Le pape François défend la famille
Dans un message adressé au cardinal Bagnasco à l’occasion de la Semaine sociale de Turin, le pape François s’est adressé à « tous les hommes de bonne volonté » pour demander que la famille soit protégée, sans nommer le « mariage » homosexuel mais en rappelant que la famille se fonde sur l’union d’un homme et d’une femme.
Voici, traduits par mes soins, les passages de ce message relatifs à la famille, et qui sauf erreur n'ont pas été intégralement publiés en français, si ce n'est dans Présent. – J.S.
Le thème de cette Semaine sociale est La famille, espérance et avenir pour la société italienne. J’exprime toute mon appréciation pour ce choix, pour avoir associé à la famille l’idée d’espérance et d’avenir. C’est exactement cela ! Mais pour la communauté chrétienne, la famille est bien plus qu’un thème : elle est la vie, le tissu du quotidien, le chemin des générations qui se transmettent la foi en même temps que l’amour et les valeurs morales fondamentales, elle est solidarité concrète, fatigue, patience, mais aussi projet, espérance, avenir. Toutes ces choses, la communauté chrétienne les vit à la lumière de la foi, de l’espérance et de la charité, mais elle ne les garde pas pour elle, elles deviennent tous les jours levain dans la pâte de la société tout entière, pour son plus grand bien commun.
L’espérance et l’avenir présupposent la mémoire. La mémoire de nos anciens est ce qui nous soutient pour aller de l’avant sur le chemin. L’avenir de la société, et précisément de la société italienne, s’enracine dans les anciens et dans les jeunes : ceux-ci, parce qu’ils ont la force et l’âge pour mener l’histoire en avant, ceux-là parce qu’ils sont la mémoire vivante. Un peuple qui ne prend pas soin des anciens, des enfants et des jeunes n’a pas d’avenir, parce qu’il malmène la mémoire et la promesse. (…)
Avant tout, en tant qu’Eglise, nous proposons une conception de la famille qui est celle du Livre de la Genèse, celle de l’unité dans les différences entre homme et femme, et de leur fécondité. Dans cette réalité, nous reconnaissons en outre un bien pour tous, la première société naturelle, telle que la reconnaît aussi la Constitution de la République italienne. Et au bout du compte, nous voulons réaffirmer que la famille ainsi comprise est le premier et principal sujet constructeur de la société et d’une économie à la mesure de l’homme, et en tant que telle elle mérite d’être concrètement soutenue. Les conséquences, positives ou négatives, des choix de caractère culturel surtout, et politiques, concernant la famille touchent aux différents aspects de la vie d’une société et d’un pays : depuis le problème démographique – qui est grave dans l’ensemble du continent européen et particulièrement en Italie – jusqu’aux questions relatives au travail et à l’économie en général, à la manière dont grandissent les enfants et, en dernière analyse, à la vision anthropologique elle-même qui est à la base de notre civilisation.
Ces réflexions n’intéressent pas seulement les croyants mais toutes les personnes de bonne volonté, tous ceux qui ont à cœur le bien commun du pays, comme il en va pour les problèmes de l’écologie environnementale qui peut beaucoup pour faire comprendre ceux de l’« écologie humaine ». La famille est école privilégiée de générosité, de partage, de responsabilité, une école qui éduque au dépassement d’une certaine mentalité individualiste qui s’est installée dans notre société. Soutenir et promouvoir la famille, en mettant en valeur son rôle fondamental et central, c’est œuvrer pour un développement équitable et solidaire.
Nous ne pouvons ignorer la souffrance de tant de familles, causée par le manque de travail, le problème du logement, l’impossibilité pratique de mettre en œuvre ses choix éducatifs ; la souffrance due aussi aux conflits à l’intérieur de la famille, aux faillites de l’expérience conjugale et familiale, à la violence qui, hélas ! fait son nid et provoque des dégâts dans nos maisons. Nous devons et voulons être proches de tous, avec respect et avec un véritable sens de la fraternité et de la solidarité. Nous voulons surtout rappeler le témoignage simple, mais beau et courageux de tant et tant de familles qui vivent l’expérience du mariage et celle d’être parents avec joie, illuminés et soutenus par la grâce du Seigneur, sans peur d’affronter jusqu’aux temps de la croix qui, vécus en union avec celle du Seigneur, n’entravent pas le chemin de l’amour, mais qui peuvent même le renforcer et le rendre plus entier.
Que cette Semaine sociale puisse contribuer efficacement à mettre en évidence l’héritage qui unit le bien commun à la promotion de la famille fondée sur le mariage, au-delà des préjugés et des idéologies. C’est un devoir d’espérance qui incombe à tous par rapport au pays, et plus spécialement par rapport aux jeunes auxquels il faut offrir une espérance pour l’avenir.
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