30 avril, 2021

Le passeport vaccinal, un instrument de tyrannie durable, inédit, et absolu, selon Mike Yeadon, ancien vice-président de Pfizer


Le Dr Mike Yeadon, ancien vice-président et directeur scientifique de Pfizer, a évoqué il y a une quinzaine de jours les plans visant à étendre la mise en œuvre du passeport vert dans un appel public à la vigilance adressé à America’s Frontline Doctors, une association de médecins qui soutient les traitements efficaces contre le COVID-19 et s'oppose à la vaccination au moyen d'un agent biologique expérimental : « Nous y sommes en Israël maintenant, et le Royaume-Uni sera pareil dans quelques semaines. »

Vous le savez, hier Emmanuel Macron a annoncé que le passeport sanitaire qui sera mis en place à compter de début juin en France pour autoriser l’accès aux grandes manifestations publiques ne sera pas un passeport vaccinal, mais de « statut COVID », puisqu’il faudra apporter la preuve soit de la vaccination, soit d’un test covid négatif de moins de 48 heures, soit d’une infection ayant muni le porteur d’anti-corps.

Mais ce que dit Mike Yeadon, c’est que même si on n’en est pas encore arrivé à une situation extrême, les outils sont là : ce sont eux qui sont mis en place. 

Certains diront que cela relève du fantasme. Je les aide à l’espérer, comme le disait ma chère Maman. Mais sachez que d’ores et déjà en Alaska, un village interdit à ses habitants de faire leurs courses en personne si elles n’ont pas été vaccinées. Et là, pour le coup, il ne s’agit pas d’une mesure ponctuelle pour « stopper la pandémie » : il n’y a aucune raison de revenir en arrière.

Voici  ma rapide traduction de la suite du message de Mike Yeadon à American Frontline Doctors.

*


A vous qui pensez que les passeports vaccinaux sont bons, ou du moins corrects, je m'adresse à vous.

Si vous êtes une personne vulnérable et que vous avez été vacciné, vous êtes protégé. Vous n'avez pas besoin de connaître le statut immunitaire d'autrui. Remarquez que même s'ils ont été vaccinés, cela ne garantit pas qu'ils ne puissent pas être porteurs d'une seule particule virale et vous la transmettre. Il n'est donc pas utile pour vous ou pour votre sécurité de savoir que tout le monde a été vacciné.

Si vous avez refusé de vous faire vacciner, par exemple, parce que vous n'êtes pas exposé à ce virus, sachant que les jeunes sont PLUS exposés à la grippe qu'au COVID-19, vous n'avez pas non plus besoin de connaître le statut immunitaire des autres.

La vaccination protège ceux qui en ont besoin. Les passeports vaccinaux ne protègent personne.

Mais le passeport vaccinal est utile à nos maîtres. Il s'agira de la première base de données au format commun, utilisable de Bolton à Bogota, contenant votre identifiant numérique unique et un indicateur d'état de santé modifiable (initialement relatif au statut vaccinal).

Celui qui contrôle cette base de données et tout algorithme régissant ce qu'elle autorise ou refuse, possède un contrôle absolument totalitaire sur tous les aspects de votre vie.

Imaginez un avenir dans lequel un passeport vaccinal valide serait nécessaire pour entrer dans un terrain de sport ou un musée. Passeport vaccinal invalide : pas d'entrée.

Imaginez maintenant que les règles soient durcies (et elles le seront). Désormais, vous ne pourrez plus entrer dans les grands centres commerciaux ou dans des  hôtels sans un passe valide.

Ira-t-on plus loin ? Bien sûr, pourquoi pas. L'algorithme sera modifié et vous ne pourrez plus entrer dans les grands supermarchés ou prendre les transports publics.

Une étape tyrannique pourrait consister en une modification de Visa/MasterCard qui exigerait un passeport vaccinal valide AVANT qu'un terminal ne s'ouvre pour une transaction d'achat.

Dès lors, vous ne pourriez même pas acheter une bouteille d'eau. Ou du carburant. Ou quoi que ce soit d'autre.

Ping ! Votre passeport vaccinal vous ordonne de vous présenter pour votre rappel de vaccin. Si vous ne le faites pas, votre passe expire. Pensez-vous avoir le choix ?

Ping ! On vous rappelle que vous devez aussi amener votre petit-fils, car sa mère ne l'a pas fait. Si vous ne le faites pas, votre passe devient invalide, tout comme celui de la mère du bébé. Pensez-vous toujours que vous aurez le choix ?

Le fait que je puisse facilement trouver des exemples doit au moins vous indiquer que le potentiel de contrôle totalitaire de toute la population se trouve tapi comme un ver au centre de cet avenir orwellien.

Ce n'est pas de la spéculation. On nous dit que ce système est sur le point d'arriver. Vous serez contraint de vous faire vacciner ou vous serez rapidement marginalisé.

Une fois que vous serez vaccinés, les libertés limitées qu'ils vous accordent peuvent être retirées à tout moment.

Ne vous faites pas d'illusions en imaginant que « personne ne pourrait être aussi méchant ». Je vous renvoie à de nombreux exemples au cours du siècle dernier. Il y a beaucoup de gens mauvais et la seule différence ici est l'ÉCHELLE et la nature irréversible du mal.

Maintenant que vous avez vu ce qu'il est si facile de faire pour prendre le contrôle total d'une société entière, vous DEVEZ vous opposer et trouver des moyens d'empêcher un système de passeport vaccinal de voir le jour. Par tous les us et moyens nécessaires. Enfin, à ceux qui disent que tout cela relève seulement d'une série d'erreurs malencontreuses et de l'incompétence, je vous invite à regarder ce documentaire. Bien avant d’arriver à la fin, vous réaliserez, comme je l'ai fait avec une horreur croissante, qu'il ne s'agit absolument pas d'incompétence. C'est un exercice répété et des exercices de ce type sont utilisés pour des jeux de guerre depuis des années, voire des décennies. Cela vous fera peut-être changer d'avis sur les origines de ce désordre et de ces crimes. Mais s'il vous plaît, une chose : ne dites pas qu'on ne vous a pas prévenus.

© leblogdejeannesmits pour la traduction


• Les liens de partage sur les réseaux sociaux ne figurent plus sous les articles de ce blog. Censure ? Aidez-moi à faire circuler les informations ci-dessus en copiant ce lien permanent https://leblogdejeannesmits.blogspot.com/2021/04/Mike-.html pour le partager par courriel ou sur une plateforme que vous fréquentez. Merci !


• Voulez-vous être tenu au courant des informations originales paraissant sur ce blog ? Abonnez-vous gratuitement à la lettre d'informations. Vous recevrez au maximum un courriel par jour. S'abonner


• Voulez-vous soutenir matériellement ce blog ? C'est possible !

Ce blog est d'accès gratuit ; son objectif est de toucher le plus grand nombre de personnes possible. Pour pouvoir maintenir le rythme des parutions – puisqu’écrire est mon métier, et que je fais ici un travail  de « bloggeur professionnel » – votre aide financière serait précieuse. D’avance grand merci à ceux d'entre vous qui verseront une libre participation via ce lien : paypal.me/SmitsJeanne.

Ou bien, virement sur
IBAN : FR78 3000 2089 0000 0058 5657 G83
BIC : CRLYFRPP  (Jeanne Figueras)

Pour contribuer par chèque, me contacter en écrivant à jeanne.smits.blog@gmail.com.



© leblogdejeannesmits

29 avril, 2021

Vaccins et cellules fœtales avortées : la réponse de Pamela Acker à Emmanuele Barbieri de “Corrispondenza Romana”


Un débat de fond, pas toujours très élégant, oppose aujourd’hui des catholiques – y compris traditionnels – favorables à la vaccination anti-COVID, y compris par des vaccins développés au moyen 
de lignées de cellules fœtales obtenues à partir de bébés avortés, et de ceux qui, à l’instar de Mgr Athanasius Schneider, estiment que ces vaccins « souillés par l’avortement », doivent ou devraient être refusés en conscience pour cette raison, rejetant par là même l’argument de la « coopération éloignée au mal » ou du « volontaire indirect ».

Dans un récent article paru sous la signature d’Emmanuele Barbieri dans Corrispondenza Romana, une charge violente a été menée contre Pamela Acker, l’une des porte-parole du mouvement d’opposition à l’utilisation de vaccins produits ou testés (voire les deux) au moyen de cellules fœtales avortées. Ses capacités scientifiques, sa bonne foi, ses motivations, et même ses capacités de raisonnement ordinaires sont attaquées. Je dois dire que l’ensemble est déplaisant, dans un contexte où l’on parle tout de même de choses graves.

