15 octobre, 2011

Les émeutes au Royaume-Uni ? Le résultat de 41 ans de culture de mort…

Merci au blog de John Smeaton, de la « Society for the protection of unborn children » (association pour la protection des enfants à naître), d'avoir attiré mon attention sur le sermon de l'évêque émérite Mgr Patrick O'Donoghue lors d'un pèlerinage de réparation et de prière pour la vie au site marial anglais de Walsingham. L'ancien évêque de Lancaster est connu pour ses prises de position courageuses pour la culture de vie et pour le caractère propre de l''école catholique, ce qui lui avait valu en 2008 d'être convoqué par les pouvoirs publics et d'être ridiculisé par certains de ses pairs dans l'épiscopat.

Il faudrait lire toute son intervention : pour les anglophones, elle est ici.

J'en traduis quelques extraits, notamment ceux où le prélat accuse la politique publique de soutien à la culture de mort d'être la vraie racine des troubles et des émeutes qui ont secoué l'Angleterre.

Pourquoi à Walsingham ? Parce que la Sainte Vierge a voulu y être honorée dans son Annonciation, fête de l'Incarnation de Notre-Seigneur et donc lieu par excellence pour implorer Dieu de protéger et de sauver toute vie naissante.

« Voilà pourquoi Walsingham est si important pour le mouvement pro-vie de ce pays, et oserais-je dire pour le mouvement pro-vie du monde entier, parce que la sainteté du foyer est au cœur du “pro-vie”. 
Le foyer est le lieu où sont rendus présents, sont rendus réels l'amour, le soin, le sacrifice de soi mutuel.
Le foyer est le lieu où sont conçus les enfants, où ils sont accueillis, et où, parfois, ils naissent.
Le foyer est le lieu où les enfant sont chéris et élevés.
Le foyer est le lieu où l'on soigne les malades avec amour.
Le foyer est le lieu où nous nous préparons à mourir, et où certains d'entre nous mourons.
 
Oui, l'avortement, la contraception, l'euthanasie et le suicide assisté détruisent la vie, et ils détruisent aussi la sainteté du foyer. C'est pourquoi il y a tant de foyers détruits dans notre pays. 
L'effroyable poussée de violence qui s'est produite en Angleterre pendant l'été était un symptôme de ces foyers détruits où tant  de ces enfants et jeunes grandissent.
Je suis certain que l'une des causes de l'éclatement de ces foyers est le fait que plus de 5 millions d'enfants à naître ont été tués par l'avortement depuis que la loi d'avortement a été votée à la fin des années 1960.
 
J'ai décrit ce lien entre la violence des jeunes et l'avortement dans mon livre : Prêt pour la Mission ? L'Eglise (Fit for Mission ? Church). 
“Je suis convaincu qu'il doit y avoir des conséquences gravement dommageables pour la famille dans un pays où la contraception et l'avortement sont aussi répandus. Il ne faut pas s'étonner si tant d'enfants souffrent de dépression et de maladie mentale dans un pays qui offre un environnement aussi hostile à la vie humaine. Je suis convaincu qu'une autre cause de cette violence si répandue est la loi d'avortement de 1967. Cela fait maintenant 41 ans que nous vivons dans une culture de mort subventionnée par l'Etat, et qui a tué 5 millions d'enfants, et il faudrait s'étonner de ce que certains parmi les enfants survivants sont devenus violents, sans idée de respect pour le caractère sacré de la vie ? Combien d'enfants savent que leur mère a subi un avortement ? Quel effet pourra avoir sur eux la conscience d'avoir été privé d'un frère ou d'une sœur par l'avortement ? Si la société tient la vie humaine pour si peu de chose est-ce vraiment une surprise que les jeunes aussi la tiendront pour peu et s'engageront dans la violence ? ” »
Puis Mgr O'Donoghue médite sur les paroles récurrentes du pape Benoît XVI sur le devoir de respecter l'« écologie humaine ». Et il réfléchit à ce qu'est l'homme dans la Création :
« Fait à l'image de Dieu ;
Le centre et la couronne de toute création ;
Uni à Jésus-Christ, le Fils éternellement conçu de Dieu, par son Incarnation dans le sein de la Vierge Marie. »
Et il poursuit :
« Voilà pourquoi tout ceux que préoccupe réellement le sort de la nature, et qui cherchent à protéger l'environnement de la destruction, devraient se préoccuper de la destruction de l'enfant à naître par l'avortement. Chaque fois qu'un enfant est tué par l'avortement, une personne créée par Dieu comme centre et couronne de toute la création est détruite. Voilà pourquoi l'avortement est le plus grand des crimes contre le monde naturel, contre l'environnement. »
Suivant la même idée Mgr O'Donoghue qualifie comme « plus grand des crimes contre l'humanité l'euthanasie et le suicide assisté » ; « l'écosystème le plus menacé de la planète est le sein maternel et le droit de l'homme le plus menacé est le droit de vivre de nos concitoyens les plus vulnérables ».

