31 mai, 2021

P. Shenan Boquet : “Human Life International” appelle à une Journée de prière et réparation pour le meurtre et l’exploitation des enfants à naître

Voici ma traduction intégrale du communiqué du P. Shenan Boquet, président de Human Life International, sur la Journée de prière et de réparation pour le meurtre et l’exploitation des enfants à naître en ce 31 mai.


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« Dans l’annonce de cet Evangile, nous ne devons pas craindre l’hostilité ou l’impopularité, refusant tout compromis et toute ambiguïté qui nous conformeraient à la mentalité de ce monde (cf. Rm 12, 2). Nous devons être dans le monde mais non pas du monde (cf. Jn 15, 19; 17, 16), avec la force qui nous vient du Christ, vainqueur du monde par sa mort et sa résurrection (cf. Jn 16, 33). »
Evangelium vitae, n° 82


Notre époque est confrontée à une violence généralisée, à « une conspiration contre la vie humaine ». La culture de mort est « activement encouragée par de forts courants culturels, économiques et politiques, porteurs d’une certaine conception utilitariste de la société » (EV, n° 12). La recherche des plaisirs de la vie terrestre a provoqué une guerre des puissants contre les vulnérables. Dès lors que d’aucuns identifient le but de l’existence humaine comme étant limité à ce monde temporel, toute personne – c’est-à-dire l’enfant à naître, les personnes âgées, les malades, les handicapés et les mourants – qui se trouve sur leur chemin constitue une menace, et doit être éliminée.

Cette situation est favorisée et encouragée par l’affaiblissement progressif des consciences individuelles et de la société, qui a perdu le sens de la valeur incomparable de la personne humaine. Par conséquent, beaucoup sont incapables de discerner ce qui est bon, vrai et beau de ce qui est mauvais, faux et grotesque. Les lignes ont été tordues. Beaucoup déclarent désormais que ce qui est bon est mauvais et que ce qui est mauvais est bon. De plus, l’affaiblissement moral de notre résistance à la culture de la mort a rendu la plupart des gens insensibles, aveugles aux crimes et à la violence de l’avortement, de l’euthanasie, de la recherche sur les cellules souches embryonnaires, de la traite des êtres humains, de la pornographie, de l’exploitation et de la commercialisation des enfants à naître.

En raison du flou moral généralisé et de l’environnement hostile qui en résulte, on ignore une vérité fondamentale : celle de la dignité intrinsèque de la personne humaine, qui existe dès la conception et perdure jusqu’à la mort naturelle. Les catholiques croient ceci : « Parce qu’il est à l’image de Dieu l’individu humain a la dignité de personne : il n’est pas seulement quelque chose, mais quelqu’un. Il est capable de se connaître, de se posséder et de librement se donner et entrer en communion avec d’autres personnes, et il est appelé, par grâce, à une alliance avec son Créateur, à Lui offrir une réponse de foi et d’amour que nul autre ne peut donner à sa place » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 357).

Chaque fois que la dignité d’une personne humaine est ignorée, dévalorisée ou rejetée, on ignore quelque chose d’essentiel, et les conséquences d’un tel acte pour la société et la culture sont d’une grande portée. Ainsi, la personne humaine est le fondement d’une vision morale de la société, comme l’énonce le Compendium de la doctrine sociale de l’Église : « L’origine de la vie sociale se trouve donc dans la personne humaine, et la société ne peut refuser de reconnaître son sujet actif et responsable ; toute expression de la société doit être orientée vers la personne humaine » (n° 106).

L’être humain doit donc être traité comme une « fin » et non comme un « moyen ». La vie humaine doit être infiniment estimée et traitée avec le respect dû à une personne humaine – l’homme (ou la femme) est une personne en raison de qui il est, parce qu’il est ce qu’il est, et non par ce qu’il peut faire, ou en raison des fonctions qu’il peut exercer. Par conséquent, toute personne possède une valeur incomparable, dont l’importance dépasse celle des choses et toute personne est précieuse, ce qui fonde certains droits fondamentaux en vertu de ce qu’elle est. « Le respect de la personne humaine implique celui des droits qui découlent de sa dignité de créature. Ces droits sont antérieurs à la société et s’imposent à elle » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 1930). Et parce que la dignité humaine est intrinsèque, tout être humain, quels que soient son âge, sa taille, son degré de développement, ses capacités physiques ou mentales, a une égale dignité fondamentale. Il n’y a pas de moment ou de stade où la vie d’une personne peut être digne et à un autre moment être indigne.

