VaticanNews propose un résumé du document
final du synode sur l’Amazonie, qui a été distribué à la demande du pape
François. Voici ce résumé, auquel j’ajoute quelques commentaires, toujours en gras et italique. – J.S.
Document
final du Synode: l'Église s'engage à être une alliée de l'Amazonie
Conversion :
c'est le leitmotiv du Document final du Synode sur l’Amazonie. Une conversion
qui se décline à plusieurs niveaux : intégrale, pastorale, culturelle,
écologique et synodale. Le texte est le résultat de « l'échange
ouvert, libre et respectueux » qui a eu lieu pendant les trois
semaines de travail du Synode, pour raconter l'histoire des défis et du
potentiel de l'Amazonie, le « cœur biologique » du
monde réparti sur neuf pays et habité par plus de 33 millions de personnes,
dont environ 2,5 millions sont indigènes. Pourtant, cette région, deuxième zone
la plus vulnérable au monde du fait du changement climatique causé par l'homme,
se trouve « dans une course effrénée vers la mort » et
cela nécessite d'urgence – le Document le rappelle – une nouvelle orientation
qui permettra de la sauver, sous peine d'un impact catastrophique sur la
planète entière.
Le
ton est millénariste – mais au lieu de demander la conversion de l’humanité à
Dieu, le document final réclame la conversion de l’Eglise et de chaque homme au
service de la Terre. Cette conversion « intégrale, pastorale, culturelle,
écologique et synodale » n’a absolument rien à voir avec le salut ou la
vie éternelle. Elle est une conversion-révolution, non point au Cœur sacré de
Jésus et au Cœur immaculé de sa Mère virginale, mais au « cœur biologique
du monde. » Ces cinq « conversions » mal centrées donnent lieu
au cinq chapitres du document final.
Chapitre I -
Conversion intégrale
Dès le début,
le Document nous exhorte à une « vraie conversion intégrale »,
avec une vie simple et sobre, dans le style de saint François d'Assise, engagé
à entrer en relation harmonieuse avec la « maison commune »,
l'œuvre créatrice de Dieu. Cette conversion conduira l'Église à être en sortie,
pour entrer dans le cœur de tous les peuples amazoniens. L'Amazonie, en effet,
a une voix qui est un message de vie et s'exprime à travers une réalité
multiethnique et multiculturelle, représentée par les visages variés qui
l'habitent. « Bien vivre » et « bien
agir » sont les modes de vie des peuples amazoniens, c'est-à-dire
vivre en harmonie avec eux-mêmes, avec les êtres humains et avec l'être
suprême, dans une seule intercommunication entre tout le cosmos, pour forger un
projet de vie pleine pour tous.
Tous
ne sont pas appelés à la vie simple et sobre du moine qui renonce à toute
propriété ; c’est l’équilibre de l’Eglise que de le savoir et c’est cet
équilibre qui est remis en cause au nom d’un sacrifice offert au nom de la
« relation harmonieuse avec la maison commune » – qui n’était en
aucun cas la première préoccupation de saint François mais peut-être ce
« surcroît » promis à celui qui cherche d’abord le royaume de Dieu.
Quant
à la voix de l’Amazonie, tout a montré au long de ce synode qu’on lui fait dire
ce qu’on veut, au lieu d’écouter Celui qui est le Verbe : la Voie, la
Vérité et la Vie. On retrouve sans surprise la glorification de la société
multi-ethnique et multi-culturelle. Le « bien vivre » des indigènes,
résumé ainsi : « Le bien vivre (sumak kawsay) des aborigènes
suppose qu'il y a “une intercommunication
à l’intérieur de tout le cosmos, où il n'y a ni excluants ni exclus. » Ici
ils ont rajouté « l’être suprême ». Pas Dieu, non, l’être suprême cher aux francs-maçons.
Les douleurs
de l'Amazonie : le cri de la terre et le cri des pauvres
Cependant, le
texte n'ignore pas les nombreuses douleurs et violences qui aujourd'hui
blessent et déforment l'Amazonie, menaçant sa vie : la privatisation des biens
naturels, les modèles de production prédateurs, la déforestation qui touche
près de 17 % de la région, la pollution des industries extractives, le
changement climatique, le trafic de drogue, l'alcoolisme, la traite des
personnes, la criminalisation des leaders et défenseurs du territoire et les
groupes armés illégaux.
