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15 novembre, 2010

Contre “l'avortement dangereux” en Afrique : mobilisation internationale pour… l'avortement “sans danger”

Une conférence réunissant 250 personnalités africaines politiques, juridiques, du monde de la santé s'est déroulée du 8 au 11 novembre au Ghana au Collège des Médecins et des Chirurgiens pour s'attaquer à « l'avortement dangereux » (unsafe abortion) qui cause selon les organisateurs quelque 67.000 morts maternelles dans le monde chaque année, dont plus de la moitié en Afrique, et surtout chez les femmes de moins de 25 ans.

Vrai problème : mais au lieu de mettre l'accent sur l'aide nécessaire aux femmes enceintes, l'éducation à l'abstinence sexuelles chez les femmes jeunes et avant le mariage, l'existence de soins adéquats aux futures mères pendant leur grossesse et leur accouchement, les conférenciers ont préféré plaider pour l'avortement légal, supposé sûr, sans danger et sans conséquences néfastes pour la mère.

La conférence bénéficiait de l'accueil des autorités ghanéennes, représentées par le ministre local de la Santé, et se trouvait principalement promue par l'ONG pro-avortement Ipas, d'envergure mondiale. Parmi les principaux intervenants on notait la présence d'un représentant de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et d'un représentant de la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique, l'idée étant de progresser vers l'accomplissement de l'Objectif du Millénaire numéro 5, ou la réduction des morts maternelles.

Mais de nombreuses ONG entouraient également Ipas : FEMNET, désormais actif sous le nom d'African Network for medical abortion, AMNA, un organisme pan-africain luttant pour l'accès de toutes à l'avortement médicalisé et légal, la Fédération internationale du Planning familial (IPPF) et Marie Stopes International.

Ensemble, ils ont demandé la mise en œuvre du Protocole de Maputo signé en 2003, qui demande explicitement l'accès à l'avortement pour toutes les femmes africaines.

Parmi les intervenants, le Dr Haile Gebreselassie d'Ipas a détaillé le coût lié aux complications d'avortements clandestins, notant que désormais, une procédure d'avortement simple, accessible et réalisable à domicile permettrait de faire d'énormes économies. Cette poussée vers l'avortement banalisé et non chirurgical se fait décidément de plus en plus précise. Voir dans ce blog les messages relatifs au Cytotec…

Il a été particulièrement question lors de la conférence de « l'influence indue de la religion » – « fondamentaliste » ou « intégriste », bien sûr – dans les affaires de santé publique. Selon les pays, les intervenants ont dénoncé l'emprise des leaders religieux sur les populations elles-mêmes, par la présentation de l'avortement comme un acte peccamineux, ou le poids de la pression de certaines Eglises sur ceux qui prennent les décisions politiques.

L'Eglise catholique était particulièrement visée comme responsable de cet état de fait, par son opposition « d'un autre âge » à l'avortement et à la contraception ; une représentante ghanéenne d'Ipas a dénoncé le rôle de la hiérarchie catholique au Kenya qui a selon elle obtenu que soit muselée une ministre après sa décision de mettre en place l'accès aux soins post-avortement. Le rôle de Human Life International pour promouvoir le respect de la vie a également été dénoncé.

D'un autre côté, la parole a longuement été donnée à Clara Banoeng-Yakubo qui au nom de l'islam, a expliqué que les musulmans admettent parfaitement l'avortement pendant les 120 premiers jours de la grossesse, et ensuite en cas de danger pour la vie de la mère au nom de la théorie du moindre mal. Il faut donc, a-t-elle expliqué, s'appuyer sur les leaders religieux de l'islam pour permettre l'avancée de l'accès à l'avortement légal – en prenant soin, toutefois, d'assurer un minimum d'information aux femmes sur leurs droits dans la mesure où celles-ci sont trop souvent sous la coupe des hommes dans l'islam (tiens, tiens).

© leblogdejeannesmits.

