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Mgr Johan Bonny, favori de la presse belge pour remplacer Mgr Léonard comme primat de Belgique |
L’évêque d’Anvers, à moins de deux
mois du synode sur la famille auquel il participera en tant qu’envoyé de
l’Eglise catholique en Belgique, s’en est pris dans un livre collectif à
l’enseignement traditionnel sur la sexualité humaine, la contraception et
jusqu’au concept de loi naturelle qui ne s’accorde pas, selon lui, avec la
multiplicité des histoires et des cheminements de chacun. Mgr Johan Bonny
s’oppose frontalement à Humanae
vitae – ce texte si largement oublié déjà dans les documents officiels
sortis du synode extraordinaire en octobre dernier.
Mgr Bonny avait déjà à plusieurs
reprises rallié la cause d’une modification de l’enseignement pérenne de
l’Eglise, proposant même une forme de « reconnaissance » des unions
homosexuelles (voir ici
et ici).
Sa nouvelle intervention s’est faite sous forme de contribution à un livre
publié par l’édieteur allemand Herder Verlag, Zerreißprobe Ehe
(« le mariage à l’épreuve »), sous le titre : Le synode des évêques sur la famille :
les attentes d’un évêque diocésain. Le livre est préfacé par le cardinal
Lehmann.
L’encyclique Humanae vitae, soutient-il, n’a pas recueilli le
« consensus » des évêques, raison pour laquelle elle a été dès sa
publication à l’origine de « tensions, des conflits et de fractures ».
Mgr Bonny regrette que l’Eglise ne laisse pas davantage de place à la
« conscience individuelle » des fidèles en ce qui concerne « les
méthodes de planning familial et du contrôle des naissances » et il espère
que le synode sur la famille saura corriger tout cela.
« Toutes les constitutions et
tous les décrets du Concile Vatican, y compris les plus difficiles, ont
finalement été acceptés dans le cadre d’un consensus. Il ne restait presque
rien de cette collégialité trois ans plus tard, lorsque Humanae vitae a paru. Que le pape rendrait un jugement concernant
les problèmes de « la population, la famille et les naissances », le
Concile l’avait prévu. Mais qu’il allait ignorer la recherche collégiale du
plus large consensus possible, le Concile ne l’a pas prévu. »
C’est une « déchirure qui ne
doit pas durer », selon Mgr Johan Bonny.
On notera que son idée de la
« collégialité » est celle d’une sorte de démocratie épiscopale, où
la fidélité à la tradition qui assure à l’Eglise de se conformer à
l’enseignement de son Chef, le Christ, peut passer par pertes et profits. C’est
le péché commun à toute forme de démocratie positiviste : elle ne se
soucie pas de la vérité, faisant toujours primer la majorité numérique.
Plus largement, Mgr Bonny conteste
l’enseignement traditionnel de l’Eglise sur la sexualité et le caractère
peccamineux – « intrinsèquement désordonné » – des actes homosexuels.
« Le progrès scientifique nous permet de modifier ce point de vue.
D’abord, on sait que l’homosexualité existe aussi dans le monde animal. »
C’est oublier la différence de nature entre l’homme doué de raison et l’animal,
qui n’a pas de responsabilité morale, n’ayant pas de liberté… Après tout, les
animaux volent, tuent, torturent, abandonnent leur progéniture ou la dévore
sans que cela justifie de semblables comportements humains.
Mgr Bonny affirme pourtant que
selon « saint Thomas, l’homme et la femme s’attirent l’un l’autre par un
instinct naturel, comme cela est le cas avec tous les autres animaux.
L'attraction à l’égard di sexe opposé est universelle et ne connaît pas
d'exceptions. Selon cette approche, une action contre l'inclination
hétérosexuelle représente une rupture consciente de l'instinct naturel ; d’où
vient le concept d'un “péché contre la nature”, comme l'apôtre Paul l’a
répété. » Les « progrès scientifiques » indiqueraient donc que saint Paul s’est trompé tout comme
saint Thomas – sauf que le péché contre nature est celui qui va contre la
propre nature de l’homme, à comprendre dans sa différence spécifique par
rapport à l’animal : être doué de raison et de liberté.
Mais pour Mgr Bonny, « dans
notre culture personnaliste, l’interdiction des relations homosexuelles est
considérée comme une discrimination inacceptable : il y aurait donc des
hommes et des femmes qui n’ont pas le droit de vivre leur sexualité, pour la
seule raison qu’ils ne vivent pas de la même manière que l’immense majorité des
gens ! », s’exclame-t-il.
C’est dans ce contexte qu’il
qualifie lui-même de « personnaliste » que Bonny rejette la
« loi naturelle » comme fondement de la moralité parce qu’elle
considère certains actes comme bons ou mauvais indépendamment de l’histoire et
de la biographie personnelle des individus. C’est le relativisme moral :
s’il est vrai qu’une personne ne pèche pas nécessairement en posant un acte
mauvais, lorsqu’il n’a pas conscience de faire le mal par exemple, cela
n’autorise pas à faire disparaître la distinction objective entre le bien et le
mal. Et encore moins à laisser cette appréciation, devenue changeante et
subjective, aux hommes – à moins de leur dire « Vous serez comme des
dieux » !
Il va de soi que Mgr Bonny propose
de mettre au rebut toutes les exigences de l’Eglise en matière de l’exercice
sexualité : il le fait en rejetant toute forme d’interdit général qui
ferait porter à l’Eglise une « énorme responsabilité » :
« Nous savons désormais que l’interdit imposé de l’extérieur sur la
pratique sexuelle provoque des déplacements inconscients des émotions
correspondantes : cela peut conduire à des conséquences désastreuses
– alcoolisme, drogue et autres abus, maladies psychosomatiques, problèmes
relationnels, intolérance, agressivité, autoritarisme, etc. »
Pour vivre heureux, vivons couchés
– avec qui bon nous semble !
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1 commentaire:
S'agissant des animaux homosexuels, vous notez : "C’est oublier la différence de nature entre l’homme doué de raison et l’animal, qui n’a pas de responsabilité morale, n’ayant pas de liberté… Après tout, les animaux volent, tuent, torturent, abandonnent leur progéniture ou la dévore sans que cela justifie de semblables comportements humains."
Sauf que la seule espèce animale qui tue son semblable, torture..., est l'Homme ! Aucun lion ne tuera ou ne torturera un autre lion pour s'en nourrir ou se venger, aucun oiseau..., aucune espèce animale, sauf l'Homme ! L'animal tue sa proie, non son semblable. Alors, votre "homme doué de raison", il est franchement temps de s'asseoir dessus.
Vous vous offusquez mais vous ne maîtrisez aucunement votre sujet !
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