Je vous avoue ne pas avoir la patience, du fait de sa tonalité, de traduire ce texte de Barbieri, qui reflète de toute façon la vision aujourd’hui majoritaire. Je vous propose plutôt, grâce à l’aide du CEP (Centre d’études et de prospective sur la science) qui m’a transmis une traduction par Roberto Bonato de la réponse de Pamela Acker à Barbieri dans LifeSite en m’autorisant aimablement à la diffuser.

C’est cette traduction, légèrement retouchée, que je vous propose de découvrir ci-dessous. Le texte m’a particulièrement intéressée par la qualité de ses sources. Vous noterez qu’il émane d’une femme qui a mis sa peau au bout de ses idées, puisqu’elle a mis fin à une prometteuse carrière universitaire pour ne pas collaborer à une étude dont elle a appris qu’elle aboutirait, en cas de réussite, à la production d’un vaccin réalisé au moyen d’une lignée de cellules souches fœtales. – J.S.


Vérités scientifiques, sophismes logiques et consentement au mal : 
une réponse à Emmanuele Barbieri

par Pamela Acker 

On m’a demandé à plusieurs reprises de répondre à un récent article d’Emmanuele Barbieri, « Vaccins COVID-19 : Vérités scientifiques et Fake News ». Je trouve décevant qu’un tel article gagne en audience auprès de personnes raisonnables, car il commence par un sophisme ad hominem, se termine par un empoisonnement du débat, et il est truffé d’arguments épouvantail et d’erreurs pures et simples. Le ton fait appel à la fois à l’émotion et  à l’autorité, car tout au long de son argumentation, l’auteur suggère – voire affirme carrément – que ceux qui ne sont pas d’accord avec lui sont soit ineptes, soit fourbes. En tout cela, il ignore la réalité du lien entre l’avortement et la science biomédicale – pourtant clairement documenté par les chercheurs eux-mêmes ] et contribue à la confusion croissante qui entoure la question du vaccin actuel contre le coronavirus, une technologie expérimentale contraire à l’éthique, imposée à la population à une échelle qui aurait été inconcevable il y a seulement un an.  

Malheureusement, cette réfutation sera beaucoup plus longue que l’article original, car il faut toujours plus de mots pour étayer une argumentation que pour gribouiller une diatribe.

Des problèmes dès le départ

Malgré son titre prometteur et sa prétendue tentative de faire la différence entre la science réelle et les « fake news », l’article de M. Barbieri contient des affirmations profondément inexactes sur l’histoire des lignées de cellules fœtales avortées et sur la science qui les sous-tend, notamment celles-ci :

–      Les preuves de l’existence des avortements par césarienne proviennent principalement de clips vidéo tournés par David Daleiden ; en réalité, elles proviennent de la littérature scientifique (1, 2, 3), notamment de plusieurs documents de recherche décrivant le développement des vaccins contre la polio.  

L’expérimentation sur le tissu fœtal était interdite avant la légalisation de l’avortement ; En réalité, de telles expériences ont été menées dès les années 1930 (1) et il y eut même des fournisseurs internationaux de tissus de fœtus avortés (notamment l’Institut Karolinska) tout au long des années 1950-70, qui ont continué à fournir des tissus de fœtus avortés pour la recherche jusqu’à ce jour.

Aucune expérimentation sur tissu fœtal n’a été réalisée dans l’intention de produire des vaccins ; en réalité, le développement du vaccin contre la polio a alimenté la recherche sur des lignées de cellules de fœtus avortés (1, 2, 3) et le vaccin contre la rubéole (4) a été produit à l’aide de virus obtenus à partir de fœtus avortés, au lieu d’utiliser simplement un écouvillon nasal sur un enfant infecté (comme cela a été fait au Japon). Il existe en effet une longue histoire de complicité entre les vaccins et l’avortement.

La quantité d’ADN fœtal résiduel dans les vaccins est négligeable, selon trois études statistiques hypothétiques (ayant toutes le même auteur principal) ; en réalité, les données expérimentales montrent que la quantité et la dimension de l’ADN fœtal présent dans les vaccins posent un réel problème, et peuvent atteindre 200 fois la limite de sécurité établie par l’Organisation Mondiale de la Santé. (5)

La recherche sur les vaccins et une carrière interrompue
par les cellules de fœtus avortés

Bien que cet article porte principalement sur la recherche sur les fœtus avortés et les vaccins, il semble prudent d’aborder le fait que M. Barbieri commence son commentaire en m’accusant de n’avoir « aucune expertise spécifique » et donc de n’être pas qualifiée pour parler des vaccins. Son argument repose principalement sur le fait que je n’ai pas de publications scientifiques à mon actif.  Il y a une raison très simple et très valable pour laquelle je n’ai publié dans aucune revue scientifque : le travail que j’ai effectué dans le domaine du développement de vaccins concernait un vaccin contre le VIH qui utilisait des lignées cellulaires HEK-293 dans le cadre du projet.  Mon propre volet de ce projet portait sur des lignées cellulaires éthiques (hamster chinois, souris et lignée cellulaire cancéreuse humaine) et a consisté à rechercher et à développer des façons d’utiliser de courts peptides de signalisation pour cibler le véhicule du vaccin – qui était en fait un vecteur viral, une technologie similaire à celle utilisée par les vaccins COVID-19 de Johnson & Johnson et AstraZeneca – afin qu’il soit directement capté par les cellules dendritiques, l’un des acteurs cellulaires les plus importants impliqués dans le déclenchement d’une bonne réponse immunitaire. J’ai quitté le laboratoire dans lequel je travaillais au bout de dix mois, lorsque j’ai découvert que les antigènes qui seraient utilisés dans le produit final du vaccin étaient produits sur des cellules de fœtus avortés – une décision qui était en accord avec les devoirs du chercheur décrits dans Dignitas Personae, en particulier les paragraphes 34 et 35.  Si j’avais figuré en tant qu’auteur sur l’un des articles en question (qui sont tous disponibles en ligne sur la page des publications du Dr Venigalla Rao (6), ma crédibilité aurait par la suite été entachée par le fait que mon nom était directement associé dans la littérature scientifique aux cellules de fœtus avortés.  

En ce qui concerne les commentaires de M. Barbieri sur mon livre, je le citerai intégralement ci-dessous (un grand merci à un ami italien qui a fourni une traduction de son article) : 

« Plus en détail, la seule publication connue de Pamela Acker - Vaccination : A Catholic Perspective, publiée par le Kolbe Center for the Study of Creation - traite de la question du vaccin COVID-19 de manière presque marginale (pp. 73-77, soit 5 pages sur 85) ; elle vise en fait à promouvoir le rejet de toute forme possible de vaccination. La thèse que le livre tente de démontrer (voir “Good Health”, pp. 80-83) est que tous les vaccins sont nocifs pour la santé  et devraient être remplacés par l’exercice en plein air, une alimentation saine et des remèdes naturels. Pamela Acker vient de comprendre que les découvertes faites par des scientifiques comme Edward Jenner, Louis Pasteur ou Robert Koch n’ont jamais été bénéfiques pour l’humanité ; elle veut persuader ses lecteurs que ces découvreurs ont tous perdu leur temps, mais ne parvient pas à fournir de preuves substantielles pour étayer une affirmation aussi audacieuse. »

L’affirmation selon laquelle ma thèse consisterait à dire que tous les vaccins devraient être remplacés par l’exercice, une alimentation saine et des remèdes naturels est au mieux fragile (je mets même en garde le lecteur catholique fidèle contre certains remèdes naturels) et constitue une simplification excessive de la thèse réelle, à savoir que l’idée de traiter la maladie par une intervention inefficace et artificielle – avant même que nous soyons exposés à l’agent pathogène – a besoin d’être remplacée par une compréhension appropriée du système immunitaire et de la manière de le soutenir tel qu’il a été conçu par Dieu pour nous protéger contre une grande variété d’expositions à la maladie, et pas seulement à l'égard des maladies contre lesquelles nous nous vaccinons habituellement.  Ces distinctions sont importantes : la thèse que M. Barbieri m’attribue faussement est beaucoup plus facile à rejeter que celle que je défends réellement.

Comme preuve, j’offre 85 pages d’arguments avec 379 notes de bas de page, qui incluent, parmi d’autres notions importantes, les faits suivants :

Les expériences de Jenner furent de nature anecdotique, entraînèrent une augmentation de l’incidence des maladies transmises par le sang chez les vaccinés et provoquèrent la mort prématurée des deux premiers vaccinés (son propre fils et un garçon du voisinage).  Tous deux décédèrent d’une tuberculose qui, très probablement, leur avait été transmise au cours du processus de vaccination. 
 
