19 avril, 2011

Exclusif : traduction française du préambule de la nouvelle Constitution hongroise

Voici ma traduction du préambule de la nouvelle Constitution hongroise. Je l'ai faite d'après la traduction anglaise non-officielle disponible en ligne.

Préambule de la Constitution hongroise du 25 avril 2011
Nous, membres de la nation hongroise à l’aube du nouveau millénaire, portant la responsabilité de l’ensemble des Hongrois, déclarons par la présente que :
Nous sommes fiers de ce que notre roi saint Etienne ait établi l’Etat hongrois sur des fondations fermes il y a mille ans, et qu’il ait fait de notre pays une partie de l’Europe chrétienne.
Nous sommes fiers de nos ancêtres qui se sont battus pour la survie, la liberté et l’indépendance de notre pays.
Nous sommes fiers des magnifiques créations intellectuelles du peuple hongrois.
Nous sommes fiers de que notre peuple ait bataillé pendant des siècles pour protéger l’Europe et qu’avec son talent et sa diligence, il ait enrichi ses valeurs communes.
Nous reconnaissons le rôle du christianisme dans la préservation de notre nation. De même nous apprécions les différentes traditions de notre pays.
Nous promettons de préserver l’unité spirituelle et intellectuelle de notre nation, battue par les tempêtes du siècle passé. Nous considérons les nationalités et les groupes ethniques vivant en Hongrie comme faisant partie de notre nation hongroise.
Nous nous engageons à préserver et à entretenir notre héritage, la culture hongroise, notre langue sans pareille, les trésors naturels et faits de main d’homme du bassin des Carpates. Nous portons la responsabilité de nos enfants ; c’est pourquoi nous userons prudemment de nos ressources matérielles, intellectuelles et naturelles, afin de préserver ce qui sera essentiel à la vie des générations futures.
Nous croyons que notre culture nationale fournit une riche contribution à la diversité de l’unité européenne.
Nous respectons la liberté et les cultures d’autres peuples ; nous aspirons à coopérer avec toutes les nations du monde.
Nous professons que la base de l’existence humaine et la dignité humaine.
Nous professons que la liberté individuelle ne peut pleinement se développer que dans la coopération avec d’autres.
Nous professons que les cadres les plus importants de notre coexistence sont la famille et la nation, que les valeurs fondamentales qui nous unissent sont la fidélité, la foi et l’amour.
Nous professons que la force d’une communauté et l’honneur de chaque personne s’enracinent dans le travail et les prestations intellectuelles.
Nous professons l’obligation de venir en aide aux pauvres.
Nous professons que l’objectif partagé du citoyen et de l’Etat est d’obtenir une vie bonne, la sécurité, l’ordre, la justice et la liberté.
Nous professons que le véritable règne du peuple ne peut exister que lorsque l’Etat est au service de ses citoyens et s’occupe de leurs affaires de manière équitable sans abus ni parti pris.
Nous respectons ce qui a été accompli par notre constitution historique et la Sainte Couronne, qui incarne la continuité de l’Etat constitutionnel hongrois et l’unité des nations.
Nous ne reconnaissons pas la suspension de notre constitution historique, résultat d’une occupation étrangère. Nous rejetons l’applications d’une loi limitant la responsabilité pour les crimes inhumains perpétrés contre la nation hongroise et ses citoyens pendant le règne des régimes national-socialiste et communiste.
Nous n’acceptons pas la continuité légale de la « constitution » communiste de 1949, qui a servi de base à un régime tyrannique ; c’est pourquoi nous la déclarons nulle et non avenue.
Nous sommes en accord avec les membres du premier Parlement librement élu, qui ont affirmé lors de leur première résolution que notre liberté d’aujourd’hui trouve sa source dans notre révolution de 1956.
Nous considérons que la souveraineté étatique de la Hongrie, perdue le 19 mars 1944, a été reconquise le 2 mai 1990, lorsque le premier corps représentatif du peuple librement élu a été constitué. Nous considérons ce dernier jour comme le point de départ de la nouvelle démocratie et de l’ordre constitutionnel de notre pays.
Nous déclarons qu’après les décennies d’événements du XXe siècle qui ont conduit vers un déclin moral, nous avons un besoin éminent d’un renouveau spirituel et intellectuel.
Nous avons confiance dans l’avenir que nous construisons ensemble, l’engagement des jeunes générations.  Nous croyons que nos enfants et nos petits-enfants utiliseront leurs talents, leur persévérance, et leur force émotionnelle pour que la Hongrie redevienne grande.
Notre loi fondamentale est le fondement de notre système légal ; c’est un contrat entre les Hongrois du passé, du présent et du futur ; c’est un cadre dynamique qui exprime la volonté de la nation, le cadre dans lequel nous voulons vivre.
Nous, citoyens de la Hongrie, sommes prêts à fonder l’ordre de notre nation sur la coopération de la nation.
© leblogdejeannesmits pour la traduction.

4 commentaires:

JEAN DU TERROIR a dit…

En dehors de quelques particularités historiques, cette constitution pourrait aussi être "transposée" dans l'ordre juridique "suprême" de notre pays (le droit européen devant évidemment rester en deuxième position dans la hiérarchie des normes contrairement à ce qu'une interprêtation abusive du traité de Lisbonne pourrait suggérer).
Mais est-il opportun de rédiger une constitution alternative ou même un simple préambule qui s'en inspirerait?

leboute a dit…

8 mois après sa parution, je fais une lecture de ce préambule traduit par vos soins, Madame, et j'y trouve une phrase incomplète :
"Nous professons que la base de l’existence humaine et la dignité humaine".
Le "et" est-il "est" ou alors, manque-t'il des mots ?
Merci de votre réponse
Jo Lebout

Bernard DUJARDIN a dit…

Il va de soi qu'une telle constitution ne peut que déplaire aux suppots de Satan, qui ne cessent de nous paver de bonnes intentions les voies de l'Enfer.

Anonyme a dit…

Un petit bijou!!! On veut la même chez nous au plus vite!

 
[]