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11 mars, 2021

Mgr Philippe Bordeyne, nouveau président de l'Institut Jean-Paul II pour le mariage et la famille, est pour la contraception, et c'est un ardent défenseur d'“Amoris laetitia”

L’Institut théologique pontifical Jean-Paul II pour les sciences du mariage et de la famille aura un nouveau président dès septembre, nous apprend Riposte catholique : Mgr Philippe Bordeyne, actuellement recteur de l’Institut catholique de Paris, est un partisan d’Amoris laetitia, un détracteur d’Humanae vitae et le défenseur au moins indirect d’une approche plus accueillante vis-à-vis des couples homosexuels. Sa nomination a été présentée en quelques mots dans la version anglaise du quotidien officieux de l’épiscopat français, La Croix International : « Mgr Philippe Bordeyne a été choisi pour poursuivre la réforme de l’institut que le défunt pape polonais a créé en 1981 pour promouvoir le mariage traditionnel et la vie familiale. »

Le mot clef est bien celui de « réforme » : ces dernières années, l’Institut Jean-Paul II, jadis présidé par le cardinal Carlo Caffarra – l’un des signataires, aujourd’hui décédé, des Dubia présentés au pape François après la publication d’Amoris Laetitia – a été le théâtre de diverses révolutions allant de la modification de son nom et de la réécriture de ses statuts à la suspension subite de tous ses professeurs en 2019, les plus représentatifs de l’ère Jean-Paul II ayant alors été purement et simplement licenciés. Ce « coup d’état » contre l’orientation traditionnelle de l’Institut Jean-Paul II a été réalisé sous la direction de l’actuel grand chancelier de l’Institut, Mgr Vincenzo Paglia (bien connu pour le tableau homo-érotique qu’il avait commandé pour son ancienne cathédrale de Terni). La purge vise à mettre de côté l’approche métaphysique de l’Institut originel pour adopter un point de vue plus pratique et sociologique, opposant les « questions réelles » à « l’idéalisme abstrait », comme le dit La Croix International.

Paglia a confirmé la nomination de Mgr Bordeyne, spécialiste de la théologie morale, sur Twitter lundi dernier. La nomination n’a pas encore été officiellement proclamée mais, selon l’agence de presse italienne ANSA, un rescrit a été envoyé le 22 février par le cardinal Giuseppe Versaldi, préfet de la Congrégation pour l’éducation catholique, et son secrétaire Mgr Vincenzo Zani, qui ont également signé une lettre remerciant l’actuel président de l’Institut, Mgr Pierangelo Sequeri, 76 ans, et présentant leurs meilleurs vœux à Mgr Bordeyne.

Outre la promotion de la vision du pape François sur le mariage et les enseignements moraux de l’Église, qu’il a constamment assurée dans le cadre de ses précédentes charges, l’une des tâches les plus urgentes de Mgr Bordeyne sera d’enrayer le déclin actuel de l’Institut : selon La Croix International, « certains cours auraient perdu 90 % de leurs étudiants, tandis que d’autres ont été supprimés en raison du nombre insuffisant d’étudiants. Ainsi, le plus grand défi de l’institut est d’attirer de nouveaux étudiants et de relancer les inscriptions ».

Philippe Bordeyne, 61 ans, devrait mettre à profit ses compétences en matière de gestion. Avant de devenir prêtre, il a obtenu le diplôme de HEC Paris, et a ensuite enseigné au Cameroun pendant deux ans dans le cadre d’un programme de coopération. Une fois ordonné, avant d’entamer sa carrière universitaire, Bordeyne fut chargé de l’accompagnement des catéchumènes et de la préparation au mariage dans le diocèse de Nanterre, près de Paris. Il était l’ami de Juan Carlos Scannone, ce prêtre jésuite argentin connu comme un présentateur autorisé de la théologie du pape François (Scannone a publié un livre sur la « théologie du peuple » de François peu avant sa mort en 2019) : ensemble, ils ont écrit un livre intitulé : Divorcés remariés : ce qui change avec François.

Bordeyne fut un acteur de premier plan du deuxième Synode sur la famille en 2015 : il a été nommé à l’époque par le Pape François parmi les 23 « experts » qui ont conseillé les Pères synodaux et guidé leurs discussions.
Philippe Bordeyne a indiqué qu’il s’installera à Rome d’ici au 31 août, soit plusieurs mois après l’ouverture de l’Année Amoris laetitia en la fête de saint Joseph, le 19 mars. Son appréciation personnelle de cette Exhortation Apostolique ne manquera pas d’imprégner le programme et les orientations de l’Institut Jean-Paul II.

Ces dernières années, il a plusieurs fois exprimé dans les médias son soutien au « discernement » souhaité par le pape François à propos de la « réintégration » des catholiques divorcés et remariés. Le 9 avril 2014, Philippe Bordeyne déclarait à La Vie :

« Pour le cas de l’accès aux sacrements des divorcés remariés : il reprend la notion de discernement, déjà connue dans la pastorale de l’Eglise et déjà évoquée au synode, tout en la précisant. On avait hésité durant le synode à nommer ce parcours spirituel “chemin pénitentiel”, par exemple. Le pape parle finalement de “discernement personnel et pastoral” et en précise le cadre : pour que le discernement soit bien conduit, le fidèle ne doit pas être seul, quelle que soit sa situation, il doit être accompagné par des pasteurs ou des personnes indiquées pour le faire. Le pape précise aussi ce que veut dire “intégration” dans l’Eglise : le discernement effectué doit en effet aboutir à quelque chose de concret : permettre à la personne de trouver sa juste place dans l’Eglise. Mais cette place n’est pas indiquée à l’avance : l’accès à la communion ne sera pas forcément la réponse adéquate au cheminement de la personne et à sa situation objective. Ce sera peut¬-être un engagement auprès des plus pauvres ou un autre engagement ecclésial, comme la catéchèse.

« Le pape demande avant tout aux pasteurs d’accueillir les personnes concernées, d’être sensibles à leurs peines, à leurs souffrances, à leur besoin d’intégration dans l’Eglise. L’objectif final étant que le fidèle puisse trouver la paix. Le pape n’indique donc pas un processus général mais donne un cadre en s’inspirant de la pratique du discernement en Eglise et en lui apportant le sceau de son autorité. »

Quelques années plus tard, Bordeyne était interviewé au sujet d’Amoris laetitia par le Père Thomas Rosica, le PDG (aujourd’hui en disgrâce pour plagiat) de Salt and Light TV, pour la version française du média, « Sel et Lumière ». Résumant son attitude vis-à-vis de l’enseignement moral, Bordeyne a déclaré : « Le théologien moral est avant tout un bricoleur », qui se penche sur les situations personnelles plutôt que sur les idéaux moraux. Rosica lui a demandé quel était le « point nouveau » du chapitre 8 d’Amoris laetitia à propos des divorcés remariés, en particulier ceux qui ont des enfants avec leur nouveau partenaire. Bordeyne a répondu :

« On ne peut pas demander aux personnes l’impossible. On ne peut pas demander aux personnes de se séparer, puisque ce serait une nouvelle faute : on va leur demander de construire l’avenir avec Dieu. Et donc on leur demande d’évaluer la qualité de cette nouvelle union. »

Le « discernement » qui pourrait conduire ces personnes à être réadmises aux sacrements de la pénitence et de la communion, a-t-il ajouté, ne devrait pas avoir lieu juste après le remariage, créditant le pape François de cette sage disposition : cela doit se faire seulement « quand les choses ont été installées dans le temps… »

Et d’ajouter : 

« On peut regretter de l’avoir fait… Le réalisme de François, le réalisme du chrétien, c’est de regarder ce que Dieu est en train de faire dans notre vie pour que, alors qu’il y a de l’irréversible, on puisse tout de même continuer à avancer. (…) Le pape dit : il va falloir dans le discernement personnel et pastoral pour ces personnes, il faut d’abord qu’elles regardent ce qu’elles font aujourd’hui pour répondre aux appels de Dieu. Pas aux appels de Dieu impossibles ! Pas aux appels de Dieu de rester fidèles à la première union : ça fait vingt ans qu’elle est morte ! Mais aux appels de Dieu aujourd’hui. »

Oui, le futur président de ce qui fut jadis l’Institut Jean-Paul II pour le mariage et la famille dit en substance qu’un mariage indissoluble peut être considéré comme mort, et que l’appel de Dieu à être fidèle à son engagement irréversible, en son nom, envers son conjoint légitime, soit n’existe pas, soit ne doit pas être écouté à un moment donné.

Bordeyne a également expliqué à Thomas Rosica qu’il appréciait particulièrement le fait qu’Amoris Laetitia (paragraphes 36 et 37) « rapproche le thème de la conscience de celui des limites personnelles », en d’autres termes : notre conscience nous dit ce dont nous sommes capables à un moment donné de notre vie, en tenant compte de nos faiblesses. Cela ressemble dangereusement à une éthique de situation.

A propos de l’accès à la communion, il a déclaré :

« Le pape évoque même la possibilité d’une réintégration sacramentelle, non pas pour le mariage, qui n’est pas réitérable, mais pour la pénitence et pour l’eucharistie, dans certains cas. Le critère qu’il donne, c’est à la fois la croissance, c’est-à-dire que les personnes sont vraiment en train d’accueillir la grâce de Dieu, de se convertir, sont en chemin de croissance, et alors même qu’elles sont en chemin de croissance – elle sont animées par la miséricorde de Dieu – elles sont tellement misérables, elles souffrent tellement, que ce chemin de croissance risque d’être brisé parce que l’Eglise n’ose pas apporter le soutien des sacrements. Je pense que ce seront des cas assez rares… Je pense que déjà regarder positivement toute la quantité d’amour qu’il y a dans sa vie et en faire un motif d’intégration dans l’Eglise, c’est déjà beaucoup… »

Pourquoi le pape François n’a-t-il pas donné une réponse claire sur la question de la communion pour les divorcés (civilement) remariés ?, a demandé Rosica. Réponse de Philippe Bordeyne :

« Je pense qu’il a été clair, mais il a été aussi clair qu’on peut l’être quand on donne un chemin pour un discernement dans les situations particulières. S’il avait donné une parole générale, je pense qu’il n’aurait pas été fidèle à la tradition de l’Eglise. Et de fait, Amoris laetitia, ce n’est pas la discipline sacramentelle de nos frères orthodoxes. (Le Pape) dit plus que le synode, mais pour que ses paroles soient un guide dans un travail de discernement. »

La vision de la famille de Philippe Bordeyne mérite également d’être mentionnée. Dans un entretien accordé à La Croix en avril 2016, cité par  Riposte catholique, il décrit ainsi la vision de la famille du pape:

« Son insistance sur le caractère social de la personne me frappe. Traditionnellement, l’Église présente la famille comme “la cellule de base de la société”, une formule assez abstraite. Le pape François, lui, montre concrètement en quoi elle est un microcosme où chacun apprend la vie en société : par la tendresse maternelle, par la magnanimité du père… Ses formules sont parlantes : “La mère qui protège l’enfant avec affection et compassion, (…) l’aide à expérimenter le monde.” La société a besoin de la famille – qui ne s’arrête pas au triangle petit-bourgeois d’un père, une mère et des enfants – parce qu’elle est le lieu où chaque individu grandit comme une personne en relation. Mépriser les familles différentes, ce serait aussi mépriser ce travail de socialisation. »

L’expression « familles différentes » évoque dans le langage d’aujourd’hui les unions maritales non traditionnelles : familles recomposées, concubinage et couples de même sexe avec enfants.

En ce qui concerne Humanae vitae et l’enseignement de l’Eglise sur la contraception, Mgr Bordeyne a des vues manifestement progressistes. Voici l’une de ses présentations de ses réflexions sur l’encyclique du pape Paul VI, citée par La Croix et publiée le 15 septembre 2015 par Riposte catholique (il semblerait qu’il s’agisse d’une transcription du discours de Bordeyne lors du synode l’ombre si discret préparant le deuxième synode sur la famille en octobre à Rome, qui eut lieu à l’Université pontificale grégorienne en mai 2015, et dont il était l’un des participants selon la liste publiée par le National Catholic Register – aux côtés du cardinal Marx, de Mgr Georges Pontier, de Mgr Franz-Josef Bode, et de bien d’autres :

« L’encyclique Humanae vitae enseigne que les méthodes naturelles de maîtrise de la fécondité sont seules licites. Il faut toutefois reconnaître que la distance entre la pratique des fidèles et l’enseignement magistériel s’est creusée. Est-ce pure surdité aux appels de l’Esprit ou le fruit d’un travail de discernement et de responsabilité chez les couples chrétiens soumis à la pression de nouveaux modes de vie ?