La baisse de mortalité due aux maladies qui fut observée au début de la vaccination a beaucoup plus à voir avec l’assainissement et l’amélioration des conditions de vie qu’avec quelque intervention médicale que ce soit faite à l’époque. 
 
La mise en avant de l’hypothèse des anticorps était fondée sur des expériences erronées avec deux types d’agents pathogènes qui se comportent de manière très différente de tout ce contre quoi nous nous vaccinons aujourd’hui. 
 
Les vaccins peuvent échouer, et échouent effectivement, à des fréquences qui rendent théoriquement impossible une immunité collective par la vaccination. 
 
Les vaccins déclenchent une chaîne d’activation immunitaire inappropriée qui conduit à l’activation de cellules auto-réactives.  Chez certains individus, ce phénomène se transformera en maladie auto-immune à part entière.  Chez d’autres, un processus similaire peut entraîner le développement de réactions allergiques à vie, lorsque le vaccin active les cellules immunitaires contre des substances inoffensives. 
 
Tous les vaccins présentent des contre-indications - des conditions qui peuvent mettre en danger la vie de certaines personnes - qui ne sont pas décelées avant l’administration des vaccins infantiles de routine. 
 
La vaccination de masse entraîne un remplacement des souches (un phénomène analogue à la résistance aux antibiotiques chez les bactéries) et peut déplacer la sensibilité de la population vers des tranches d’âge qui tolèrent mal la maladie visée. 
 
Le fait d’être passé par un processus d’infection par les maladies infantiles normales et d’avoir développé une réponse immunitaire normale à ces maladies, peut protéger contre le développement de maladies chroniques ultérieures au cours de la vie, notamment l’auto-immunité et le cancer.

En bref, l’induction de la réponse immunitaire par la vaccination est artificielle, temporaire et inférieure à l’immunité naturelle et, pour un nombre croissant de personnes, elle est carrément dangereuse.  Le système immunitaire est beaucoup plus complexe que tout ce que nous en comprenions dans les années 1800, et il fait intervenir des molécules et des processus que les premiers concepteurs et fournisseurs de vaccins n’auraient jamais pu imaginer.  Il n’est donc pas logique de continuer à utiliser sans discernement une intervention médicale archaïque qui a été mise au point dans l’ignorance absolue de cette prodigieuse complexité.  

Le lien entre l’avortement et les vaccins

Passons maintenant à la véritable question qui nous occupe : quelle est la nature du lien entre l’avortement et l’industrie des vaccins, en particulier tel qu’il se manifeste dans les vaccins actuels contre le coronavirus ?  Et en quoi cela est-il important ?

La thèse de l’article de M. Barbieri semble être non seulement que les vaccins dévéloppés à l’aide de fœtus avortés, y compris les vaccins à coronavirus récemment mis au point, sont éthiques et licites pour les catholiques, mais aussi que ceux qui choisissent de mener la guerre contre l’avortement sur le front de la suppression de la recherche biomédicale sur les tissus fœtaux sont mal avisés.  J’aborderai d’abord la première affirmation, qui semble reposer sur deux prémisses principales (si l’on écarte les erreurs mentionnées plus haut dans cet article) : les avortements qui ont donné lieu aux tissus pour les lignées cellulaires n’ont pas été obtenus dans le but de développer le vaccin, d’une part, et les vaccins eux-mêmes ne contiennent pas de cellules fœtales résiduelles ou de matériel biologique préoccupant, d’autre part. 

Les lignées cellulaires actuellement utilisées pour le développement du vaccin COVID-19 sont HEK-293 et PER C6 (7). M. Barbieri a raison de dire qu’aucune des deux lignées cellulaires n’a été fabriquée spécifiquement pour les vaccins :  HEK-293 a été produite à des fins de recherche fondamentale, et PER C6 a été produite pour cultiver des vecteurs adénoviraux (8). Toutefois, cette dernière lignée cellulaire, qui a été mise au point en 1995, a effectivement été produite spécifiquement dans l’optique d’une recherche biomédicale.  Selon le Dr Van Der Eb, « PER C6 a été fabriquée uniquement pour la fabrication pharmaceutique de vecteurs adénoviraux » (9). Ce sont ces mêmes vecteurs que Johnson & Johnson utilise pour développer son vaccin COVID-19, qui est produit sur la PER C6.  Il semble donc que le lien ne soit pas aussi éloigné que certains voudraient nous le faire croire.

Toutefois, même si les deux lignées cellulaires ont été produites sans l’intention d’être utilisées pour le développement de médicaments ou de vaccins, la déclaration de l’Église dans Dignitas Personae est claire quant au caractère illicite des lignées cellulaires entachées par l’avortement :  

« Un autre cas de figure à prendre en considération lorsque les chercheurs utilisent du « matériel biologique » d’origine illicite, produit en dehors de leur centre de recherche ou qui se trouve dans le commerce. L’Instruction Donum vitae a formulé le principe général à observer en ces cas: “Les cadavres d’embryons ou de fœtus humains, volontairement avortés ou non, doivent être respectés comme les dépouilles des autres êtres humains. En particulier, ils ne peuvent faire l’objet de mutilations ou autopsies si leur mort n’a pas été constatée, ou sans le consentement des parents ou de la mère. De plus, il faut que soit sauvegardée l’exigence morale excluant toute complicité avec l’avortement volontaire, de même que tout danger de scandale.” (10)
« A ce propos, demeure insuffisant le critère d’indépendance formulé par certains comités d’éthique, à savoir l’affirmation selon laquelle l’utilisation du « matériel biologique » d’origine illicite est éthiquement licite à condition qu’il y ait une séparation claire d’une part entre ceux qui le produisent, font congeler et font mourir les embryons et d’autre part les chercheurs qui développent des expériences scientifiques. Le critère d’indépendance ne suffit pas pour éviter une contradiction dans l’attitude de celui qui dit ne pas approuver l’injustice commise par d’autres, mais qui, dans le même temps, accepte pour son travail le « matériel biologique » que d’autres obtiennent par le biais de cette injustice. Quand ce qui est illicite est approuvé par les lois qui régissent le système sanitaire et scientifique, on doit se dissocier des aspects iniques de ce système, afin de ne pas donner l’impression d’une certaine tolérance ou d’une acceptation tacite des actions gravement injustes. (11)  (…) 
« Parfois on objecte que les considérations précédentes semblent supposer que les chercheurs de bonne conscience auraient le devoir de s’opposer activement à toutes les actions illicites menées dans le domaine médical, élargissant ainsi leur responsabilité éthique de manière excessive. Le devoir d’éviter la coopération au mal et le scandale touche en fait leurs activités professionnelles courantes, qu’ils doivent orienter de manière droite et à travers lesquelles ils sont appelés à rendre témoignage à la valeur de la vie, en s’opposant aux lois gravement injustes. C’est pourquoi il convient de préciser [qu'il existe un] devoir de refuser ce « matériel biologique » – même en l’absence de tout lien étroit des chercheurs avec les actions des techniciens de la procréation artificielle ou de ceux qui ont pratiqué l’avortement provoqué, et même en l’absence d’un accord préalable avec les centres de procréation artificielle. » (Italiques dans l'original).

Ainsi, nous voyons que l’argument selon lequel les lignées de cellules fœtales en question n’ont pas été spécifiquement développées pour être utilisées dans des vaccins n’est pas pertinent pour discuter de la licéité de leur utilisation.  Leur origine seule suffit à rendre illicite leur utilisation dans tout vaccin.

L’utilisation des « tests de confirmation » dans les vaccins Pfizer et Moderna

Un autre problème se pose dans le débat sur les vaccins actuels contre le coronavirus.  On a beaucoup parlé de l’expression « tests de confirmation » pour écarter les préoccupations éthiques concernant l’utilisation de cellules foetales avortées dans le développement des vaccins synthétiques à ARNm contre le coronavirus.  Cependant, ce n’est pas un simple test de confirmation après commercialisation qui a eu recours à ces cellules, comme le suggère l’expression et la façon dont elle est généralement présentée ; au contraire, des cellules de fœtus avortés ont été utilisées dans de multiples phases de conception et de développement pour les vaccins Pfizer et Moderna. La littérature scientifique met les choses au clair :

1. Un test fondamental, qui faisait partie intégrante de la phase de conception, a été effectué sur des cellules de fœtus avortés pour les vaccins Pfizer (12) et Moderna (13).  La protéine spike originale était instable lorsqu’elle n’était pas attachée au virus entier ; aussi les développeurs de vaccins ont-ils introduit quelques mutations dans la séquence (ainsi que quelques mutations supplémentaires pour stabiliser l’ARNm et éviter qu’il ne se dégrade trop rapidement dans l’organisme après la vaccination).  Les développeurs devaient vérifier que la nouvelle séquence d’ARNm synthétique générait bien la structure tridimensionnelle qu’ils attendaient.  Pour ce faire, ils ont modifié génétiquement des cellules humaines afin de produire la protéine spike mutée, puis l’ont extraite des cellules.  La production de la protéine a été réalisée dans des cellules HEK-293 (Pfizer a utilisé spécifiquement les cellules Expi293F, qui sont une lignée dérivée des HEK-293 originales).

