11 décembre, 2014

Ontario : vers l’obligation d’avorter pour les médecins de l’Ontario

A force de considérer l’avortement comme un « droit », on devait y arriver. Le Collège des médecins et chirurgiens de l’Ontario vient d’approuver le principe d’une directive professionnelle obligeant les médecins à procurer des avortements, des contraceptifs et des vasectomies en certaines circonstances. Ces médecins ne pourraient donc invoquer une quelconque objection de conscience et en cas de refus, ils pourraient se voir infliger des sanctions disciplinaires, rapporte LifeSite.
Si cette nouvelle politique des médecins de l’Ontario n’en est qu’à l’état d’ébauche – on en est à demander des avis « externes » jusqu’au 20 février prochain – elle a déjà été approuvée en interne par le Conseil du Collège aux fins de cette consultation.
Le refus des médecins de pratiquer des avortements, de prescrire des contraceptifs ou de pratiquer la stérilisation masculine est clairement mis en relation dans le texte avec leurs « croyances morales ou religieuses ». Ceux-ci seraient obligés « de bonne foi » de fournir à leur patient les cordonnées d’un médecin prêt à procurer ces « services ».
C’est ce qui se passe en France pour l’avortement, et c’est déjà une négation du droit à l’objection de conscience puisque le médecin qui se plie à cette règle se rend objectivement complice de ce qu’il considère comme un crime.
Mais l’Ontario est en passe d’aller plus loin puisque, en l’absence d’un médecins tiers accommodant, les médecins réfractaires se trouveront obligés de « procurer un soin urgent ou nécessaire d’une quelconque manière pour prévenir un dommage imminent, une souffrance et/ou une détérioration, même lorsque ce soin est en conflit avec leurs croyances religieuses ou morales ».
« Bien que les médecins jouissent de la [liberté de conscience et de religion] aux termes de la Charte, la Cour suprême du Canada a posé qu’aucun droit n’est absolu, … le droit à la liberté de conscience et de religion peut être limité », affirme le texte préparatoire.
Vu la teneur du texte on ne sera pas surpris d’attendre qu’il a été imposé malgré une large majorité de médecins de l’Ontario qui s’y sont opposés à 77 % (sur 32.912 voix)pendant les consultations préalables en vue de sa première élaboration, cet été.
Voilà qui s’inscrit dans un mouvement de dénonciation de plus en plus explicite contre l’objection de conscience. En Colombie, les médecins peuvent être contraints de participer à un avortement dans certaines circonstances ; en Italie, un procès a été intenté contre les médecins objecteurs de conscience.

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