Ici
le document parle comme une ONG.
Il y a aussi
une grande page sur la migration en Amazonie, qui est divisée en trois niveaux
: la mobilité des groupes autochtones dans les territoires à circulation
traditionnelle ; le déplacement forcé des peuples autochtones ; les migrations
internationales et les réfugiés. Pour tous ces groupes, il y a un besoin de
pastorale transfrontalière qui inclut le droit à la libre circulation.
Le problème de
la migration, dit-on, doit être abordé de manière coordonnée par les Églises
frontalières. En outre, un travail pastoral permanent devrait être conçu pour
les migrants victimes de la traite. Le Document synodal demande également
qu'une attention particulière soit accordée au déplacement forcé des familles
autochtones dans les centres urbains, en soulignant que ce phénomène
nécessite « une attention pastorale globale dans les banlieues ».
D'où l'exhortation à créer des équipes missionnaires qui, en coordination avec
les paroisses, s'occupent de cet aspect, en offrant des liturgies inculturées
et en favorisant l'intégration de ces communautés dans les villes.
Missionaires,
bravo, oui, s’ils apportent le Christ. Il serait d’ailleurs temps puisque les
indigènes pourtant christianisés par les missionnaires catholiques pendant des
siècles, se convertissent en masse… au pentecôtisme. Mais bien sûr, l’accent
est mis sur les liturgies « inculturées ». Comme l’idolâtrie de la
Terre Mère imposée en divers lieux de Rome par des groupes d’agitation
pseudo-indigène parfaitement organisés ?
Chapitre II
- La conversion pastorale
La référence à
la nature missionnaire de l'Église est d'ailleurs centrale : la mission n'est
pas quelque chose d'optionnel – le texte le rappelle – parce que l'Église est
missionnaire et l'action missionnaire est le paradigme de l'ensemble de l'œuvre
de l'Église. En Amazonie, elle doit être « Samaritaine »,
c'est-à-dire qu'elle doit aller à la rencontre de tous ; « Madeleine »,
c'est-à-dire aimée et réconciliée pour proclamer avec joie le Christ ressuscité
; « mariale », c'est-à-dire engendrer des enfants à la
foi et « inculturée » parmi les peuples qu'elle
sert. Il est donc important de passer d'une « visite » pastorale
à une « présence pastorale permanente » et c'est
pourquoi le Document synodal suggère que les congrégations religieuses du monde
établissent au moins un avant-poste missionnaire dans l’un des pays amazoniens.
On y
croirait presque si le synode avait rappelé qu’une femme, seule, d’apparence
métisse, a converti le continent sud-américain de manière prodigieuse en 1531,
la Vierge elle-même, apparue enceinte et enveloppée de soleil, arrachant les
autochtones à leur idolâtrie diabolique en les libérant de son esclavage, plus
forte avec son doux visage et son humilité devant le Très-Haut que les
effrayantes « divinités » à plumes qu’il fallait apaiser par le sang.
Notre Dame de Guadalupe a été mise de côté, oubliée, remplacée par une
Pachamama (aux dires du pape) vilaine et sans pudeur, cette « Terre
Mère » dont le cri réclame des sacrifices. (Les anglophones peuvent
écouter à ce sujet l’instructive
émission de Michael Matt.)
Le sacrifice
des martyrs missionnaires
Le Synode
n'oublie pas les nombreux missionnaires qui ont donné leur vie pour transmettre
l'Évangile en Amazonie, dont les pages les plus glorieuses ont été écrites par
les martyrs. En même temps, le Document rappelle que l'annonce du Christ dans
la région a souvent été faite de connivence avec les pouvoirs oppressifs du
peuple. C'est pourquoi, aujourd'hui, l'Église a « l'occasion
historique » de s'éloigner des nouvelles puissances
colonisatrices, d'écouter les peuples amazoniens et d'exercer son activité
prophétique « de manière transparente ».
Parce
qu’autrefois, c’était opaque. Colonialiste. Faudrait nettoyer tout ça !
