23 décembre, 2014
Revenez sur la légalisation de
l’avortement : vous ne réussirez qu’à renvoyer les femmes dans la clandestinité et en outre, elles recommenceront à mourir de leurs avortements
clandestins ! C’est le message que répètent à l’envi ceux qui, tout en
affirmant souvent leur hostilité personnelle à l’avortement, refusant
d’envisager un retour à sa pénalisation. Il vaut mieux encadrer l’inévitable, disent-ils.
Tout en reconnaissant que l’avortement tue un être humain, ou à tout le moins
qu’il s’agit d’un acte grave, sans dire pourquoi, ils refusent de tirer les
conséquences de cette réalité.
On sait combien le tabou de
l’avortement légal pèse sur la vie politique française : vouloir revenir
sur la loi Veil, c’est signer son arrêt de mort médiatique et renoncer à son
ticket d’entrée dans le système politique. Officiellement, on invoque donc les
raisons citées plus haut.
Pourtant, un pays apporte la preuve
que tout cela est faux, abominablement faux. C’est le Chili, qui a repénalisé
tout avortement en 1989 – l’avortement « thérapeutique », pour
« sauver la vie de la mère », était légal depuis 1931.
Depuis cette date, le nombre de
morts maternelles a connu une baisse de 69,2 %, passant de 41,3 à 12,7 par
100.000 femmes, souligne une nouvelle étude de l’institut Melisa signée par le
Pr Elard Koch, épidémiologiste moléculaire. Le Chili connaît désormais un taux
de mortalité maternelle inférieur à celui des Etats-Unis et il affiche le
deuxième meilleur taux pour l’ensemble des Amériques. C’est un mouvement
continu depuis la fin des années 1960.
Le Pr Koch estime que c’est
l’éducation des femmes et, par conséquent, leur recours plus fréquent aux
soins, lors de l’accouchement notamment, qui a permis cette avancée
spectaculaire.
Une avancée que la repénalisation
de l’avortement n’a pas compromise, alors même que le discours pro-avortement
prévoit dans ce cas une remontée des avortements clandestins et des problèmes
qui y sont liés.
Mais les faits prouvent que dans
ce pays où donner naissance est de plus en plus sûr, le nombre de femmes qui
recherchent à obtenir un avortement est lui-même en baisse. Selon le ministère
de la santé du Chili, on enregistre de moins en moins d’hospitalisations liées
à des avortements que l’on peut supposer induits : leur nombre diminue de
2 % chaque année depuis 2001. Sur la même période, les autres
complications donnant lieu à des hospitalisations dans le cadre de la grossesse
sont restées stables, qu’il s’agisse de fausses couches spontanées ou de
grossesses ectopiques.
Les recherches du Pr Koch montrent
que les candidates à l’avortement au Chili ont le plus souvent un profil
« vulnérable », marqué par la coercition et par la peur : raisons
invoquées par 70 % des femmes qui envisagent l’avortement. La même étude
montre que l’aide proposée à ces femmes permet d’éviter la majorité des
avortements clandestins : selon les groupes à risque, ce sont 69 à
94 % de vies sauvées : autant de naissances vivantes qui
s’accompagnent ou non d’une procédure d’adoption.
Comme le Chili, l’Irlande et Malte
ont toujours affiché des taux de mortalité maternelle extrêmement bas pendant
que leurs lois interdisaient l’avortement.
L’Afrique connaît 56 % des
morts maternelles dans le monde, mais la mortalité maternelle liée à
l’avortement y est inférieure de plus de la moitié à celle enregistrée dans les
pays développés, alors que l’avortement y est le plus souvent interdit –
autrement dit, selon Personhood USA qui rapporte
ces données, les pays qui mettent davantage de limites à l’avortement sont
aussi ceux où moins de femmes ont besoin de soins à la suite d’avortements
clandestins que dans les pays où l’avortement est « sûr et légal ».
• Voulez-vous être tenu au courant des informations originales paraissant sur ce blog ? Abonnez-vous gratuitement à la lettre d'informations. Vous recevrez au maximum un courriel par jour. S'abonner
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire