encourage une meilleure connaissance des religions indigènes et des cultes d'ascendance africaine, afin que chrétiens et non-chrétiens, ensemble, puissent agir pour défendre la maison commune. Pour cette raison, des moments de rencontre, d'étude et de dialogue entre les Églises amazoniennes et les adeptes des religions indigènes sont proposés.

Au nom, donc, de la Pachamama, il faut s’ouvrir aux cultes indigènes clairement idolâtres et aussi aux cultes des Noirs d’Afrique amenés dans ces régions. Communion… pour la maison commune.

L'urgence de la pastorale indigène et de la pastorale des jeunes 
Il est nécessaire de créer ou de maintenir « une option préférentielle pour les peuples indigènes », en donnant une impulsion missionnaire encore plus grande parmi les vocations indigènes, car l'Amazonie doit aussi être évangélisée par l'Amazonie. Partagés entre tradition et innovation, plongés dans une crise intense de valeurs, victimes de tristes réalités telles que la pauvreté, la violence, le chômage, les nouvelles formes d'esclavage et les difficultés d'accès à l'éducation, ils se retrouvent souvent en prison ou meurent par suicide.
Pourtant, les jeunes Amazoniens ont les mêmes rêves et les mêmes espoirs que les autres enfants du monde et l'Église, appelée à être une présence prophétique, doit les accompagner sur leur chemin, pour éviter que leur identité et leur estime de soi ne soient endommagées ou détruites. En particulier, le Document suggère « une pastorale des jeunes renouvelée et audacieuse », centrée sur Jésus. Les jeunes, en effet, lieux théologiques et prophètes d'espérance, veulent être protagonistes et l'Église amazonienne veut reconnaître leur espace. D'où l'invitation à promouvoir de nouvelles formes d'évangélisation à travers les réseaux sociaux et à aider les jeunes autochtones à atteindre une saine inter-culturalité.

Ne serait-ce pas la société qui rend l’homme mauvais, voire le désespère ? On a déjà entendu ça quelque part…

La pastorale urbaine et les familles
Le texte final du Synode développe ensuite le thème de la pastorale urbaine, avec un regard particulier sur les familles : dans les banlieues des villes, elles souffrent de pauvreté, de chômage, de manque de logement, ainsi que de nombreux problèmes de santé. Il est donc nécessaire de défendre le droit de tous à la ville en tant que jouissance équitable des principes de durabilité, de démocratie et de justice sociale.
Il faut se battre pour que dans les favelas et dans les “villas miserias” les droits fondamentaux soient garantis. La mise en place d'un « ministère d'accueil » pour la solidarité fraternelle avec les migrants, les réfugiés et les sans-abri vivant en milieu urbain doit également être centrale. Dans ce contexte, une aide précieuse vient des communautés ecclésiales de base, « un don de Dieu aux Églises locales de l'Amazoni e». Dans le même temps, les politiques publiques sont invitées à améliorer la qualité de vie dans les zones rurales, afin d'éviter le transfert incontrôlé des populations vers les villes.

« Communautés ecclésiales de base » : voilà la théologie de la libération, avec son substrat marxiste, proposée comme solution.

Chapitre III - Conversion culturelle
L'inculturation et l'interculturalité sont des outils importants – poursuit le Document – pour réaliser une conversion culturelle qui conduit le chrétien à aller à la rencontre de l'autre pour apprendre de lui. Les peuples amazoniens, en effet, avec leurs « parfums anciens » qui contrastent avec le désespoir que l'on respire sur le continent, et avec leurs valeurs de réciprocité, de solidarité et de sens communautaire, offrent des enseignements de vie et une vision intégrée de la réalité capable de comprendre que toute création est liée et de garantir donc une gestion durable. L'Église s'engage à être l'alliée des peuples autochtones – le texte synodal le réitère – surtout pour dénoncer les attaques perpétrées contre leur vie, les projets de développement prédateur ethnocides et écocides et la criminalisation des mouvements sociaux.

