Remerciements pour toutes vos prières aux intentions de mon frère
Merci du fond du cœur pour vos messages, vos prières, vos marques de sympathie. Le temps m'a manqué pour répondre à chacun mais, un mois après le décès de mon grand frère, je voulais vous dire combien cette « communion » dans la douleur nous a touchés, aidés.
La maladie, longue, pénible, humiliante qui l'a frappé en 2014 apparaît, à la lumière de Dieu, comme la plus grande des miséricordes. Elle lui a valu le secours des sacrements et une vraie préparation à l'entrée dans la Vie. Nous savons maintenant, et cela m'a bouleversée, qu'« il était dans l'action de grâces pour sa maladie ». N'y voyez aucun dolorisme, aucune mièvrerie. C'est plutôt la preuve que Dieu fait de grandes choses et guide les âmes vers Lui, que véritablement, « tout est grâce ». Et que cela arrive là et quand on s'y attend le moins.
Alors que sa maladie progressait, mon frère avait coutume de dire : « La Vierge de Lourdes n'a pas dit “miséricorde, miséricorde, miséricorde” mais “pénitence, pénitence, pénitence”. » C'est la pénitence qui obtient la miséricorde pour les pauvres pécheurs que nous sommes tous…
Nous avons pu mesurer combien les soins palliatifs reçus chez les Augustines de Malestroit, affectueux, respectueux du moindre souffle de vie, sont importants. Du point de vue spirituel, évidemment, mais aussi pour les proches du malade qui reçoivent par là le don du temps, de ces derniers mois, ces dernières semaines, ces derniers jours où le corps décline lentement, à son rythme, permettant d'apprivoiser doucement l'idée de la mort de celui qu'on aime.
Derniers coups de fil. Derniers allers-retours angoissés depuis Paris à son chevet, avec à chaque fois la crainte d'avoir dit au revoir pour la dernière fois. De sa part, au cours de ces dernières semaines, toujours les mêmes mots pour ouvrir les conversations, dits avec insistance, jusqu'à ce que la capacité de parler lui échappe à son tour : « Je vais très bien ! » Avec le recul, je comprends aujourd'hui que cela était rigoureusement exact.
Car le mourant vit un temps de la grâce, d'une richesse profonde. Mourir dans la dignité ? C'est cela, exactement : mourir comme un homme qui se prépare à la vie éternelle, maternellement porté par Marie !
Mon frère, au dernier stade de son cancer, aura passé deux mois sans manger, il n'en était plus capable ; il était hydraté, il a décliné tout doucement. D'un cousin néerlandais passé le voir, nous apprenons qu'aux Pays-Bas, les cancéreux qui ne mangent plus sont volontiers laissés sans hydratation. Et l'affaire est pliée en trois jours. « Mais ils doivent souffrir horriblement ! » — « Mais non. On leur donne de la morphine… » Non : on leur vole leur mort.
A défaut de pouvoir vous envoyer à chacun le « Memento » de mon frère, le voici, avec les paroles de Notre Dame de Guadalupe qui l'ont porté depuis sa première hospitalisation en urgence en 2014. En ce mois de novembre, il est temps plus que jamais temps de prier pour ceux qui sont partis.
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