Il cite ensuite des mouvements comme Green Peace et Friends of the Earth, les groupes de défense des droits de l'homme comme Amnesty International et les invite à défendre d'abord la vie :
« Mais de manière tragique par rapport à l'avenir de la vie sur cette planète, le mouvement écologique et celui des droits de l'homme sont souvent les avocats les plus bruyants des prétendus “droits reproductifs”, dont nous savons qu'ils ne sont qu'un euphémisme cynique pour laisser tuer des enfants à naître. »
Et d'appeler enfin, à la suite de Fulton Sheen, à une « Révolution mariale », celle contenue dans le Magnificat chanté par Marie alors qu'un enfant à naître – Jean-Baptiste – venait d'annoncer la venue du Fils de Dieu. Mgr O'Donoghue voit dans ce cantique l'une des « sources fondamentales de l'Evangile de la Vie ».

Une révolution qui passe par l'extirpation de l'orgueil de nos cœurs, condition nécessaire pour « confronter les maux de l'avortement et de l'euthanasie » : Il disperse les superbes.

Une révolution au service des plus humbles : « Il n'y a pas plus humble dans notre société que l'enfant à naître et les vulnérables, malades et vieux. Il n'y a pas plus puissant dans notre pays que l'homme politique, le professionnel de la médecine, ou le journaliste qui est pour l'avortement et pour l'euthanasie. Ils sont les Princes de la Culture de mort qui a été établie dans notre pays. Nous savons, n'est-pas, aux côtés de qui est Jésus : de l'enfant à naître abandonné par sa mère ou son père. Des malades et des vieux abandonnés par leurs familles. En ces temps où la culture de mort semble impossible à arrêter, nous devons demander à Marie de nous donner de prendre part à son espoir que le Seigneur renversera les Princes d'aujourd'hui, et donnera la vie tous ceux qui sont vraiment humbles. »

Il renverse les puissants de leur trône, il élève les humbles…


Mgr O'Donohue achève sa réflexion sur cette autre phrase du Magnificat : Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides, ce qu'il appelle « la révolution économique de Marie ».


La société non chrétienne, explique-t-il, se repaît de l'accumulation de biens, qu'elle thésaurise : aujourd'hui même la vie et la mort se vendent. « L'industrie de l'avortement dans ce pays fait 60 millions de livres de bénéfices chaque année pour la mise à mort de 200.000 enfants à naître. Des enfants à l'état d'embryon ont été tués et récoltés pour produire des lignées de cellules souches pour l'industrie pharmaceutique, en vue de réaliser d'immenses profits. Des milliers de mamans adolescentes ont été poussées par l'Etat à avorter pour s'assurer qu'elles ne viendraient pas réclamer des logements et des avantages sociaux. On voit l'argent comme plus important que la vie d'un enfant. Une société chrétienne, pleinement humaine, est celle qui met à la première place les besoins des plus vulnérables, et qui donne à la vie humaine plus de valeur qu'à un bilan chiffré. »

© leblogdejeannesmits.




 

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