Dialogue
œcuménique et interreligieux
Dans ce
contexte, une grande importance est accordée au dialogue œcuménique et inter-religieux
: « chemin indispensable de l'évangélisation en Amazonie »,
le dialogue œcuménique doit partir « de la centralité de la Parole
de Dieu, pour initier de véritables chemins de communion ». Sur le
plan inter-religieux, le Document encourage une meilleure connaissance des
religions indigènes et des cultes d'ascendance africaine, afin que chrétiens et
non-chrétiens, ensemble, puissent agir pour défendre la maison commune. Pour
cette raison, des moments de rencontre, d'étude et de dialogue entre les
Églises amazoniennes et les adeptes des religions indigènes sont proposés.
Au
nom, donc, de la Pachamama, il faut s’ouvrir aux cultes indigènes clairement
idolâtres et aussi aux cultes des Noirs d’Afrique amenés dans ces régions.
Communion… pour la maison commune.
L'urgence de
la pastorale indigène et de la pastorale des jeunes
Il est
nécessaire de créer ou de maintenir « une option préférentielle
pour les peuples indigènes », en donnant une impulsion missionnaire
encore plus grande parmi les vocations indigènes, car l'Amazonie doit aussi
être évangélisée par l'Amazonie. Partagés entre tradition et innovation,
plongés dans une crise intense de valeurs, victimes de tristes réalités telles
que la pauvreté, la violence, le chômage, les nouvelles formes d'esclavage et
les difficultés d'accès à l'éducation, ils se retrouvent souvent en prison ou
meurent par suicide.
Pourtant, les
jeunes Amazoniens ont les mêmes rêves et les mêmes espoirs que les autres
enfants du monde et l'Église, appelée à être une présence prophétique, doit les
accompagner sur leur chemin, pour éviter que leur identité et leur estime de
soi ne soient endommagées ou détruites. En particulier, le Document
suggère « une pastorale des jeunes renouvelée et audacieuse »,
centrée sur Jésus. Les jeunes, en effet, lieux théologiques et prophètes
d'espérance, veulent être protagonistes et l'Église amazonienne veut
reconnaître leur espace. D'où l'invitation à promouvoir de nouvelles formes
d'évangélisation à travers les réseaux sociaux et à aider les jeunes
autochtones à atteindre une saine inter-culturalité.
Ne
serait-ce pas la société qui rend l’homme mauvais, voire le désespère ? On
a déjà entendu ça quelque part…
La pastorale
urbaine et les familles
Le texte final
du Synode développe ensuite le thème de la pastorale urbaine, avec un regard
particulier sur les familles : dans les banlieues des villes, elles souffrent
de pauvreté, de chômage, de manque de logement, ainsi que de nombreux problèmes
de santé. Il est donc nécessaire de défendre le droit de tous à la ville en
tant que jouissance équitable des principes de durabilité, de démocratie et de
justice sociale.
Il faut se
battre pour que dans les favelas et dans les “villas miserias” les droits
fondamentaux soient garantis. La mise en place d'un « ministère
d'accueil » pour la solidarité fraternelle avec les migrants, les
réfugiés et les sans-abri vivant en milieu urbain doit également être centrale.
Dans ce contexte, une aide précieuse vient des communautés ecclésiales de
base, « un don de Dieu aux Églises locales de l'Amazoni e».
Dans le même temps, les politiques publiques sont invitées à améliorer la
qualité de vie dans les zones rurales, afin d'éviter le transfert incontrôlé
des populations vers les villes.
« Communautés
ecclésiales de base » : voilà la théologie de la libération, avec son
substrat marxiste, proposée comme solution.
Chapitre III
- Conversion culturelle
L'inculturation
et l'interculturalité sont des outils importants – poursuit le Document – pour
réaliser une conversion culturelle qui conduit le chrétien à aller à la
rencontre de l'autre pour apprendre de lui. Les peuples amazoniens, en effet,
avec leurs « parfums anciens » qui contrastent avec
le désespoir que l'on respire sur le continent, et avec leurs valeurs de
réciprocité, de solidarité et de sens communautaire, offrent des enseignements
de vie et une vision intégrée de la réalité capable de comprendre que toute
création est liée et de garantir donc une gestion durable. L'Église s'engage à
être l'alliée des peuples autochtones – le texte synodal le réitère – surtout
pour dénoncer les attaques perpétrées contre leur vie, les projets de
développement prédateur ethnocides et écocides et la criminalisation des
mouvements sociaux.
