06 août, 2013

Manif pour tous en Italie contre la loi anti-homophobe liberticide

L’Italie, après une tentative avortée en 2009, s’apprête une nouvelle fois à se doter d’une loi « anti-homophobe ». Mais les promoteurs du texte se heurtent à une opposition ferme et argumentée de la part des médias conservateurs – y compris Avvenire, le quotidien officiel de l’épiscopat, qui parle carrément de « blitz » ou de guerre furtive éclair pour qualifier l’introduction du texte devant la chambre basse au creux de l’été.

Malgré les vacances quelque 400 personnes (selon la presse) brandissant des drapeaux de la « Manif pour tous Italia » qui revendique des liens étroits avec la Manif pour tous française ont manifesté à proximité de l’Assemblée italienne lundi soir à Rome pour dénoncer le flou du texte qui en fait, selon Il Tempo, une « loi bâillon » qui aurait pour effet d’empêcher toute critique raisonnée du « mariage » des homosexuels et de l’adoption par des couples homosexuelles. Six mois à 4 ans de prison : voilà le tarif qui pourrait s’appliquer à ceux qui continueraient de définir le mariage comme l’union entre un homme et une femme et à revendiquer le droit pour l’enfant d’avoir un père et une mère.

Pour Gianfranco Pillepich, porte-parole de l’association italienne qui revendique son caractère apolitique et aconfessionnel, affirme que son hostilité à la loi anti-homophobe et anti-transphobe s’accompagne d’une « ferme condamnation de tout acte d’humiliation, de dérision ou de violence physique ou verbale par rapport aux personnes ayant des tendances homosexuelles », ce qui n’est pas contradictoire, dit-il, avec la suite : « Nous voulons voir garanti le droits des enfants d’avoir un père et une mère naturels, tous deux nécessaires pour un sain et complet développement de leur personnalité. »

« Le peuple italien est contre la violation de la dignité de tout être humain tout comme il est opposé à la privation de la liberté de penser. Il n’a été donné au gouvernement aucun chèque en blanc pour transformer profondément notre société sans demander la permission aux citoyens italiens », a-t-il poursuivi.

La manifestation s’est achevée sur une prise de rendez-vous : la grande manifestation qui en septembre aura lieu au moment du vote au Parlement de la proposition de loi Scalfarotto-Leone « contre l’homophobie et la transphobie ».

Plus précis dans leur dénonciation de l’ajout de ces termes à la loi italienne « antiraciste » existante, de nombreux médias italiens ont commenté l’initiative en dénonçant son inscription à l’ordre du jour de manière à obtenir un débat « semi-clandestin », en présence de moins de 30 députés et même 20 en fin de séance, comme l’écrit Angelo Picariello dans Avvenire. Il parle de « risques fondés » de craindre la mise en place d’un « odieux délit d’opinion » visant la demande d’une garantie constitutionnelle de la définition de la famille ou « l’énonciation de la doctrine chrétienne » – qui souligne, rappelons-le, le caractère « désordonné » de la tendance et le caractère peccamineux de l’acte homosexuel.

Il déplore l’absence d’introduction d’une quelconque « clause de sauvegarde » qui protège l’affirmation de ces vérités et même si des amendements ont été apportés au texte pour en ôter les mentions de « l’identité de genre » ou des « rôles de genre ». Une position que partage Gianfranco Amato, le président des Giuristi per la Vita, et qu’il a fait connaître aux parlementaires dans une lettre datée du 28 juillet : « La loi risque de créer une sorte de “crime judiciaire” » en introduisant des termes mal définis au sein d’une loi existante.

Notez que cela n’a jamais empêché l’adoption en France d’une loi similaire, et que tous les outils sont ici en place pour poursuivre « l’homophobie ».

Les mises en garde de la presse annoncent la « persécution » ou sa possibilité à tout le moins à l’égard des associations religieuses ou des clercs qui dénonceraient publiquement l’acte homosexuel comme un péché, se fondant entre autres sur les tendances que l’on observe actuellement au Royaume-Uni où, au nom de l’égalité et de la non-discrimination, de telles opinions ont déjà provoqué des poursuites et des pertes d’emploi, avec, dans ce dernier cas, devrait-on ajouter, de la Cour européenne des droits de l’homme. Bientôt un délit, le fait de lire publiquement certains textes de l’Ecriture sainte condamnant les actes homosexuels ?

Hilary White de LifeSiteNews fait état des pressions de lobbies internationaux pour faire passer le texte : « Amnesty International Italia a écrit la semaine dernière à tous les députés leur demandant d’“assurer que l’orientation sexuelle et l’identité de genre soient incluses dans la liste des discriminations poursuivies. »

En même temps les associations homosexuelles se plaignent que par le jeu des amendements, le texte ait été privé de son acuité : dans sa mouture initiale, l’article 4 de la loi prévoyait même une « rééducation » des condamnés pour délits « homophobes ou transphobes » à l’issue de leur peine de prison. Le texte amendé prévoit tout de même des travaux d’intérêt général s’ajoutant à la sentence, ces travaux pouvant s’effectuer dans des associations de protection des homosexuels et des transsexuels. Et il prévoit des peines allant jusqu’à quatre ans pour quiconque participe à des associations critiquant l’homosexualité, précise Hilary White.

Dans un précédent article, elle citait des juristes et professeurs de droit pour qui l’introcution d’une loi anti-homophobe est à l’évidence un pas vers la légalisation de l’union civile, voire du « mariage » des homosexuels. Ainsi le Pr Mauro Ronco, qui enseigne le droit à l’université de Padoue, s’est-il exprimé dans La Nuova Bussola pour noter l’influence que pourra exercer sur l’interprétation de la loi la récente décision de la Cour suprême des Etats-Unis pour qui le fait de refuser le « mariage » de deux homosexuels constitue une discrimination à raison de l’identité de genre : « La loi ouvre le chemin d’une approbation morale autoritaire (de l’homosexualité), faisant du relativisme éthique de paramètre légal indiscutable. »

La précédente tentative de qualification pénale de l’homophobie avait capoté en 2009 au Parlement italien qui avait retenu le caractère inconstitutionnel d’un tel délit ; mais depuis de l’eau a coulé sous les ponts et l’adoption des lois sur le « mariage » en France et au Royaume-Uni rendent la résistance de plus en plus malaisée.

Une première manifestation contre la loi italienne avait eu lieu le 25 juillet, s’attirant des critiques acerbes sur le « Plus » du Nouvel Obs.

Nouvelles de France a évoqué le texte de loi italien ici, jugeant cependant « légitimes » les « redéfinitions des peines prévues pour violence ou discrimination à l’encontre des personnes homosexuelles ». C’est oublier, me semble-t-il, que les lois antiracistes quelles qu’elles soient ont toujours été et continuent d’être des outils judiciaires qui n'ont pas pour premier but de protéger les personnes – elles le sont déjà à travers la loi commune – mais en créant des circonstances aggravantes qui ont pour objectif d'empêcher toute forme de hiérarchisation des valeurs, que ce soit à travers la préférence nationale, le jugement sur les cultures, la discrimination en ce qu’elle a de légitime.

Ou comme le dit Giulio Meotti dans Il Foglio, en dénonçant « le cœur du mensonge gay », de telles lois ne sont pas faites pour protéger les individus « mais pour imposer un nouveau dogme odieux et totalitaire, à travers le « nouveau grand délit idéologique de notre temps ».

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