12 octobre, 2014
La jeune femme qui s’est vu refuser
un avortement tardif en Irlande et qui a donné naissance le 8 août dernier
par césarienne à un enfant prématuré, avait été arrêtée en Angleterre le 1er
juillet pour entrée illégale sur le territoire, gardée à vue puis renvoyée en
Irlande. C’est ce que vient de révéler la journaliste pro-avortement Kitty
Holland dans The
Irish Times qui ajoute ainsi un nouveau tour à un cas déjà largement
exploité pour obtenir une nouvelle
libéralisation de l’avortement en Irlande. On se souviendra que la loi
actuelle, obtenue sous la pression de l’Union européenne et du cas de Savita
Halappanavar, autorise l’avortement en cas de danger pour la vie de la mère,
notamment en cas de menace de suicide.
C’est ce dernier moyen qui est
sous le feu des projecteurs dans l’affaire de « Mrs Y », à tel
point qu’on s’interroge sur le caractère très opportun, du point de vue du lobby
de l’avortement, de son histoire. Elle tombe en tout cas à pic après le
tragique décès de Savita, morte des suites d’une fausse couche au cours de
laquelle l’avortement lui avait été refusé – mais où sa septicémie avait été
diagnostiqué bien trop tard, à la suite d’une erreur médicale.
« Mrs Y » – ou « Ms
Y » comme l’écrivent aujourd’hui les féministes pour éviter les distinctions
entre dames et demoiselles – est une demandeuse d’asile qui affirme avoir été
violée dans son pays d’origine. Elle est arrivée en Irlande le 28 mars, et
a su qu’elle était enceinte le 4 avril, selon la journaliste Kitty
Holland.
Elle a aussitôt expliqué à tous
les services qui ont eu à connaître de son cas qu’elle « préférait
mourir » plutôt que de donner naissance à l’enfant qu’elle portait,
menaçant de se suicider.
Il apparaît donc maintenant que
devant le refus des services médicaux – on peut supposer que sa grossesse en
était déjà au 2e trimestre – la jeune femme a décidé de se rendre en
Angleterre. Un rapport de police cité par The
Irish Times indique qu’elle a été arrêtée à sa descente du ferry arrivé à
Birkenhead près de Liverpool le 1er juillet dernier, disposant de 28 € et
d’une livre en argent liquide. Elle a été gardée 11 heures au cours desquelles
elle a exprimé sa volonté d’obtenir un avortement et menaçant de « se
faire du mal » : un risque évalué comme « moyen » à
14 h 45 dans le rapport.
L’auteur du rapport indique avoir
ensuite contacté les services sociaux pour déterminer si les autorités devaient
l’assister, « ce qui pourrait bien impliquer une aide pour qu’elle puisse
obtenir l’arrêt de sa grossesse étant données les circonstances
alléguées ».
L’histoire s’arrête là. Kitty
Holland n’indique pas s’il y a eu une réponse des services sociaux
britanniques. Elle précise simplement qu’on ne sait pas comment
« Mrs Y » est retournée en Irlande et que cet incident ne figure
pas dans le compte-rendu de son cas par les services judiciaires irlandais.
Voilà en tout cas beaucoup
d’interrogations et de bizarreries autour d’une affaire qui a été présentée
comme emblématique par le lobby de l’avortement.
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