Autrefois,
les indigènes étaient heureux, bons, vivaient en pleine harmonie… avec un des
pires environnements naturels de la planète. « Comprendre que toute
création est liée », c’est le « mantra » du pape François, et
l’on perçoit ici son lien étroit avec une vision indigéniste de la vie sur
terre.
Défendre la
terre, c'est défendre la vie
« La
défense de la terre n'a d'autre but que la défense de la vie » et
se fonde sur le principe évangélique de la défense de la dignité humaine. Il
est donc nécessaire de respecter les droits à l'autodétermination, à la
délimitation des territoires et à la consultation préalable, libre et éclairée
des peuples autochtones. Un point spécifique est consacré aux peuples
autochtones en isolement volontaire (Piav) ou en isolement et premier contact
(Piaci), qui aujourd'hui, en Amazonie, représentent environ 130 unités et sont
souvent victimes de nettoyage ethnique : l'Église doit entreprendre une action
pastorale mais aussi une sorte de lobbying, une pression, pour que les États
protègent les droits et l'inviolabilité des territoires de ces peuples.
Entre
revendications politiques et parti-pris pour le non accès de ces peuples aux
progrès techniques, et surtout à la civilisation (pour endommagée qu’elle soit
aujourd’hui par la culture de mort), les pères synodaux ne se sont semble-t-il
pas posé la question de savoir si les membres de ces PIAV et PIACI sont tous
d’accord pour cette manière de vivre. Ils ont droit à leurs traditions, les
bonnes comme les mauvaises ; mais nous, on nous a arraché notre liturgie
immémoriale…
Théologie
indienne et piété populaire
Du point de vue
de l'inculturation, c'est-à-dire de l'incarnation de l'Évangile dans les
cultures indigènes, une place est donnée à la théologie et à la piété populaire
indiennes, dont les expressions doivent être appréciées, accompagnées, promues
et parfois « purifiées », car elles sont des moments
privilégiés d'évangélisation qui doivent conduire à la rencontre avec le
Christ. L'annonce de l'Évangile, en effet, n'est pas un processus de
destruction, mais de croissance et de consolidation des « semences
du Verbe » présentes dans les cultures.
D'où le rejet
clair de « l'évangélisation de style colonial » et
du « prosélytisme », en faveur d'une proclamation
inculturée qui promeut une Église à visage amazonien, en plein respect et
égalité avec l'histoire, la culture et le mode de vie des populations locales.
A cet égard, le Document synodal propose que les centres de recherche de
l'Église étudient et rassemblent les traditions, les langues, les croyances et
les aspirations des peuples autochtones, en encourageant leur travail éducatif
sur la base de leur propre identité et culture.
La
théologie indienne, c’est celle d’une spiritualité panthéiste, centrée sur
l’invocation des esprits, et marquée fortement par la dualité sexuelle, de
telle sorte qu’en théologie indienne on n’imagine pas le célibat du prêtre ni
la liturgie sans femme. Combattue par Benoît XVI. Présente dans le document préparatoire du synode en note de bas de page seulement – mais ils savaient bien qu'elle était centrale à l'entreprise.
Quant à la vénération de Notre Dame de Guadalupe ou de
Notre Dame d’Aparecida, elle a… disparu de l’esprit de ces grands promoteurs
de la piété populaire.
Créer un
réseau amazonien de communication ecclésiale
Également dans
le domaine de la santé – poursuit le Document – ce projet éducatif devrait
promouvoir les connaissances ancestrales de la médecine traditionnelle de
chaque culture. En même temps, l'Église s'engage à offrir des soins de santé là
où l'État n'arrive pas. Il y a aussi un appel fort pour une éducation
solidaire, basée sur la conscience d'une origine commune et d'un avenir partagé
par tous, ainsi qu'une culture de la communication qui favorise le dialogue, la
rencontre et le soin de la « maison commune ».
Concrètement, le texte synodal suggère la création d'un réseau panamazzonique
de communication ecclésiale, d'un réseau scolaire d'éducation bilingue et de
nouvelles formes d'éducation, même à distance.
Le
jargon commence à m’énerver. Juste un mot pour dire que les connaissances
ancestrales de la médecine traditionnelle de chaque culture, avec leur
part de sorcellerie et de rituels qui n’ont rien de chrétien, n’ont rien à
faire dans un document de cette sorte. A-t-on vraiment attendu Laudato si’ et l’Instrumentum
laboris pour découvrir les vertus de la
quinine ?