« Les sciences humaines et l’expérience des couples nous enseignent que les rapports entre désir et plaisir sont complexes, éminemment personnels et donc variables selon les couples, et qu’ils évoluent dans le temps au sein du couple. Devant le devoir moral impérieux de lutter contre les tentations de l’avortement, du divorce et du manque de générosité face à la procréation, il serait raisonnable de renvoyer le discernement sur les méthodes de régulation des naissances à la sagesse des couples, en mettant l’accent sur l’éducation morale et spirituelle permettant de lutter plus efficacement contre les tentations dans un environnement souvent hostile à l’anthropologie chrétienne.

« Dans cette perspective, l’Église pourrait admettre une pluralité de chemins pour répondre à l’appel général à maintenir l’ouverture de la sexualité à la transcendance et au don de la vie. Lorsque les couples “ont exercé ou exercent une paternité raisonnable et généreuse” (Congar, 1968) et qu’ils ont discerné devant Dieu leur devoir d’espacer les naissances, une première voie consiste à limiter les rapports conjugaux aux périodes infécondes, telles que les méthodes de régulation naturelle des naissances permettent de les observer. (…)

« L’autre voie, dont la licéité morale pourrait être admise et le choix confié à la sagesse des époux, consisterait à user des méthodes contraceptives non abortives. S’ils décident d’introduire cette médecine-là dans l’intimité de leur vie sexuelle, les époux seraient conviés à redoubler d’amour mutuel. Celui-ci est seul à pouvoir humaniser l’usage de la technique, au service d’une “écologie humaine de l’engendrement”. »

Ainsi, aux yeux de Bordeyne, la contraception peut non seulement être considérée comme « licite » d’un point de vue moral, mais comme une « médecine », une « technologie » qui peut être « humanisée » parce que les couples catholiques doivent s’aimer deux fois plus lorsqu’ils l’utilisent. Voilà une contradiction de l’enseignement de l’Église et une inversion des valeurs à une échelle monumentale.

Pour revenir au « synode de l’ombre » de mai 2015, celui-ci avait également réfléchi à une nouvelle « théologie de l’amour » qui ouvrirait la voie à l’acceptation des unions homosexuelles. A l’époque, LifeSite avait fait remarquer que Philippe Bordeyne était membre d’un groupe fondé par le cardinal Martini, INTAMS, notamment pour travailler dans cette direction.

Philippe Bordeyne est en effet membre du Conseil académique de l’INTAMS, l’Académie internationale pour la spiritualité conjugale (International Academy for Marital Spirituality), dont le cardinal Danneels était également un membre éminent.

Sous la houlette de Bordeyne, en tant qu’il est membre du conseil académique, l’INTAMS a publié en 2019 un numéro de sa revue semestrielle Marriages, Families and Spirituality sur les « droits des couples homosexuels ». Ces réflexions ont été présentées en septembre dernier par le mensuel catholique belge Tertio sous le titre : « Faire sortir de l’ombre les familles arc-en-ciel » (la présentation de Tertio est disponible ici en anglais). L’INTAMS souligne qu’autrefois, les enfants étaient souvent confiés aux abbayes et aux monastères pour y être élevés : il s’agissait de « foyers composés d’adultes du même sexe (...) et cette pratique était chaleureusement approuvée par l’Eglise et la société. » « Même si, bien sûr, cela est très différent de l’éducation des lesbiennes ou des gays aujourd’hui, cela la présente sous un jour nouveau », écrit Tertio.

L’INTAMS se demande également si la condamnation des actes homosexuels par l’Église s’applique aussi « aux relations amoureuses durables entre membres du même sexe », et explique, comme d’autres avant lui, que les textes bibliques font en fait « référence à des comportements homosexuels pratiqués par des hétérosexuels ». Il s’agit de proposer une modification des enseignements de l’Église sur le mariage, en passant de la capacité à procréer à l’accent mis sur l’engagement pour la vie. L’idée est de « valoriser les familles pour leurs qualités intérieures » et de défendre la « dignité » des couples de même sexe ainsi que de les protéger de la « discrimination ».

S’il est vrai que Bordeyne n’est l’auteur d’aucun des articles publiés dans ce numéro de Marriage, Families and Spirituality, il ne voit visiblement aucun problème à associer son nom à une telle entreprise.

Au cours de l’entretien avec le Père Rosica cité précédemment, Bordeyne a abordé avec prudence la question des unions homosexuelles en disant que c’était une question « difficile ». Il a affirmé que le débat en France sur le « mariage » homosexuel, au moment des manifestations de la Manif pour tous, avait été « un moment difficile pour l’Église ». Il y avait des « divisions dans les familles », a noté Bordeyne, évoquant les propres paroles de Jésus : « Car Je suis venu séparer l’homme d’avec son père, et la fille d’avec sa mère. » Mais il ne s’agissait pas pour Bordeyne d’énoncer clairement l’enseignement de l’Église qui peut effectivement diviser à notre époque, car il a ajouté : « Jusqu’où l’épiscopat peut prendre une parole qui engagera des fidèles, qui peut-être les mettra mal à l’aise ? »


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13 septembre, 2019

L'Institut Jean-Paul II “purgé” proposera des cours favorables à la contraception et aux relations homosexuelles

Featured ImageL'Institut Jean-Paul II (devenu Institut théologique des sciences du mariage et de la famille) proposera cette année des cours dispensés par des professeurs ouvertement favorables à la contraception dans certaines circonstances, ainsi qu'à la valorisation des actes homosexuels. Le P. Maurizio Chiodi et le P. Pier Davide Guenzi se sont tous deux exprimés en ce sens. Le dévoiement de l'institution voulue par Jean-Paul II se poursuit de manière spectaculaire, confirmant à sa manière ce dont sœur Lucie de Fatima avait averti feu Mgr Carlo Caffarra : la dernière bataille de Satan contre l'Eglise porterait sur le mariage et la famille. Elle écrivait cela au futur cardinal en réponse à la demande de prières que ce dernier lui avait adressée au moment de la création de l'Institut.

