La Cour suprême d’Argentine se
penche
actuellement
à une affaire similaire à celle de Vincent Lambert.
Marcelo Diez est handicapé,
tétraplégique comme
Vincent Lambert, à la suite d’un accident de la circulation. Comme lui il
est nourri par sonde gastrique. Voici vingt ans qu’il est soigné avec
dévouement dans un centre de soins de Neuquén, en Argentine. Tant que ses
parents étaient en vie, les choses allaient bien. Après leur mort, le frère et
la sœur du jeune homme ont demandé qu’il ne soit plus nourri ni hydraté, afin
de le « laisser mourir », comme ils disent, parce qu’il n’aurait pas
voulu vivre ainsi. Histoire connue.
Seulement dans le cas de Marcelo
Diez, ce sont les soignants qui se sont opposés avec la plus grande énergie à
la demande de mort de sa famille – tous les soignants qui s’occupent de lui
depuis des années, connaissent ses goûts et ses préférences, le considèrent, en
un mot, dans sa dignité d’homme et s’efforcent de lui rendre la vie aussi belle
que possible.
La presse le dit en « état
végétatif », ses frère et sœur aussi ; mais Marcelo Diez a
manifestement tissé des liens avec ces médecins, ces infirmières et soignants
qui vivent auprès de lui au quotidien. Cherchez l’erreur…
Cela fait sept ans que son frère
et sa sœur ont engagé une action judiciaire pour obtenir qu’on ordonne l’arrêt
de l’alimentation et de l’hydratation de Marcelo Diez. De fil en aiguille,
l’affaire est venue devant la Cour suprême d’Argentine à Buenos Aires.
« Re-make » de l’affaire
Lambert, les juges ont décidé de ne pas se prononcer tant qu’ils ne
disposeraient pas d’éléments complémentaires. Ils ont ordonné plusieurs expertises
qui doivent déterminer si l’état de Marcelo Diez est
« irréversible » ; ils devraient rendre leur décision définitive
d’ici à « quelques mois », a annoncé l’avocat de la famille, Lucas
Pica, la deuxième expertise étant proche de son achèvement.
Celui-ci s’est lamenté en donnant
cette information à la presse que les deux premiers jugements aient été
favorable au maintien et à la protection de la vie de Marcelo Diez :
« En première instance on a rejeté notre demande, dans la deuxième aussi…
Ils citent des encycliques papales et il y a là motif à s’interroger et à se
scandaliser », a-t-il déclaré.
« Dans le cadre d’un état de
droit, un état laïque et non confessionnel, la réponse doit se faire en
droit », a-t-il ajouté, dénonçant la démarche du défenseur de la vie de
Marcelo qui, à l’issue de la troisième instance, a utilisé la procédure d’un
recours fédéral extraordinaire pour mener les faits devant la Cour suprême. Le tribunal
suprême de Neuquén avait fini par donner raison à ses frère et sœur ; Alejandra
Gils Carbó, procureur général de la nation, a d’ores et déjà demandé la
confirmation de la troisième décision d’arrêter de soigner et de nourrir
Marcelo Diez qui, comme Vincent Lambert, n’est ni malade ni en fin de vie. Comme en France, on prétend lui faire subir une « euthanasie lente » en application de la « Loi de la mort digne » votée en Argentine en 2012.
L'évêque de Neuquén, Virginio Bressanelli, a pris fait et cause pour le jeune homme, ainsi que je le racontais
ici et
ici.
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