Chapitre IV
- Conversion écologique
Face à « une
crise sociale et environnementale sans précédent », le Synode appelle
à une Église amazonienne capable de promouvoir une écologie intégrale et une
conversion écologique selon laquelle « tout est intimement lié ».
L'écologie
intégrale, la seule voie
possible
L'espoir est
qu'en reconnaissant « les blessures causées par l'être humain » au
territoire, on recherche « des modèles de développement équitable
et solidaire ». Cela se traduit par une attitude qui lie la pastorale
de la nature à la justice pour les personnes les plus pauvres et les plus
défavorisées de la terre. L'écologie intégrale ne doit pas être comprise comme
une voie supplémentaire que l'Église peut choisir pour l'avenir, mais comme le
seul moyen possible de sauver la région de l'extractivisme prédateur, du sang
innocent versé et de la criminalisation des défenseurs de l'Amazonie. L'Église,
en tant que « partie intégrante de la solidarité international e»,
doit promouvoir le rôle central du biome amazonien dans l'équilibre de la
planète et encourager la communauté internationale à fournir de nouvelles
ressources économiques pour sa protection en renforçant les instruments de la
Convention-cadre sur les changements climatiques.
L’Eglise
comme supplétif de l’ONU et de son programme pour le développement
durable !
La défense
des droits de l'Homme est un besoin de foi
La défense et
la promotion des droits de l'Homme, ainsi qu'un devoir politique et une tâche
sociale, est un besoin de foi. Face à ce devoir chrétien, le Document dénonce
la violation des droits de l'Homme et la destruction des ressources extractives
; il assume et soutient, également en alliance avec d'autres Églises, les
campagnes de désinvestissement des entreprises extractives qui causent des
dommages sociaux et écologiques en Amazonie ; il propose une transition
énergétique radicale et la recherche d'alternatives ; il propose aussi le
développement de programmes de formation pour le soin de la « maison
commune ».
Le texte
demande aux États de cesser de considérer la région comme une dépendance
inépuisable, tout en appelant à un « nouveau paradigme de
développement durable » socialement inclusif, combinant
connaissances scientifiques et traditionnelles. Les critères commerciaux ne
devraient pas être supérieurs aux critères environnementaux et aux droits de
l'Homme.
Voilà
qui va servir les velléités d’internationalisation de la zone…
L’Église
alliée des communautés
amazoniennes
L'appel est à
la responsabilité : nous sommes tous appelés à prendre soin de l'œuvre de Dieu.
Les protagonistes du soin, de la protection et de la défense des peuples sont
les communautés amazoniennes elles-mêmes. L'Église est leur alliée, elle marche
avec eux, sans imposer une manière particulière d'agir, reconnaissant la
sagesse des peuples sur la biodiversité contre toute forme de biopiraterie. Les
agents pastoraux et les ministres ordonnés sont invités à se former à cette
sensibilité sociale et environnementale à l'instar des martyrs de l'Amazonie.
L'idée est de créer des ministères pour le soin de la maison commune.
Mourir
pour le « biome » amazonien ? On n’en est pas loin, avec
des prêtres de la nouvelle Eglise verte, ministres du bien-être de la Terre et
non du salut des âmes.
Défendre la
vie
Le Document
réaffirme l'engagement de l'Église à défendre la vie « de sa
conception à son crépuscule » et à promouvoir le dialogue
interculturel et œcuménique afin de contrer les structures de mort, de péché,
de violence et d'injustice. La conversion écologique et la défense de la vie en
Amazonie se traduisent pour l'Église par un appel à « désapprendre,
apprendre et réapprendre afin de surmonter toute tendance à assumer les modèles
coloniaux qui ont causé des dommages dans le passé ».
Vous
savez quoi ? Ce sont les Conquistadors espagnols et la grands voyageurs
portugais qu’il faut rejeter ; renoncer à leurs pompes et à leurs œuvres
comme on renonce à Satan. Même si avant leur arrivée c’est Satan qui régnait en
maître dans ces terres de malheur…
Péché
écologique et droit à l'eau potable
Le Document
propose une définition du « péché écologique » comme« une
action ou une omission contre Dieu, contre le prochain, la communauté,
l'environnement », les générations futures et la vertu de la justice.
Afin de réparer la dette écologique que les pays ont envers l'Amazonie, il est
suggéré de créer un fonds mondial pour les communautés amazoniennes, afin de
les protéger du désir prédateur des entreprises nationales et multinationales.
Le Synode
rappelle « l'urgence de développer des politiques énergétiques qui
réduisent drastiquement les émissions de dioxyde de carbone (CO2) et d'autres
gaz liés au changement climatique ». Il promeut l'énergie propre et
attire l'attention sur l'accès à l'eau propre, droit humain fondamental et
condition pour l'exercice des autres droits humains. Protéger la terre, c'est
encourager la réutilisation et le recyclage, réduire l'utilisation de
combustibles fossiles et de plastiques, changer les habitudes alimentaires
comme la consommation excessive de viande et de poisson, adopter un mode de vie
sobre, planter des arbres.
Manger
des pommes, aussi ?
Dans ce
contexte émerge la proposition de créer un Observatoire social et pastoral
amazonien qui travaillerait en synergie avec le CELAM, la CLAR, Caritas, le
Repam, les épiscopats, les Églises locales, les universités catholiques mais
aussi avec les acteurs non-ecclésiaux. La création d'un bureau amazonien au
sein du Dicastère pour le Service du Développement humain intégral est
également proposée.
Organismes
qui dans l’ensemble ont proposé toutes les innovations les plus progressistes…
Chapitre V -
Nouvelles voies de conversion synodale
Surmonter le
cléricalisme et les impositions arbitraires, renforcer une culture de dialogue,
d'écoute et de discernement spirituel, répondre aux défis pastoraux. Telles
sont les caractéristiques sur lesquelles doit se fonder une conversion
synodale, à laquelle l'Église est appelée à avancer en harmonie, sous
l'impulsion de l'Esprit qui donne la vie et avec audace évangélique.
Ah,
encore ce jargon… Et ce n’est pas fini.
Synodalité,
ministères, rôle actif des laïcs et vie consacrée
Le défi est
d'interpréter les signes des temps à la lumière de l'Esprit Saint et
d'identifier le chemin à suivre dans le service du plan de Dieu. Les formes d'exercice
de la synodalité sont variées et doivent être décentralisées, attentives aux
processus locaux, sans affaiblir le lien avec les Églises sœurs et avec
l'Église universelle. La synodalité traduit, en continuité avec le Concile
Vatican II, la coresponsabilité et le ministère de tous, la participation des
laïcs, hommes et femmes, considérés comme « acteurs privilégiés ».
Ou
l’aboutissement de tout ce qu’il y avait de plus dangereusement ambigu dans le
Concile à la suite duquel la pratique religieuse des catholiques s’est
effondré ; beau modèle.
La
participation des laïcs, tant dans la consultation que dans la prise de
décision, à la vie et à la mission de l'Église devrait être renforcée et
élargie à partir de la promotion et de la délégation de « ministères
aux hommes et aux femmes de manière équitable ».
Allez,
nous y voilà, le partage des postes voire la parité. Les ministères, c’est pour
les femmes aussi.
Évitant
l’individualisme, peut-être par rotation des tâches, « l'évêque
peut confier, avec un mandat à durée déterminée, en l'absence de prêtres,
l'exercice de la pastorale des communautés à une personne non investie du
caractère sacerdotal, qui est membre de la communauté elle-même ». La
responsabilité de la communauté restera du ressort du prêtre. Le Synode parie
alors sur une vie consacrée à visage amazonien, en commençant par un
renforcement des vocations indigènes : parmi les propositions, l'itinérance
avec les pauvres et les exclus est soulignée. Il est aussi demandé que la
formation soit centrée sur l'interculturalité, l'inculturation et le dialogue
entre la spiritualité et les cosmovisions amazoniennes.
La
spiritualité et les cosmovisions amazoniennes ? Mais bien sûr !
Revoilà les esprits de l’eau et de la rivière et la Terre Mère annoncés dans le
document préparatoire et l’Instrumentum laboris ; ils n’ont rien oublié, surtout pas le pire et le plus
païen ! D’ailleurs…
L'heure de
la femme
Un grand espace
dans le Document est consacré à la présence et au temps des femmes. Comme le
suggère la sagesse des peuples ancestraux, la terre mère a un visage féminin et
dans le monde indigène les femmes sont « une présence vivante et
responsable dans la promotion humaine ». Le Synode demande que la voix
des femmes soit entendue, qu'elles soient consultées, qu'elles participent de
manière plus incisive à la prise de décision, qu'elles contribuent à la
synodalité ecclésiale, qu'elles assument avec plus de force leur direction dans
l'Église, dans les conseils pastoraux ou « même dans les instances
gouvernementales ».