Je vous propose ici ma traduction intégrale de l'article publié hier sur LifeSiteNews à ce propos par Diane Montagna. – J.S.

Photo ci-dessus : Maurizio Chiodi, © Diane Montagna.

C'est une nouvelle incursion de la culture de mort ecclésiastique dans les institutions fondées par saint Jean Paul II : un prêtre connu pour avoir approuvé la contraception artificielle et les unions homosexuelles vient d'être officiellement engagé comme professeur à l'Institut pontifical Jean-Paul II à Rome.

Le nouveau programme de de cours pour l'année académique 2019-2020, publié le 11 septembre, indique que le Père Maurizio Chiodi, spécialiste italien de théologie morale, donnera un cours de licence intitulé « L'éthique théologique de la vie » et animera également un séminaire de doctorat intitulé « Conscience et discernement : texte et contexte du chapitre 8 d'Amoris Laetitia. »

Le P. Chiodi a déjà par le passé invoqué le controversé chapitre 8 du document de synthèse du Pape François sur la famille pour justifier le recours à la contraception artificielle et pour faire valoir la bonté morale des relations homosexuelles.

En 2016, le P. Chiodi a donné une conférence dans une université pontificale de Rome au cours de laquelle il affirmait qu'il y existe « des circonstances – je me réfère à Amoris Laetitia, chapitre 8 – qui, précisément pour des raisons de responsabilité, exigent la contraception. »

Lorsque « les méthodes naturelles sont impossibles ou difficiles à mettre en œuvre, d'autres formes de responsabilité doivent être trouvées », avait-il affirmé. Dans de telles circonstances, disait Chiodi, « le recours à une méthode artificielle de régulation des naissances pourrait être reconnue comme l'accomplissement d'un acte de responsabilité, non pas pour rejeter radicalement le don d'un enfant, mais parce que dans ces situations la responsabilité appelle le couple et la famille à d'autres formes d'accueil et d'hospitalité ».

Plus récemment, dans une interview accordée en juillet 2019 à Avvenire, publiée après la « purge » de l'Institut Jean-Paul II à Rome au cœur de l'été, Chiodi a suggéré sur la base d'Amoris Laetitia que les actes sexuels dans une relation homosexuelle peuvent être bons, du moins dans certaines circonstances.

« Comme l'a rappelé le Pape François, même s'il s'agit d'une autre question, celle des “divorcés et des remariés”, il est clair que, dans une perspective historique, on demande à chacun non seulement ce qui est possible pour lui, mais aussi ce qui est possible pour lui à un moment particulier de sa vie », a-t-il dit.

Le P. Chiodi poursuivait : « Il est clair que, dans une perspective historique, on demande à chacun non seulement ce qui lui est possible, mais aussi ce qui lui est possible à un moment donné de sa vie. De ce point de vue, il me semble qu'il est difficile – voire impossible – de donner des réponses préfabriquées, comme si toutes les réponses pratiques pouvaient être déduites immédiatement d'une théorie anthropologique. »

Le théologien moral italien ajoutait : « Je crois que les relations des couples homosexuels présentent des lacunes et des différences indéniables qui empêchent ces derniers d'être assimilés aux couples hétérosexuels, parce qu'elles en annulent la diversité. Néanmoins, la fonction morale concerne les possibilités réelles, c'est-à-dire le bien possible, qui considère l'histoire réelle d'un sujet. »

« C'est pourquoi, concluait le P. Chiodi, je n'exclus pas que, sous certaines conditions, la relation d'un couple homosexuel puisse être, pour tel sujet, la manière la plus fructueuse de vivre de bonnes relations, compte tenu de leur signification symbolique, qui est à la fois personnelle, relationnelle et sociale. C'est le cas, par exemple, lorsque la relation stable est le seul moyen d'éviter le vagabondage sexuel ou d'autres formes de relations érotiques humiliantes et dégradantes ou lorsque elle est une aide et un stimulant pour s'engager sur le chemin des bonnes relations. »

Au lendemain de l'interview, LifeSiteNews confirmait que le P. Chiodi avait été invité par le nouveau Chancelier de l'Institut nouvelle manière, Mgr Vincenzo Paglia, à y donner des cours.

Puis, le 4 septembre, après la pause estivale traditionnellement observée à Rome, l'Osservatore Romano, journal du Vatican, a présenté un article du P. Chiodi sur le « renouveau » de l'Institut Jean-Paul II, intitulé : « La tradition réinterprétée dans le temps présent. »

Le P. Chiodi n'est pas le seul professeur controversé à avoir été engagé par le nouvel Institut Jean-Paul II. Le nouveau programme de cour indique que le P. Pier Davide Guenzi, un autre prêtre partisan des unions homosexuelles, donnera un cours de doctorat sur « L'idée du droit naturel dans la Bible » et un cours intitulé « Anthropologie et éthique de la naissance ». La bibliographie de ce dernier cours comprend un texte du P. Maurizio Chiodi.

Dans une interview accordée en février 2019 à Avvenire, le P. Guenzi, président de l'Association des Théologiens Moraux et collègue de Chiodi à l'Université du Nord de l'Italie à Milan, avait soutenu, sur la base d'Amoris Laetitia, que les relations homosexuelles peuvent être moralement bonnes.

« Poussés par l'expérience des croyants homosexuels, nous sommes invités aujourd'hui à comprendre comment… le lien entre l'homme et la femme n'épuise pas toutes les formes de l'expression humaine, même du point de vue affectif » " avait-il déclaré.

Alors que le programme académique de 2019-2020 accorde une large place aux cours et aux séminaires animés par Chiodi et Guenzi, des cours fondamentaux comme celui de théologie morale fondamentale que dispensait Mgr Livio Melina, spécialiste de théologie morale respecté et ancien président de l'Institut Jean-Paul II, ainsi que plusieurs cours de théologie morale spéciale, ont été supprimés.

