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Le député socialiste Marcelo Schilling n'a pas l'air d'un plaisantin |
Alors que la présidente socialiste
du Chili, Michelle Bachelet, a présenté il y a quinze jours un projet de
dépénalisation de l’avortement en cas de viol, de non viabilité du fœtus et de
danger pour la vie de la mère, sous prétexte que son interdiction généralisée
met en danger la vie de « milliers de femmes » dans ce pays, le ton
monte parmi les partisans de la mort.
Le député socialiste Marcelo
Schilling, répondant à une interview de Radio Valparaiso, a réagi
violemment aux déclarations des responsables de l’Université catholique
(UC) assurant que jamais le réseau d’établissements sanitaires qui lui sont
liés ne pratiquerait l’avortement.
« Je veux leur dire, au recteur de l’UC, aux directeurs des
cliniques (privées) et à l’archevêque de San Bernardo qui administre lui aussi
un hôpital : les parlementaires ne sont pas au-dessus de la loi, eh bien
les petits curés et les universitaires non plus », a
déclaré Schilling. « Chez nous les
lois sont valables pour tous et s’il faut exproprier l’Université catholiques
pour des raisons d’intérêt supérieur, eh bien, il faudra le faire. »
Et de suggérer à ceux qui
voudraient se « rebeller » contre la loi une solution « très
simple » : « L’Eglise a son siège étatique au Vatican, au cas où
ils ne l’auraient pas noté. »
La hargne de Marcelo Schilling
répond aux paroles du recteur de l’Université catholique, le médecin Ignacio
Sanchez qui avait déclaré que dans le réseau UC Christus « on ne
pratiquera pas d’avortement, nos principes et nos valeurs les plus profondes ne
vont pas changer en raison d’un quelconque projet de loi. C’est sans
appel. »
Mais voilà : quand on pense
que la loi morale ne saurait primer sur la loi civile, une telle déclaration
est insupportable. Et justifie la tyrannie…
Réagissant aux menaces de Marcelo
Schilling, le recteur de l’Université catholique vient de déclarer au quotidien
El Mercurio : « Ces paroles
sont incroyablement intolérantes et totalitaire. Il est préoccupant qu’un
député de la République affiche de telles opinions. »
A telle enseigne que Schilling a
fini par se raviser un peu, assurant qu’il l’avait dit « à moitié pour
plaisanter » : « Je vais commencer à arrêter les blagues, ce
pays est trop sérieux. » Mais il a précisé aussitôt qu’il devrait y avoir
des sanctions à l’encontre d’un établissement qui refuserait de « porter
secours » à une femme que sa grossesse mettrait en péril, le secours étant
ici défini comme l’avortement… Il y a matière à rire ?
D’autant que quasiment dans le
même souffle, le député Schilling a réagi aux déclarations de l’archevêque de
Santiago, Mgr Ricardo Ezzati, contre le projet de dépénalisation de
l’avortement de manière à peine moins drôle : « Je veux rappeler que
les Eglises sont soumises à la loi du culte, où sont établies leurs raisons
d’existence mais aussi les raisons de caducité de leur personnalité
juridique. »
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