2. Les cellules HEK-293 ont été utilisées pour tester l’expression de l’ARNm. Pour ce faire, les chercheurs ont placé l’ARNm développé pour le vaccin dans un milieu de culture avec des cellules humaines, ainsi que certains produits chimiques qui augmentent la capacité des cellules à absorber l’information génétique. Ils ont ensuite mesuré la quantité de protéine spike que les cellules ont fabriquée. Cette opération a été réalisée sur des cellules de fœtus avortés pour les vaccins Pfizer (12) et Moderna (14).

3. Des cellules HEK-293 ont été utilisées pour tester l’administration du vaccin via la nouvelle technologie des nanoparticules lipidiques.  Les chercheurs devaient voir s’ils pouvaient faire pénétrer l’ARNm dans les cellules à l’intérieur de nanoparticules, car ce serait la seule façon de gérer l’administration du vaccin chez une personne vivante. Le processus est très similaire au test que nous venons de décrire, sauf que l’ARNm est maintenant enfermé dans une nanoparticule lipidique et qu’aucun produit chimique spécial n’est utilisé. Cela a été fait dans des cellules de fœtus avortés pour le vaccin Moderna (15).  

4. Des cellules HEK-293T surexprimant l’ACE-2 ont été utilisées pour créer des pseudovirus pour un test de neutralisation visant à détecter la présence d’anticorps. Cela signifie que les concepteurs du vaccin avaient besoin de virus non infectieux pour déterminer si les personnes vaccinées produisaient des anticorps de liaison au virus. Ces pseudovirus (qui exprimaient les protéines spike mais n’infectaient pas réellement les humains) ont été cultivés dans des cellules de fœtus avortés et récoltées à partir de ces cultures cellulaires. Pfizer (12) et Moderna (16) ont tous deux utilisé des HEK-293 pour ces tests. 

Tout ceci démontre que l’implication des lignées de cellules de fœtus avortés est beaucoup plus importante que ne le suggèrent les récentes déclarations sur la moralité des vaccins – ce qui, en soi, justifierait la possibilité de demander respectueusement une réévaluation de ces arguments, car leurs points de départ sont inadéquats. Cela est spécialement pertinent quant à l’argument d’une coopération lointaine avec le mal, qui sera traitée dans une section ultérieure de cet article.  

Conséquences naturelles des violations de la loi naturelle

Des précisions doivent à nouveau être apportées concernant la deuxième raison pour laquelle M. Barbieri soutient que les vaccins à base de fœtus avortés peuvent être utilisés : l’idée selon laquelle les vaccins ne contiennent pas de cellules fœtales résiduelles ou de matériel biologique dangereux. Il est tout à fait vrai que les vaccins produits à partir de cellules fœtales avortées ne contiennent probablement pas de cellules humaines intactes : pour que les produits fabriqués dans les cellules soient utilisables dans un vaccin donné, les cellules doivent être lysées (par fracture de leur membrane) et leur contenu purifié pour éliminer le plus possible de débris cellulaires. À première vue, cela semble rassurant. Cependant, comme le sait tout scientifique ayant travaillé sur la purification du matériel moléculaire, aucun processus de purification – aussi rigoureux fût-il – ne permet d’obtenir une préparation absolument pure des matériaux souhaités.  Il restera toujours quelques débris.

Contrairement au Dr Paul Offit, qui se contente de faire des déclarations générales et souvent inexactes sur la sécurité des vaccins et la crédibilité de ceux qui les remettent en question, le Dr Theresa Deisher et ses collègues de Sound Choice Pharmaceuticals ont réellement mesuré la quantité d’ADN fœtal résiduel présent dans les vaccins. La limite de sécurité établie par l’OMS est de 10 nanogrammes (ng) d’ADN par dose – une limite qui a été revue à la hausse par un facteur de 1.000 depuis l’établissement initial des limites de sécurité dans les années 1980 (17). Malheureusement, il n’existe actuellement aucun contrôle obligeant les fabricants à se conformer réellement à ces directives, mais seulement la suggestion de procéder à une « évaluation des risques » pour chaque vaccin (18). Ce manque de surveillance a conduit à la production de vaccins contenant une quantité beaucoup plus importante d’ADN résiduel : le vaccin contre la rubéole contient 150 ng/dose, celui contre l’hépatite A 300 ng/dose et celui contre la varicelle 2 000 ng/dose (19) – soit une concentration double de celle de l’ingrédient actif du vaccin contre la varicelle. Ces fragments d’ADN sont généralement petits, en raison du processus de lyse cellulaire (qui peut également être suivi d’une digestion de l’ADN), mais cela ne réduit pas le risque que représentent les contaminants fœtaux. Au contraire, les fragments courts sont idéaux pour une mutation par insertion dans la cellule hôte (20). Cette mutation insertionnelle ne présente pas seulement un risque potentiel de cancer, mais aussi un risque de troubles du développement neurologique, notamment la schizophrénie infantile, les troubles bipolaires et l’autisme (21). Il est possible que l’ADN du fœtus humain puisse également induire une réaction auto-immune contre l’ADN de l’enfant lui-même, en particulier dans le vaccin contre la varicelle où la concentration est aussi élevée.  L’existence de ces conséquences ne devrait pas nous surprendre en tant que catholiques – la loi naturelle a clairement été violée dans la fabrication de ces vaccins, entachés comme ils le sont par le crime d’avortement, et nous devrions donc nous attendre à quelques conséquences biologiques naturelles de cette violation.

Coopération avec le mal et cause sérieuse

Si l’origine illicite des lignées cellulaires et le caractère illicite de leur utilisation par les chercheurs ont été amplement établies, le lecteur peut encore se demander : qu’en est-il de la distance qui me sépare de l’avortement original ?  Dois-je encore me demander si ces vaccins sont licites pour mon usage personnel, surtout au vu des récentes déclarations du Vatican et de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB) ?

Il est évident que le patient qui reçoit le vaccin n’a pas le même degré de proximité avec le mal que le chercheur qui poursuit activement des expériences sur des lignées de cellules fœtales.  Même un technicien de laboratoire de Pfizer, qui travaille à la mise au point du vaccin mais n’a pas son mot à dire sur la façon dont les vaccins sont fabriqués, est moins coupable que le chercheur principal qui a d'abord décidé d’utiliser des lignées de cellules fœtales avortées. Cependant, soyons clairs sur ce que le Magistère enseigne réellement : il doit y avoir une raison grave et proportionnée pour justifier l’utilisation de ces vaccins.  Ce point est abordé précisément dans la conclusion du paragraphe 35 de Dignitas Personae :

« Dans ce cadre général, il existe naturellement des responsabilités différenciées et des motifs graves qui peuvent être moralement proportionnés pour justifier l’utilisation de ce “matériel biologique”. Par exemple, face à un danger pour la santé des enfants, les parents peuvent autoriser l’utilisation d’un vaccin pour la préparation duquel on s’est servi de lignées cellulaires d’origine illicite, restant sauf le devoir de tous d’exprimer leur propre désaccord à ce sujet et de demander que les systèmes de santé mettent à leur disposition d’autres types de vaccins. D’autre part, on doit tenir compte du fait que, dans les entreprises qui utilisent des lignées de cellules d’origine illicite, la responsabilité de ceux qui décident de l’orientation de la production n’est pas la même que la responsabilité de ceux qui n’ont aucun pouvoir de décision. » [Souligné dans l’original]

Un article récent écrit par un bon prêtre explique très clairement que, dans le cas du coronavirus SARS-CoV-2, la circonstance n’est pas grave, et donc la permission conditionnelle d’utiliser les vaccins contaminés par l’avortement ne s’applique pas.  Il déclare :  « On peut moralement accepter l’utilisation d’interventions thérapeutiques entachées par l'avortement, comme les vaccins, pour neutraliser une menace pour la santé, si toutes les conditions nécessaires suivantes sont réunies » :
1. Il n'existe pas d’intervention thérapeutique moralement irréprochable        disponible qui neutralise la menace sanitaire en question. 
2. Il doit exister une cause proportionnée pour le recours à une intervention thérapeutique entachée d’avortement, compte tenu des risques encourus. 
3. Il doit exister une menace grave et réelle pour votre santé ou celle d’autrui si vous vous abstenez de suivre l’intervention thérapeutique entachée par l’avortement qui est proposée. 
4. Il faut s’opposer au fait que l'avortement entache l’intervention thérapeutique.

