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Gennadij Raivich, 58 enfants |
Un professeur
de médecine périnatale et de neurosciences à University College à Londres a été
condamné à Londres pour agression sexuelle au cours de séances d’insémination
artificielle artisanale. Gennadij Raivich n’a cessé de nier les agressions
– une seule a été retenue en définitive par la justice – mais assure avoir
engendré pas moins de 58 enfants, profitant de la quête désespérée de femmes
souvent bien installées dans la vie professionnelle mais qui voulaient avoir un
bébé.
Quinze femmes,
dont une policière, un professeur de mathématiques et une conférencière ont
témoigné en sa faveur : certaines avaient « obtenu » de lui
deux, voire trois enfants par ce qu’il a qualifié d’« insémination
artificielle plus » ou encore « insémination intra-cervicale ».
En clair,
Raivich se rendait chez les femmes contactées à travers un forum internet,
souvent sous un nom d’emprunt, et exigeait d’elles nombre de
« faveurs » qui allaient, disait-il, faciliter l’obtention du sperme
qu’il allait leur remettre. Plusieurs d’entre elles se sont plaintes par la
suite d’avoir été victimes d’agressions sexuelles, mais la plupart n’ont
semble-t-il rien dit. Comme l’a souligné le représentant de la couronne, ces
femmes étaient assez désespérées pour accepter une rencontre douteuse, chez
elles, prêtes à affronter la honte et l’humiliation pour arriver à leur fin,
prêtes à ne pas en parler à leurs proches : « des victimes parfaites
pour un prédateur sexuel ».
Bien sûr, la Human Fertilisation and Embryology Authority
a fait savoir que ces inséminations n’avaient pas du tout été faites dans les
règles – c’est avec de tels arguments qu’on justifie leur encadrement légal.
Reste que l’insémination artificielle est déjà en soi une agression sexuelle et
une atteinte au droit des enfants de ne pas être fabriqués comme des choses par
l’entremise d’un homme qui ne pourra jamais jouer auprès d’eux son rôle de
père.
On apprend dans
le même temps que la HFEA vient de
révéler
que 504 donneurs de sperme au Royaume-Uni ont engendré plus de 6.200 enfants,
soit au moins 10 enfants biologiques par donneur. Quinze donneurs ont même
engendré vingt enfants ou davantage. Mais on ne saura jamais quel est le nombre
le plus élevé d’enfants né d’un seul père, au motif – ça ne s’invente pas – que
la HFEA ne peut pas le révéler : cela violerait la loi sur la protection
des données.
Les données
concernent les procédures de procréation médicalement assistée, fécondation in vitro et autres inséminations
pratiquées dans les cliniques de fertilité du Royaume-Uni. La loi interdit aux
donneurs d’engendrer des enfants dans plus de dix familles, outre la leur, mais
le nombre d’enfants par famille n’est pas limité. Ils n’ont aucun droit ni
responsabilité à l’égard de ces enfants.
Depuis 2005,
toutefois, les enfants conçus par donneur ont le droit d’obtenir à 18 ans des
informations qui leur permettent d’identifier celui-ci, s’ils le désirent. Mais
cette levée de l’anonymat a fait chuter le nombre de donneurs au Royaume-Uni et
aujourd’hui une insémination par donneur sur quatre se fait avec du sperme
importé. Au total quelque 1.000 enfants par an naissent d’un don de sperme.
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