22 avril, 2016

Mexique : la mortalité maternelle n'a pas baissé avec la légalisation de l'avortement

L'avocate constitutionnaliste Ingrid Tapia est intervenue lors d'un forum organisé par l'assemblée législative du District fédéral de Mexico pour montrer que la mise en place de la légalisation de l'avortement comme moyen de contrôle des naissances n'a en rien diminué la mortalité maternelle dans la capitale mexicaine. C'est un « mythe », a-t-elle déclaré, signalant que dix ans après la dépénalisation de l'avortement dans la capitale fédérale, on peut aujourd’hui faire un bilan, et constater que trois ans après l'entrée en vigueur de la réforme la mortalité maternelle devait augmenter pour la première fois.
Ingrid Tapia intervenait lors du forum sur la législation et des politiques publiques de protection de la femme enceinte dans la ville de Mexico.
Le forum s'intéressait également aux grossesses adolescentes. Ingrid Tapia a dénoncé un autre mythe à cet égard : les grossesses adolescentes ne sont pas liées à la pauvreté, a-t-elle souligné, car si le Mexique est à la troisième place mondiale dans ce domaine, le leader se trouve être la ville de Londres. Peu suspecte d'être un haut lieu de la misère.
Pour Ingrid Tapia, c'est bien la preuve que ce sont les politiques erronées et non les conditions sociales qu'il faut pointer dans ces domaines, de même qu'il faut éviter d'associer la mortalité maternelle aux avortements clandestins. L'exemple du Chili et de l'Irlande et parlant : il s'affiche tout deux un taux de mortalité maternelle moins important que celui du Mexique ou 20 % de la population vit dans des zones où l'avortement est légal. En Inde, qui compte 25 % des morts maternelles enregistrées dans le monde, l'avortement est tout aussi légal.
Ce qui compte, a souligné l'avocate, c'est l'accès aux soins de santé et leur qualité, l'hygiène et le suivi des grossesses. Si donc le Mexique connaît une importante mortalité maternelle, cela est dû à la mauvaise qualité des services de santé du pays, qui au niveau mondial occupent la 172e place sur une liste qui en compte 180.
Près de la moitié des femmes vivant à Mexico n'ont pas accès à la sécurité sociale. On n'y compte également 1780 mères isolées qui reçoivent une aide de 200 pesos par mois : pour Ingrid Tapia, la politique sociale du gouvernement dans ce domaine est « risible ».


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