Cette compréhension et cette conviction doivent être le point de départ de toute décision et de toute action ; elles doivent influencer notre comportement, notre façon de vivre et les choix que nous posons ; elles doivent donner forme à nos relations avec les autres, à la création de lois et à la construction des sociétés et des nations. Les êtres humains, en tant que fins, doivent être servis par des gouvernements et des institutions – dont les actions seront jugées selon qu’elles menacent ou rehaussent la vie et la dignité de la personne humaine.

Mais, tragiquement, de nombreux gouvernements et institutions ne sont pas à la hauteur. Il existe aujourd’hui un « enchaînement » de crimes contre la dignité humaine (ce que certains ont appelé une « chaîne de la mort »), qui commence par l’attaque contre les membres les plus vulnérables de la famille humaine, les enfants à naître, à travers leur meurtre à l’échelle industrielle et le prélèvement de leurs tissus et des parties de leurs corps à des fins commerciales. Dans le monde, chaque jour, plus de 150.000 enfants à naître sont victimes du crime de l’avortement, soit 50 à 60 millions par an. Cela signifie qu’au cours des 50 dernières années, pas moins de 2,5 milliards d’enfants à naître ont été délibérément assassinés. La gravité de ces crimes commis par l’industrie contre la vie, en constante expansion, avec ses partenaires biomédicaux et pharmaceutiques, ne peut être ignorée ou tolérée. La tâche principale qui nous attend est donc de démonter l’une après l’autre les couches d’obscurcissement et de tromperie et de montrer au monde qui est au centre de ce débat : la personne humaine.

Restaurer une culture de la vie, une société où la vie humaine est respectée et défendue, est un défi de taille, qui n’est pas à la portée des timorés. Quant à l’éradication de la machinerie contre la vie, de son industrie lucrative et de ses narrations d’endoctrinement, elle entraînera des sacrifices, des épreuves, des actions et des témoignages héroïques. Cependant, en tant que chrétiens et en tant que peuple de la vie, notre rôle n’est pas de calculer les coûts mais de mener le bon combat :

« Assaillis par les opinions les plus opposées, alors que beaucoup rejettent la saine doctrine au sujet de la vie humaine, nous sentons que s’adresse aussi à nous l’adjuration que Paul faisait à Timothée : “Proclame la parole, insiste à temps et à contretemps, réfute, menace, exhorte, avec une patience inlassable et le souci d’instruire” (2 Tm 4, 2) » – Evangelium Vitae, n° 82.


Une voix dans le désert

On dit qu’il n’y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.

Les êtres humains sont souvent aveuglés par leurs préjugés et leurs désirs égoïstes, cherchant leurs propres intérêts, et faisant tout pour passer devant tout le monde. L’histoire tragique de la guerre, de l’oppression, de l’inégalité et de bien d’autres choses encore témoigne de ce qui se passe lorsque les gens sont aveuglés par le pouvoir, la cupidité, la luxure et l’envie. Avec une perspective biaisée, ces personnes voient le monde et ceux qui les entourent comme des moyens d’arriver à leurs fins - soit comme une menace à conquérir, soit comme une possibilité à exploiter.

Pour briser la façade des mensonges créés par la culture de la mort, qui nient la valeur, la dignité et les droits de la personne, en particulier des enfants à naître, nous devons rappeler aux personnes qui s’en désintéressent la valeur inhérente de la vie humaine, informer les consciences de la vérité sur la dignité humaine et inciter – et même recruter – les gens à participer à la « campagne en faveur de la vie humaine ».

Nous suivons de nobles traces.

Saint Jean-Baptiste a été envoyé pour préparer le chemin du Seigneur, pour appeler le peuple de Dieu à la repentance. « Je suis la voix de celui qui crie dans le désert : “Rendez droit le chemin du Seigneur” » (Jean 1:23). Mû par l’urgence, et pour accomplir la mission qui lui a été confiée, Jean ne laisse rien le dissuader de dire la vérité. Par exemple, sa détermination à appeler Hérode Antipas – qui avait une relation adultère – à la repentance, est ce qui a conduit à l’arrestation de Jean, à son emprisonnement et finalement à son exécution. Jusqu’à l’instant de la mort, Jean a appelé les personnes de tous bords à se repentir et à se détourner du péché, pour se tourner vers Dieu.