Benoît XVI a ouvertement exprimé sa « solidarité » avec Mgr Melina en lui promettant de prier pour lui ; le pape François a pour sa part choisi de garder le silence alors que Mgr Paglia continue de « nettoyer » l'Institut fondé par Jean-Paul II.

© leblogdejeannesmits pour la traduction




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01 août, 2019

Stanisław Grygiel, philosophe ami de Jean-Paul II, dénonce la destruction de l'Institut Jean-Paul II

Le grand vaticaniste Aldo Maria Valli vient d’interviewer le Pr Stanisław Grygiel, grand ami de Jean-Paul II, sur la destruction de l’Institut Jean-Paul II sur la famille et le mariage. Je vous propose ici une traduction de travail intégrale de cet entretien paru sur le blog d’Aldo Maria Valli, Duc in altum. – J.S.







***

Entretien avec de Stanisław Grygiel :
« On ne rénove pas sa maison en la détruisant. »

Chers amis de Duc in altum, je suis particulièrement heureux de vous offrir aujourd'hui une interview exclusive du Professeur Stanisław Grygiel, philosophe polonais, grand ami de Saint Jean Paul II et jusqu'à récemment, avant son éloignement, professeur à l'Institut Théologique Pontifical fondé par le Pape Wojtyła lui-même. Une vaste interview, dans laquelle le professeur Griygiel évoque les événements dans lesquels il a été impliqué, mais où il explique surtout ce qui constitue, selon lui, la nature de la crise actuelle de l'Eglise. Il prononce des paroles très claires : « L'Eglise d'aujourd'hui a besoin d'un Moïse qui, porté par la colère du Dieu miséricordieux, à qui il parle dans la montagne, va passer par le feu et par l'épée tous ces veaux d'or adorés par le peuple –  avec l'autorisation de tant de pasteurs – pour y chercher le bonheur. »

*

Professeur Gygiel, vous avez parlé de « pragmatisme théologique » par rapport à la théologie dominante actuelle. Qu'entendez-vous par cette expression et quels sont les objectifs d'un tel pragmatisme ?

Le principe marxiste de la pensée est le suivant : la praxis précède et détermine le logos, c'est-à-dire de la vérité. Elle a ainsi bouleversé non seulement la vie intellectuelle du monde occidental, mais aussi la vie de l'Église catholique. Je me souviens des années 1966-67 passées à l'Université Catholique de Louvain en Belgique et de nombreuses leçons de théologie et de philosophie faites selon ce principe. Il en est résulté une théologie pragmatique et une pastorale tout aussi pragmatique, qui ont commencé non pas avec la Personne du Christ, mais avec la description sociologique des différents comportements des hommes. Si la majorité divorce, alors… Beaucoup de théologiens et, malheureusement, beaucoup de pasteurs de l'Église catholique  également, oublient de parler avec le Fils du Dieu vivant. Ils manquent de foi, dans le sens où ils manquent de confiance en la Personne du Christ et, par conséquent, de foi en l'homme.

L'Union soviétique, ne parvenant pas à conquérir l'Europe occidentale par des moyens militaires, a essayé de pénétrer la mentalité des intellectuels, afin de pouvoir la soumettre aux ordres des seigneurs de ce monde. Elle a parfaitement réussi, comme on le voit aujourd'hui, alors que nous vivons les conséquences désastreuses de cette action astucieuse des agents communistes et de leurs « idiots utiles » occidentaux.

Nous savons que vous avez été exclu, avec d'autres enseignants, de l'Institut Jean-Paul II sur le mariage et la famille. Au-delà de votre cas particulier, qu'enseigne cette affaire ? Pourquoi cette révolution ?

Je ne peux pas cacher la douleur que m'a provoqué le fait que l'Institut fondé par Saint Jean Paul II ait été démantelé il y a deux ans. Le licenciement des professeurs est un acte conforme à cette décision. Donc cela ne me surprend pas. Je regrette seulement la confusion dans laquelle sont tombés les élèves et dans laquelle ils se sentent perdus. Quelqu'un s'en rendra compte un jour. Saint Jean Paul II a préparé avec ferveur et passion les premiers professeurs pour cette grande mission. Quelques mois avant la fondation de l'Institut, il nous a invités dans son appartement pour méditer avec nous sur la situation dans laquelle se trouvait non seulement l'Église mais aussi le monde. Il voulait créer un Institut dans lequel la théologie naîtrait de l'expérience morale de la personne humaine et du Verbe divin où la vérité de l'homme a été pleinement révélée. Il n'est donc pas étonnant qu'à cette époque, nous ayons médité en priant et prié en méditant. Devant Dieu et devant l'homme qui brûle de lui, comme le buisson sur la montagne dans le pays de Moriah, nous devons nous agenouiller. Sinon, nous ne comprendrons pas « l'univers et l'histoire » (cf. Redemptor hominis, 1).

J'avoue que je ne comprends pas pourquoi les exécuteurs de la décision du pape d'abolir l'Institut fondé par saint Jean Paul II parlent d'approfondir, d'élargir et d'élargir l'enseignement de Jean Paul II. On ne rénove pas une maison en la détruisant, y compris ses fondations. Il vaudrait mieux parler clairement et sans ambages selon le commandement de l'Évangile : « Mais que votre parole soit: Oui, oui; non, non. Ce qui est en plus de cela vient du Malin. » (Mt 5, 37).

Vous me demandez : pourquoi cette révolution ? Peut-être que les spécialistes de l'histoire en révéleront les raisons et les raisons. C'est Dieu, cependant, qui les jugera. Chaque révolution part de zéro et atteint son point de départ. Toujours et partout le révolutionnaire finit comme il commence : tel est le commencement, telle est la fin. Je vois la situation qui s'est créée aujourd'hui comme un moment du conflit permanent entre les deux visions de l'homme. Karol Wojtyła part de la Parole de Dieu et de l'expérience morale de la personne humaine. Pour lui, donc, les « catégories » fondamentales sont la vérité qui jaillit de l'acte de création et du mensonge que l'homme commet quand il « crée » ses propres vérités. C'est précisément pour cette raison que l'expérience de la personne humaine a un caractère moral, c'est-à-dire qu'elle consiste à vivre les actions comme bonnes ou mauvaises. Le « pragmatisme » est un déni total du « centre de l'univers et de l'histoire », c'est-à-dire le Fils du Dieu vivant.

