Euthanasie : en Belgique, on voudrait la rendre accessible aux handicapés mentaux
Jacinta De Roeck |
Et ce ne sont pas des paroles en l'air, puisque Mme De Roeck était précisément l'un des députés qui en 2002 avaient pris l'initiative de légaliser l'euthanasie en Belgique.
Elle a précisé qu'aucun projet législatif n'était actuellement à l'ordre du jour ni même prévisible à court terme, mais ce qui ne se fera pas pendant l'actuelle législature, estime-t-elle, devrait devenir possible lors de la prochaine. Parce que « la demande est forte ».
Une telle évolution est dans la logique des choses, estime la militante « humaniste », pour qui l'ouverture de l'euthanasie aux mineurs, qu'elle attend, amènera forcément à légaliser l'euthanasie pour les « déments », et les malades de l'intelligence qui sont souvent considérés en Belgique comme des « mineurs prolongés ». « Ces gens-là regardent aussi la télévision, ils lisent aussi les journaux et tombent aussi malades. Par leurs accompagnants dans les institutions, je me suis laissée dire que la question de l'euthanasie y surgit aussi. »
Eh oui, la propagande médiatique atteint aussi les handicapés…
Cette évolution a déjà eu partiellement lieu aux Pays-Bas où les mineurs de 12 à 15 peuvent obtenir l'euthanasie avec l'accord de leurs parents, les 16-17 ans pouvant se contenter de les consulter. L'euthanasie pour les personnes en voie de devenir démentes est également acceptée, et une première procédure sur une personne incapable de donner son consentement éclairé a été déclarée conforme à la loi l'an dernier.
La nouveauté belge consiste à vouloir franchir les étapes du voisin néerlandais mais d'y ajouter des personnes dont l'intelligence-même est affectée, et qui n'ont donc pas du tout la capacité de juger en pleine liberté et connaissance de cause. Contredisant directement la formulation actuelle de la loi belge qui exige cette capacité pour agréer une demande d'euthanasie.
Ce sera difficile, bien plus difficile que pour les mineurs et les déments, reconnaît Jacinta De Roeck. Et c'est bien pour cela que de façon consciente et organisée, elle a mis le sujet sur la table dès maintenant. « Les hommes politiques doivent être prêts à y penser, à aller écouter ce qui se dit dans les institutions, parler avec les intéressés eux-mêmes. Nous devons être prêts », a-t-elle déclaré.
On lui a bien sûr opposé l'exemple de l'époque nazie. Et elle avoue que l'affaire est délicate. « A cette époque-là on utilisait aussi le mot “euthanasie”, mais les gens qu'on tuait à cette époque-là n'étaient pas demandeurs. C'est une grande différence. »
Au XXIe siècle, on saura bien les persuader qu'ils ont envie de mourir !
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