Le Dr Martin Luther King, Jr. s’est attaqué à une blessure profondément enracinée aux États-Unis et s’est courageusement opposé au discours culturel dominant et à ceux qui détiennent le pouvoir et l’influence. Il a exigé la justice et l’égalité, en défendant la dignité humaine de son prochain. Comme Jean-Baptiste, le Dr King était conscient de l’urgence de la situation et n’a jamais dévié de sa mission. Il a également précisé que les lois devaient être en harmonie avec la loi morale. Depuis sa cellule de prison à Birmingham, il nous a rappelé qu’« une loi juste est un code créé par l’homme qui s’accorde avec la loi morale ou la loi de Dieu. Une loi injuste est un code qui n’est pas en harmonie avec la loi morale ». De même que le Dr King a refusé de laisser l’obscurité et l’injustice régner, nous devons nous aussi refuser de laisser l’injustice et la violence contre notre prochain, l’enfant à naître, régner.

Lors du National Prayer Breakfast à Washington, D.C. en 1994, Mère Teresa a osé ouvrir son cœur et son intelligence pour dire ce qu’elle pensait d’une question cruciale, le droit à la vie :

« Par l’avortement, la mère n’apprend pas à aimer, mais va jusqu’à tuer son propre enfant pour résoudre ses problèmes. Et, par l’avortement, on dit au père qu’il n’a pas à assumer la moindre responsabilité pour l’enfant qu’il a engendré. Un tel père pourra être porté à mettre d’autres femmes dans le même pétrin. L’avortement ne fait donc qu’entraîner d’autres avortements. Tout pays qui accepte l’avortement n’apprend pas à ses habitants à aimer, mais à utiliser n’importe quelle violence pour obtenir ce qu’ils veulent. C’est pourquoi le plus grand destructeur d’amour et de paix est l’avortement. »

Mère Teresa ne s’est pas souciée de savoir si ses paroles pouvaient être offensantes pour certains, ou ce que les autres pouvaient penser d’elle. Elle était consumée par l’urgence de la situation.

Nous aussi, nous faisons face à un problème urgent !

Le massacre et l’exploitation des enfants à naître

Nous avons affaire à un entêtement, à un refus de dénoncer une injustice. La même tendance qui a conduit des pans entiers du monde à nier l’identité et la valeur des personnes de couleur et d’autres races asservies se manifeste aujourd’hui dans la façon dont les enfants à naître sont traités et considérés.


Les partisans de l’avortement et du prélèvement de leurs tissus et parties du corps dépeignent l’enfant à naître comme un objet humain sans valeur, et non comme une personne dotée d’une pleine dignité. Cela reviendrait à dire qu’un Afro-Américain n’est pas une personne à part entière en raison de la couleur de sa peau. Soit vous êtes une personne humaine, soit vous ne l’êtes pas ; la qualité de personne est inséparable de l’humanité. Malgré la pléthore d’euphémismes soigneusement élaborés pour jeter un voile de confusion sur la vie de l’enfant à naître, cette nouvelle vie, dès le moment de la conception, est un être humain vivant, une personne humaine dotée d’une dignité inaliénable et immuable.

Les actes intrinsèquement mauvais, comme l’avortement et le prélèvement de tissus et de parties du corps d’enfants à naître avortés, sont fondamentalement contraires à la loi morale ; leur objet moral est le mal. Ils ne peuvent être pratiqués en aucune circonstance, et c’est un péché grave que d’approuver ou de promouvoir délibérément ces actions. Le Catéchisme de l’Église catholique précise également qu’un acte intrinsèquement mauvais ne peut être justifié simplement parce que la personne qui l’accomplit avait l’intention d’en tirer du bien, ou en raison des circonstances environnantes.

« Il y a des actes qui par eux-mêmes et en eux-mêmes, indépendamment des circonstances et des intentions, sont toujours gravement illicites en raison de leur objet ; ainsi le blasphème et le parjure, l’homicide et l’adultère. Il n’est pas permis de faire le mal pour qu’il en résulte un bien » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 1756).

La gravité de l’avortement se répercute à l’extérieur, infectant nos sociétés et nos cultures. Et l’industrie contre la vie épuise d’énormes ressources et multiplie la propagande pour nier l’humanité de l’enfant à naître et occulter la vérité. Une industrie macabre s’est développée à cause de l’avortement - la recherche et l’expérimentation médicale et pharmaceutique et le développement de produits de consommation. C’est l’utilisation utilitariste de personnes dans le cadre d’une entreprise sophistiquée, non visible à l’œil nu, que nous devons exposer, dénoncer et faire cesser. La recherche qui sauve des vies et qui est bénéfique doit préserver la dignité humaine, et non l’exploiter à son profit. La vie humaine est sacrée, elle n’est pas une marchandise manufacturée. La fin ne justifie jamais les moyens.

Nous devons nous unir et protester contre l’injustice et le mal de l’avortement, ainsi que contre son industrie macabre. De plus, nous devons exiger que les scientifiques universitaires, gouvernementaux et industriels cessent d’exploiter les enfants avortés et d’utiliser leurs restes pour la recherche dans n’importe quel domaine.


Nécessité de la prière et de la réparation

Nous ne pouvons prétendre croire qu’une simple force humaine puisse chasser les ténèbres de l’avortement et de sa répugnante industrie, et briser l’emprise de la culture de mort, qui pénètre profondément notre monde et s’insinue dans l’esprit et le cœur des gens. Pour vaincre le mal et contrer la culture de mort, nous devons nous mettre à genoux et prière, faire pénitence et offrir réparation.

Après beaucoup de prière et de réflexion, et dans le but d’attirer davantage l’attention sur le sort des enfants à naître, Human Life International (HLI) inaugure « Une journée de prière et de réparation pour le meurtre et les abus des enfants à naître ». Cet événement aura lieu chaque année le 31 mai, jour de la fête de la Visitation de la Vierge. Je demande à tous les pro-vie et aux personnes de bonne volonté, à tous les niveaux de la société ecclésiale et civile, de se joindre à moi et à la famille mondiale de HLI pour offrir cette prière et faire cet acte de réparation.

Par cet acte de prière, tout comme la Sainte Vierge, nous mettons clairement en évidence le Seigneur, et, par conséquent, la merveille de chaque enfant à naître caché dans le ventre de sa mère.

Lorsque l’archange Gabriel est apparu à la Vierge au moment de l’Annonciation, il lui a appris que sa cousine Elisabeth était enceinte. La Vierge se rendit en hâte chez Élisabeth pour s’occuper d’elle jusqu’à la naissance de son fils, Jean-Baptiste. Bien que l’Enfant divin ait déjà été conçu dans le sein de la Vierge, celle-ci ne l’avait dit à personne. Élisabeth, cependant, reconnut que l’Enfant Jésus était dans le sein de Marie et salua la Vierge en disant : « Vous êtes bénie entre toutes les femmes et le fruit de vos entrailles est béni » (Luc 1:42). Et lorsque Marie répondit, Jean-Baptiste entendit la voix de la Vierge, fut sanctifié par cela, et tressaillit de joie dans le ventre d’Elisabeth. Le jeune Jean-Baptiste a tressailli de joie en rencontrant pour la première fois le Christ qui, dans le sein de la Vierge, attire à lui le monde entier, avant même sa naissance.

Il y a non seulement une joie profonde dans la rencontre entre sainte Elisabeth et la Vierge, mais aussi un sens profond de la réalité de l’humanité. La rencontre entre les deux femmes est en fait la rencontre de quatre personnes, même si saint Jean et le Divin Enfant sont cachés sous le ventre proéminent de leurs mères. L’Évangile nous rappelle la vérité fondamentale de la dignité de toute vie humaine. C’est pourquoi HLI a choisi la Visitation de la Vierge pour inaugurer la Journée de Réparation.

Les crimes contre la vie humaine, en particulier contre l’humanité de l’enfant à naître, ne cesseront jamais si nous n’exigeons pas leur fin, leur fin complète et sans équivoque. L’heure est venue de faire preuve de solidarité avec les enfants à naître. Soyons unis dans cet effort, en témoignant de la Vérité.

Cliquez ici pour réciter la « Prière de réparation pour le meurtre et l’exploitation des enfants à naître », composée par HLI. La prière est disponible en anglais, espagnol, italien, français, allemand et autres langues. Elle est en format PDF et peut donc être téléchargée, copiée et distribuée.

Unissons-nous par cet acte de prière et de réparation, en étant solidaires contre le mal de l’avortement et de son industrie de la mort. Avec la grâce de Dieu, nous mettrons fin à ces crimes.


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