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Jacek Kotula : troisième à partir de la droite |
Deux militants pro-vie polonais,
Jacek Kotula et Przemysław Sycz, ont été sommés par la justice de présenter
leurs « excuses » pour avoir manifesté devant l’hôpital
« Pro-Familia » de Rzeszów, non loin de la frontière sud de la
Pologne. Ils étaient poursuivis pour avoir organisé plusieurs manifestations
pacifiques devant cet établissement qui, comme son nom ne l’indique pas,
pratique des avortements, et ils ont passé les bornes, selon le juge Magdalena Kocój,
en affirmant que l’hôpital « tue » des bébés.
Les deux militants, âgés
respectivement de 48 et 35, font partie de la Fondation « Droit à la
vie » qui manifeste en exposant des images de fœtus avortés, rapporte LifeSite.
L’hôpital Pro-Familia a réagi en
saisissant un tribunal civil et un tribunal pénal pour les faire répondre de
« diffamation », un délit qui encourt un an de prison en Pologne. Au
cours de l’audience civile, Kotula et Sycz ont été accusés de diffuser de
fausses informations en disant que l’avortement tue. Selon la partie civile,
« mettre fin à une grossesse » n’est pas mettre à mort un enfant à
naître : le dire, c’est une « publicité négative » qui a nui aux
affaires de l’hôpital.
Le juge civil a suivi cette
argumentation et condamné les deux militants pro-vie aux dépens ; Mme Kocój
a en outre prescrit à Kotula de présenter des excuses en des termes qu’elle a
fixés. « En organisant des piquets et des manifestations en défense des
enfants à naître, je diffusais de fausses informations sur le travail de
l’hôpital Pro-Familia de Rzeszow. En particulier, j’ai diffusé des informations
selon lesquelles les bébés étaient tués dans cet hôpital. »
L’autocritique, ce n’est donc pas
fini ?
Les motivations du jugement n’ont
pas été divulguées, Magdalena Kocój ayant décidé qu’elles resteraient
confidentielles ; elle a également exigé que les images prises au tribunal
par la presse ne soient pas divulguées.
En attendant, cela ne fait
qu’ajouter au conflit qui fait rage autour de l’hôpital. C’est en janvier
dernier que le sénateur Kazimierz Jaworski a tenu une conférence de presse au
cours de laquelle une sage-femme de l’hôpital, Agata Rejman, a témoigné en
larmes sur les avortements qui s’y pratiquent. Elle devait très vite recevoir
des menaces de poursuites de la part de l’hôpital si elle refusait de se
rétracter, et notamment de retirer ses propos sur le fait qu’on y « tuait
des enfants ».
« Pourquoi ne pouvons-nous
pas dire que l’avortement tue ? », a demandé le sénateur Jaworski sur
son site internet.
« Cela est choquant en soi. Mais pire encore, nous n’avons même pas le
droit de savoir pourquoi. C’est pour moi impossible à comprendre. »
Et d’autant plus étrange que la
loi polonaise affirme que l’enfant est une personne dès le moment de la
conception. Les manuels universitaires de médecine utilisent de manière
interchangeable les termes de « fœtus » et d’« enfant ».
Prendre la vie d’un fœtus, c’est donc tuer un enfant…
Kotula et Scyz ont décidé de faire
appel, et entendent continuer même s’ils font l’objet d’une injonction qui leur
interdit d’utiliser les mots « tuer des enfants », que ce soit auprès
de l’hôpital ou dans la presse, pendant un an, s’appuyant notamment sur le
droit à la liberté d’expression. « La censure est de retour », a
affirmé Jacek Kotula : la Pologne est-elle encore libre ?
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