Victoire ! Culte public : le Conseil d’État ordonne au Premier ministre de prendre des mesures moins contraignantes
C'est une belle victoire de l'AGRIF, des instituts (ex) Ecclesia Dei, de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X, du PCD, de Civitas, de paroissiens de Metz, Bruno Gollnisch… dont toutes les requêtes ont été examinées ensemble en « référé liberté » par le Conseil d'Etat.
C'est aussi un désaveu cinglant du gouvernement, qui a méconnu une liberté fondamentale en portant une « atteinte grave et illégale » à la liberté de culte. Désaveu des évêques aussi, qui ont choisi d'être absents de cette procédure.
Je reviendrai dans la soirée sur l'ordonnance elle-même. — J.S.
Rassemblements dans les lieux de culte : le Conseil d’État ordonne au
Premier ministre de prendre des mesures moins contraignantes
Le juge des référés du Conseil d’État ordonne au Gouvernement de lever l’interdiction générale
et absolue de réunion dans les lieux de culte et d’édicter à sa place des mesures strictement
proportionnées aux risques sanitaires et appropriées en ce début de « déconfinement ».
Saisi par plusieurs associations et requérants individuels, le juge des référés du Conseil d’État
rappelle que la liberté de culte, qui est une liberté fondamentale, comporte également parmi ses
composantes essentielles le droit de participer collectivement à des cérémonies, en particulier dans
les lieux de culte. Elle doit, cependant, être conciliée avec l'objectif de valeur constitutionnelle de
protection de la santé.
Dans l’ordonnance rendue ce jour, le juge des référés relève que des mesures d’encadrement moins
strictes que l’interdiction de tout rassemblement dans les lieux de culte prévue par le décret du 11
mai 2020 sont possibles, notamment compte tenu de la tolérance des rassemblements de moins
de 10 personnes dans d’autres lieux ouverts au public dans le même décret.
Il juge donc que l’interdiction générale et absolue présente un caractère disproportionné au regard
de l’objectif de préservation de la santé publique et constitue ainsi, eu égard au caractère essentiel
de cette composante de la liberté de culte, une atteinte grave et manifestement illégale à cette
dernière.
En conséquence, il enjoint au Premier ministre de modifier, dans un délai de huit jours, le décret du
11 mai 2020 en prenant les mesures strictement proportionnées aux risques sanitaires encourus et
appropriées aux circonstances de temps et de lieu applicables en ce début de « déconfinement »,
pour encadrer les rassemblements et réunions dans les établissements de culte.
Le décret n° 2020-548 pris le 11 mai 2020 par le Premier ministre a défini les mesures générales
nécessaires pour faire face à l'épidémie de covid-19 dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire.
Le III de son article 10 prévoit que, comme pendant la durée du confinement, tout
rassemblement ou réunion au sein des établissements de culte est interdit, à l’exception des
cérémonies funéraires, qui sont limitées à vingt personnes.
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