C’est à l’initiative de l’Aide à l’Eglise en Détresse que les messes ont été organisées dans l’ensemble des diocèses d’Irlande sur les célèbres « Mass Rocks » diocésains – les « rochers pour la messe » – pour demander une grâce bien précise : « le renouveau de la foi » dans le pays.
Celui-ci s’est vu envahir par la culture de mort à une vitesse vertigineuse, avec l’approbation par référendum de l’avortement légal, la légalisation du « mariage » des couples de même sexe, et le rejet croissant de l’Eglise catholique par la population jadis profondément croyante – mélange de sécularisme et de dégoût face aux multiples cas d’abus sexuels de mineurs ou de maltraitances de la part d’instituts religieux qui ont été mis au jour (et dûment exploités par la presse).
Aide à l’Eglise en détresse a donc décidé de
faire célébrer une messe dans chacun des diocèses d’Irlande pendant les jours qui mènent au 20 juin, fête des martyrs d’Irlande, afin d’obtenir par leur intercession un retour et un renouvellement de la foi. Il s’agit de catholiques tués en haine de la foi entre 1537 et 1714, tels Olivier Plunkett, archevêque d’Armargh, béatifié en 1920, canonisé en 1975, et une vingtaine d’autres Irlandais, prêtres ou religieux pour la plupart.
Pour l’abbé Gerard Quirke, de l’archidiocèse de Tuam, ce ne fut pas une première, puisqu’il avait pris l’initiative d’aller dire sa messe de Pâques face au soleil levant
en avril dernier en raison des restrictions COVID qui l’empêchaient de célébrer les offices publiquement en son église. Image poignante, qui témoignait d’une autre sorte de persécution que celle à laquelle l’Irlande catholique fut soumise il y a plus de trois siècles.
Ces derniers jours, il s’est joint aux 25 autres prêtres et moines qui ont renoué avec la tradition de la messe célébrée sur un autel en pierre naturelle, parfois difficilement reconnaissable comme tel – il s’agissait de se cacher des autorité – et situé bien souvent sur une hauteur afin de permettre au célébrant et à l’assistance de surveiller les environs afin de pouvoir deviner l’ennemi au loin.
Pour Mgr Tommy Johston, l’un des prêtres participants – il officia à Mass Hill, dans le comté de Sligo – « ce fut un privilège unique de se tenir en un lieu rendu sacré oar nos ancêtres qui s’y tinrent il y a tant d’années, donnant une voix à leur foi dans la présence et dans la prière, conscients du danger permanent qui menaçait leur vie et leur subsistance ».
Si les laïcs risquaient l’amende ou la prison, les « Penal laws » en vigueur de 1535 à 1691 faisaient encourir aux prêtres qui assuraient le ministère auprès des laïcs rien moins que la peine de mort.
Avec le COVID, une nouvelle forme de persécution s’est installée avec l’interdiction VCsur une très longue période des messes publiques, alors même qu’à ce jour l’Irlande ne dépasse toujours pas la barre des 5.000 morts attribuées au coronavirus.
Cet aspect des choses n’est pas mis en évidence dans l’annonce des célébrations aux « Mass Rocks » par l’Aide à l’Eglise en Détresse.
Ce n’est qu’à la mi-mai que l’Irlande a renoué avec les messes publiques, et encore sous des conditions draconiennes de jauge et de « gestes barrière », l’obligation dominicale étant toujours suspendue. L’archevêque de Dublin
précisait le 13 mai, lors de la « réouverture » bien timide, que tous priaient pour que les efforts du pays contre un « virus mortel » ne soient pas compromis, et ajoutait : « Par-dessus tout, nous voulons que chacun soit le plus possible en sécurité tant que le programme de vaccination n’aura pas été mené à bien. »
Prier pour un renouveau de la foi en Irlande n’est décidément pas du luxe.
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