07 novembre, 2014

Pologne : des militants pro-vie sommés de rétracter l’affirmation selon laquelle l’avortement tue

Jacek Kotula : troisième à partir de la droite
Deux militants pro-vie polonais, Jacek Kotula et Przemysław Sycz, ont été sommés par la justice de présenter leurs « excuses » pour avoir manifesté devant l’hôpital « Pro-Familia » de Rzeszów, non loin de la frontière sud de la Pologne. Ils étaient poursuivis pour avoir organisé plusieurs manifestations pacifiques devant cet établissement qui, comme son nom ne l’indique pas, pratique des avortements, et ils ont passé les bornes, selon le juge Magdalena Kocój, en affirmant que l’hôpital « tue » des bébés.
Les deux militants, âgés respectivement de 48 et 35, font partie de la Fondation « Droit à la vie » qui manifeste en exposant des images de fœtus avortés, rapporte LifeSite.
L’hôpital Pro-Familia a réagi en saisissant un tribunal civil et un tribunal pénal pour les faire répondre de « diffamation », un délit qui encourt un an de prison en Pologne. Au cours de l’audience civile, Kotula et Sycz ont été accusés de diffuser de fausses informations en disant que l’avortement tue. Selon la partie civile, « mettre fin à une grossesse » n’est pas mettre à mort un enfant à naître : le dire, c’est une « publicité négative » qui a nui aux affaires de l’hôpital.
Le juge civil a suivi cette argumentation et condamné les deux militants pro-vie aux dépens ; Mme Kocój a en outre prescrit à Kotula de présenter des excuses en des termes qu’elle a fixés. « En organisant des piquets et des manifestations en défense des enfants à naître, je diffusais de fausses informations sur le travail de l’hôpital Pro-Familia de Rzeszow. En particulier, j’ai diffusé des informations selon lesquelles les bébés étaient tués dans cet hôpital. »
L’autocritique, ce n’est donc pas fini ?
Les motivations du jugement n’ont pas été divulguées, Magdalena Kocój ayant décidé qu’elles resteraient confidentielles ; elle a également exigé que les images prises au tribunal par la presse ne soient pas divulguées.
En attendant, cela ne fait qu’ajouter au conflit qui fait rage autour de l’hôpital. C’est en janvier dernier que le sénateur Kazimierz Jaworski a tenu une conférence de presse au cours de laquelle une sage-femme de l’hôpital, Agata Rejman, a témoigné en larmes sur les avortements qui s’y pratiquent. Elle devait très vite recevoir des menaces de poursuites de la part de l’hôpital si elle refusait de se rétracter, et notamment de retirer ses propos sur le fait qu’on y « tuait des enfants ».
« Pourquoi ne pouvons-nous pas dire que l’avortement tue ? », a demandé le sénateur Jaworski sur son site internet. « Cela est choquant en soi. Mais pire encore, nous n’avons même pas le droit de savoir pourquoi. C’est pour moi impossible à comprendre. »
Et d’autant plus étrange que la loi polonaise affirme que l’enfant est une personne dès le moment de la conception. Les manuels universitaires de médecine utilisent de manière interchangeable les termes de « fœtus » et d’« enfant ». Prendre la vie d’un fœtus, c’est donc tuer un enfant…
Kotula et Scyz ont décidé de faire appel, et entendent continuer même s’ils font l’objet d’une injonction qui leur interdit d’utiliser les mots « tuer des enfants », que ce soit auprès de l’hôpital ou dans la presse, pendant un an, s’appuyant notamment sur le droit à la liberté d’expression. « La censure est de retour », a affirmé Jacek Kotula : la Pologne est-elle encore libre ?

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