14 octobre, 2011

Colombie : malgré 5 millions de signatures, le Sénat ne veut pas d'une Constitution vraiment pro-vie

L'initiative – ironie des choses – a été brisée dans l'œuf. La Première commission du Sénat en Colombie vient de rejeter, par 9 voix contre 7, la proposition de révision constitutionnelle qui avait recueilli un soutien populaire vraiment extraordinaire : 5 millions de signatures sur un pays qui compte quelque 45 millions d'habitants et moins de 28 millions d'électeurs… 5 millions de personnes demandant que la Constitution colombienne, qui affirme le respect de la vie, comporte également les mots « de la conception à la mort naturelle ». Le processus d'adoption de la révision s'arrête donc là, avant même d'avoir été débattue au Parlement.

Leurs voix n'ont pas été entendues alors qu'elles s'élevaient contre des décisions de la Cour constitutionnelle de Colombie qui a imposé, à coups de jurisprudence abusive, une sorte de droit à l'avortement en cas de danger pour la vie de la mère, de malformation congénitale de la mère et de grossesse résultant d'un. Comme le signale Matthew Hoffman dans LifeSite ces décisions ont déjà conduit à la mise à l'amende d'au moins un hôpital catholique pour avoir refusé un avortement à une femme victime de viol. Il rappelle également que ces arrêts de la Cour constitutionnelle ont d'ores et déjà été utilisées pour justifier l'obligation d'imposer des cours d'« éducation sexuelle » favorables à l'avortement dans les écoles de Colombie.

Selon des médias locaux le vote décisif contre le texte porté par une si importante part de la population est venu de la sénatrice Karime Motta, qui devait lui apporter son soutien mais qui a changé d'avis à la dernière minute.

« Je ne me sens pas habilitée à condamner une mère qui décide si elle porte un enfant dans son ventre pendant neuf moi et avoir son bébé dans les bras seulement quelques heures », a-t-elle expliqué, ajoutant que de toute façon les femmes qui veulent avorter avortent. Charabia…

Le président du Parti conservateur, José Dario Salazar, a déclaré que l'affaire n'était pas close et qu'il cherchera, avec tous ceux qui ont porté le projet, à obtenir la tenue d'un référendum pour que le peuple colombien puisse décider.

Mgr Juan Vicente Cordoba
Le procureur général de la nation, Alejandro Ordoñez, a parlé de « coup dur », ajoutant : « Si l'on ne respecte pas la vie à naître, que pourrons-nous attendre des gens dans une société qui s'enfonce chaque jour davantage dans son attitude individualiste et hédoniste. Le plus grave qui puisse se produire dans un ordre juridique, c'est de donner un droit de mort sous prétexte de protéger la vie. »


Le secrétaire général de la Conférence épiscopale colombienne, Mgr Juan Vicente Cordoba, a annoncé que l'Eglise qui a beaucoup œuvré, aux côtés d'évangéliques, de juifs et de musulmans, pour le succès de cette initiative, continuera le combat « pour le respect de toute vie humaine ».

« L'avortement constitue une grave offense au Créateur et porte atteinte au plus fondamental des droits humains », a-t-il souligné, regrettant que « la volonté populaire n'ait pas été reflétée dans le résultat du débat ».

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