Interrogé
par la BBC sur les recommandations actuelles autour du virus Zika, au
Brésil, le cardinal-archevêque de São Paulo a clairement condamné l’avortement
pour microcéphalie, car « personne ne peut décider de la vie et de la mort
d’un être humain ». Mais alors que dans de nombreux pays d’Amérique latine
les autorités recommandent aux mères de remettre à plus tard une grossesse, le
cardinal Odilo Scherer a répondu de manière beaucoup moins nette sur le
préservatif, assurant que l’Eglise catholique laisse « beaucoup de place à
la décision personnelle de chacun ».
Celui qu’on donnait pour
« papabile » après la renonciation de Benoît XVI n’a pas voulu
donner d’indication claire sur l’enseignement de l’Eglise en matière de
contraception : on le voit tenter d’éluder la question, souriant, gêné…
Le cardinal Scherer a encouragé
les femmes enceintes d’un enfant microcéphale à considérer son accueil comme
une « mission, mettant en garde contre l’« eugénisme » que
constituerait l’avortement à la suite d’un dépistage. « C’est un être
humain. En formation, mais c’est un être humain. L’enfant à naître, qu’il en
soit seulement à 12 semaines de gestation ou à 20 semaines, est homme depuis le
premier moment de la conception. S’il ne l’est pas au départ, il ne peut pas
l’être ensuite… »
Le virus Zika utilisé pour promouvoir
l’avortement et le préservatif au Brésil
En revanche, le recours aux
contraceptifs est « très différent », a-t-il dit. « Il n’y a pas
de solution simpliste : utilisez-les ou ne les utilisez pas. Les couples
savent très bien comment éviter une grossesse non désirée. Ce n’est pas moi qui
vais leur apprendre. »
L’enseignement de l’Eglise est
pourtant clair : recourir à des moyens artificiels pour entraver la
possibilité d’une conception est un acte gravement peccamineux :
« Dom Odilo » ne le saurait-il pas ? Il explique :
« Dans le cas des contraceptifs, il n’est pas question d’une vie déjà
engendrée, mais d’éviter la génération d’une nouvelle vie. Dans le cas de
l’avortement, on intervient pour supprimer une vie. »
Le cardinal Odilo Scherer dit que l’utilisation des
contraceptifs
relève d’une décision personnelle
« C’est à chacun de prendre
ses responsabilités », a-t-il insisté, demandent qu’on n’attende pas de
lui qu’il dise : « L’Etat le permet ; l’Eglise le permet. »
« Si on prend la responsabilité d’utiliser » des préservatifs ou des
contraceptifs, « alors il faut assumer cette responsabilité, en tenant
compte de sa propre responsabilité… Evidemment, l’Eglise pose un cadre, donne des
références. Mais l’Eglise dit aussi : maintenant, c’est vous qui décidez,
et votre décision engage votre responsabilité personnelle. »
Ce n’est en effet pas lui qui veut
apprendre au catholiques comment ils doivent vivre ; ni leur rappeler la
gravité de l’enseignement de Humanae
vitae.
Tel est le pouvoir du moustique
porteur du virus Zika…
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