Autrefois, les indigènes étaient heureux, bons, vivaient en pleine harmonie… avec un des pires environnements naturels de la planète. « Comprendre que toute création est liée », c’est le « mantra » du pape François, et l’on perçoit ici son lien étroit avec une vision indigéniste de la vie sur terre.

Défendre la terre, c'est défendre la vie
« La défense de la terre n'a d'autre but que la défense de la vie » et se fonde sur le principe évangélique de la défense de la dignité humaine. Il est donc nécessaire de respecter les droits à l'autodétermination, à la délimitation des territoires et à la consultation préalable, libre et éclairée des peuples autochtones. Un point spécifique est consacré aux peuples autochtones en isolement volontaire (Piav) ou en isolement et premier contact (Piaci), qui aujourd'hui, en Amazonie, représentent environ 130 unités et sont souvent victimes de nettoyage ethnique : l'Église doit entreprendre une action pastorale mais aussi une sorte de lobbying, une pression, pour que les États protègent les droits et l'inviolabilité des territoires de ces peuples.

Entre revendications politiques et parti-pris pour le non accès de ces peuples aux progrès techniques, et surtout à la civilisation (pour endommagée qu’elle soit aujourd’hui par la culture de mort), les pères synodaux ne se sont semble-t-il pas posé la question de savoir si les membres de ces PIAV et PIACI sont tous d’accord pour cette manière de vivre. Ils ont droit à leurs traditions, les bonnes comme les mauvaises ; mais nous, on nous a arraché notre liturgie immémoriale…

Théologie indienne et piété populaire
Du point de vue de l'inculturation, c'est-à-dire de l'incarnation de l'Évangile dans les cultures indigènes, une place est donnée à la théologie et à la piété populaire indiennes, dont les expressions doivent être appréciées, accompagnées, promues et parfois « purifiées », car elles sont des moments privilégiés d'évangélisation qui doivent conduire à la rencontre avec le Christ. L'annonce de l'Évangile, en effet, n'est pas un processus de destruction, mais de croissance et de consolidation des « semences du Verbe » présentes dans les cultures.
D'où le rejet clair de « l'évangélisation de style colonial » et du « prosélytisme », en faveur d'une proclamation inculturée qui promeut une Église à visage amazonien, en plein respect et égalité avec l'histoire, la culture et le mode de vie des populations locales. A cet égard, le Document synodal propose que les centres de recherche de l'Église étudient et rassemblent les traditions, les langues, les croyances et les aspirations des peuples autochtones, en encourageant leur travail éducatif sur la base de leur propre identité et culture.

La théologie indienne, c’est celle d’une spiritualité panthéiste, centrée sur l’invocation des esprits, et marquée fortement par la dualité sexuelle, de telle sorte qu’en théologie indienne on n’imagine pas le célibat du prêtre ni la liturgie sans femme. Combattue par Benoît XVI. Présente dans le document préparatoire du synode en note de bas de page seulement – mais ils savaient bien qu'elle était centrale à l'entreprise. 
Quant à la vénération de Notre Dame de Guadalupe ou de Notre Dame d’Aparecida, elle a… disparu de l’esprit de ces grands promoteurs de la piété populaire.

Créer un réseau amazonien de communication ecclésiale
Également dans le domaine de la santé – poursuit le Document – ce projet éducatif devrait promouvoir les connaissances ancestrales de la médecine traditionnelle de chaque culture. En même temps, l'Église s'engage à offrir des soins de santé là où l'État n'arrive pas. Il y a aussi un appel fort pour une éducation solidaire, basée sur la conscience d'une origine commune et d'un avenir partagé par tous, ainsi qu'une culture de la communication qui favorise le dialogue, la rencontre et le soin de la « maison commune ». Concrètement, le texte synodal suggère la création d'un réseau panamazzonique de communication ecclésiale, d'un réseau scolaire d'éducation bilingue et de nouvelles formes d'éducation, même à distance.