On
vous le dit, les femmes indigènes n’attendent que ça, peut-être même avec
l’indéfrisable et le droit au micro qui vont avec. Et ce n’est pas
néo-colonialiste, ça, que de vouloir fabriquer des équipes liturgiques sur le
modèle des paroisses féminisées de France ou d’Allemagne où la foi se
meurt ?
En tant que
protagonistes et gardiennes de la création et de la maison commune, les femmes
sont souvent « victimes de violence, physique, morale et
religieuse, y compris de féminicides ».
Il
n’y a pas d’hominicides.
Le texte
réaffirme l'engagement de l'Eglise à défendre leurs droits, en particulier en
ce qui concerne les femmes migrantes. En même temps, il reconnaît le « ministère » confié
par Jésus aux femmes et appelle à une révision du Motu Proprio Ministeria
quædam de saint Paul VI, afin que les femmes bien formées et préparées
puissent aussi « recevoir les ministères du lecteur et de
l’acolyte, entre autres, qui peuvent être réalisés ».
Ce
n’est pas possible. Répétons, pas possible. Point.
Plus précisément,
dans les contextes où les communautés catholiques sont dirigées par des femmes,
la création d'un « ministère établi des femmes comme leaders
communautaires » est nécessaire. Le Synode souligne que les
nombreuses consultations en Amazonie ont sollicité le « diaconat
permanent pour les femmes », un thème très présent dans les débats au
Vatican.
Les
participants souhaitent partager les expériences et les réflexions qui ont
émergé jusqu'à présent avec la Commission d'étude sur le diaconat féminin créée
en 2016 par le Pape François et en attendent les résultats.
C’était
à prévoir. Mais à mon avis à comprendre comme s’inscrivant dans le culte de la
Pachamama d’une Eglise à visage amazonien devenue modèle pour l’Eglise tout
entière.
Diaconat
permanent
La promotion,
la formation et le soutien des diacres permanents sont définis comme urgents.
Le diacre, sous l'autorité de l'évêque, est au service de la communauté et est
aujourd'hui obligé de promouvoir l'écologie intégrale, le développement humain,
la pastorale sociale et le service aux personnes en situation de vulnérabilité
et de pauvreté, les configurant au Christ.
Il est donc
nécessaire d'insister sur la formation continue, marquée par l'étude académique
et la pratique pastorale, dans laquelle l'épouse et les enfants du candidat
sont également impliqués. Le programme de formation, précise le Synode, devrait
inclure des thèmes qui favorisent le dialogue œcuménique, inter-religieux et
interculturel, l'histoire de l'Église en Amazonie, l'affectivité et la
sexualité, la cosmovision autochtone et l'écologie intégrale. L'équipe des
formateurs sera composée de ministres ordonnés et de laïcs. La formation de
futurs diacres permanents dans les communautés vivant sur les rives des
rivières indigènes devrait être encouragée.
Toujours
avec la cosmovision autochtone…
Formation
des prêtres
La formation
des prêtres doit être inculturée : il faut préparer des pasteurs qui sachent
vivre l'Évangile, connaître les lois canoniques, être compatissants à l'exemple
de Jésus : proches des gens, capables d'écouter, de guérir et de consoler, sans
chercher à s'imposer, manifestant la tendresse du Père. Aussi dans le domaine
de la formation pour le sacerdoce, les pères synodaux souhaitent l'inclusion de
disciplines telles que l'écologie intégrale, l'éco-théologie, la théologie de
la création, les théologies indépendantes, la spiritualité écologique,
l'histoire de l'Église en Amazonie, l'anthropologie culturelle amazonienne. Le
Synode recommande d'insérer de préférence les centres de formation dans la
réalité amazonienne et d'offrir aux jeunes non-amazoniens la possibilité de
vivre leur formation en Amazonie.
Ce serait tout de même plus simple s’ils nous disaient carrément qu’ils veulent
changer la foi pour l’adapter aux croyances indigènes.