L'Église catholique vit une période de confusion, marquée par de profondes divisions. Comment jugez-vous la situation ?

L'Église catholique, en s'ouvrant au monde, s'est trouvée dans la situation dans laquelle se trouve le monde postmoderne, marqué par le « pragmatisme ». La théologie et la philosophie postmodernes sont réduites à un jeu d'opinions (prédicats) et ne considèrent plus l'homme comme la magna quaestio de saint Augustin. La question du sens de la vie disparaît et sa place est prise par la question du bonheur comprise horizontalement.

Théologiens et philosophes pour qui la théologie et la philosophie ne sont rien de plus que des jeux d'opinion s'agenouillent non pas devant Dieu, mais devant leurs propres produits. En jouant leurs cartes, ils s'adorent eux-mêmes. Mais de cette façon, ils risquent de devenir victimes des tricheurs.

L'Église a aujourd'hui besoin d'un Moïse qui, porté par la colère du Dieu miséricordieux avec lequel il parle sur la montagne, mettra tous les "veaux d'or" au feu et à l'épée dans l'adoration desquels le peuple, avec la permission de tant de pasteurs, cherche le bonheur. L'Eglise d'aujourd'hui a besoin d'un Moïse qui, porté par la colère du Dieu miséricordieux, à qui il parle dans la montagne, va passer par le feu et par l'épée tous ces veaux d'or adorés par le peuple –  avec l'autorisation de tant de pasteurs – pour y chercher le bonheur.

A la lumière de ce qui se passe à l'Institut Jean-Paul II, beaucoup ont l'impression que le magistère du Pape Wojtyła, surtout en ce qui concerne les questions de morale familiale, a fini au grenier, là où on met les choses dont on n'a plus besoin. Partagez-vous ce jugement ?

Je ne le partage pas, même si, humainement, cela semble être le cas. L'Église vit de la foi du peuple, dont chaque Pierre est le gardien. Les théologiens peuvent l'aider ou non à mieux comprendre cette foi, mais c'est lui qui est le garant de la fidélité de l'Église à la Parole du Fils du Dieu vivant. Les théologiens peuvent interrompre la Tradition et essayer de tout recommencer. Loin du principe sur lequel repose l'Évangile, ils peuvent inventer de nouvelles interprétations de l'Évangile lui-même pour le rendre acceptable dans le monde postmoderne. Mais tôt ou tard, le cœur de l'homme orienté vers l'Amour qui est Dieu se réveillera en criant qu'il ne peut plus vivre loin de la maison du Père.

La sagesse qui vient de Dieu demeure pour toujours. La stupidité qui vient de l'homme passe, laissant l'homme dépendre non pas de la vérité mais des vents. Un soir, le saint pape Jean-Paul II m'a remis entre les mains la lettre qu'un théologien moral mondialement connu, lui a écrite. Le théologien a demandé au Pape de changer l'éthique de la vie conjugale, sinon, selon ce théologien, l'Église perdrait ses fidèles. « Qu'en penses-tu ? » me demanda le Pape. J'ai répondu peut-être trop brusquement : "Il a écrit une chose stupide". Le Pape m'a regardé et après quelques secondes il m'a dit : « C'est vrai, mais qui le lui dira ? »

Il est largement admis qu'Amoris laetitia représente une véritable rupture par rapport à l'enseignement précédent. Le professeur Seifert a même parlé d'une « bombe atomique » qui risque de détruire tout l'édifice moral catholique. Qu'en pensez-vous ?

N'étant pas théologien, je n'ai pas envie de juger. Je suis un simple croyant et en tant que tel, je peux et dois avouer que je ne me trouve dans ce texte qu'en partie. Mon expérience de l'amour est plus évangélique que sociologique et psychologique. Celui qui veut connaître la nature de la personne humaine, c'est-à-dire son être orienté vers Dieu, doit contempler les saints et surtout le Fils du Dieu vivant, devenu homme dans le sein de la Vierge Mère, Marie. Décrire les maladies matrimoniales et sexuelles n'est pas la réalisation du commandement qui dit « Allez dans le monde et prêchez l'Evangile ! »

En ces temps, je me rappelle souvent les paroles du Christ, selon lesquelles « quiconque » abandonne sa femme et prend une autre femme commet l'adultère (cf. Jn 2, 25). Il le dit de tout homme, sans exception. Il le dit parce qu'il sait ce qu'il y a à l'intérieur de l'homme. S'il est vrai qu'aujourd'hui, dans certains cas, il ne s'agit pas d'adultère, comme le disent certains théologiens, cela signifie que le Christ ne sait pas ce qui est à l'intérieur de l'homme. Il n'est donc pas Dieu. « Mais le Fils de l'homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur terre ? » (Lc 18,8).

Ce document, s'il était plus court, serait plus expressif et peut-être plus clair et plus conforme aux paroles de l'Evangile : « Oui, oui - oui - non, non. » Au lieu de cela, une note de bas de page obscurcit tout son contenu.

Si vous deviez parler de Jean-Paul II à un jeune homme d'aujourd'hui, comment présenteriez-vous, en quelques mots, le saint pape ?

Jean-Paul II dirait à un jeune homme d'aujourd'hui les mêmes paroles qu'il a dites aux gens sur la place Saint-Pierre le jour de son intronisation : « N'ayez pas peur ! »  Elle le conduirait à l'acte de création et à l'acte du Jugement dernier, car ce n'est qu'à la lumière du Principe et de la Fin que l'homme aperçoit la vérité, à laquelle il est orienté. Ensemble avec le jeune homme d'aujourd'hui, il contemplerait la beauté de l'Amour qu'est Dieu et chercherait à éveiller en lui l'amour pour que le jeune homme puisse croire en Dieu. Je pense que l'expérience de la beauté de la personne humaine, de la beauté de son amour, montre le chemin qui peut conduire un jeune aujourd'hui à Dieu. C'est peut-être pour cela que le malin essaie de porter un coup mortel à l'amour humain et à tous ceux qui, fascinés par lui, courageusement, sans crainte, révèlent sa vérité. Le malin espère (c'est son seul espoir) qu'en frappant l'amour divin-humain, il détruira le fondement du mariage et de la famille et, à la fin, celui de l'Église. La lettre de Sœur Lucie au Cardinal Carlo Caffarra en parle clairement et sans ambages.