Le jargon commence à m’énerver. Juste un mot pour dire que les connaissances ancestrales de la médecine traditionnelle de chaque culture, avec leur part de sorcellerie et de rituels qui n’ont rien de chrétien, n’ont rien à faire dans un document de cette sorte. A-t-on vraiment attendu Laudato si’  et l’Instrumentum laboris pour découvrir les vertus de la quinine ?

Chapitre IV - Conversion écologique
Face à « une crise sociale et environnementale sans précédent », le Synode appelle à une Église amazonienne capable de promouvoir une écologie intégrale et une conversion écologique selon laquelle « tout est intimement lié ».
L'écologie intégrale, la seule voie possible                                                                             
L'espoir est qu'en reconnaissant « les blessures causées par l'être humain » au territoire, on recherche « des modèles de développement équitable et solidaire ». Cela se traduit par une attitude qui lie la pastorale de la nature à la justice pour les personnes les plus pauvres et les plus défavorisées de la terre. L'écologie intégrale ne doit pas être comprise comme une voie supplémentaire que l'Église peut choisir pour l'avenir, mais comme le seul moyen possible de sauver la région de l'extractivisme prédateur, du sang innocent versé et de la criminalisation des défenseurs de l'Amazonie. L'Église, en tant que « partie intégrante de la solidarité international e», doit promouvoir le rôle central du biome amazonien dans l'équilibre de la planète et encourager la communauté internationale à fournir de nouvelles ressources économiques pour sa protection en renforçant les instruments de la Convention-cadre sur les changements climatiques.

L’Eglise comme supplétif de l’ONU et de son programme pour le développement durable !

La défense des droits de l'Homme est un besoin de foi     
La défense et la promotion des droits de l'Homme, ainsi qu'un devoir politique et une tâche sociale, est un besoin de foi. Face à ce devoir chrétien, le Document dénonce la violation des droits de l'Homme et la destruction des ressources extractives ; il assume et soutient, également en alliance avec d'autres Églises, les campagnes de désinvestissement des entreprises extractives qui causent des dommages sociaux et écologiques en Amazonie ; il propose une transition énergétique radicale et la recherche d'alternatives ; il propose aussi le développement de programmes de formation pour le soin de la « maison commune ».
Le texte demande aux États de cesser de considérer la région comme une dépendance inépuisable, tout en appelant à un « nouveau paradigme de développement durable » socialement inclusif, combinant connaissances scientifiques et traditionnelles. Les critères commerciaux ne devraient pas être supérieurs aux critères environnementaux et aux droits de l'Homme.

Voilà qui va servir les velléités d’internationalisation de la zone…

L’Église alliée des communautés amazoniennes        
L'appel est à la responsabilité : nous sommes tous appelés à prendre soin de l'œuvre de Dieu. Les protagonistes du soin, de la protection et de la défense des peuples sont les communautés amazoniennes elles-mêmes. L'Église est leur alliée, elle marche avec eux, sans imposer une manière particulière d'agir, reconnaissant la sagesse des peuples sur la biodiversité contre toute forme de biopiraterie. Les agents pastoraux et les ministres ordonnés sont invités à se former à cette sensibilité sociale et environnementale à l'instar des martyrs de l'Amazonie. L'idée est de créer des ministères pour le soin de la maison commune.

Mourir pour le « biome » amazonien ? On n’en est pas loin, avec des prêtres de la nouvelle Eglise verte, ministres du bien-être de la Terre et non du salut des âmes.

Défendre la vie      
Le Document réaffirme l'engagement de l'Église à défendre la vie « de sa conception à son crépuscule » et à promouvoir le dialogue interculturel et œcuménique afin de contrer les structures de mort, de péché, de violence et d'injustice. La conversion écologique et la défense de la vie en Amazonie se traduisent pour l'Église par un appel à « désapprendre, apprendre et réapprendre afin de surmonter toute tendance à assumer les modèles coloniaux qui ont causé des dommages dans le passé ».

Vous savez quoi ? Ce sont les Conquistadors espagnols et la grands voyageurs portugais qu’il faut rejeter ; renoncer à leurs pompes et à leurs œuvres comme on renonce à Satan. Même si avant leur arrivée c’est Satan qui régnait en maître dans ces terres de malheur…

Péché écologique et droit à l'eau potable     
Le Document propose une définition du « péché écologique » comme« une action ou une omission contre Dieu, contre le prochain, la communauté, l'environnement », les générations futures et la vertu de la justice. Afin de réparer la dette écologique que les pays ont envers l'Amazonie, il est suggéré de créer un fonds mondial pour les communautés amazoniennes, afin de les protéger du désir prédateur des entreprises nationales et multinationales.
Le Synode rappelle « l'urgence de développer des politiques énergétiques qui réduisent drastiquement les émissions de dioxyde de carbone (CO2) et d'autres gaz liés au changement climatique ». Il promeut l'énergie propre et attire l'attention sur l'accès à l'eau propre, droit humain fondamental et condition pour l'exercice des autres droits humains. Protéger la terre, c'est encourager la réutilisation et le recyclage, réduire l'utilisation de combustibles fossiles et de plastiques, changer les habitudes alimentaires comme la consommation excessive de viande et de poisson, adopter un mode de vie sobre, planter des arbres.

Manger des pommes, aussi ?

Dans ce contexte émerge la proposition de créer un Observatoire social et pastoral amazonien qui travaillerait en synergie avec le CELAM, la CLAR, Caritas, le Repam, les épiscopats, les Églises locales, les universités catholiques mais aussi avec les acteurs non-ecclésiaux. La création d'un bureau amazonien au sein du Dicastère pour le Service du Développement humain intégral est également proposée.

Organismes qui dans l’ensemble ont proposé toutes les innovations les plus progressistes…

Chapitre V - Nouvelles voies de conversion synodale    
Surmonter le cléricalisme et les impositions arbitraires, renforcer une culture de dialogue, d'écoute et de discernement spirituel, répondre aux défis pastoraux. Telles sont les caractéristiques sur lesquelles doit se fonder une conversion synodale, à laquelle l'Église est appelée à avancer en harmonie, sous l'impulsion de l'Esprit qui donne la vie et avec audace évangélique.

Ah, encore ce jargon… Et ce n’est pas fini.

Synodalité, ministères, rôle actif des laïcs et vie consacrée        
Le défi est d'interpréter les signes des temps à la lumière de l'Esprit Saint et d'identifier le chemin à suivre dans le service du plan de Dieu. Les formes d'exercice de la synodalité sont variées et doivent être décentralisées, attentives aux processus locaux, sans affaiblir le lien avec les Églises sœurs et avec l'Église universelle. La synodalité traduit, en continuité avec le Concile Vatican II, la coresponsabilité et le ministère de tous, la participation des laïcs, hommes et femmes, considérés comme « acteurs privilégiés ».

Ou l’aboutissement de tout ce qu’il y avait de plus dangereusement ambigu dans le Concile à la suite duquel la pratique religieuse des catholiques s’est effondré ; beau modèle.

La participation des laïcs, tant dans la consultation que dans la prise de décision, à la vie et à la mission de l'Église devrait être renforcée et élargie à partir de la promotion et de la délégation de « ministères aux hommes et aux femmes de manière équitable ».

Allez, nous y voilà, le partage des postes voire la parité. Les ministères, c’est pour les femmes aussi.