Le Père explique ensuite, très clairement, que seul le critère n°4 peut être rempli dans la situation actuelle du coronavirus.  Cela indiquerait qu’il est inapproprié d’invoquer l’utilisation de la « cause grave » dans le débat actuel sur les vaccins. Je ne répéterai pas ici toutes ses déclarations, mais me contenterai de renvoyer le lecteur à son analyse dont le lien figure ci-dessus.

Malheureusement, l’absence de motif grave n’est pas une nouvelle pour ceux qui comprennent le fondement des arguments concernant les vaccins, l’avortement et la coopération avec le mal. Même le cas du syndrome de rubéole congénitale (SRC), qui a été utilisé par le passé pour établir une cause grave pour l’utilisation de vaccins qui utilisent des fœtus avortés, s’avère discutable comme point de départ pour l’argument moral d’une coopération licite avec le mal.  La diminution des cas de SRC ne fut pas la conséquence de la vaccination mais de la légalisation de l’avortement et de la baisse des taux de fécondité (22), et l’immunité de groupe contre la rubéole n’a pratiquement pas été affectée par l’utilisation des vaccins (23). Au lieu d’être plus protectrices, les vaccinations massives contre la rubéole (avec un vaccin dont le développement a nécessité au moins 99 avortements différents) ont au contraire tout d’abord augmenté l’incidence du SRC et ensuite rendu les mères enceintes plus susceptibles d’être sensibles à la maladie en cas d’échec du rappel vaccinal (24).

L’appropriation du mal  

Même si notre proximité avec l’avortement original était suffisamment éloignée pour justifier une coopération licite, il est utile de se rappeler que lorsque nous utilisons ces vaccins, nous ne pouvons éviter ce que les théologiens moraux appellent « l’appropriation du mal ».  C’est une distinction qui est importante dans le cas des vaccins actuels COVID-19.

La structure fondamentale des actions impliquées dans les problèmes de coopération et d’appropriation est la même.  Dans les deux types de cas, un agent auxiliaire effectue une action qui, d’une manière ou d’une autre, facilite ou soutient les efforts de l’agent principal dans l’exécution de sa propre action. Ce qui diffère dans chaque cas, ce sont les identités respectives de l’agent confronté à une décision morale quant à la poursuite ou non d’une action particulière, et de l’agent qui a déjà décidé d’accomplir un acte moralement répréhensible. En bref, dans les cas de coopération, l’agent auxiliaire est le décideur qui, selon sa conscience morale, doit décider de ce qu’il doit faire à la lumière de la contribution probable de son action future à un acte mauvais accompli par l’agent principal.  Dans les cas d’appropriation, les rôles sont inversés. Alors, c’est l’agent principal qui est le décideur, qui doit décider en conscience de poursuivre une action qui utilise les fruits ou les sous-produits d’un acte moralement répréhensible accompli par l’agent auxiliaire.

Dans les cas de coopération, le mal à faire est prospectif ; l’action du coopérateur contribue par voie de causalité à l’exécution de l’action illicite par l’agent principal. D’un point de vue qui se concentre sur la dimension externe des actes humains, les problèmes de coopération sont évidents ; nous pouvons voir comment l’action du coopérateur alimente l’acte mauvais d’un autre agent. Mais une telle perspective rend les dangers moraux de l’appropriation pratiquement invisibles. Les appropriateurs ne contribuent pas par voie de causalité à l’action maléfique dont ils s’approprient les fruits ou les sous-produits ; en général (mais pas toujours), au moment où ils sont confrontés à la décision d’agir ou non, l’acte mauvais a déjà été commis. L’effet principal de la décision de s’approprier l’action mauvaise d’autrui est interne ; en choisissant de lier leur action à l’action mauvaise d’un autre, les appropriateurs façonnent leur caractère d’une manière qui peut ne pas avoir de conséquences immédiates et tangibles dans le monde extérieur.  En bref, l’impact immédiat de la décision de s’approprier l’acte illicite d’autrui est profondément intérieur ; il modifie le caractère de l’appropriateur (25).

Ce problème ne peut pas être simplement écarté par des déclarations sur l’immunité de groupe et les pandémies – dont la plupart ne sont pas soutenues par des preuves réelles.  De plus, il est important pour ceux qui défendent l’idée d’une coopération licite de noter le fait suivant : si la coopération avec le mal peut être licite dans des circonstances proportionnellement graves, elle n’est jamais exigée du fidèle catholique.  Ceux qui choisissent de « ne pas participer » à ce mal, et d’encourager les autres à agir ainsi, ne violent pas la saine doctrine morale.

Pour conclure

M. Barbieri termine son article par l’affirmation injustifiée selon laquelle « ceux qui s’obstinent à affirmer que l’avortement n’existe que dans la mesure où il sert les intérêts de l’industrie pharmaceutique mentent délibérément, ou plutôt, ils ignorent tout simplement la réalité de la culture de l’avortement ». Il est difficile de voir comment une telle déclaration a pu être faite de bonne foi, d’autant plus que ceux qui dénoncent le lien entre l’avortement et l’industrie pharmaceutique ne suggèrent pas que l’avortement n’existe qu’à des fins de recherche biomédicale (j’ose dire que ceux d’entre nous qui avancent cet argument ont une connaissance suffisante du péché originel pour comprendre que l’avortement existe pour servir le désir égoïste de l’homme de ne pas respecter les interdits des 6e et 9e commandements), mais insistent – à juste titre – sur le fait que l’acceptation silencieuse des cellules de tissu fœtal avorté dans les vaccins a alimenté une acceptation croissante non seulement de l’avortement mais aussi de la recherche sur les cellules souches embryonnaires, qui a été condamnée à maintes reprises par l’Église. Cela s’ajoute à l’extension de la recherche sur les tissus de foetus avortés dans le cadre d’autres pratiques barbares et grotesques qui nécessitent un approvisionnement constant en tissus frais.  Pour justifier la poursuite de ces pratiques qui impliquent la création et la destruction immédiates de la vie humaine, on affirme souvent que les vaccins dont nous dépendons aujourd’hui ont été développés sur du tissu fœtal.  Cette question n’est pas hors de propos, mais constitue un aspect très négligé de la bataille à multiples facettes visant à vaincre l’anti-culture de mort et à restaurer la dignité de la personne humaine.  

Enfin, lorsqu’il évoque ses arguments contre les réticences à l’utilisation de lignées de cellules de fœtus avortés dans les vaccins, M. Barbieri exprime également son opinion selon laquelle il est « désinvolte » de parler du fait que des avortements visant à obtenir des tissus vivants pour la recherche ont été faits par césarienne.  Je ne suis pas d’accord. Par imprégnation culturelle, nous sommes devenus si insensibles à la réalité de l’avortement – à son horreur et à son lien avec les principes gnostiques occultes auxquels M. Barbieri lui-même fait référence à la fin de son propre article – qu’il semble presque nécessaire d’humaniser à nouveau ses victimes. Il ne s’agit pas de sensationnalisme : donner la parole aux enfants avortés en décrivant leur dernière agonie n’est pas une tactique bon marché pour attirer l’attention dans un débat.  C’est un aperçu qui donne à réfléchir sur la façon dont nous nous sommes habitués aux avantages spécieux de notre coopération avec le mal.

Notes

[1] Albert B Sabin, Peter K. Olitsky, Proceedings of the Society for Experimental Biology and medicine, Cultivation of Poliomyelitis Virus in vitro in human embryonic tissue. Proc Soc Exp Biol Med 1936, 34:357-359.

[2] Joan C. Thicke, Darline Duncan, William Wood, A. E. Franklin and A. J. Rhodes; Cultivation of Poliomyelitis Virus in Tissue Culture; Growth of the Lansing Strain in Human Embryonic Tissue, Canadian Journal of Medical Science, 1952; 30: 231-245.

[3] Thomas H. Weller, John F. Enders, Frederick C. Robbins and Marguerite B. Stoddard; Studies on the Cultivation of Poliomyelitis Viruses in Tissue Culture : I. The Propagation of Poliomyelitis Viruses in Suspended Cell Cultures of Various Human Tissue; J Immunol 1952; 69: 645-671.

[4] Plotkin S, et al. Attenuation of RA27/3 Rubella Virus in WI-38 Human Diploid Cell, Amer J Dis of Children, 1969; 118: 178-179.

