08 septembre, 2014
Une écrasante
majorité de Brésiliens est opposée à la dépénalisation de l’avortement, s’il
faut en croire un sondage réalisé par l’institut Ibope pour le journal O Estado de São Paulo et O
Globo TV : 79 % des personnes interrogées se sont prononcées
contre, seuls 16 % soutiennent ce projet qui refait surface de loin en
loin dans la vie politique brésilienne, et sur lequel la présidente Dilma
Rousseff a dû se montrer discrète. Le groupe des 16-24 ans s’oppose à
l’avortement à 77 %.
C’est une
proportion énorme de quelque manière que l’on retourne les chiffres. Bien sûr,
un sondage ne vaut que ce qu’il vaut, et dans le cas présent il ne semble pas
qu’on ait publié les conditions dans lesquelles il a été réalisé ni la taille
de l’échantillon retenu. Il est évidemment impossible d’avoir une réponse
exacte au pourcent près… Mais de tels résultats ne peuvent mentir dans les
grandes lignes, et ce d’autant plus qu’ils vont à l’encontre de la pensée
dominante et de la tendance médiatique répandue dans la plupart des pays de
tradition chrétienne de soutenir les options les plus progressistes.
A quoi
s’ajoute, au Brésil comme dans tant d’autres pays d’Amérique latine, la
pression considérable des groupes féministes pour faire légaliser l’avortement
par le biais des « cas limites » – qu’on se souvienne du cas de la
petite fille de Recife !
C’est en
réalité sur l’ensemble des sujets de société que les Brésiliens, tels que les
dessine ce sondage, ont exprimé des opinions conservatrices, voire très
conservatrices. Comme pour l’avortement, 79 % des sondés contre 16 %
se sont prononcés contre la dépénalisation du cannabis. 80 % soutiennent la
réduction de l’âge de la majorité pénale.
Le rejet du
« mariage » gay est un peu moins spectaculaire dans un pays où la
pression des lobbies LGBT est importante et où les lois d’égalité atteignent
des niveau de terrorisme intellectuel impressionnants : tout de même, ce
sont 53 % des sondés qui ne sont pas d’accord, contre 40 % qui les
soutiennent. Même en tenant compte des marges d’erreur, l’image reste claire.
A l’heure
actuelle les « mariages » de couples de même sexe sont possibles au
Brésil du fait d’une résolution du Conseil national de la justice qui a
court-circuité le pouvoir législatif en obligeant les notaires à enregistrer
ces unions, mais aucun parti politique majeur n’ose seulement
porter le projet dans son programme électoral.
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