17 août, 2014

Dusan Bako, 18 ans, répondra de « destruction d'enfant » pour la mort d'un enfant à naître

Un jeune homme de 18 ans devra répondre de « destruction d'enfant » au Royaume-Uni après avoir causé la mort d'un enfant à naître en frappant au ventre une adolescente de 16 ans enceinte de 7 mois.

Dusan Bako a été arrêté jeudi après-midi peu après avoir agressé sa victime dans un parc public d'Oldham, Copster Hill Park, près de Manchester, en plein jour : il l'avait violemment frappée au ventre. Emmenée en urgence à l'hôpital, la jeune femme a donné naissance à son bébé qui, hélas devait mourir peu de temps après.

La presse britannique évoque le fait divers avec émotion, signalant que le responsable local de la police, Jamie Daniels, l'avait qualifié d'« exceptionnellement tragique » en lançant un appel à témoins. « Des officiers spécialisés s'occupent de la jeune fille, dont je n'arrive même pas imaginer à quel point elle a été bouleversée par ce qui lui est arrivé », a-t-il déclaré. Les journaux n'hésitent pas à écrire qu'elle a « perdu son bébé à naître ».

Il peut paraître absurde d'insister sur ce point. Mais ce langage de vérité va à contre-courant de la fiction répandue par la rhétorique du « droit à l'avortement » : on ne milite pas pour la destruction des enfants à naître, il faut donc les qualifier d'« amas de cellules », lorsqu'ils sont petits, ou de « fœtus », tant qu'ils ne sont pas nés.

La France a connu l'apothéose de ces fables lorsque la Cour de cassation a refusé de reconnaître qu'une mère ayant perdu son « fœtus », mortellement blessé, lors d'un accident de la route, puisse obtenir des sanctions et des dommages pour la mort de son enfant de la part du conducteur responsable. Le bébé pas respiré, avait décidé la justice, on ne pouvait le reconnaître comme un être humain, sujet de droit. Toute la douleur de la mère ni pouvait rien. Ni le fait que sa grossesse était quasiment à terme.

Dans l'affaire anglaise le tout petit qui a perdu la vie du fait de la violence d'un voyou, violence aggravée par le fait qu'elle a frappé une jeune femme très visiblement enceinte, on peut certes noter que l'enfant a respiré, puisqu'il n'est pas mort avant sa naissance.

Mais enfin c'est lui qui a reçu un coup, en même temps que sa mère, et c'est lui qui est mort, et l'homme de la rue comme le journaliste – et la police et la justice aussi – y voient spontanément un crime, sans se demander si le bébé est mort avant de naître ou non.

Dusan Bako, détenu depuis jeudi devra donc bien répondre de « destruction d'enfant » et d'agression lors de sa première comparution devant le magistrat ce lundi. C'est bien l'enfant qui est la principale victime.

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© leblogdejeannesmits



1 commentaire:

Lebon a dit…

Chère Jeanne Smits.
Quel bonheur que de vous retrouver, après votre longue absence. J'espère que votre longue maladie appartient désormais au passé.

Je remarque, au sujet de cet article, que le suspect est poursuivi pour "destruction d'enfant" ce qui laisse entendre que l'enfant à naître n'est pas encore reconnu comme un sujet, mais plutôt comme un bien. Sinon y y aurait meurtre, et non destruction, car la destruction implique un bien.
C'est néanmoins incomparablement mieux qu'en France, où l'enfant à naître n'est même pas considéré au niveau d'un objet, pour lequel une indemnisation serait possible.

 
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