[5] Deisher TA, et al. Impact of environmental factors on the prevalence of autistic disorder after 1979. J Pub Health Epidem, 2014; 6(9): 271-286.

[6] Toutes les publications du Rao Lab sont disponibles ici: https://www.t4lab.net/Publications.htm Those that use HEK-293 cells are the ones directly involved with the HIV vaccine development.

[7] Alors que le site Children of God for Life liste la lignée MRC-5 comme étant utilisée pour les vaccins AstraZeneca, je n’ai pas trouvé la preuve de l’utilisation de cette lignée cellulaire  dans les articles qu’il cite.

[8] FDA, Center for Biologics and Evaluation of Research. Vaccines and Related Biological Products Advisory Committee, Meeting, 26 March 2001. https://wayback.archive-it.org/7993/20170404095417/https:/www.fda.gov/ohrms/dockets/ac/01/transcripts/3750t1_01.pdf

[9] Ibid.

[10] Note de bas de page de Dignitas Personae: Congregation for the Doctrine of the Faith, Instruction Donum vitae, I, 4: AAS 80 (1988), 83.

[11] Note de bas de page de Dignitas Personae: Cf. John Paul II, Lettre encyclique Evangelium vitae, 73: AAS 87 (1995), 486: « L’avortement et l’euthanasie sont donc des crimes qu’aucune loi humaine ne peut prétendre légitimer. Des lois de cette nature, non seulement ne créent aucune obligation pour la conscience, mais elles entraînent une obligation grave et précise de s’y opposer par l’objection de conscience. » Le droit à l’objection de conscience, en tant qu’expression du droit à la liberté de conscience, doit être protégée par la loi.

[12] Vogel LB, et al. A prefusion SARS-CoV-2 spike RNA vaccine is highly immunogenic and prevents lung infection in non-human primates. bioRxiv 2020.09.08.280818; doi: https://doi.org/10.1101/2020.09.08.280818

[13] Wrapp D, et al. Cryo-EM structure of the 2019-nCoV spike in the prefusion conformation. Science; 13 Mar 2020: 1260-1263.

[14] Corbett, K.S., Edwards, D.K., Leist, S.R. et al. SARS-CoV-2 mRNA vaccine design enabled by prototype pathogen preparedness. Nature 586, 567–571 (2020). https://doi.org/10.1038/s41586-020-2622-0

[15] Moderna. US Patent 10,583,203. 10 Mar 2020. http://patft.uspto.gov/netacgi/nph-Parser?Sect1=PTO1&Sect2=HITOFF&d=PALL&p=1&u=%2Fnetahtml%2FPTO%2Fsrchnum.htm&r=1&f=G&l=50&s1=10,583,203.PN.&OS=PN/10,583,203&RS=PN/10,583,203

[16] Jackson LA, et al. An mRNA Vaccine against SARS-CoV-2 — Preliminary Report. N Engl J Med 12 Nov 2020; 383:1920-1931

[17] Yang H. Establishing Acceptable Limits of Residual DNA. PDA JPST, 2013; 67(2): 155-163.

[18] Ibid.

[19] Jarzyna P, Doan NV, Deisher TA. Insertional Mutagenesis and Autoimmunity Induced Disease Caused by Human Fetal and Retrovial Residual Toxins in Vaccines. Issues in Law & Medicine, 2001; 31(2): 221-234.

[20] Ibid.

[21] Ibid.

[22] Ravitz J. Before Zika: The virus that helped legalize abortion in the US. CNN, 11 Aug 2016. https://www.cnn.com/2016/08/09/health/rubella-abortion-zika/index.html. Accessed 21 April 2020.

[23] Diodati CJM. Immunization: History, Ethics, Law and Health. Ontario, CN: Integral Aspects Incorporated, 1999, p. 18.

[24] Ibid.

[25] Kaveny, MC. Appropriation of Evil: Cooperation’s Mirror Image, Theological Studies, Jun 2000; 61: 284-286.


• Voulez-vous être tenu au courant des informations originales paraissant sur ce blog ? Abonnez-vous gratuitement à la lettre d'informations. Vous recevrez au maximum un courriel par jour. S'abonner


© leblogdejeannesmits

27 avril, 2021

Un prêtre colombien impose la communion à genoux et sur la langue après avoir eu une vision du Christ piétiné lors de la distribution dans la main

Un prêtre colombien, le P. Fredy Leonardo Herrera Fuentes, a eu une expérience mystique vers la fin de la messe du 22 février dernier dans sa paroisse du Cœur Immaculé de Marie au quartier Claret de Bogotá : il a eu une vision du Christ qui, lors de la distribution de la communion qui se faisait dans la main, était piétiné par les fidèles. Se retournant soudain vers le tabernacle, le P. Herrera, sanglotant, s’est profondément incliné pendant 20 longues secondes, sans que son confrère et les fidèles ne comprennent pourquoi. La voix encore tout émue, il a expliqué non ce qui lui était arrivé, mais la conclusion qu’il en tirait : plus jamais il ne donnerait la communion dans la main.

La vidéo de la messe était diffusée en direct sur la page Facebook de la paroisse et l’extrait que vous pouvez voir ci-dessous a déjà été vue 2 millions de fois dans différents pays à travers le monde.



(Sous-titres ci-dessus : “Quis ut Deus”)


S’étant donc relevé et ayant repris ses esprits, mais la voix brisée, le prêtre a dit :

« Je vous remercie pour votre participation à la sainte messe.  Continuons unis dans la prière… il y a des choses qui parfois ne peuvent pas s'expliquer, ou plutôt, si. Ce qui se passe, c’est que cela fait très mal lorsque que le Seigneur permet que nous partagions, que nous voyions certaines choses… A partir de ce moment précis, dans notre paroisse, on ne pourra plus communier que sur la langue et à genoux. Cela ne pourra se faire d’aucune autre manière. Le Christ est vivant. Il est parmi nous, et cela Lui fait très mal, non seulement que l’on ne communie pas, parce que cela est une douleur très grande pour Lui, mais aussi quand on reçoit sans même être conscient de Celui que l’on est en train de recevoir. Et quand on reçoit comme si on recevait n’importe quelle nourriture. Comme si l’on ne croyait pas en sa présence. Il est là. Il est vivant, supervivant ! 

« Je vous l’ai dit, vous Le recevrez de cette manière. Faites très attention ; on ne le fait pas. Même dans une toute petite particule, la plus minuscule, Il y est tout entier. Pour cette raison, il faut toujours faire preuve du plus grand soin possible. »
A ce sujet je vous renvoie vers le récent livre paru aux éditions Contretemps auquel j’ai eu l’honneur de contribuer : le Bref examen de la Communion dans la main. Je le présente ici sur TVLibertés, à l’invitation de Jean-Pierre Maugendre.




Pour commander ce livre,
cliquez ici



• Voulez-vous être tenu au courant des informations originales paraissant sur ce blog ? Abonnez-vous gratuitement à la lettre d'informations. Vous recevrez au maximum un courriel par jour. S'abonner


© leblogdejeannesmits

25 avril, 2021

Interrogée sur TVLibertés sur le “Bref examen critique sur la Communion dans la main” dans l’émission “Terres de Mission”

J’étais l’invitée, ce dimanche, de Jean-Pierre Maugendre dans l’émission “Terres de Mission” sur TVLibertés, pour évoquer le livre Bref examen critique de la Communion dans la main, auquel j’ai eu l’honneur de contribuer avec le chanoine Grégoire de Guillebon, l’abbé Claude Barthe et le P. Réginald-Marie Rivoire, sous la direction de Jean-Pierre Maugendre.

Nous avons évoqué l’actualité de cette question par temps de COVID, mais aussi  l’imposition tyrannique de la Communion dans la main par certains prêtres et évêques – une affaire qui ne date pas d’aujourd'hui !

Le soutien des cardinaux Burke et Sarah pour le livre étaient aussi à l’ordre du jour.


Je vous invite à découvrir cet entretien. Si vous souhaitez acquérir le livre, il est disponible ici avec des tarifs intéressants pour l’achat de deux exemplaires à la même adresse ou pour les envois en Europe et dans le reste du monde (hors DOM-TOM). Paiement accepté par chèque, Paypal, virement ou carte bancaire.

P.S. Je vous engage à regarder également les deux autres entretiens diffusés à l’occasion de cette épisode de Terres de Mission : celui avec Fanny Bornot, paroissienne de Saint-Eugène Sainte-Cécile, récemment dans l’actualité à la suite d’une veillée pascale qui a valu à son curé, l’abbé Marc Guelfucci, une séance de garde à vue pour supposé non respect de certaines mesures anti-COVID. Fanny Bornot raconte comment cette veillée s’est vraiment passée.