13 septembre, 2010

En Equateur, des graffiti recommandent l'avortement chimique

Derrière les mots, des blasphémateurs. Et des financeurs. Les habituels… mais aussi des catholiques…

Photo du site El Universo
La poussée internationale pour faire adopter globalement un médicament anti-ulcers, le Cytotec (misoprostol) pour faciliter l'accès de toutes à l'avortement pendant le premier trimestre de la grossesse, que j'évoque régulièrement ici, trouve ces jours-ci une illustration particulièrement significative dans plusieurs provinces en Equateur. Dans plusieurs petites villes des provinces de Santa Elena, Manabi et quelques autres, une campagne de graffiti fleurit sur les murs : deux mots (Aborto seguro – avortement sans danger) flanqués d'un numéro de téléphone portable, qui se révèle être une hotline de conseils sur la manière d'avorter (en toute illégalité) avec le Cytotec. Des dizaines de faits de ce genre ont été constatés à travers le pays.

Un reportage d'El Universo explique que la campagne est menée par une ONG, « Salud Mujeres » (Santé Femmes) dont le siège est à Quito et qui rassemble une Coordinatin des jeunes féministes (filles et garçons !) de 15 à 24 ans mobilisés pour défendre « l'équité de genre ».


Une journaliste a « testé » le numéro d'aide proposé sur les murs des villes : c'est une voix de femme qui répond et qui entre tout de suite dans le vif du sujet : « Raconte-moi ton problème. » « Caroline » dit qu'elle est enceinte. L'interlocutrice lui demande à quand remontent les dernières règles, prend son numéro de téléphone et annonce qu'elle va rappeler. Ce qu'elle fait dans les trois minutes, pour faire part de son calcul (8 semaines et 4 jours de grossesse, annonce-t-elle).

Sans autre question ni mise en garde que celle de dire qu'au-delà de 12 semaines, il faut chercher une autre forme d'information, elle demande à « Caroline » de prendre un crayon et du papier et de noter le nom d'un médicament « garanti par l'Organisation mondiale de la Santé » (oui – pour son usage anti-ulcéreux et anti-hémorragique post-partum seulement !), et de prendre note du nombre de pilules, avec leur dosage exact, à acheter sans ordonnance et « de préférence dans une pharmacie de quartier ». Suivent des indications sur la manière d'ingérer les comprimés : « Note bien sur ton papier ! »

La conseillère annonce ensuite que « Caroline » aura des saignements importants pendant deux ou trois jours, des coliques, des vomissements, des accès de froid, de la diarrhée – mais, pas d'inquiétude, ce sont les symptômes d'un avortement spontané. Donc, en cas de complication, il n'est pas risqué d'aller consulter un médecin qui ne pourra établir la réalité de l'avortement volontaire d'après son auscultation.

« Caroline » demande alors s'il n'y a pas de danger. « Le médicament est fiable », susurre la voix au bout du fil.

Fiable pour ses usages recommandés, sans doute. Mais pour Jesica Lopez, obstétricienne de Santa Elena (Equateur), les risques d'infection sont élevés : le Cytotec provoque des contractions utérines mais ne garantit pas qu'une partie du « produit » de la grossesse ne restera pas dans l'utérus ; elle ajoute que beaucoup de femmes ont ainsi perdu cet organe, la plupart du temps des femmes jeunes chez qui la méthode est encore plus dangereuse dans la mesure où leur utérus n'est pas arrivé à complète maturité.

El Universo signale que la Juge de l'Enfance et de l'Adolescence de Santa Elena, Ana Maria Tapie a souligné que si la Constitution de l'Equateur  garantit le droit de prendre des décisions « libres et reponsables », elle vise la responsabilité de la femme enceinte de prendre soin d'elle-même et aussi de son enfant…

L'initiative de Salud Mujeres vise clairement à promouvoir des actes contraires à la loi qui pénalise toujours l'avortement en Equateur, et particulièrement chez des mineures à qui l'on propose ainsi d'avorter à l'insu de leurs parents.