Professeur, la famille chrétienne, fondée sur le mariage, a-t-elle un avenir ?

Tout homme, tout mariage, toute famille ont un avenir devant eux, à condition qu'ils soient attachés à la vérité. « La vérité te rendra libre », dit le Christ. La liberté qui est le fruit de l'adhésion vérité représente l'avenir auquel aspire le cœur humain. Il n'est pas nécessaire de défendre la vérité. La vérité se défendra toute seule. Ceux qui comptent sur les jeux et les calculs humains perdront tout, même s'ils ont apparemment déjà tout gagné. Les succès de ce monde ne sont pas ceux que recherchent les gens attachés à la vérité. Ils visent la victoire éternelle. C'est pourquoi ils y participent déjà aujourd'hui. La personne humaine peut être tuée, la communion dans laquelle elle vit peut parfois être détruite, mais la vérité ne sera jamais totalement détruite, car elle est invincible.


© leblogdejeannesmits pour cette traduction de travail.



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George Weigel dénonce la destruction de l'Institut Jean-Paul II : “Le nouveau sac de Rome”

Ce qui arrive à l'Institut Jean-Paul II sur le mariage et la famille, en cours de saccage avec la montée en puissance de son nouveau Chancelier, Mgr Vincenzo Paglia (commanditaire d'une fresque homoérotique pour sa cathédrale de Terni), est un vrai reniement de l'héritage de Jean-Paul II. Le biographe du pape polonais en est convaincu. La tribune de George Weigel dans The Catholic World Report est à lire sur le site benoit-et-moi, qui en a réalisé la traduction intégrale :

Le nouveau sac de Rome par des vandales 

Un exercice de vandalisme intellectuel brut est en cours à Rome depuis le 23 juillet: ce qui s’appelait à l’origine l’Institut pontifical Jean-Paul II pour le mariage et la famille a été péremptoirement mais systématiquement dépouillé de ses plus éminents professeurs, et ses cours fondamentaux en théologie morale fondamentale ont été annulés. Parallèlement, des universitaires connus pour s’opposer à l’enseignement de Humanae Vitae sur les moyens appropriés de réguler la fertilité et à celui de Veritatis Splendor sur les actes intrinsèquement mauvais sont nommés… Lire la suite ici.


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25 juillet, 2019

L'Institut Jean-Paul II rayé de la carte, le nouvel institut n'enseignera plus la théologie morale fondamentale

Je vous propose ici la traduction d'un article de Diane Montagna de LifeSiteNews sur le nouveau tremblement de terre qui s'est produit à l'Institut Jean-Paul II pour la famille, déjà rebaptisé en octobre 2017 Institut théologique des sciences du mariage et de la famille et dont l'objectif affiché est la mise en œuvre d' Amoris laetitia. Disparition du cours de théologie morale fondamentale, renvoi de deux figures historiques – Mgr Livio Melina et le P. José Noriega, tous deux réputés pour leur orthodoxie doctrinale – suspension de tous les autres professeurs et surtout putsch en faveur du Grand Chancelier Mgr Vincenzo Paglia, désormais doté de pouvoirs exorbitants.

Tous cela a été formalisé par la publication en catimini de nouveaux statuts qui avaient provoqué une levée de boucliers en juin dernier lorsque le corps enseignant en place avaient été invités à donner leur avis sur ce texte dont les effets révolutionneront définitivement le reliquat de l'Institut Jean-Paul II, bel et bien enterré.

Sur les frasques doctrinales et la fresque « homo-érotique » de Mgr Vincenzo Paglia, une rapide recherche sur Internet vous renseignera ad nauseam. – J.S.


*

Tous les professeurs ont été suspendus et le président congédié
 dans le cadre de la " destruction " de l'Institut Jean-Paul II


Dans le cadre d’une attaque contre l'enseignement moral de l'Église catholique, aux dires de ceux qui la dénoncent, le successeur du cardinal Carlo Caffarra à l'Institut du mariage et de la famille fondé par Jean-Paul II a été mis à l’écart, tandis que le cours de théologie morale fondamentale et spécialisée de l'Institut a été supprimé.

Mgr Livio Melina, titulaire de la Chaire de Théologie morale fondamentale, et le P. José Noriega, titulaire de la Chaire de Théologie morale spécialisée, n'enseigneront plus à l'Institut à partir de cet automne. Le sort d'autres professeurs également fidèles à l'enseignement de l'Église sur le mariage et la famille demeure inconnu.

Le média catholique italien, La Nuova Bussola Quotidiana, a annoncé mardi que la veille, à la suite de l'approbation des nouveaux statuts de l'Institut théologique pontifical Jean-Paul II pour les sciences du mariage et de la famille, tous les professeurs ont reçu une lettre annonçant leur suspension officielle, en attendant les décisions qui vont être prises au sujet des cours pour la prochaine année universitaire et de leurs professeurs.

Selon certaines informations, la lettre informait également les professeurs que chacun connaîtrait son sort dans les jours à venir. Alors qu'on s'attend à ce que la plupart des professeurs soient reconfirmés, le couperet est tombé pour les deux hommes qui symbolisent le mieux l'époque de Jean-Paul II : Mgr Livio Melina et le P. José Noriega.

Ce coup d'État a été mené sous la direction du nouveau Grand Chancelier de l'Institut, Mgr Vincenzo Paglia, et vise à mettre en œuvre le décret Summa familiae cura signé par le pape François en 2016, qui crée ainsi un nouvel institut. Ce décret de septembre 2016 a été publié quelques jours à peine après la mort du cardinal Caffarra.

