10 mars, 2022

Mgr Hector Aguer soutient Mgr Daniel Fernández Torres, destitué de son siège à Porto Rico pour avoir défendu l’objection de conscience par rapport au “vaccin” anti-COVID

Mgr Hector Aguer, archevêque émérite de La Plata en Argentine qui a dû quitter son siège épiscopal quasiment du jour au lendemain dans des circonstances invraisemblables pour laisser la place à Mgr Victor Manuel “Tucho” Fernandez, très proche du pape François, vole au secours dans un communiqué à son confrère d’Arecibo, Porto Rico, « miséricordié » comme il dit pour avoir défendu l’objection de conscience face au “vaccin” expérimental contre le COVID. C’est en termes particulièrement forts, que je vous livre ici au terme d’une traduction rapide, que le prélat argentin s’indigne devant la sanction romaine.

J’y ajoute la traduction de la belle lettre écrite par Mgr Fernandez à tous les catholiques de son diocèse, où il dit son incompréhension devant une mesure qui ne respecte même pas les exigences les plus simples du droit canonique. – J.S.

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Un bon évêque « miséricordié »



Le progressisme imposé par le Saint-Siège avance sans relâche, sans se soucier des victimes qu’il fait parmi des hommes de Dieu dont l’action fait pourtant fleurir l’Église. L’évêque d'Arecibo, à Porto Rico, Mgr Daniel Fernández Torres, a été renvoyé de son diocèse pour avoir défendu l’[objection de conscience face à la ridicule « obligation morale » de la vaccination imposée par le Saint-Siège.

Mgr Daniel Fernandez Torres
L’Église d’aujourd'hui ne se préoccupe plus de Dieu, ni du mandat d'évangélisation du Christ, mais uniquement d'imposer de « nouveaux paradigmes » et d’adhérer aux principes d’un Nouvel Ordre Mondial, qui est étranger au droit naturel et à la révélation chrétienne. Le cas de Mgr Fernandez Torres est un exemple clair de la manière dont l’Église s’éloigne de ce que devrait être sa mission. Peu importe que le diocèse d’Arecibo ait connu une floraison de vocations, et qu’il se distingue par le plein exercice de ce que devrait être la mission de l’Église. Un faux concept de « synodalité » oblige les bons évêques à se plier aux absurdités décidées par les conférences épiscopales, ou les par groupuscules officialisés qui adhèrent aux nouvelles positions de Rome.

Il y a quelques années, j’ai été invité par Mgr Daniel à prêcher les Exercices spirituels auxprêtres de son diocèse. J’ai alors pu voir comment une Église particulière s’épanouit lorsque son évêque est un homme de Dieu, fidèle à la grande Tradition ecclésiale. Mais Rome ne s’intéresse pas à cela. Comme jamais avant ce temps, la « centralité » de Rome est imposée au nom de l’« unité ». Ces positions nous font aspirer à la liberté que les grands papes ont favorisée, en soutenant l’épiscopat engagé au service de la croissance de l’Église et de l’évangélisation de ceux qui étaient encore hors de son sein.

Par ces lignes, je souhaite assurer Mgr Fernandez Torres, son vicaire général et tout le clergé de ce cher diocèse de ma proximité spirituelle et de mes prières. Je prie également pour que cette mesure injuste, et draconienne, ne conduise pas à la destruction de tant d’initiatives véritablement catholiques qui y ont vu le jour et s’y sont développées. Que Dieu fasse en sorte que les autres évêques de Porto Rico se souviennent de ce qu’il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes (Actes 5:29), même si ces hommes vivent au Vatican.

+ Héctor Aguer
Archevêque émérite de La Plata

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Lorsque vous recevrez la nouvelle de mon remplacement comme évêque à la tête du diocèse d’Arecibo, je veux que vous sachiez qu’il ne m’appartient pas de vous expliquer une décision que je ne peux pas expliquer moi-même, bien que je l’accepte avec la patience du Christ pour le bien de l’Église. Il ne vous appartient pas non plus de juger ce que seuls Dieu et l’histoire feront en temps voulu.

En réagissant à ce qui s’est passé, je me considère bienheureux d’avoir à souffrir la persécution et la calomnie (cf. Mt 5, 10-11) pour avoir proclamé la vérité de la dignité de l’homme dans des circonstances comme celles que nous vivons actuellement, comme celui qui « nous incommode, et qui est contraire à notre manière d'agir » (Sg 2, 12). Aujourd’hui, je peux garder la tête haute et même si je suis imparfait et pécheur, je sais que j’ai fait ce qui était juste, et cela me procure une grande paix intérieure. Je suis également réconforté par la signification hébraïque du nom Daniel, que j’ai providentiellement reçu lors de mon baptême, « Dieu est mon juge ».

