13 novembre, 2013
Scandale en Espagne !
L’archevêché de Grenade vient de publier
la traduction d’un best-seller
italien Marie-toi et
sois soumise. L’ouvrage s’est déjà vendu à 50.000 exemplaires dans sa
version originale au sous-titre non moins original : « Une expérience
radicale pour femmes sans peur ». C’est que son auteur, la journaliste Costanza
Miriano, mère de quatre enfants (dans l’Italie de la dénatalité, c’est déjà un
exploit) a voulu en effet prendre l’Evangile à la lettre. Et plaider pour des
mariages unis, inébranlables, fondés sur le roc, comme on va le voir.
Eh bien, les dénonciations
pleuvent. On accuse l’archevêque de Grenade, Mgr Francisco Javier Martinez,
responsable en tant qu’évêque de la maison éditrice de son diocèse, Nuevo
Inicio, de fomenter le machisme, de promouvoir les violences contre les femmes,
de contrevenir aux lois contre l’égalité. Il est d’ailleurs coupable d’avance,
lui qui a comparé les crimes de l’avortement à un génocide, lui qui a déclaré
que les femmes qui tuent leur propre enfant à naître sont cause et horrible
justification du fait que les hommes prennent les corps des femmes pour des
objets, lui qui accuse le préservatif de contribuer à l’épidémie du sida.
Les critiques viennent
donc de la gauche, comme on pouvait s’y attendre. Conseillère municipale de la
Gauche unie (Izquierda unida) à Grenade, Maité Molina a demandé que « le
parquet de Grenade intervienne et intervienne sur l’édition et la mise en vente
du livre afin de vérifier si le délit de violence sur les femmes y est
constitué ». Appel aux poursuites donc – à ceci près qu’elle n’a pas lu le
livre…
Cela ne l’a pas empêché de
demander que le conseil municipal se réunisse en urgence pour se prononcer
contre le livre de Costanza Miriano et se joindre à la demande au
parquet : « Nous à l’IU, nous avons compris que ce livre défend
ouvertement la servitude des femmes par rapport aux hommes, alors que c’est
précisément la croyance en la supériorité des hommes sur les femmes qui est une
des causes de la violence machiste. »
Mais les critiques viennent aussi
de la droite : la pensée unique est totalitaire ou n’est pas. Le
secrétaire général du Partido Popular (PP) d’Andalousie, José Luis Sanz, a
invité l’archevêché de Grenade de retirer immédiatement le livre qui est selon
lui une « authentique erreur ». Et d’assurer à la presse, qu’il avait
convoquée, que l’archevêché doit « rectifier, bien qu’il se fasse déjà
très tard ».
A-t-il lu le livre ? Pas
davantage que sa collègue de gauche, ni que la presse locale, ni que l’ensemble
des bonnes consciences furieuses que l’on puisse aujourd’hui en Espagne publier
un livre portant un titre… directement tiré des écrits de saint Paul.
Car oui, c’est bien saint Paul
qui est au cœur de ce lynchage collectif. C’est la citation de sa célèbre
épitre que l’on entend encore dans les messes de mariage de forme
« extraordinaire » qui a déclenché la colère. Et qui entraînera
peut-être des poursuites. Et pourquoi pas une condamnation pénale ?
Ah les hypocrites ! Les
mêmes – ou quasi, en tout cas les gardiens médiatiques de l’ordre
antiraciste et anti-discimination – qui poussent des cris d’horreur devant Marie-toi et sois soumise se pâment
d’admiration devant les pratiques sado-maso complaisamment décrites dans Cinquante nuances de gris et nul ne
s’émeut devant les pubs 4x3 dans le métro pour ce best-seller pornographique.
S’il n’y a certainement pas de
quoi, dans Marie-toi et sois soumise,
de quoi fouetter une femme, il y a fort à parier qu’il n’y a pas non plus de
quoi fouetter un chat puisque le propos de Costanza Miriano est très
clair : « Soumise, c’est comme être en dessous dans le sens de
soutenir. Comme les colonnes, comme les fondements d’une maison. »
Oui, elle plaide pour que la
femme soit loyale, qu’elle soutienne son mari, qu’elle lui pardonne jusqu’à ses
infidélités, qu’elle soit « obéissante », pour qu’elle puisse être
précisément le roc sur lequel s’appuient tous les membres de la famille :
« une qualité proprement féminine ». Et elle a l’approbation
officieuse du Vatican, assure-t-elle.
La soumission chrétienne – des
uns aux autres, des apôtres à Pierre, de l’Eglise à son chef qui est le Christ
– n’est en rien une humiliation ou un permis d’abuser puisque l’autorité même
est un service…
Si bien que ce livre est suivi
d’un deuxième tome, lui aussi de Costanza Miriano, à paraître dans quelques
mois lui aussi dans sa version espagnole chez Inicio Nuevo : Marie-toi et donne ta vie pour elle.
Saint Paul, encore. Ce qui remet bien les choses en perspective, sauf pour ceux
qui ne savent plus lire et qui ne « raisonnent » plus que par
réflexes conditionnés.
A quoi s’ajoute la pointe d’humour
avec laquelle l’archevêché de Grenade avait annoncé
la parution du premier tome, présentant l’auteur comme « mariée, soumise
– du moins c’est ce qu’elle aime à dire –, quatre enfants ». Mais c’est
déjà trop. On ne rigole pas avec l’égalité !
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3 commentaires:
Et les mêmes qui se taisent face à la soumission de la femme en Islam...
On peut aussi recommander de lire le contexte: il est très clair quant à la responsabilité de l'homme dans le mariage:
verset 25 " Vous, les hommes, aimez votre femme à l'exemple du Christ : il a aimé l'Église, il s'est livré pour elle "
verset 28 " C'est comme cela que le mari doit aimer sa femme : comme son propre corps"
Autrement dit, l'homme prêt à donner sa vie pour son épouse.
Ça remet un peu les pendules à l'heure.
On peut, à ce sujet, relire la Lettre d'une Corinthienne à Saint Paul, de Catherine Rouvier
http://respublicachristiana.blogspot.fr/2008/12/lettre-dune-corinthienne-saint-paul.html
Comme le fait observer saint Jean Chrysostome, Dieu ne s'est pas adressé à l'homme en lui disant "soumets ta femme." Mais à la femme. Car la soumission de la femme est un acte volontaire et libre. Il n'est pas un acte d'esclave ni même d'employée.
C'est donc parfaitement compatible avec l'égalité fondamentale et la liberté de tous les êtres humains.
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