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“Paralysée mais pas impotente” |
Rebondissant sur l’étude de
l’université de Cambridge évoquée
ici,
selon laquelle certains patients diagnostiqués en « état végétatif »
sont conscients de leur entourage et pourraient, avec les outils adéquats,
communiquer avec lui, Wesley J. Smith, militant très actif contre l’euthanasie,
vient de republier le témoignage de Kate Adamson, une femme qui sur la foi d’un tel diagnostic
a été privée de nourriture à la suite d’une attaque du tronc cérébral :
dans son cas, ce n’était même pas pour la faire mourir.
Cette femme décrit les douleurs
et les souffrances abominables, atroces, liées à la faim et à la soif qui lui ont
fait vivre une lente agonie alors qu’elle était supposée en état végétatif.
Ci-dessous l’essentiel de
l’article de Wesley J. Smith repris avec sa permission sur
LifeSite.
« Nous déshydratons à mort des gens sans défense dans ce pays
parce qu’ils souffrent d’un déficit cognitif catastrophique. Les partisans de
la déshydratation disent qu’il s’agit d’une simple question d’éthique
médicale : le retrait d’un traitement médical constitué par l’alimentation
par sonde. (A l’heure actuelle, une procédure est même en cours – aux
Etats-Unis, NDLR – pour imposer une mise à mort par inanition en refusant une
alimentation à la cuillère, qui n’est pas un traitement médical.) »,
écrit-il.
Petite précision : je ne suis
pas d’accord avec la qualification d’alimentation par sonde comme un
« traitement médical », l’alimentation est toujours un soin dû – au
même titre que le toit, l’habillement, l’hygiène… – sauf dans la mesure où elle
ne contribue pas ou plus à maintenir le patient en vie et qu’elle ne cause pas
davantage de dommages que de bienfaits. Ce qui est le cas, par exemple, lorsque
l’administration d’aliments solides, fût-ce par sonde, provoque aussitôt des
vomissements et que la nourriture ne peut plus être assimilée par le patient.
« Déshydrater à mort des personnes sans défense était jadis
impensable. C’est dans les années 1980 qui des bioéthiciens ont commencé à
préconiser le retrait d’aliments et de fluides administrés par sonde. Et cela
est advenu.
Les partisans de la déshydratation ont commencé par déclarer qu’il
fallait la réserver à ceux qui sont en état d’inconscience. Ils ont depuis
élargi la “caste” des intéressés. Mais des études scientifiques récentes ont
montré désormais que beaucoup de personnes supposées inconscientes ne le sont
pas du tout. »
Ce qui veut dire que nombre de
ces patients entendent leur médecin ou le personnel soignant discuter de leur
mise à mort prochaine, note Wesley Smith. Et par
Kate Adamson, nous savons ce
qui peut leur passer par la tête.
Victime d’une attaque qui l’avait
laissée totalement paralysée – elle devait se retrouver avec un locked-in syndrome avant de retrouver
l’usage de ses membres et de la parole – elle avait été jugée dans un premier
temps inconsciente. Peu après l’attaque, elle avait subi une opération pour
soigner une occlusion intestinale. Parce que les médecins la croyaient
inconsciente, ils l’avaient insuffisamment anesthésiée. Puis ils l’avaient laissée
sans nourriture, lui administrant des fluides uniquement par goutte-à-goutte.
Voici ce qu’elle a dit de cette
expérience à Wesley Smith en 2005, en pleine affaire Terri Schiavo (évoquée
dans Présent du 25 mai 2005) :
« L’agonie de vivre sans nourriture était une douleur constante
qui n’a pas duré quelques heures, comme mon opération, mais plusieurs jours. Il
vous faut endurer la douleur physique et en plus, il faut endurer la douleur
émotionnelle. Tout votre corps hurle : “Donnez-moi à manger ! Je suis
en vie, je suis une personne, pour l’amour de Dieu ne me laissez pas
mourir ! Que quelqu’un me donne à manger ! »
Décrivant la souffrance liée au
manque de nourriture et d’eau comme « bien
pire » que la douleur
ressentie au moment de la chirurgie abdominale, et ce malgré l’administration
d’une solution saline en intraveineuse, Kate Adamson parlait d’une soif
horrible :
« J’éprouvais une envie irrépressible de boire. De boire n’importe
quoi. Je me visualisais de manière obsessionnelle en train de boire à une
gigantesque bouteille de Gatorade orange.
Et je déteste le Gatorade orange. On m’humectait bien la bouche avec une
liquide au goût citronné pour atténuer le dessèchement mais cela ne faisait
rien pour soulager ma soif insoutenable. »
Et on ose nous dire que ces
procédures, appliquées à des personnes qui ne sont pas du tout en fin de vie,
ont pour but de soulager leurs souffrances !
Bien sûr, on pense à
Vincent
Lambert. Vincent Lambert qui n’est même pas supposé dans un « état
végétatif », mais qui est dans un état de « conscience
minimale ». Cet homme qu’un médecin de Reims, le Dr Eric Kariger, prétend
faire « bénéficier » d’une fin de vie programmée par arrêt de
l’alimentation est capable de percevoir, dans une certaine mesure, ce qui
l’entoure, de réagir à la présence de ses proches, d’éprouver certains
sentiments et même de manifester son inconfort puisqu’au dire de son médecin,
on peut avoir la « forte suspicion » de son refus de vivre au vu de ses
réactions négatives devant certains types de soins…
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