23 décembre, 2014
Le Conseil régional de la Médecine
de São Paulo au Brésil (CREMESP) va ouvrir une enquête
sur des médecins qui ont dénoncé des femmes ayant avorté, révèle de journal O Estado de S. Paulo de dimanche, après
avoir signalé que 33 femmes ont été détenues pour avortement illégal dans
l’ensemble du pays en 2014. Nombre d’entre elles avaient été dénoncées par
un médecin ; dans le seul Etat de São Paulo, 7 au moins parmi les 12
femmes arrêtées auraient ainsi été victimes d’une rupture du secret médical.
Le président du CREMESP, João
Ladislau Rosa, a qualifié les dénonciations d’« effrayantes » de la
part de ses collègues : il a promis de vérifier toutes les procédures
policières en cause et de voir « quelles erreurs ont été commises ».
Le secret médical interdit au
médecin de « révéler un fait dont il a connaissance en vertu de l’exercice
de sa profession » : c’est notamment le cas pour les faits qui
« pourraient exposer le patient à une procédure pénale ».
Il s’est engagé qu’après un examen
au cas par cas, des sanctions seront prononcées. Elles peuvent aller jusqu’à
l’interdiction d’exercer la profession de médecin.
Il est intéressant de voir ainsi
invoquer le code d’éthique de la médecine. A bon escient, sans doute ; le
secret médical est une vraie nécessité pour que chaque personne ayant besoin de
soins puisse les obtenir sans craindre pour sa personne.
Mais on notera que le serment
d’Hippocrate, qui fut pendant des siècles le code déontologique des médecins,
interdit la pratique de l’avortement.
On notera aussi que le secret de
la confession, qui est autrement plus nécessaire pour permettre aux pénitents
d’aller rechercher sans crainte la miséricorde de Dieu et le salut éternel, et
non plus les soins du corps, est quant à lui vivement contesté. Pensez aux
affaires de pédophilie. Aux lois qui prétendent y opposer des limites…
Dans le cas brésilien, il est
certainement plus intéressant les médecins qui pratiquent l’avortement
clandestin, comme l’ont montré de récentes mises au jour de véritables réseaux
du crime contre les plus petits. Quant aux femmes, faut-il les
poursuivre ? Elles sont le plus souvent les deuxièmes victimes de
l’avortement : leur enfant en meurt, et elles en portent l’affreux souvenir.
En France, le Centre Charlier et l’AGRIF ont proposé une « loi pour la
vie » qui prévoit justement de ne pas poursuivre les femmes en cas
d’avortement, mais ceux qui les y poussent, les y contraignent ou qui participent
à la commission de l’acte homicide. C’est à lire ici.
• Voulez-vous être tenu au courant des informations originales paraissant sur ce blog ? Abonnez-vous gratuitement à la lettre d'informations. Vous recevrez au maximum un courriel par jour. S'abonner
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire