02 novembre, 2011

Nicaragua : une fillette de 12 ans donne le jour à un bébé – les avorteurs n'ont pas gagné

Vous rappelez-vous l'histoire de la petite fille de Recife ? J'y pense beaucoup ces jours-ci, en prenant connaissance des prises de position dans l'affaire Romeo Castellucci : comme alors, des catholiques dénoncent leurs frères, accusés de présenter une image trop ringarde, trop rigide de la doctrine catholique. Dans le cas de la fillette, il s'agissait de justifier l'avortement pratiqué pour éliminer les deux petites jumelles conçues à l'occasion d'un viol, tous ceux qui rappelaient l'interdiction totale de l'avortement étant dénoncées comme minimisant le crime de l'abus sexuel et méprisant le droit de vivre de la fillette, sans accorder le moindre crédit à la volonté de ceux qui voulaient tout faire pour sauver et la petite maman malgré elle, et ses deux enfants.

Dans le cas de la pièce Sur le concept du Visage du Fils de Dieu, une semblable mobilisation, souvent des mêmes, en tout cas dans la même perspective, vient nous dire – en gros – qu'il est des cathos raides, sans charité et sans intelligence, qui défendent un principe en s'opposant au message réel de l'Evangile, des « purs » incapables de comprendre ce que Romeo Castellucci a appelé « la spiritualité de la merde » (« the spirit of shit). Toutes les transgressions peuvent être justifiées en somme – de l'avortement à la profanation – parce que sans cela, l'Eglise paraît être trop opposée au monde…

Un fait divers survenu au Nicaragua ces derniers jours aurait pu susciter un même tollé médiatique mondial, il n'en a rien été.

C'est l'histoire d'une fillette indigène de 12 ans, de la localité de Walpa Siksa, tombée enceinte – elle aussi – à la suite d'un viol.

Depuis 2006, la loi nicaraguayenne a rétabli l'interdiction totale de l'avortement, qui était précédemment dépénalisé en cas de danger pour la vie de la mère, de grossesse à la suite d'un viol et de malformation fœtale.

La presse nicaraguayenne et hispanophone s'est emparée de l'affaire, quelques jours seulement après une marche féministe pour le rétablissement de la dépénalisation dans les cas sus-nommés, en faisant état de graves problèmes de santé de la fillette qui était victime de convulsions et, d'après la presse, d'un risque grave d'éclampsie.

Du coup les parents de la petite jeune fille, qui se trouvait à l'hôpital et sous étroite surveillance médicale, ont réclamé un « avortement thérapeutique » pour « lui sauver la vie ». Les médecins, comme les autorités sur place, tout comme des responsables religieux, ont souligné le caractère inacceptable de cette demande qui aurait abouti à la mort de l'enfant.

On a entendu alors dans la presse hispanophone, sur place en Amérique du Sud, les habituelles dénonciations de cette Eglise et de ce régime inhumains qui préfèent vois mourir une fillette plutôt que de lui accorder son « droit » à la santé, à la survie, et à l'avortement.

Or elle était enceinte de… 36 semaines.

Une grossesse normale dure environ 39 semaines. Autrement dit, l'enfant à naître dont on réclamait la mort était à plus de huit mois de gestation. Parfaitement viable. La situation de la jeune fille était « critique » du fait de la proximité de la date d'accouchement et de son état de santé.

Devant ces demandes aberrantes, la Première dame du Nicaragua, Rosario Murillo, responsable de la communication du gouvernement, a déclaré : « Cette jeune fille est sur le point de donner le jour. Elle en est à près de 36 semaines de grossesse et elle a été protégée, accompagnée et soignée par les autorités sanitaires qui ont protégé et défendu son droit à l'intimité. Notre engagement à l'égard de cette famille est de protéger et de défendre la vie, d'autant plus que nous ne parlons pas ici d'un début de grossesse. Il y a dans l'affaire une manipulation complète », a-t-elle dénoncé, expliquant que la fillette avait reçu les soins rendus nécessaires par son état : le suivi de l'état de son bébé, mais aussi une intervention chirurgicale pour soigner un état septique avancé. Elle a précisé avoir demandé aux autorités religieuses, catholiques et évangéliques, afin que la fillette soit accompagnée et pour qu'elles confirment les prises de position des autorités civiles.

« Ces situations dramatiques sont exploitées pour être transformées en commerce médiatique, un commerce sans scrupules. »


De fait, il y avait une solution tout à fait acceptable sur le plan moral : faire subir une césarienne à la fillette. La presse ne semblait même pas y avoir pensé.

Elle a été pratiquée lundi dernier, et la mère et l'enfant se portent bien.

« La naissance de cet enfant est un miracle, c'est un signe de victoire qui illumine tout le Nicaragua. Remercions Dieu pour tant de lumière, tant de foi et tant d'amour », a déclaré Rosario Murillo.

Dangereuse extrémiste, comme on le voit.

© leblogdejeannesmits.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

D'accord, et comment se porte la fillette de douze ans qui se retrouve avec un enfant à charge?
Comment se sent-elle lorsqu'elle regarde sont enfant dont le père lui a fait vivre un réel cauchemar?
Quel sont les possibilités d'avenir de ce nouvel enfant qui se fera élevé par sa grand-mère alors que sa propre mère ne pourra probablement jamais étudier pour pouvoir offrir une vie descente à son enfant?
Comment la jeune fille seras t'elle traité par les enfants de son âges qui sauront que celle ci as déjà été enceinte?
Mais bon, ces se que dieux voudrait je suppose...

 
[]