Comble de l'abjection : utiliser Marie pour l'IVG…
En allant voir le site de cette ONG qui se vante d'avoir un réseau dans l'ensemble de l'Amérique latine, j'ai pu constater que l'idée d'inciter les jeunes à l'avortement illégal, discret, gratuit, à domicile et prétendument « sans danger » a fait l'objet d'une première campagne à Quito en juin 2008. Ses militants avaient choisi d'accrocher leur banderole avec le numéro de téléphone – toujours le même – sur la statue de la Vierge du Panecillo, la colline « Pain de Sucre » qui s'élève au bout de la veille ville.

« Par cette action, on entend re-signifier les symboles catholiques pour parvenir à avoir une incidence sur l'imaginaire des personnes qui vivent dans notre société, celle-là même qui est fortement caractérisée par son catholicisme. Le message qu'on entendait donner était de dire que “toutes les femmes, nous avons le droit de poursuivre ou non nos grossesses, y compris la Sainte Vierge qui fut consultée à propos de la poursuite de sa grossesse. »

Lorsqu'on arrive à un tel degré d'inversion et de blasphème, on comprend mieux ce qui se tapit derrière le discours féministe.

 Salud Mujeres et l'association qui chapeaute cette ligne téléphonique d'assistance reçoivent des fonds et de l'aide du monde entier. Par exemple : Ipas, une ONG pro-avortement que j'ai évoqué plusieurs fois sur ce blog, notamment en mars : elle venait alors d'organiser une Journée d'appréciation des fournisseurs d'avortements

Un autre grand bailleur de fonds est le Global Fund for Women (le lien aboutit à une page de recherche qui indique le militantisme de cette ONG pour l'avortement légal). GFW refuse farouchement les fonds gouvernementaux mais qui les accepte (directement ou via leurs fondations caritatives) de la part de JPMorgan, Goldman Sachs, Microsoft, Symantec, Famille Ritz, les fondateurs de Hewlett Packard, American Express, Gap, Google, la Banque mondiale, Freddie Mac, Pfizer, Nestlé, Bill and Melinda Gates Foundation, Astraea Lesbian Foundation for Justice, Isabel Allende Foundation, etc, etc, etc. Et la fédération internationale du Planning familial.

La liste est très longue et vous la trouverez derrière ce lien, en bas de page, sous « Annual Report ».

J'y ai relevé un certain nombre de donateurs surprenants, dont on espère qu'ils auront été simplement naïfs, éblouis par les actions humanitaires de GFW (mais on a du mal à y croire, et il faudrait en tout état de cause qu'ils ouvrent les yeux). Extraits :

Benedictine Sisters, Benedictines for Peace, Brothers of Our Lady Mother of Mercy, Congregation of Notre Dame, Sacramento Catholic Workers, Sisters of Charity, Sisters of St. Dominic, etc, etc.

© leblogdejeannesmits.

12 mars, 2007

Afrique du Sud : statistiques parlantes

Selon des chiffres rendus publics lors d'un symposium jeudi dernier par un groupe pro-avortement, IPAS, une grossesse sur deux se termine par un avortement en Afrique du Sud, la proportion n'ayant cessé de croître depuis la légalisation de l'avortement il ya dix ans. L'ONG a compté 529.410 avortements légaux dans le pays depuis cette date, dont 256.808 au cours des trois dernières années ; en outre, 24 % de ces avortements ont lieu pendant le deuxième trimestre. Par ailleurs le temps d'attente pour un avortement légal conduit beaucoup de femmes à avoir recours à un avortement clandestin dans certaines villes.

IPAS, qui fait la promotion mondiale de « l'avortement légal et sans danger », a au moins la décence de se montrer inquiet. Le Pr Eddie Mhlanga, gynécologue-obstétricien à Natal et membre dirigeant d'IPAS, tout en affirmant qu'il y avait beaucoup de motifs de satisfaction, a axé son discours sur la nécessité d'offrir un meilleur accès à la contraception, notamment le soir et les week-ends... Il voudrait voir tous les avortements pratiqués avant le délai de 12 semaines.

Autrement dit, la réponse de la culture de mort à la culture de mort.

Source : ici et ici.

 
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