Je regrette beaucoup que dans l’Église, où l’on prêche tant la miséricorde, certaines personnes n’aient pas, dans la pratique, le moindre sens de la justice. Je n’ai pas été poursuivi, ni accusé formellement de quoi que ce soit. Un jour le délégué apostolique m’a simplement informé, verbalement, que Rome me demandait de démissionner. Aujourd’hui un successeur des apôtres est remplacé sans même qu’on ait engagé la procédure canonique qu’on ouvrirait pour révoquer un curé.

J’ai été informé de ce que je n’avais commis aucun crime, mais que j’avais prétendument « manqué d’obéissance au pape et n’avais pas été suffisamment en communion avec mes frères évêques de Porto Rico ». Il m’a été suggéré que si je démissionnais du diocèse, je resterais au service de l’Église au cas où l’on aurait besoin de moi à un autre poste ; une offre qui prouve en fait mon innocence. Cependant, je n’ai pas démissionné parce que je ne voulais pas me rendre complice d’une action totalement injuste dont j’ai encore du mal à croire qu’elle puisse se produire au sein de notre Église.

Cette expérience personnelle, en revanche, m’a aidé à prendre conscience d’une manière nouvelle de la sérieuse responsabilité qui incombe à tous les évêques dans le gouvernement de l’Église, qui est apostolique et non pyramidale, synodale et non autocratique. Je crois que depuis un certain temps, beaucoup d’entre nous, évêques, observons avec inquiétude ce qui se passe dans l’Église et hésitons à croire ce qui se passe. Aujourd’hui plus que jamais, nous devons nous rappeler notre vocation à être des prophètes.

Nous vivons des moments difficiles, mais ne perdons pas espoir. Les paroles du pape émérite Benoît XVI, s’exprimant en tant que prêtre, peuvent nous encourager : « Il me semble certain que des temps très difficiles attendent l’Église. Sa crise véritable a à peine commencé. Il faut s’attendre à des secousses considérables. Mais je suis certain aussi de ce qui restera à la fin : non l’Église du culte politique, qui est déjà exsangue, mais l’Église de la foi. Elle ne dominera jamais plus la société avec la puissance qu’elle a eue jusqu’à une époque récente. Mais elle va fleurir de nouveau et elle se manifestera aux hommes comme une patrie qui leur donne vie et espérance au-delà de la mort. »

Je célèbre humblement ce que nous avons pu faire ensemble dans le cadre du diocèse d’Arecibo, au cours de ces presque douze années, dans la pastorale des jeunes et des vocations, dans la lutte pour la dignité de l’amour humain, la famille et le respect de la vie, dans la liberté de l’Église face aux interférences politiques, dans la formation de saints prêtres et dans le fait d’avoir donné une « Maison » à la Vierge dans notre sanctuaire diocésain. Si, en essayant d’être fidèle à Dieu, je suis remplacé dans ma fonction, cela en vaut la peine, car en tant qu’évêque, je peux être utile à l’Église par mon propre témoignage. Je me souviens des paroles de saint Jean d’Avila : « combien, à chercher l’honneur de Dieu, nous sommes honorés à être déshonorés ».

J’exprime ma communion dans la foi catholique, avec le Pape et mes frères dans l’épiscopat, malgré ma perplexité face à un arbitraire incompréhensible. Et si, à partir de maintenant, je peux vous rendre un quelconque service, je vous fais part de mon entière disponibilité.

Aujourd’hui comme toujours, mes plus grands remerciements vont à Dieu et à Notre Dame du Perpétuel Secours, notre patronne. Je remercie également tous les prêtres, parce qu’ils constituent un clergé bon et fdèle. Merci à tous les fidèles de mon cher diocèse d’Arecibo pour votre affection et vos prières. Merci à tout le personnel de l’évêché, parce qu’il forme vraiment une famille élargie. Merci à ma famille pour son soutien inconditionnel, comme toujours. Merci également à mes frères et sœurs de différentes confessions chrétiennes pour les moments où, ensemble, nous avons élevé la voix pour défendre la famille.

Que Dieu vous bénisse tous.

Dans le Christ mort et ressuscité,

+Daniel
(Mgr Daniel Fernandez Torres)



© leblogdejeannesmits pour la traduction.


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