02 novembre, 2011

Pour l’honneur du Christ

Trois « tribunes libres » pour expliquer que finalement, la pièce de Romeo Castellucci, avec ses litres de liquide rappelant la matière fécale déversés sur la Face du Christ ne sont que des manières de nous appeler à la réflexion, et c’est un torrent d’excréments qui s’est déversé contre les centaines de jeunes catholiques qui ont voulu demander le respect de l’image du Rédempteur en allant manifester pacifiquement, soir après soir, aux abords du Théâtre de la Ville à Paris. Je dis pacifiquement : quelques jeunes plus excités ont lancé des œufs, voire de l’huile (olive ou vidange, allez savoir), ce qui, même s’ils ont eu tort, n’en fait ni des incendiaires ni des violents.

Lorsque des gauchistes font de même – et agressent, et frappent, et insultent les manifestants pacifiques de SOS Tout-petits – la presse reste muette. Le « fondamentaliste », « l’intégriste », c’est nécessairement le croyant. Les catholiques mobilisés à l’appel de Civitas, les jeunes d’Action française, ceux qui se sont spontanément levés pour dire qu’il n’est pas acceptable de souiller le visage du Christ avec le soutien des deniers publics, ce sont eux, les sectaires, les béotiens, les moutons manipulés, les iconoclastes, les Cathares (pour une fois décriés – ça allait tant qu’ils étaient anti-catholiques), les frileux, les activistes, les partisans d’une charia chrétienne et d’un « repli communautaire » qui est le suprême péché.

Trois tribunes : c’est un long message de l’abbé Grosjean, du diocèse de Versailles, sur le Forum catholique, qui a mis le feu aux poudres. Il est allé voir Sur le concept du Visage du Christ – à ce moment-là expurgée par l’auteur de quelques-unes de ses séquences les plus immondes – et y a trouvé matière à méditation, et en est ressorti pour dire que l’enthousiasme et la jeune générosité des manifestants avaient été odieusement manipulés à des fins inavouables. Depuis, un nouveau message est venu tenter d’apaiser le mal qui a été fait – notamment vis-à-vis des dizaines et des dizaines de catholiques interpellés qui expérimentent la haine et le mépris du droit ordonné par les hautes autorités à leur égard et qui n’avaient pas besoin de ça – et l’abbé Grosjean « retire le terme “manipulés” ou “instrumentalisés” » en avouant avoir réagi « à chaud ».

Myriam Picard – celle que l’AGRIF avait tant soutenue lorsqu’à Perpignan, elle fut la cible, dans son appartement, avec sa jeune famille, de la haine anti-chrétienne de jeunes Maghrébins hurlant à sa mort – a choisi de s’exprimer sur « Riposte laïque » avant de se voir offrir plusieurs tribunes sur le site Nouvelles de France.

Nouvelles de France – encore – a publié le jour de la Toussaint une violente diatribe de Jacques de Guillebon contre ces cathos qui ne comprennent rien à rien, contre l’AGRIF qui imagine l’existence d’une « race » chrétienne à défendre (Guillebon ne connaît rien au droit ni à la jurisprudence qui permet grâce à l’AGRIF de demander raison à ceux qui agressent la foi des chrétiens et des Français en France). A l’heure d’écrire, il semblerait même que ces prises de défense du provocateur Castellucci, contre « L’honneur des imbéciles » comme le qualifie avec mépris Guillebon, soient en voie de s’exprimer dans la grosse presse pour dénoncer ces cathos minables. La grosse presse qui s’en tord de rire, et qui relaie avec délectation les attaques contre les « réacs » qu’elle dénonce avec une constante malhonnêteté et une invariable haine antichrétienne depuis des décennies…

« Où est-elle votre beauté ? Quelle est la dernière grande pièce que votre frange conservatrice du catholicisme ait donnée au monde ? », accuse Guillebon. Pour lui le catholique qui pleure de voir le visage du Christ lacéré, théâtralement couvert d’excréments, n’est capable que du pharisaïsme le plus primaire. Et de juger ses frères, incapables de voir le Christ dans le visage de la souffrance, incapables de connaître ni de regretter leurs propres péchés qui ont fait saigner la divine Face. Comme il y va. Comme il les accable, sondant les reins et les cœurs, et n’y trouvant que haine et idiotie intellectuelle. Comme il sait se ranger du côté du politiquement correct, pour mélanger tout cela avec la dénonciation du « fascisme » : l’Argentine, le Chili, l’Espagne (de Franco) et le Portugal (de Salazar) servent une fois de plus de faire-valoir. Comme il feint d’ignorer que l’art contemporain, avec son obsession scatologique (une autre œuvre de Castellucci montre un acteur en train d’enfoncer des éclats de verre dans l’anus en criant « Jesu, Jesu, Jesu ! », c’est beau cette beauté-là !) est un art de cour, grassement subventionné, fort du snobisme de ceux qui ont peur de rater le dernier coche de ce qu’il « faut » avoir vu !

On discourt aujourd’hui sur les intentions du blasphème et surtout du blasphémateur pour le laver de tout soupçon. Romeo Castellucci lui-même affirme faire du théâtre « hors sens » pour que chacun puisse y voir ce qu’il veut – toutes les réactions lui paraissent bonnes, a-t-il pu dire. Sauf celles qui le contestent ?
Le ricanement proprement diabolique qui accueille les jeunes défenseurs de l’honneur du Christ devrait lui aussi inciter à réfléchir. Dans notre société déchristianisée, ils posent des questions qui sans eux, seraient oubliées. « L’art » contemporain est le reflet de ce relativisme obligatoire magnifiquement dénoncé par l’abbé de Tannoüarn sur son blog (ab2t.blogspot.com), et qui aura gagné dès qu’il n’y aura plus de réaction.

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