Le rédacteur en chef de La Nuova Bussola, Riccardo Cascioli, a souligné dans son article la portée du licenciement de Mgr Livio Melina, successeur du président fondateur de l'Institut Jean-Paul II, le cardinal Carlo Caffarra. Dans la lettre qu'il a reçue lundi, Mgr Melina a été informé que l’enseignement de la théologie morale fondamentale a été éliminé dans les nouveaux statuts, et qu'il n'y a donc pas de poste pour lui.

Soulignant le rôle de plus en plus important joué par Mgr Melina dans l'expansion et la croissance de l'Institut JPII, Riccardo Cascioli note que Melina est entrée à l'Institut comme étudiant au moment de sa fondation en 1982. En 1985, il fut le premier étudiant à y obtenir le doctorat.

Melina a également été au service de la Congrégation pour la Doctrine de la foi pendant six ans. Il a soutenu avec succès sa thèse de doctorat sur « La conscience morale chez saint Thomas d'Aquin » en présence du cardinal Josef Ratzinger, alors préfet.

En 1986, Mgr Melina a commencé à enseigner la théologie morale fondamentale à l'Institut JPII et, en 1991, il est devenu professeur titulaire, succédant ainsi au cardinal Caffarra comme directeur du département. En 2002, il a été nommé vice-président de l'Institut. Mgr Melina est président de l'Institut Jean-Paul II depuis 2006, poste qu'il a occupé jusqu'en 2016. Mais au moment des deux synodes sur la famille et de la publication d'Amoris Laetitia, Melina a été remplacée par Monseigneur Pierangelo Sequeri, musicologue et théologien.

Cascioli note aussi que les dix ans de la présidence de Mgr Melina auront été une période d'« expansion maximale » de l'Institut. Au cours de la dernière année de sa présidence, l’Institut comptait 516 étudiants à Rome et 3.200 étudiants dans le monde entier dans ses six centres. La recherche à l'Institut a également connu une progression importante sous la direction de Mgr Melina, particulièrement dans le domaine de la théologie morale, grâce à des conférences, des publications et à la collaboration internationale. La recherche en théologie sacramentelle et sur la pensée de Jean-Paul II se sont également développées, en particulier grâce à la Chaire Wojtyła confiée au philosophe polonais Stanislaw Grygiel, un grand ami du Pape polonais.

Mgr Melina a continué à enseigner la théologie morale à l'Institut après qu’il a  été destitué de son poste de président, mais « ses jours étaient clairement comptés », écrit Cascioli. « Il était clair qu'il était le pilier à abattre pour faire tomber toute la structure. »

« L'œuvre de destruction, commencée par le (décret) du Pape François qui a créé un nouvel institut confié à Monseigneur Vincenzo Paglia en tant que Grand Chancelier, est maintenant dans une phase décisive avec l'approbation des nouveaux statuts et du nouveau programme », ajoute Casioli.
Mgr Paglia et Mgr Sequeri ont consulté les professeurs de l'Institut et leur ont fait croire que leur révision des anciens statuts, soumise en mars 2019, serait prise en considération. Après avoir fait attendre les professeurs pendant quatre mois sans nouvelles, Mgr Paglia a publié sa propre version des nouveaux statuts, qu'il avait déjà essayé d'imposer en juin – mais les professeurs s’étaient rebellés. Cette procédure est donc perçue par certains comme une « imposition totalitaire » des nouveaux statuts.

Les nouveaux statuts (art. 5, 25-39) confèrent également un pouvoir sans précédent à l'archevêque en tant Grand Chancelier. Dans d'autres universités pontificales, le rôle du Grand Chancelier est plus formel. Selon les nouveaux statuts, Paglia a le pouvoir d'engager et de licencier des professeurs, de nommer le président et le vice-président. Elle le rend aussi omniprésent dans toutes les structures internes de l'Institut, même si son curriculum vitae révèle qu'il n'est même pas titulaire d'un doctorat.
En ce qui concerne le contenu des cours du nouvel Institut, les statuts ont éliminé les cinq programmes de Master proposés : Master en bioéthique, en sexualité et fertilité, en conseil familial, en pastorale familiale et en études sur le mariage et la famille. Des médecins, des infirmières, des avocats, des psychiatres, des psychologues, des catéchistes et des enseignants ont suivi ces formations et obtenu les diplômes à l’Institut.

Les programmes de licence et de doctorat ont été conservés, mais on ne trouve dans les statuts aucune référence explicite à Jean-Paul II, à la théologie du corps ou à Humanae Vitae.

L'article 89 des statuts précise que la période de transition en vue du nouveau programme d'études sera de trois ans. Le nouveau et l'ancien programme existeront donc côté à côte pendant les trois prochaines années, mais sans le bénéfice de l’enseignement de Mgr Melina, du P. Noriega, et peut-être de quelques autres professeurs orthodoxes et qualifiés.

Diane Montagna, LifeSiteNews



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25 octobre, 2017

Que devient l'Institut Jean-Paul II ? Je réponds sur “Terres de mission”

Voici la 50e édition de l'émission Terres de mission sur TVLibertés où je réponds aux questions de Jean-Pierre Maugendre à propos des bouleversements introduits par le Motu proprio Summa familiae cura du pape François. Par cette décision l'Institut Jean-Paul II pour le mariage et la famille est remplacé par un Institut théologique des sciences du mariage et de la famille dont l'objectif affiché est la mise en œuvre d'Amoris laetitia, véritable « Magna carta » de l'enseignement de l'Eglise sur le mariage, selon Mgr Vincenzo Paglia, responsable de l'Institut depuis l'été 2016. J'y avais consacré un article sur Reinformation.tv dès la parution du Motu proprio (à lire ici), et donné la réaction enthousiaste du site des évêques d'Allemagne ici.

La suite de l'émission vous permettra de découvrir avec Christian Brosio la dimension catholique du peintre Rubens, homme de la contre-Réforme, puis le récent pèlerinage à l'occasion du 10e anniversaire du Motu proprio Summorum pontificum, avec l'abbé Claude Barthe.





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21 septembre, 2017

Le nouvel institut Jean-Paul II pour la famille, un think-tank pour “Amoris laetitia”

Ce sont les évêques allemands qui le laissent dire sur le site officiel de leur conférence épiscopale.

Ou l'histoire d'une frauduleuse captation d'héritage…


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