19 septembre, 2015
Planned Parenthood privé de subventions publiques aux Etats-Unis ?
Ce serait l’asphyxie pour le principal pourvoyeur d’avortements du pays, et
pourtant les membres de la Chambre des représentants n’ont pas hésité à voter
cette mesure, vendredi, dans la foulée de la publication des vidéos qui
révèlent un trafic d’organes de fœtus avortés auquel se livrent de multiples
cliniques du Planning familial. Si le Sénat devait confirmer le vote – chose
peu probable toutefois – ce seraient 235 millions de dollars économisés chaque
année. Les élus leur ont donné une destination : la subvention des Federally
Qualified Health Centers qui proposent des soins dans le cadre des
programmes MediCare et MedicAid dans l’ensemble des Etats-Unis.
Les FQHC sont treize fois plus
nombreux que les centres du Planned
Parenthood, assurant un maillage bien plus serré du territoire, y compris
en zone rurale, et ils reçoivent huit fois plus de patients pour toutes sortes
de soins – hormis l’avortement, toutefois. Les 700 centres de Planning familial
ont réalisé quant à eux 327.653 avortements en 2013. Même si les subventions
publiques qui leur sont accordées ne sont pas censées couvrir les frais des
avortements, elles maintiennent pourtant ces centres en activité et concourant
ainsi indirectement au massacre des tout-petits.
Le vote des Représentants aura été
sans appel : la proposition « Cessez de subventionner Planned
Parenthood » (Defund Planned
Parenthood Act of 2015) a recueilli 241 votes pour, 187 contre : trois
Républicains ont voté contre la mesure, mais deux Démocrates ont rejoint les
rangs des « pour ».
Il s’agit d’une mesure provisoire
qui resterait en vigueur dans l’attente des conclusions de l’enquête du Congrès
pour établir si la récolte et la distribution d’organes de bébés avortés par le
Planned Parenthood contrevient aux
lois fédérales qui empêchent que ces pratiques se fassent à titre onéreux.
L’enquête déterminera également si, comme le suggèrent les vidéos mises en ligne
par le Center for Medical
Progress, des procédures interdites comme l’avortement par naissance
partielle ont été utilisées pour assurer la « qualité » des organes
et des fœtus eux-mêmes, ou si des
restrictions propres à certains Etats ont été contournées.
L’élue Marsha Blackburn a indiqué
qu’il s’agissait de « protéger les plus vulnérables », avec tout le
paradoxe que cela suppose : après tout, les bébés avortés sont déjà morts
au moment de la « récolte » d’organes et si celle-ci est
particulièrement révoltante, l’avortement lui-même l’est encore bien plus. Mais
il s’agit de faire respecter au moins les lois telles qu’elles existent en ce
qu’elles reconnaissent un statut spécifique à l’enfant à naître. Et plus
encore, d’empêcher le Planning familial de se livrer, avec une désinvolture qui
en dit long, à des trafic aussi odieux.
Une autre loi votée vendredi par
la Chambre des représentants des Etats-Unis qualifie d’« assassinat »
(meurtre avec préméditation) le fait de tuer un enfant né vivant en ayant
survécu à une tentative d’avortement.
Ni l’un ni l’autre texte ne
devrait passer l’obstacle du vote au Sénat ; de nombreux leaders provie et
un groupe de près de 30 représentants républicains provie auraient préféré voir
la proposition rattachée au texte sur le budget fédéral qui sera voté d’ici à
la fin du mois.
Du côté du Sénat, on craint
notamment une tactique de blocage de la part des Démocrates pour protéger les
subventions au Planning en menaçant de geler les activités du gouvernement des
Etats-Unis par le biais d’un veto présidentiel. Déjà utilisée, cette tactique
relève de l’« extrémisme politique », s’insurge le représentant
républicain Tim Huelskamp : « Prendre tout le gouvernement en otage pour
protéger un seul intérêt, spécialement lorsqu’il s’agit du massacre à grande
échelle d’enfants à naître et de la vente de leurs organes au plus
offrant. »
Les défenseurs du Planned Parenthood se répandent en
dénonçant les méchants provie qui veulent l’empêcher de fournir à des millions
de femmes les soins gynécologiques qu’elles ne pourraient obtenir ailleurs. En
2012, Obama avait affirmé que les femmes « comptent » sur les centres
de Planning pour obtenir des mammographies.
Abby Johnson, ancienne employée du
Planning qui s’est convertie grâce à la proximité et à l’amabilité d’équipes
provie, propose de démontrer
une nouvelle fois qu’il s’agit d’un mensonge, en invitant les femmes à demander
un rendez-vous pour une mammographie auprès du Centre du Planned Parenthood le plus proche de chez elles. Aucun ne dispose
du matériel nécessaire…
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