11 décembre, 2014
La tentative est celle des
partisans de la communion pour les divorces « remariés » qui
n’auraient pas renoncé à leur choix de vie désordonné, mise en avant au synode
sur la famille par le cardinal Walter Kasper. Le préfet de la Congrégation pour
la doctrine de la Foi, le cardinal Gerhard Müller, a condamné
cette fausse opposition entre doctrine et pastorale lors d’une récente réunion
de la Commission théologique internationale. Il voit dans cette séparation une
« hérésie ».
« Chaque division entre “théorie” et “pratique” de la foi serait le
reflet d’une subtile hérésie christologique », a-t-il
affirmé. Elle ne pourrait résulter que d’une « division dans le mystère de
la Parole éternelle du Père, qui est devenue chair ».
Le cardinal Müller a rappelé que
l’enseignement constant de l’Eglise est que la « connaissance de
Dieu » est ordonnée à « la fin ultime de l’homme, pour la rédemption
de l’homme » (concile Vatican I). Il ne peut jamais y avoir d’« hiatus
ou de conflit entre la compréhension de la foi et la pastorale ou la pratique
de la foi vécue » ; par conséquent, toute « théologie
authentique » croît à partir de la « théorie » et reste en
cohérence avec elle.
« Vous pourriez dure que toute la pensée théologique, toutes nos
investigations scientifiques ont toujours une dimension pastorale profonde. Que
ce soient les disciplines dogmatiques, morales ou théologiques, elles ont
toutes leur propre dimension pastorale », a-t-il précisé.
Rappelant que la foi chrétienne
« n’est pas irrationnelle », il a ajouté que la théologie « examine, dans un discours rationnel
sur la foi, l’harmonie et la cohérence des diverses vérités de la foi, qui
trouvent leur source dans le seul fondement de la révélation du Dieu Un et
Trine ». La théologie n’est pas « une
pure spéculation ou théorie détachée de la vie des croyants ».
Hilary White de LifeSite rapporte
ces propos publiés par L’Osservatore
Romano en italien il y a quelques jours. Elle observe que le cardinal
allemand Müller a été l’un des principaux opposants à son compatriote le
cardinal Kasper et sa proposition de donner la communion aux divorcés
« remariés » dans certaines circonstances. Elle commente :
« La pression pour faire adopter ces changements est venue depuis
l’Allemagne, où des milliers de personnes en situation d’“union irrégulière”
décident chaque année de quitter le système gouvernemental de taxation au
profit de l’Eglise duquel l’Eglise catholique d’Allemagne tire la plus grande
part de ses revenus. »
Les déclarations du cardinal
Müller sont particulièrement importantes dans le contexte actuel dans la mesure
où les tenants d’un changement de la pratique de l’Eglise à l’égard de certains
divorcés « remariés » font mine de réclamer un simple changement de
la « discipline » au nom d’un souci « pastoral » qui ne
saurait changer la « doctrine » de l’Eglise. Mais si la pastorale est
l’expression de la doctrine et ne saurait la contredire – et c’est
l’enseignement de l’Eglise que rappelle le Préfet de la Congrégation pour la
doctrine de la Foi – un changement de pastorale signifierait une modification
de la doctrine.
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