Puis Sœur Ambroise-Dominique Salleron (la petite-fille de Louis Salleron), dominicaine de Fanjeaux, fait une passionnante présentation de la biographie qu’elle vient de publier de Dom Aubourg, moine de Solesmes (1887-1967) qui a connu l’exil des ordres religieux en 1910, les deux Guerres mondiales – il est connu comme le « sauveur de Bayeux » pour avoir fait épargner la ville des bombardements alliés le 7 juin 1944, et une vie de père spirituel interrompue par des dénonciations et des accusations calomnieuses qui ont conduit à son injuste exclaustration. En nos temps de nombrilisme spirituel, Sœur Ambroise-Dominique témoigne avec enthousiasme de cette vie hors du commun toute centrée sur Dieu. Je vous l’avoue, j’ai eu un coup de cœur.

• Dom Aubourg, un moine au cœur du monde, éd. Via Romana, est disponible à l’excellente librairie partenaire de ce blog, Livres en Famille.

 Bref examen critique de la Communion dans la main, éd. Contretemps, 170 pages, est disponible via ce blog, ici.


• Voulez-vous être tenu au courant des informations originales paraissant sur ce blog ? Abonnez-vous gratuitement à la lettre d'informations. Vous recevrez au maximum un courriel par jour. S'abonner


© leblogdejeannesmits

Mgr Schneider répond à mes questions sur le recours aux vaccins “souillés” par l’avortement

Dans le débat qui se poursuit à propos de l’utilisation de lignées de cellules fœtales obtenues à la suite d’avortements (réalisés dans des conditions particulièrement cruelles afin de permettre leur obtention) je vous propose aujourd’hui de découvrir les réponses de Mgr Athanasius Schneider à quelques questions que je lui a posées à ce sujet.

C’est un thème qui divise ; Mgr Athanasius Schneider fait d’ailleurs partie des très rares ecclésiastiques qui refusent de justifier le recours aux différents vaccins anti-COVID actuellement distribués en France au motif que la « coopération au mal » qu’implique leur utilisation est tellement éloignée que la personne recevant le vaccin n’est pas en conscience obligée de le refuser.

Comme vous le savez peut-être j’ai signé la Déclaration évoquée à le fin de cet entretien, et même si un « consensus » semble s’être assez largement dégagé, je suis persuadée qu’il nous faut réfléchir plus avant à une pratique qui, loin d’être anecdotique et ponctuelle, devient de plus en plus répandue dans l’industrie pharmaceutique mais aussi dans les industries cosmétiques et alimentaires : l’utilisation de cellules humaines obtenues à la suite d’avortements pour divers tests de tolérance et d’efficacité, et opérations de production.

Vous ne serez peut-être pas d’accord avec les propos de Mgr Schneider. Mais si ce débat doit avoir lieu, il faut en connaître les différents aspects, et y réfléchir honnêtement – or je constate qu’il est aujourd’hui très difficile, y compris dans la presse catholique de conviction, d’avoir accès à ses arguments, et à d’autres que j’ai répercutés ou exposés oà titre personnel sur ce blog.

Il y a quelques mois, Mgr Schneider m’écrivait : Je me sens fortement poussé devant Dieu à élever la voix pour défendre l’inviolabilité des corps et de ses parties (cellules) d'enfants tués. Nous devons tous crier :  Ne touchez pas aux corps et aux cellules des bébés à naître ! », et avec cela en évitant toute concession ou ambiguïté, prêts à subir des inconvénients personnels pour cela.

Voici donc l’entretien que m’a accordé Mgr Schneider. – J.S.

*

– Mgr Schneider, vous êtes parmi les très rares hommes d’Eglise qui demandent aux fidèles de refuser totalement de recevoir un vaccin ayant été touché de près ou de loin par l’utilisation de lignées de cellules fœtales obtenues à partir d’avortement. Le plus grand nombre – allant du Pape François à la Congrégation pour la Doctrine de la foi – approuvent le recours aux vaccins anti-COVID ainsi « souillés » ; la Fraternité Saint Pie X a publié une réflexion faisant état de la coopération très éloignée au mal que constitue la réception de ces vaccins. Pourquoi n’êtes-vous pas de cet avis ?

– Les puissances mondiales anti-chrétiennes qui promeuvent la culture de la mort poursuivent l’objectif d’imposer une participation passive implicite, quoique distante, à l’avortement à l’ensemble de la population mondiale. Une telle coopération éloignée est en soi un mal en raison des circonstances extraordinaires dans lesquelles ces puissances mondiales promeuvent le meurtre d’enfants à naître et l’exploitation des restes de leur corps. En utilisant de tels vaccins et médicaments, nous bénéficions pour notre corps des « fruits » ou « bienfaits » de l’un des plus grands maux de l’humanité, à savoir le génocide cruel de l’enfant à naître. En utilisant de tels médicaments ou vaccins, nous recevons une sorte de signe dans notre corps qui indique que nous sommes liés à ce mal, sinon directement, mais néanmoins nous sommes liés. Parce que si un enfant innocent n’avait pas été cruellement assassiné, nous n’aurions pas ces médicaments ou vaccins dans notre corps. Nous n’avons pas besoin d’être assez naïfs pour ne pas voir que derrière ces vaccins et médicaments, il n’y a pas seulement un bienfait pour la santé, mais en même temps la promotion de la culture de la mort.

Bien sûr, on peut affirmer que si les gens ne prenaient pas ces vaccins, l’industrie de l’avortement continuera de toute façon. Si nous ne prenons pas de tels vaccins ou médicaments, nous ne réduirons probablement pas le nombre d’avortements. Mais ce n’est pas de cela qu’il s’agit ici. Le problème est l’affaiblissement moral de notre devoir de résistance au crime d’avortement, au crime de recyclage et de commercialisation des parties du corps d’enfants assassinés. L’utilisation de ces médicaments et vaccins ajoutera en quelque sorte un soutien moral, bien qu’indirect, à cette horrible situation. Et puis les avorteurs diront : «Vous voyez, toute l’Église catholique, la hiérarchie, bien qu’à contrecœur, accepte cette situation, une situation qui comprend toute une chaîne de crimes contre la vie, une « chaîne de mort ». Nous devons vraiment nous réveiller pour voir les vrais dangers, les conséquences et les circonstances.

– La congrégation pour la Doctrine de la foi a bien souligné qu’il faut préférer, quand cela est possible, un vaccin produit de manière « éthique », et il en existe, même pour le COVID. Pensez-vous que cet aspect des choses est trop oublié ?

– La Congrégation a dit encore plus que tous ont le devoir « d’exprimer leur propre désaccord à ce sujet et de demander que les systèmes de santé mettent à leur disposition d’autres types de vaccins » (Dignitas Personae, 35). Il est très étonnant qu’aujourd’hui, il y ait très peu de voix qui protestent ouvertement contre l’existence de médicaments et de vaccins contaminés par l’avortement. Il est encore plus étonnant que des organisations et des personnes qui travaillent par ailleurs pour la protection de la vie à naître se dissimulent soudainement et n’expriment aucune protestation publique. Il est incompréhensible que même les personnes et les organisations qui défendent la vraie doctrine et la morale catholiques soient soudainement devenues des sortes de défenseurs de l’utilisation de ces vaccins et médicaments. Vu le comportement de ces personnes dans son ensemble, il reste l’impression que ces personnes sont passées dans le camp de l’ennemi car, en prônant publiquement l’utilisation des vaccinations liées à l’avortement, ces personnes et organisations catholiques contribuent en définitive à la solidification de ce mal dans notre société, le mal qui consiste à enlever des parties du corps des enfants assassinés à naître en les exploitant.

– Est-il, selon vous, peccamineux de recevoir un vaccin testé en utilisant une ancienne lignée de cellules fœtales ? Et comment pourrait-on l’affirmer quand des voix autorisées de l’Eglise affirment depuis longtemps qu’il est possible de le faire sans pécher, en raison de l’absence de responsabilité personnelle par rapport à l’avortement et à l’absence pratique d’autre choix ?

– Nous devons considérer la vraie profondeur de ce problème et dans ce cas nous ne devons pas nous fier au positivisme juridique et au formalisme d’une théorie abstraite de la collaboration au mal ou du double effet, ou quel que soit le nom que vous souhaitez donner à une telle justification. Nous devons aller plus loin dans les racines, et considérer la proportionnalité. Cette chaîne particulière de crimes meurtriers horribles, l’extraction de parties du corps des enfants pendant qu’ils sont tués, le recyclage et la commercialisation de leurs parties du corps par la fabrication et le test de médicaments et de vaccins, est disproportionnée par rapport à d’autres crimes, tels que le travail d’esclave, cas individuels intéressants de l’histoire, paiement des impôts, etc.