Participation
à l'Eucharistie et ordinations sacerdotales
La
participation à l'Eucharistie est au cœur de la communauté chrétienne.
Pourtant, note le Synode, de nombreuses communautés ecclésiales du territoire
amazonien ont d'énormes difficultés à y accéder. Cela peut prendre des mois,
voire des années, avant qu'un prêtre ne revienne dans une communauté pour
célébrer la messe ou offrir les sacrements de la Réconciliation et de l'onction
des malades. Le Synode réaffirme l'appréciation du célibat comme don de Dieu
dans la mesure où il permet au prêtre de se consacrer pleinement au service de
la communauté et renouvelle la prière pour qu’il y ait beaucoup de vocations
dans le célibat, bien que « cette discipline ne soit pas requise
par la nature même du sacerdoce », et il considère la vaste étendue du
territoire amazonien et la pénurie des ministres ordonnés.
Le Document
final propose « d'établir des critères et des dispositions par
l'autorité compétente, d'ordonner des prêtres appropriés et reconnus de la
communauté qui ont un diaconat permanent fécond et reçoivent une formation
adéquate pour le sacerdoce, pouvant avoir une famille légitimement constituée
et stable, pour soutenir la vie de la communauté chrétienne par la prédication
de la Parole et la célébration des sacrements dans les zones les plus reculées
de la région amazonienne ». Il est précisé qu'à cet égard, « certains
se sont exprimés en faveur d'une approche universelle du sujet ».
Ça
aussi, on s’en doutait. Que dire de plus ?
Organisme
régional post-synodal et Université
amazonienne
Le Synode
propose de repenser l'organisation des Églises locales d'un point de vue « panamazonien »,
en redimensionnant les vastes zones géographiques des diocèses, en regroupant
les Églises particulières présentes dans la même région et en créant un Fonds
amazonien pour le soutien à l'évangélisation afin de faire face au « coût
de l'Amazonie ».
Dans ce
contexte émerge l'idée de créer un organisme régional ecclésial post-synodal,
articulé avec le Repam et le CELAM, afin de prendre en charge bon nombre des
propositions qui ont émergé du Synode.
En
effet, pourquoi les très progressistes REPAM et CELAM lâcherait-ils le
morceau ?
Dans le domaine
de l'éducation, la création d'une Université catholique amazonienne, fondée sur
la recherche interdisciplinaire, l'inculturation et le dialogue interculturel
et fondée principalement sur les Saintes Écritures, dans le respect des
coutumes et traditions des peuples autochtones, est nécessaire.
Relire
l’Ecriture Sainte à la lumière des traditions autochtones ?
Rite
amazonien
Afin de
répondre de manière authentiquement catholique à la demande des communautés
amazoniennes d'adapter la liturgie en valorisant la vision du monde, les
traditions, les symboles et les rites présents dans la région, il est demandé à
cet organisme de constituer une commission compétente pour étudier
l'élaboration d'un rite amazonien qui puisse exprimer « le
patrimoine liturgique, théologique, disciplinaire et spirituel de l'Amazonie ».
Il s'ajouterait
aux 23 rites déjà présents dans l'Église catholique, enrichissant le travail
d'évangélisation, la capacité d'exprimer la foi dans une culture qui lui est
propre, le sens de la décentralisation et de la collégialité que l'Église
catholique peut exprimer. Il est également suggéré que les rites ecclésiaux
soient accompagnés par la manière dont les gens prennent soin du territoire et
se rapportent à ses eaux.
On en
a eu un avant-goût avec la minette promenée en canoë dans Santa Maria in
Traspontina avant d’exécuter une danse avec le Nouveau Testament.
Enfin, pour
favoriser le processus d'inculturation de la foi, le Synode exprime l'urgence
de former des comités pour la traduction et la rédaction des textes bibliques
et liturgiques dans les langues des différents lieux, « en
préservant la matière des sacrements et en les adaptant à la forme, sans perdre
de vue l'essentiel ». La musique et le chant devraient également être
encouragés au niveau liturgique. A la fin du Document, on invoque la protection
de la Vierge de l'Amazonie, Mère de l'Amazonie, vénérée avec divers titres dans
toute la région.
Sainte
Marie de Guadalupe, Impératrice des Amériques,
priez pour nous. Vraiment. Et
vite. S’il vous plaît…
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