L'avortement sélectif à la hausse au Royaume-Uni
On connaissait la tendance, la voici confirmée par des chiffres officiels : en Grande-Bretagne, le nombre de femmes ayant choisi d'avorter un ou plusieurs de leurs enfants à naître lors d'une grossesse multiple, pour donner naissance à un ou plusieurs survivants, est en forte hausse. Elles étaient 59 en 2006, 85 en 2010 – année au cours de laquelle 101 enfants à naître ont été avortés de cette manière puisque certaines femmes ont fait supprimer deux ou plusieurs fœtus.
Selon les experts britanniques cela est dû à l'augmentation des fécondations in vitro (FIV) au cours de ces dernières années : pour augmenter les chances de réussite de cette procédure pour le moins aléatoire, il est habituel d'implanter plusieurs embryons. C'est pour éviter ensuite les risques liés aux grossesses multiples que certaines femmes choisissent la « réduction sélective ». Selon des chiffres publiés par la Human Fertilisation and Embryology Authority, près du tiers de ces avortements « partiels » pratiqués en 2009 étaient liés à un traitement de la fertilité. Pour le Pr Richard Fleming cette réalité ne fait pas de doute : le directeur scientifique du Glasgow Centre for Reproductive Medicine assure qu'il y a un lien entre la procréation assistée : « Les grossesses multiples les plus compliquées se présentent presque exclusivement dans le domaine de la FIV. C'est une décision horrible à prendre, mais elle est très raisonnable. »
Le nombre de femmes choisissant la « réduction sélective » lors d'une grossesse gémellaire a fortement augmenté, passant de 30 en 2006 à 51 en 2010 ; en 2010, 20 interventions ont supprimé un fœtus sur trois portés et 9 ont supprimé deux fœtus sur trois. On compte également un « réduction » de quatre à deux, et une de 5 à 2 fœtus.
Evidemment, les autorités sanitaires ont souligné le caractère risqué des grossesses multiples, et pour la mère et pour l'enfant, et soulignent que trois quarts des réductions ont été faites pour « raisons médicales ». Et de donner la liste des graves affections qui touchent davantage les enfants fruits de grossesses multiples… Comme si la mort n'était pas la plus grave affection de toutes. Et comme si l'on ne jouait pas avec le feu en implantant de multiples embryons lors de FIV en prenant le risque de devoir soit en tuer une partie, soit de les exposer avec leur mère à des dangers tout aussi multiples.
On « craint » maintenant de voir apparaître un nouveau débat éthique sur le bien-fondé de l'avortement d'un fœtus potentiellement en bonne santé pendant qu'un ou plusieurs de ses frères ou sœurs sont laissés en vie. D'autant que plusieurs femmes ayant eu recours à l'avortement sélectif ont simplement indiqué qu'elles ne se sentaient pas d'attaque pour s'occuper de plusieurs bébés à la fois…
On envisage maintenant d'encadrer davantage la FIV pour éviter les implantations multiples qui aboutissent à faire supprimer des bébés qu'on s'est donné tant de mal à concevoir, à un prix exorbitant. Et au bout du compte, ce seront peut-être les raisons financières et une rationalisation financière qui imposeront d'éviter ces situations.
Qui révèlent, avant tout, que le respect de la vie est malmené de la même manière et dans une même logique dans l'avortement et dans la procréation artificielle.
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