La forme d'euthanasie demandée – comme dans le cas de Terri Schiavo aux Etats-Unis en 2005 – est l'arrêt de l'administration de nourriture par sonde. Il s'agirait donc de faire mourir Aruna Ramachandra Shanbaung de faim.
L'histoire d'Aruna Shanbaung est particulièrement poignante. Elle était arrivée au KEM en tant que jeune infirmière en 1966. Le 27 novembre 1973, un balayeur de l'hôpital s'est jetée sur elle, l'étranglant avec chaîne pour chiens et l'attachant à un lit d'hôpital avant de la sodomiser. Du fait de la strangulation, Aruna a subi des dommages irréversibles au cerveau.
Depuis cette date Aruna est prisonnière de son lit d'hôpital mais en 37 ans, elle n'a jamais souffert de la moindre escarre, tant le personnel l'entoure et la soigne avec amour.
Le panel d'experts médecins chargé du rapport ont soumis leurs conclusions par écrit et ce sont eux qui répondront aux questions des juges le 2 mars. Mais à l'inverse de ce qui s'était passé dans l'affaire Schiavo, ces médecins – parmi lesquels un psychiatre, un spécialiste de la douleur – ne considèrent pas que l'état végétatif persistant d'Aruna, dont elle remplit « la plupart des critères », justifie de provoquer sa mort.
Ils soulignent que sa « démence » n'a pas évolué au fil des ans et qu'elle devrait subsister en l'état pendant des années encore, en l'état actuel des traitements disponibles. « Elle manifeste ses goûts et ses préférences en émettant des sons reconnaissables et en agitant ses mains d'une certaine façon. Elle semble être heureuse et sourit lorsqu'on lui apporte ses mets préférés, comme le poisson et la soupe de poulet », ajoutent les médecins. Ils soulignent qu'elle était capable d'être nourrie à la cuillère jusqu'au 16 septembre dernier, date à laquelle une maladie fébrile, le malaria, s'est déclarée : à partir de ce moment-là, elle ne se nourrissait plus bien et elle a reçu son alimentation à travers un tube qui passe du nez directement dans l'estomac. « Toute l'équipe soignante et les employés de l'hôpital estiment que sa vie n'est ni douloureuse ni misérable », constatent les experts.
Aruna n'aime pas quand sa chambre d'hôpital est trop encombrée de monde, et si elle est agitée, la musique religieuse la tranquillise, affirme encore le rapport. Lorsqu'elle a besoin d'aller aux toilettes, elle sait aussi prévenir les soignants.
Aruna, autant qu'on peut l'être dans son état, semble heureuse, et cela est certainement dû au délicat dévouement d'un corps soignant qui voit en elle une femme blessée, victime d'un crime odieux : une personne.
Affaire à suivre.
1 commentaire:
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