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Le cardinal Vincent Nichols a reçu son chapeau des mains du pape François, début 2014 |
De source sérieuse, le cardinal-archevêque
de Westminster, Vincent Nichols, aurait de bonnes chances de devenir le
chef du nouveau dicastère du Vatican pour les laïcs, la famille et la vie.
C'est une nouvelle pour le moins inquiétante, si elle devait s'avérer, dans la
mesure où le cardinal Nichols surprend depuis longtemps par ses prises de
positions progressistes sur les questions de la vie et de la famille. Qu'il
s'agisse de l'avortement, de la contraception, des droits et du statut de l'embryon,
de l'éducation sexuelle, des unions homosexuelles ou de l’accès à la communion des
divorcés « remariés », ses déclarations publiques sont depuis
longtemps critiqués par les mouvements britanniques pour le respect de la vie
et les catholiques soucieux d'une interprétation correcte des enseignements de
l'Eglise.
Voice of the Family a publié mardi un communiqué pour dire son
inquiétude devant l'éventualité de la nomination du cardinal Nichols. Le
nouveau dicastère pour lesquelles il serait pressenti remplace le Conseil
pontifical pour les laïcs, le Conseil pontifical pour la famille et l'Académie
pontificale pour la vie. Avec sa dimension nouvelle, le nouveau dicastère aura
également un poids plus important au sein de l’Eglise. Dans la foulée du synode
sur la famille, il sera certainement chargé d’en répandre les propositions et
les recommandations.
Avec un évêque aussi controversée
à sa tête, il conforterait certainement la position de ceux qui militent, comme
ils le disent, pour une nouvelle discipline –mais en fait aussi et surtout pour
une nouvelle doctrine à propos du mariage, de la famille et de la sexualité
humaine.
Le fait que le nom du cardinal
Nichols puisse circuler à propos de cette prochaine nomination, alors qu'on
attend précisément aussi la parution du de l'exhortation apostolique sur la
famille au mois de mars, laisse craindre que les options les plus libérales
avancées lors des deux synodes aient peut l'emporter. Ce n’est pas une
éventualité que l’on puisse écarter d’emblée puisque ce type de
texte n’engage pas l'infaillibilité pontificals.
Voice of the family note : « Il paraît impossible que le
cardinal puisse apporter au pape François le soutien dont il a besoin en ces
heures ou où le sens véritable du mariage est en crise dans le monde
entier. Il est tout aussi inconcevable qu’une personne qui s'oppose aussi
ouvertement à l'enseignement catholique puisse être une inspiration pour ses frères
cardinaux, les évêques, les prêtres et les laïcs dans leur tâche de défense de
la vie humaine, du mariage et de la famille. »
L'organisme exhorte les
catholiques « à prier pour que le Saint-Père nomme un témoin courageux de la
doctrine catholique sur la vie et la famille à ce nouveau poste ».
« La famille subit aujourd'hui des attaques constantes. Les victimes de
cette crise, les enfants à naître, les handicapés, les vieillards, les enfants
qui risquent d'être exposés à une éducation sexuelle corruptrice, les parents
qui se battent pour élever leurs enfants
conformément à la loi morale, ont besoin d'une voix forte qui puisse s'exprimer
en leur nom. Cela ne pourra certes pas se faire à travers la nomination d'un
opposant tenace à l’enseignement catholique orthodoxe », ajoute Voice of the Family.
Le cardinal Nichols, interrogé
dans les médias britanniques, a multiplié les déclarations hétérodoxes. En 2010
il concédait sans la moindre réserve que l'Eglise anglicane avait dû se résoudre
à ordonner des femmes prêtres et même dans certains endroits des femmes
évêques, afin de refléter les valeurs contemporaines de la société. Interrogé
sur le fait de savoir si l'Église catholique allait faire preuve du même genre
de « flexibilité » que l'Église anglicane en sanctionnant des unions
gay, le cardinal Nichols avait répondu : « Je ne sais pas. Qui sait
ce qui se trouvera plus tard sur le chemin. »
A propos de la
reconnaissance des partenariats gay, il répondait mollement au Telegraph, le 11 septembre 2010 :
« Je ne sais pas. Il y a dans le Livre de la nature un lien inhérent entre
la sexualité humaine et la procréation, et ces deux choses ne peuvent au bout
du compte jamais être totalement séparés. Les gens qui ont une orientation
homosexuelle disent : “D'accord, mais attendez une minute. Comment le Livre
de la nature est-il inscrit en moi ?” La chose la plus importante que dit
la tradition chrétienne est celle-ci, ne vous considérez pas simplement comme
un individu isolé mais comme faisant partie d'une plus grande famille. Les
exigences morales que nous impose cette tradition sont difficiles. Cette
tradition dit que la sexualité humaine est ordonnée à l'expression d'un don
total de soi dans la fidélité, d'une manière ouverte à la création d'une
nouvelle vie. Maintenant, c'est difficile, c'est un idéal élevé. Je ne suis pas
sûr que beaucoup de gens l'aient jamais observé dans sa totalité, mais cela ne
veut pas dire qu'il n'ait pas de sens. »
A la même époque – c'était juste
avant la visite de Benoît XVI au Royaume –Unis, Mgr Nichols, toujours
interrogé par la BBC, intervenait vivement pour contester le fait que l'Église soit
hostile aux unions homosexuelles. « Ce n'est pas vrai, pas dans ce pays.
Dans ce pays nous (la Conférence des évêques d'Angleterre et du Pays de Galles),
avons été très nuancés. Nous ne nous sommes pas opposés aux partenariats civils
homosexuels, nous avons reconnu que dans la loi britannique ceux-ci pouvaient
se justifier. Nous avons de manière constante déclarée que ces partenariats ne
sont pas la même chose que le mariage. » Un peu plus loin dans l'interview
un autre intervenant note que l’Eglise catholique en Angleterre fait preuve en la matière d’une certaine
« indépendance » à l'égard du Vatican. Le cardinal Nichols ne se
donne pas la peine de démentir…
Le 26 novembre 2011, interrogé
par The Tablet, Mgr Nichols vantait
le partenariat civil comme offrant aux personnes de même sexe à la recherche
d'une relation pour toute la vie une structure leur permettant de trouver leur
place, une protection, et un cadre juridique, affirmant que l'Église est très
soucieuse de la notion d'égalité afin que chacun puisse jouir du même type de
traitement dans tous les domaines de la vie.
En octobre dernier, le télégraphe rendait
compte de la déception du cardinal Nichols devant la mise à l'écart des formulations
révolutionnaires de la Relatio post
disceptationis du premier synode sur la famille à propos de
l'homosexualité. Le rapport définitif du Synode extraordinaire sur la famille n’est
pas allé assez loin, selon le cardinal. Il s’est dit attaché aux mots ont été
biffés, à propos des couples homosexuels : « respect », « accueil »,
et « valeur ».
Le cardinal Nichols est également
président du groupe Marriage Care qui
apporte conseil et soutien à tous dans le cadre de la relation maritale. Le groupe
est ouvert à chacun, quel que soit son genre, son âge, sa race, sa croyance ou
son orientation sexuelle, il refuse un système de doctrine mais préfère
exhorter ses membres à se faire reconnaître par leur comportement « inclusif
et aimant ». Le groupe propose des préparations privées au mariage – y
compris aux couples gay.
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