Un quart du clergé catholique anglais – 1.054 prêtres et pas moins de treize évêques et responsables de communautés religieuses – ont co-signe une lettre ouverte dans The Daily Telegraph pour mettre en garde contre les conséquences pour les catholiques de la légalisation du « mariage » des couples de même sexe. Le Royaume-Uni, tout comme la France, est dans la dernière ligne droite de l'adoption d'un projet voulu par le Premier ministre conservateur (?) David Cameron et son gouvernement de coalition.
Leur liberté d'expression est menacée, affirment-ils, mais aussi la liberté de pratiquer la foi catholique.
Voici le texte intégral de la lettre, sous le titre « Effets pénaux de la loi sur le mariage homosexuel » :
Monsieur – Après des siècles de persécution, les catholiques ont pu, dans des temps plus récents, exercer les professions (NDLR : judiciaires) et participer pleinement à la vie de de ce pays.
La légalisation du marriage des couples de même sexe, dût-elle être adoptée, aura de nombreuses conséquences juridiques, en restreignant sévèrement la capacité des catholiques à enseigner la vérité sur le mariage dans leurs écoles, leurs institutions caritatives ou leurs lieux de culte.
Cela n'a aucun sens de soutenir que les catholiques et les autres pourront encore enseigner leur doctrine sur le mariage dans les écoles et dans d'autres lieux s'ils sont censés en même temps soutenir le point de vue contraire.
La complémentarité naturelle entre un homme et une femme conduit au mariage, vu comme un partenariat pour toute la vie. Cette union aimante – en raison de leur complémentarité physique – est ouverte aux nouvelles vies et à l'éducation des enfants.
Voilà ce qu'est le mariage. C'est pourquoi le mariage n'est possible qu'entre un homme et une femme. Le mariage, ainsi que le foyer, les enfants et la vie de famille qu'il engendre, est la fondation et la pierre de construction de base de notre société.
Nous exhortons les membres du Parlement à ne pas avoir peur de rejeter cette législation maintenant que les conséquences en sont plus visibles.
On peut voir toutes les signatures au bas de cette lettre, ainsi que son texte original en anglais,
ici.
Le rédacteur-en-chef du
Daily Telegraph pour les affaires religieuses a
commenté l'événement – car c'en est un, sans précédent par le nombre des signataires – en interrogeant plusieurs initiateurs et figures de proue de cette publication.
Pour les prêtres qui ont été à l'origine de la lettre et les nombreux évêques, pères abbés et confrères qui les ont rejoints, c'est la combinaison des lois d'égalité et autres lois contre la discrimination en raison de l'« orientation sexuelle » notamment, et d'une éventuelle loi sur le « mariage » des couples de même sexe qui, mécaniquement, musèleront les catholiques dans leurs lieux de culte et d'action éducative ou caritative, mais qui en outre les exposeront à des persécutions qui pourront aboutir à les exclure de nombre de métiers ou de professions. La liberté de prêcher pourrait aussi en être menacée, notamment pour les aumôniers militaires, des prisons ou des hôpitaux.
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Philip Egan |
Le journaliste, John Bingham, cite Mgr Philip Egan, tout nouvel évêque de Portsmouth, pour qui le ton de la lettre est « dramatique », mais en aucun cas « exagéré ». « Cest vraiment Orwellien de vouloir définir le mariage », a-t-il dit, ajoutant que ces mots-là sont durs, mais qu'« une chose comme celle-ci est totalitaire ». Il a ajouté craindre de voir les prêtres arrêtés comme « homophobes » ou « fanatiques ».
Un théologien d'Oxford de renom, le prêtre catholique
Andrew Pinsent, signataire de la lettre, renchérit :
« Nous sommes très sensibles à tout cela sur le plan historique car évidemment, la Réforme a commencé en Angleterre à propos du mariage. Henri VIII aurait pu obtenir le pardon pour son adultère mais il n'en a pas voulu, il voulait contrôler le mariage et redéfinir ce qu'était un mariage, et ce qu'il n'était pas. Parce que l'Eglise n'a pas voulu faire de concession sur ce point, trois siècles de grands bouleversements au sein de la société anglaise s'en sont suivis, et du point de vue catholique la vie a été très difficile. Ce que nous craignons maintenant, c'est qu'un maillage de lois est en train d'être mis en place qui violerait notre liberté de conscience. »
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1 commentaire:
Oui c'est Orwellien. L'Etat impose la nouvelle définition d'un mot. Mes enfants, nous vivons un moment historique, la naissance officielle de la Novlangue.
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