19 décembre, 2014
Le bureau de l’enfance et de la
jeunesse du tribunal de Bauru (Etat de São Paulo) a autorisé cette semaine
un avortement sur une fillette de 12 ans, enceinte après avoir été violée par
son oncle : une première
pour ce tribunal mais non pour le Brésil où la loi prévoit qu’en cas de viol
l’avortement puisse avoir lieu avec l’accord de la justice. Mais en
l’occurrence, la jeune fille est enceinte de 5 mois et les médecins ont estimé
que la procédure était bien trop dangereuse : c’est elle qui a décidé de
ne pas s’y soumettre.
Elle vivait avec sa mère et son
oncle et entretenait avec celui-ci des relations sexuelles consenties depuis
des temps indéterminés, dans une grande « harmonie » comme devait
l’expliquer la fillette ; sa mère était au courant. Mais consenties ou
non, lorsque la jeune fille a moins de 14 ans elles sont considérées comme un
viol sur personne vulnérable, à plus forte raison lorsque l’homme adulte qui
s’y livre a une relation d’autorité à l’égard de la victime. La mère a perdu la
garde de sa fille, l’oncle est en prison, et la fillette a été placée dans une
famille d’accueil.
Malgré l’autorisation judiciaire d’avorter,
les médecins de la maternité Sainte-Isabelle qui avaient été sollicités pour
pratiquer l’intervention ont expliqué à la jeune fille les dangers d’un
avortement aussi tardif. Il peut avoir des « conséquences
irréversibles », ont-ils souligné.
Douglas Aprobato Simões, directeur
clinique de la maternité, précise : « Ce fœtus est déjà formé. Il
peut entendre. Tout son petit corps est formé, il a toute sa structure osseuse,
il pèse déjà quelque 400 grammes. Déclencher le travail, l’avortement lui-même
constitue une procédure traumatique pour cette fillette et les choses peuvent
échapper au contrôle : il peut y avoir une hémorragie, une chirurgie
d’urgence, et même, au pire des cas, elle peut perdre son utérus. » Les
médecins peuvent en effet se prévaloir d’une disposition qui leur permet de
refuser l’avortement s’ils estiment que celui-ci peut causer de graves dommages
à la santé de la mère. »
La décision appartient au corps
médical, a confirmé le responsable de la commission des droits de l’enfance et de
la jeunesse, dont la parole est déterminante par rapport à la « viabilité
de l’avortement ».
Une vie sauvée. Une fillette
sauvée du traumatisme post-avortement. Les féministes brésiliennes – qui déjà
contestent la nécessité de passer par la justice pour autoriser les avortements
pour viol – vont-elles oser dénoncer ce « paternalisme »…
bienfaisant ?
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