Évitant l’individualisme, peut-être par rotation des tâches, « l'évêque peut confier, avec un mandat à durée déterminée, en l'absence de prêtres, l'exercice de la pastorale des communautés à une personne non investie du caractère sacerdotal, qui est membre de la communauté elle-même ». La responsabilité de la communauté restera du ressort du prêtre. Le Synode parie alors sur une vie consacrée à visage amazonien, en commençant par un renforcement des vocations indigènes : parmi les propositions, l'itinérance avec les pauvres et les exclus est soulignée. Il est aussi demandé que la formation soit centrée sur l'interculturalité, l'inculturation et le dialogue entre la spiritualité et les cosmovisions amazoniennes.

La spiritualité et les cosmovisions amazoniennes ? Mais bien sûr ! Revoilà les esprits de l’eau et de la rivière et la Terre Mère annoncés dans le document préparatoire et l’Instrumentum laboris ; ils n’ont rien oublié, surtout pas le pire et le plus païen ! D’ailleurs…

L'heure de la femme   
Un grand espace dans le Document est consacré à la présence et au temps des femmes. Comme le suggère la sagesse des peuples ancestraux, la terre mère a un visage féminin et dans le monde indigène les femmes sont « une présence vivante et responsable dans la promotion humaine ». Le Synode demande que la voix des femmes soit entendue, qu'elles soient consultées, qu'elles participent de manière plus incisive à la prise de décision, qu'elles contribuent à la synodalité ecclésiale, qu'elles assument avec plus de force leur direction dans l'Église, dans les conseils pastoraux ou « même dans les instances gouvernementales ».

On vous le dit, les femmes indigènes n’attendent que ça, peut-être même avec l’indéfrisable et le droit au micro qui vont avec. Et ce n’est pas néo-colonialiste, ça, que de vouloir fabriquer des équipes liturgiques sur le modèle des paroisses féminisées de France ou d’Allemagne où la foi se meurt ?

En tant que protagonistes et gardiennes de la création et de la maison commune, les femmes sont souvent « victimes de violence, physique, morale et religieuse, y compris de féminicides ».

Il n’y a pas d’hominicides.

Le texte réaffirme l'engagement de l'Eglise à défendre leurs droits, en particulier en ce qui concerne les femmes migrantes. En même temps, il reconnaît le « ministère » confié par Jésus aux femmes et appelle à une révision du Motu Proprio Ministeria quædam de saint Paul VI, afin que les femmes bien formées et préparées puissent aussi « recevoir les ministères du lecteur et de l’acolyte, entre autres, qui peuvent être réalisés ».
Ce n’est pas possible. Répétons, pas possible. Point.
Plus précisément, dans les contextes où les communautés catholiques sont dirigées par des femmes, la création d'un « ministère établi des femmes comme leaders communautaires » est nécessaire. Le Synode souligne que les nombreuses consultations en Amazonie ont sollicité le « diaconat permanent pour les femmes », un thème très présent dans les débats au Vatican.
Les participants souhaitent partager les expériences et les réflexions qui ont émergé jusqu'à présent avec la Commission d'étude sur le diaconat féminin créée en 2016 par le Pape François et en attendent les résultats.

C’était à prévoir. Mais à mon avis à comprendre comme s’inscrivant dans le culte de la Pachamama d’une Eglise à visage amazonien devenue modèle pour l’Eglise tout entière.

Diaconat permanent       
La promotion, la formation et le soutien des diacres permanents sont définis comme urgents. Le diacre, sous l'autorité de l'évêque, est au service de la communauté et est aujourd'hui obligé de promouvoir l'écologie intégrale, le développement humain, la pastorale sociale et le service aux personnes en situation de vulnérabilité et de pauvreté, les configurant au Christ.
Il est donc nécessaire d'insister sur la formation continue, marquée par l'étude académique et la pratique pastorale, dans laquelle l'épouse et les enfants du candidat sont également impliqués. Le programme de formation, précise le Synode, devrait inclure des thèmes qui favorisent le dialogue œcuménique, inter-religieux et interculturel, l'histoire de l'Église en Amazonie, l'affectivité et la sexualité, la cosmovision autochtone et l'écologie intégrale. L'équipe des formateurs sera composée de ministres ordonnés et de laïcs. La formation de futurs diacres permanents dans les communautés vivant sur les rives des rivières indigènes devrait être encouragée.

Toujours avec la cosmovision autochtone…

Formation des prêtres   
La formation des prêtres doit être inculturée : il faut préparer des pasteurs qui sachent vivre l'Évangile, connaître les lois canoniques, être compatissants à l'exemple de Jésus : proches des gens, capables d'écouter, de guérir et de consoler, sans chercher à s'imposer, manifestant la tendresse du Père. Aussi dans le domaine de la formation pour le sacerdoce, les pères synodaux souhaitent l'inclusion de disciplines telles que l'écologie intégrale, l'éco-théologie, la théologie de la création, les théologies indépendantes, la spiritualité écologique, l'histoire de l'Église en Amazonie, l'anthropologie culturelle amazonienne. Le Synode recommande d'insérer de préférence les centres de formation dans la réalité amazonienne et d'offrir aux jeunes non-amazoniens la possibilité de vivre leur formation en Amazonie.

Ce serait tout de même plus simple s’ils nous disaient carrément qu’ils veulent changer la foi pour l’adapter aux croyances indigènes.

Participation à l'Eucharistie et ordinations sacerdotales
La participation à l'Eucharistie est au cœur de la communauté chrétienne. Pourtant, note le Synode, de nombreuses communautés ecclésiales du territoire amazonien ont d'énormes difficultés à y accéder. Cela peut prendre des mois, voire des années, avant qu'un prêtre ne revienne dans une communauté pour célébrer la messe ou offrir les sacrements de la Réconciliation et de l'onction des malades. Le Synode réaffirme l'appréciation du célibat comme don de Dieu dans la mesure où il permet au prêtre de se consacrer pleinement au service de la communauté et renouvelle la prière pour qu’il y ait beaucoup de vocations dans le célibat, bien que « cette discipline ne soit pas requise par la nature même du sacerdoce », et il considère la vaste étendue du territoire amazonien et la pénurie des ministres ordonnés.
Le Document final propose « d'établir des critères et des dispositions par l'autorité compétente, d'ordonner des prêtres appropriés et reconnus de la communauté qui ont un diaconat permanent fécond et reçoivent une formation adéquate pour le sacerdoce, pouvant avoir une famille légitimement constituée et stable, pour soutenir la vie de la communauté chrétienne par la prédication de la Parole et la célébration des sacrements dans les zones les plus reculées de la région amazonienne ». Il est précisé qu'à cet égard, « certains se sont exprimés en faveur d'une approche universelle du sujet ».

Ça aussi, on s’en doutait. Que dire de plus ?

Organisme régional post-synodal et Université amazonienne        
Le Synode propose de repenser l'organisation des Églises locales d'un point de vue « panamazonien », en redimensionnant les vastes zones géographiques des diocèses, en regroupant les Églises particulières présentes dans la même région et en créant un Fonds amazonien pour le soutien à l'évangélisation afin de faire face au « coût de l'Amazonie ».
Dans ce contexte émerge l'idée de créer un organisme régional ecclésial post-synodal, articulé avec le Repam et le CELAM, afin de prendre en charge bon nombre des propositions qui ont émergé du Synode.

En effet, pourquoi les très progressistes REPAM et CELAM lâcherait-ils le morceau ?

Dans le domaine de l'éducation, la création d'une Université catholique amazonienne, fondée sur la recherche interdisciplinaire, l'inculturation et le dialogue interculturel et fondée principalement sur les Saintes Écritures, dans le respect des coutumes et traditions des peuples autochtones, est nécessaire.

Relire l’Ecriture Sainte à la lumière des traditions autochtones ?

Rite amazonien      
Afin de répondre de manière authentiquement catholique à la demande des communautés amazoniennes d'adapter la liturgie en valorisant la vision du monde, les traditions, les symboles et les rites présents dans la région, il est demandé à cet organisme de constituer une commission compétente pour étudier l'élaboration d'un rite amazonien qui puisse exprimer « le patrimoine liturgique, théologique, disciplinaire et spirituel de l'Amazonie ».
Il s'ajouterait aux 23 rites déjà présents dans l'Église catholique, enrichissant le travail d'évangélisation, la capacité d'exprimer la foi dans une culture qui lui est propre, le sens de la décentralisation et de la collégialité que l'Église catholique peut exprimer. Il est également suggéré que les rites ecclésiaux soient accompagnés par la manière dont les gens prennent soin du territoire et se rapportent à ses eaux.

On en a eu un avant-goût avec la minette promenée en canoë dans Santa Maria in Traspontina avant d’exécuter une danse avec le Nouveau Testament.

Enfin, pour favoriser le processus d'inculturation de la foi, le Synode exprime l'urgence de former des comités pour la traduction et la rédaction des textes bibliques et liturgiques dans les langues des différents lieux, « en préservant la matière des sacrements et en les adaptant à la forme, sans perdre de vue l'essentiel ». La musique et le chant devraient également être encouragés au niveau liturgique. A la fin du Document, on invoque la protection de la Vierge de l'Amazonie, Mère de l'Amazonie, vénérée avec divers titres dans toute la région.


Sainte Marie de Guadalupe, Impératrice des Amériques,

priez pour nous. Vraiment. Et vite. S’il vous plaît…




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26 octobre, 2019

Une pachamama vénérée cette après-midi à Santa-Maria in Traspontina

Des Pachamama (comme les désigne le pape François), ils en ont à la pelle. (Normal, pour des souvenirs genre grotte de Lourdes…).

Le blog Messa in latino publiait il y a peu des photos prises à 15:55 cet après-midi à Santa-Maria in Traspontina.

On y priait pour l'heureuse issue du synode sur l'Amazonie. Comme ça :






Sur une video postée sur le même blog, on voit que la Pachamama a été placée au centre de l'église, l'autel et le Saint Sacrement étant au fond vers la droite tandis que les bancs leur faisant face ont été retournés pour permettre de prier autour de cette statuette entournée de lumignons.

Et il n'y a là aucune intention idolâtre ?

Haha !

Quitte à vous dire ce que j'ai sur le cœur et à m'attirer quelques remarque acerbes : je vous dirai qu'en ce 26 octobre, cela ne me paraît pas absolument sans lien avec ceci :



Où Academia christiana et Eléments, bras dessus dessous, parlent de la nécessaire défense commune de l'identité face à la déferlante mondialiste. Hum… Le jeu me paraît dangereux, puisque dans la rhétorique de la Nouvelle Droite, l'identité religieuse est fortement attachée au terroir. Un Julien Langella (d'Academia christianap) a pu écrire dans Présent du 20 juin dernier, à propos des indigènes d'Amazonie, pour mieux éreinter Bolsonaro et le PiS polonais qui venait de refuser l'entrée au suprémaciste blanc américain Jared Taylor :

« Il se pourrait bien que les vrais populistes soient les Indiens. Ceux-ci, appuyés sur une connaissance ancestrale de leur terroir, gardiens de langues perdues et adeptes d’une vie rude mais formatrice, sont plus proches de nos ancêtres gascons, berrichons ou auvergnats qu’un sous-Reagan de telenovela. »

Il développait le même discours admiratif à l'égard du conseil amérindien et de leur lien historique et « spirituel » avec la forêt amazonienne ici :

https://www.youtube.com/watch?v=uaK_47htkYE

Par rapport au discours écologiste qui a cours aujourd'hui à Rome, tout cela me paraît finalement assez mainstream.

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