En raison de la gravité de la nature extraordinaire de l’avortement et de la situation actuelle d’une industrie de l’avortement en croissance constante, le principe de la coopération matérielle, du double effet, etc. ne sont en principe pas applicables dans ce cas. Étant donné cette gravité extraordinaire de ce cas, objectivement parlant, un chrétien ne peut pas participer à un tel mal. La gravité d’un tel péché dépend alors des circonstances personnelles individuelles : pleine connaissance, pleine liberté de la volonté, forte pression des autres et de l’environnement. Cependant, on ne peut justifier ou autoriser publiquement l’utilisation de tels médicaments et vaccins de quelque manière que ce soit. La vie chrétienne est aussi essentiellement une confession et un « non » résolu à s’adapter à la culture de la mort.

– Ou bien est-on dans un cas semblable à celui d’une femme enceinte qui tombe gravement malade et à qui l’on doit donner un soin qui aura pour effet de tuer l’enfant qu’elle porte (par exemple, ablation de l’utérus) : elle ne commet pas le péché d’avortement en acceptant le traitement ; mais elle exerce la vertu de manière héroïque en refusant, portant ainsi témoignage au devoir de respecter la vie.

– La particularité de la foi chrétienne est que nous devons comprendre et vivre la vie sur terre en suivant le Christ. Le sens de la vie d’une personne sur terre, selon les paroles du Christ, est de donner sa vie, de faire de sa vie un sacrifice, d’abord par amour pour Dieu à la suite du Christ, et par amour pour son prochain si les circonstances particulières de la vie l’exigent. Il y a n’a pas un commandement à l’héroïcité, mas bien sûr une invitation de Notre Seigneur à tous les fidèles de Le suivre dans le chemin de la croix. Nous possédons d’innombrables exemples de mères chrétiennes qui ont donné leur vie par amour pour que leur enfant puisse vivre. Combien d’exemples de martyrs avons-nous de tous les états de vie, des enfants et des filles délicates aux personnes âgées. Ils préféraient perdre leur courte vie terrestre au lieu de brûler ne serait-ce qu’un petit grain d’encens devant la statue d’une idole. Peu importait de savoir si c’était un gramme ou un dixième de gramme ou un kilogramme d’encens.

Alors aujourd’hui aussi, peu importe que nous acceptions le vaccin contenant de lignée de cellules fœtales dans sa production ou seulement dans la phase de tests. Nous sommes entrés dans le long processus qui trouve son origine dans le meurtre de l’enfant à naître et de l’extraction des parties de son corps. Au sens figuré on pourrait dire : l’utilisation du vaccin dont la lignée de cellules ont été utilisées seulement pour le test est comme brûler un dixième de gramme d’encens, celle du vaccin dont la lignée de cellules ont été utilisées pour le production même est comme brûler dix grammes ou un kilogramme d’encens.

– L’affirmation de la loi de l’Eglise en ces matières est devenue inaudible pour un nombre grandissant de catholiques, faute d’avoir reçu une formation suffisante. Pour y remédier, des clercs de plus en plus nombreux atténuent la doctrine, de peur que les gens ne se détournent de l’Eglise. Comment peut-on, aujourd’hui, rendre audible, compréhensible la loi de l’Eglise sans l’amoindrir ?

– Dans cette situation, les catholiques doivent adhérer à l’enseignement catholique de tous les temps. Implorer instamment l’illumination du Saint-Esprit pour le renforcement du sensus fidei. Lisez les exemples des saints, en particulier des martyrs et surtout en priant Dieu pour que le bon sens devienne de plus en plus clair afin qu’un vrai catholique rejette spontanément quelque lien avec un vaccin lié au meurtre d’un enfant innocent à naître. Le simple catholique n’a pas besoin en ce concret cas d’être un Aristote ou un Thomas d’Aquin pour rejeter cela spontanément.

– D’autres vaccins sont souillés par l’avortement, comme celui contre la rubéole. Or il fait partie, en France, des vaccins obligatoires pour les nourrissons, et en l’absence de certificat de vaccination, les enfants ne peuvent être scolarisés – et en même temps, l’école à la maison est impossible à mettre en œuvre pour le plus grand nombre et elle est d’ailleurs en voie d’être interdite, sauf pour les enfants ayant une raison médicale. Quel conseil donneriez-vous aux parents à ce sujet ?

– On doit utiliser tous les moyens possibles et exiger des alternatives moralement saines. On doit utiliser l’objection de conscience et résister. Si nous ne le faisons pas maintenant, alors les forces anti-chrétiennes de la culture de la mort nous imposeront une implication toujours plus grande dans l’industrie du meurtre. Il est temps de se lever et de dire : nous protestons et nous ne participons pas. Une chaîne mondiale de protestation contre les produits contaminés par l’avortement doit être lancée et développée. Tolérance zéro pour les produits issus du meurtre d’enfants, que ce soit dans les cosmétiques ou dans la médecine. Si le mouvement Vegan n’accepte systématiquement que des produits qui sont, comme on dit, « sans cruauté » (cruelty-free), c’est-à-dire où aucune violence n’a été faite à l’animal, alors toutes les personnes de la bonne volonté et, avant tout, toutes les organisations de protection de la vie naissante doivent exiger des médicaments « sans cruauté », c’est-à-dire médicaments dont la production n’implique aucune violence contre les enfants à naître.

– Parmi les signataires de la récente déclaration sur les vaccins souillés par l’avortement, on trouve d’anciens membres permanents de l’Académie pour la vie fondée par Jean-Paul II, et aussi Wanda Poltawska, la plus grande amie du saint pape. Pourriez-vous nous parler de l’engagement de cette dernière ?

– On m’a dit que Mme Poltawska avait lu attentivement la Déclaration des femmes du 8 mars dernier et l’avait signée avec conviction. Elle connaît de sa propre expérience l’horreur des expériences médicales sur des personnes innocentes. Aucune personne honnête ne peut nier que l’extraction de cellules ou de parties du corps d’enfants tués et leur traitement ultérieure en biotechnologie ne sont pas une forme d’expériences médicales sur l’homme.

– Je note pour finir que ladite déclaration évoque un engagement pris à titre personnel, et qui tient compte des grandes questions de sécurité et d’efficacité soulevées par la vaccination expérimentale en cours contre le COVID-19. Cela veut-il dire que la réponse apportée en conscience au recours à ces vaccins est aussi liée à ces facteurs négatifs propres aux vaccins contre le COVID ?

Un prêtre et un évêque doivent d’abord se préoccuper du salut des âmes et non du salut des corps humains. Le prêtre est un spécialiste de l’éternité, de la vie éternelle surnaturelle, et nous devons montrer aux gens le moyen sûr d’accomplir fidèlement, sans compromis et sans ambiguïté la volonté de Dieu en tout, sachant que l’exemple du chrétien a aussi un effet public, et que son comportement ambigu peut être aussi un scandale et un contre-témoignage dans notre monde actuel. Les scientifiques devraient enquêter sur les dangers et risques sanitaires des vaccinations anti-Covid en toute honnêteté et les présenter publiquement sans aucune censure. La vérité viendra toujours à la lumière.

Propos recueillis par Jeanne Smits

• Les liens de partage sur les réseaux sociaux ne figurent plus sous les articles de ce blog. Censure ? Aidez-moi à faire circuler les informations ci-dessus en copiant ce lien permanent https://leblogdejeannesmits.blogspot.com/2021/04/mgr-schneider-vaccins-avortement-entretien-COVID.html pour le partager par courriel ou sur une plateforme que vous fréquentez. Merci !


• Voulez-vous être tenu au courant des informations originales paraissant sur ce blog ? Abonnez-vous gratuitement à la lettre d'informations. Vous recevrez au maximum un courriel par jour. S'abonner


• Voulez-vous soutenir matériellement ce blog ? C'est possible !

Ce blog est d'accès gratuit ; son objectif est de toucher le plus grand nombre de personnes possible. Pour pouvoir maintenir le rythme des parutions – puisqu’écrire est mon métier, et que je fais ici un travail  de « bloggeur professionnel » – votre aide financière serait précieuse. D’avance grand merci à ceux d'entre vous qui verseront une libre participation via ce lien : paypal.me/SmitsJeanne.

Ou bien, virement sur
IBAN : FR78 3000 2089 0000 0058 5657 G83
BIC : CRLYFRPP  (Jeanne Figueras)

Pour contribuer par chèque, me contacter en écrivant à jeanne.smits.blog@gmail.com.

© leblogdejeannesmits

 
[]