02 décembre, 2014
Une étude menée au Royaume-Uni sur les « Cohortes du Millénaire » révèle une image inquiétante de la société britannique dont l'élément fondamental – la famille unie et stable – se disloque peu à peu. Et même très vite, si l'on compare ses données avec des enquêtes antérieures.
Portant sur des enfants âgés de 11 ans – 13.000 bébés du début du millénaire – l'enquête des pouvoirs publics montre que parmi eux, seule la moitié vivent encore avec leurs parents mariés à la fin de leur scolarité dans le primaire – sachant que tous les parents ne sont pas mariés au départ. L'étude montre encore que des problèmes de comportement sont liés à cette instabilité. Même si les enfants se disent généralement « heureux ».
Le nombre d'enfants vivant avec leurs deux parents a fondu d'un tiers en l'espace d'une génération. Plus d'un enfant sur trois des 13.000 dont les parcours ont été suivis ont assisté à des crises familiales aboutissant à la séparation de leurs parents avant d'avoir atteint l'âge de 11 ans…
61 % de ces enfants vivent encore avec deux parents à cet âge : il y a deux ans, alors que les enfants avaient 9 ans, ce pourcentage était encore de 85 %. Seuls 50 % des parents sont encore mariés alors que les enfants suivis ont atteint 11 ans : ils étaient 60 % alors que ces enfants étaient tout petits.
Une étude similaire qui a suivi des personnes nées trente ans plus tôt, une génération, donc, née au début des années 1970, montre que 90 % d'entre eux vivaient encore avec leurs deux parents à 11 ans. C'était une époque où les naissances hors mariage étaient bien moins nombreuses, le concubinage était lui aussi moins fréquent.
Il y a pour le moins une corrélation entre le mariage et les chances des enfants d'être avec leurs parents à l'âge de 11 ans, même si les séparations sont elles aussi en augmentation. Les parents concubins ont deux fois plus de risques de se séparer que ceux qui sont mariés, souligne l'enquête.
Parmi les enfants dont les parents se sont séparés, plus d'un sur cinq a des problèmes comportementaux ou émotionnels, soit près de deux fois plus que les enfants dont les parents sont encore ensemble. Le taux de problèmes est encore plus élevé chez les enfants vivant avec un seul parent. Et ce alors qu'ils ne sont pas encore entrés dans l'adolescence.
La perception de leur propre bonheur par les enfants ne rend pas compte de ces faits : les deux tiers des enfants dont les enfants sont séparés se disent « complètement heureux » dans leur vie familiale. Même si ce sont les enfants vivant avec leurs deux parents dans une famille stables se disent les plus heureux. Bref, à 11 ans, l'enfant est subjectivement moins affecté qu'un adulte par les problèmes que peut vivre un parent séparé ou isolé.
Mais les risques comportementaux rendent compte d'une réalité moins rose, directement liée à la crise du mariage.
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