|
Paul Sullins, prêtre catholique et sociologue |
Avoir « deux papas » ou
« deux mamans », est-ce donc vraiment la même chose que d’être élevé
par
son père et sa mère ? Les études citées par les partisans du
« mariage » des couples de même sexe tendent à l’affirmer. Dire le
contraire, c’est s’exposer à l’accusation d’homophobie. Et l’homophobie est un
délit. Prouver le contraire – rien ne vaut, pour un enfant, de vivre dans une
famille « normale » – c’est, pour un chercheur, risque l’ostracisme
définitif. Pourtant, c’est ce que vient de faire un sociologue américain, Paul
Sullins, en affirmant que les « problèmes émotionnels sont deux fois plus
fréquents chez les enfants de couples de même sexe que chez ceux vivant auprès
de parents de sexe opposé ».
Par rapport au politiquement
correct en vigueur, c’est une grenade dégoupillée. Car jusqu’ici il était admis
que les affirmations en ce sens étaient le fait d’« obscurantistes »
comme Mark Regnerus – dont les études portent d’ailleurs plus largement sur les
enfants élevés par au moins un parent ayant des tendances homosexuelles, et pas
forcément par un couple homosexuel. Il n’y avait « pas une seule
étude » sérieuse qui l’affirmât. Eh bien, si. C’est l’excellent MercatorNet
– site pro-vie et pro-famille des antipodes – qui en publie les données les
plus importantes. Non sans renvoyer à la source : le British Journal of Education, Society & Behavioural Science,
revue scientifique des plus sérieuses.
Les enfants de familles homosexuelles sont désavantagés
« Il n’est plus exact de dire
qu’aucune étude n’a permis d’établir que les enfants de familles homosexuelles
sont désavantagés par ceux de familles de sexe opposé », assure Paul
Sullins, dont l’étude porte sur l’évaluation de 512 enfants vivant auprès de
« deux papas » ou « deux mamans ». La conclusion en est
simple : ces 512 enfants repérés grâce au US National Health Interview
Survey présentent davantage de problèmes parmi lesquels de mauvais
comportements, l’anxiété, difficultés relationnelles avec leurs pairs et
difficultés de concentration.
En revanche, la « parentalité
biologique » offre un meilleur environnement : « Elle permet de
manière unique et puissante de faire la différence quant au devenir des enfants
élevés par des parents de sexe opposé par rapport aux parents de même
sexe. »
Paul Sullins en déduit qu’il
incombe aux pouvoirs publics des devoirs précis : « Le premier
bénéfice du mariage pour les enfants peut ne pas résider dans le fait qu’il tend
à leur donner des parents “améliorés” (plus stables, ayant davantage de moyens
financiers, etc., bien que cela soit vrai) mais qu’il leur fait le cadeau de
vivre avec leurs propres parents. »
Et d’affirmer que les deux formes
familiales « continueront d’être fondamentalement différentes, avec des
effets contrastés jusque sur le plan biologique du bien-être de l’enfant, au
détriment relatif des enfants élevés au sein de familles de même sexe ».
La différence enfin prouvée par une étude avec un vrai échantillon
Tirer tout cela d’une étude
portant sur 512 enfants seulement peut paraître hasardeux. L’échantillon n’est
objectivement pas énorme – mais il l’est, si on le compare avec la plupart des
études invoquées pour justifier la « parentalité » homosexuelle. Les
49 études citées en 2010 en ce sens portaient sur des échantillons moyens de 39
enfants, et seules 4 de ces études avaient des échantillons choisis au
hasard : toutes les autres avaient rassemblé leur échantillon « représentatif »
en s’adressant directement à des groupes gays et lesbiens. L’étude de Regnerus
en 2012, pour ambitieuse qu’elle fût, ne parvint à identifier que 39 jeunes
adultes ayant vécu pendant plus de trois ans avec un couple de même sexe – sur
2.988 cas étudiés. Aux Etats-Unis, il faut le préciser, seuls 0,005 % des
foyers sont composés de couples homosexuels avec enfants. Autant dire que
l’échantillon de Paul Sullins est très important.
En sociologue sérieux, il s’est
demandé si des facteurs extérieurs pouvaient rendre compte du manque de
bien-être émotionnel des enfants élevés au sein de familles homosexuelles par
rapport aux autres.
L’instabilité est un de ces
facteurs qui conduisent à un moins bon épanouissement des enfants. Les
parents gays et lesbiens tendant à louer leur maison plutôt que d’en être
propriétaires, ce qui implique un risque accru de déménagement et donc de
déracinement : un traumatisme certain. La détresse psychologique des
parents est également associée à un risque accru de problèmes émotionnels chez
les enfants. Mais aucun de ces facteurs n’expliquait les différences
constatées.
L'homophobie n'explique pas les résultats
pour les enfants de couples de même sexe
S’il est un facteur que même les
partisans de la « parentalité » homosexuelle peuvent présenter comme
négatif, c’est l’homophobie. La « stigmatisation » qui s’y attache
peut bien conduire à un moindre bien-être émotionnel – voilà des enfants qui
ont été en butte aux railleries et au harcèlement. Si leurs pairs étaient moins
« homophobes », tout serait différent…
Mais Sullins a
constaté… l’inverse. « Contrairement au présupposé qui est à la base
de cette hypothèse, les enfants de parents de sexe opposé sont davantage
l’objet de harcèlement et de méchanceté que les enfants de parents de même
sexe. »
L’an dernier, une première étude
des données lui avait permis de conclure à une plus grande prévalence de
l’hyperactivité chez les enfants de couples de même sexe. L’hyperactivité les
expose à sept fois plus de harcèlement à l’école que les enfants qui n’ont pas
ce problème, dont une des facettes est la difficulté à établir de bonnes
relations avec les autres. Autrement dit, s’ils rencontrent des problèmes,
elles tiennent à leur différence, et pas au fait que leurs parents sont
différents.
Paul Sullins souligne avec
insistance que les problèmes émotionnels qu’il évoque ne frapperont pas tous
les enfants de couples homosexuels : « La plupart des enfants dans la
plupart des familles vont atteindre un niveau de fonctionnement psycho-social
qui ne sera pas caractérisé par des problèmes émotionnels sérieux. » Mais
les chances d’aller mieux sont plus importantes au sein de mariages intacts,
auprès des deux parents biologiques.
D'autres études sont nécessaires – mais qui osera ?
Ce n’est qu’une première approche.
Beaucoup de questions – aujourd’hui taboues – restent ouvertes : qu’en
est-il des filles élevées sans père ou des garçons sans mère ? Les enfants
jeunes rencontrent-ils des problèmes spécifiques ? Et les
adolescents ? Les enfants adoptés vont-ils moins bien ou mieux que les
enfants nés de fécondation in vitro
ou de mère porteuse ?
Par les temps qui courent, il faut
une bonne dose de courage pour s’y lancer. Paul Sullins n’en manque pas. Il est
prêtre catholique, ancien prêtre épiscopalien marié, ordonné en 2002 aux termes
des dispositions pastorales
édictées à la demande de Jean-Paul II en 1980. Il a publié de nombreuses
études sur la famille, le divorce, la culture catholique, l’avortement… Liste
complète ici.
• Voulez-vous être tenu au courant des informations originales paraissant sur ce blog ? Abonnez-vous gratuitement à la lettre d'informations. Vous recevrez au maximum un courriel par jour. S'abonner
©
leblogdejeannesmits
1 commentaire:
Merci pour cet article precieux!
Enregistrer un commentaire