Pologne : hélas, la loi pro-vie ne passe pas
Malgré une pétition qui avait rassemblé des centaines de milliers de signatures en l'espace de quelques semaines, la commission parlementaire pour la Santé, les Affaires sociales et la Famille a rejeté la proposition de loi visant à interdire tout avortement en Pologne. Des élus de la Plateforme civique au pouvoir et de l'Alliance de gauche démocratique (communiste) ont voté contre le texte qu'ils avaient déjà rejeté dans un premier temps le 1er juillet dernier par une motion qui avait été par la suite renversée par un vote à la Diète, à 254 contre 151. Il ne manquait que deux voix pour que le texte passe automatiquement devant le Sénat. (Voir le compte-rendu sur ce blog ici.)
Saisie de nouveau, donc, du texte, la commission l'a réexaminé pendant deux heures pour aboutir au refus de le retransmettre devant l'Assemblée.
Il suffit de recueillir 100.000 signatures pour obliger le Parlement à examiner le texte « pétitionné » dans un délai de trois mois. Le texte qui, avec l'appui de l'Eglise catholique et des mouvements pro-vie de la base avait obtenu 600.000 signatures en quelque quinze jours se heurte ainsi au refus de le faire adopter ou rejeter en définitive par la représentation nationale dans son ensemble. Il visait à repénaliser l'avortement dans les trois cas actuellement exonérés : jusqu'à 12 semaines, en cas de danger pour la vie ou la santé de la mère, en cas d'atteinte grave au fœtus par maladie ou défaut génétique, décelée par un diagnostic pré-natal, ou en cas de suspicion forte que la grossesse résulte d'un viol ou d'un inceste. Dans la pratique, ces conditions « dépénalisantes » sont largement utilisées pour étendre les possibilités d'avortement, par exemple aux enfants à naître porteurs d'une maladie non-mortelle.
Les derniers sondages en Pologne font état d'une opposition de plus en plus forte à l'avortement ; 65 % de la population s'y oppose désormais dans tous les cas ; cette proportion atteint 76 % chez les 15 à 24 ans, rapporte LifeNews.
Les pro-vie polonais annoncent que désormais, puisque les députés refusent de changer la loi, il va falloir changer de députés, puisque les élections approchent et que la question de l'avortement pourra y prendre une place centrale.
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