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Mgr Scnheider prend la parole sous le regard attentif du professeur Roberto de Mattei |
Le cœur de Rome a vibré, lundi
soir, dans une salle au pied de la basilique paléochrétienne de Santa
Balbina, sainte Balbine, martyre des premiers siècles, à quelques pas des Thermes de Caracalla. A l’invitation de
l’Intstitut Lépante, une réunion privée s’y est tenue autour de
Mgr Athanasius Schneider, en présence de deux des « Quatre
Cardinaux » qui ont exprimé
leurs « dubia » au pape François à propos de l’Exhortation
apostolique Amoris laetitia. C’était
précisément le thème de la rencontre : thème qui agite l’Eglise alors que
l’autorité suprême sur terre, le Vicaire du Christ, refuse de faire la clarté
sur des points cruciaux concernant la morale du mariage, l’accès à
l’Eucharistie, le péché et les « actes intrinsèquement mauvais », l’existence
d’une vérité immuable…
Réunion privée : sur invitation, vu l'affluence qu'on pouvait attendre et qui était effectivement au rendez-vous. Mais non point
clandestine. Dans l’Eglise catholique, il n’y a pas de place pour les complots,
tout se dit ouvertement, dans la « transparence » et dans la loyauté, ainsi que l’a rappelé d’emblée le
Pr Roberto de Mattei, l’hôte de cette rencontre. Aussi des journalistes
étaient-ils invités à assister et même à « couvrir »
l’événement : notamment Sandro Magister, qui a porté à la connaissance du
monde la lettre des quatre cardinaux au pape, celui-ci n’ayant pas répondu à
leurs demandes, et une poignée d’autres.
La conférence de Mgr Schneider sur
la fidélité à la tradition de l’Eglise et à son enseignement moral, exemples de
martyrs à la clef, était importante à plus d’un titre. Ce qu’il faut dire d’emblée, c’est que l’événement de lundi
soir, c’était précisément… l’événement. C’est l’existence d’une rencontre
qui a attiré des cardinaux, des évêques, des prêtres, des séminaristes, des religieux en grand
nombre, et des laïcs également, soucieux de défendre la vérité immuable du
Christ, ses paroles-même sur le mariage.
Le texte intégral de la conférence de Mgr Schneider est en ligne ici sur ce blog.
Chaleureusement, le cardinal Burke remercie
Mgr Schneider pour ses « propos lumineux »
Le cardinal Raymond Leo Burke et
le cardinal Walter Brandmüller, ces prélats, ces princes de l’Eglise qui ne se
sont pas sentis autorisés à se taire devant les périls que suscitent les
ambiguïtés d’Amoris laetitia, étaient
aux places d’honneur. Il n’est pas possible de nier qu’il s’agisse d’ambiguïtés
dangereuses, disons-le nettement : en attestent les interprétations qui en
ont été faites par plusieurs évêques et conférences épiscopales envisageant
ouvertement l’accès à la communion de divorcés « remariés » alors que
leur lien matrimonial est valide, n’a pas été déclaré nul, sans exiger qu’ils
vivent dans la continence.
De nombreux prêtres étaient
présents : des prêtres en soutane et des prêtres en clergyman, des vieux,
des jeunes – surtout des jeunes ! Soixante ou quatre-vingts prêtres,
venus en voisins ou venus de loin, soucieux avant tout de trouver des autorités
exprimant la vérité catholique, mais aussi l’assurance de ne pas être seuls.
Parce que les temps sont « tumultueux », comme l’a dit le cardinal
Burke en prononçant quelques paroles à la fin de la conférence de
Mgr Schneider : c’est un temps où il est bon de se retrouver dans un
propos commun, fortifié et encouragé par la persévérance et la force de ses
semblables. C’était l’état d’esprit de Mgr Andreas Laun, de Salzburg, que les
Français connaissent bien parce qu’il a assisté plusieurs fois à des Marches
pour la vie à Paris.
J’ai vu ainsi des prêtres
néerlandais, venus de loin dans tous les sens du terme : d’un pays
religieusement à l’agonie, où la fidélité au magistère est rare et où deux
églises ferment chaque semaine. « Pour combien de mosquées
ouvertes ? », demandé-je. « Deux par semaine aussi. » Ils
avaient fait le déplacement exprès. Tout comme ce prêtre venu d’Irlande.
Comment sort-on d’un tel
événement ? Emu, reconnaissant, fortifié. C’est en tout cas ainsi que je
l’ai vécu : avec la certitude que Notre Seigneur, au-delà des
vicissitudes, soutient et garde son Epouse, l’Eglise, malgré toutes les
tribulations.
2 commentaires:
Merci chère Jeanne Smits. J'ai été frappé par les réflexions récentes qui comparent la situation actuelle à la crise de l'arianisme, et par l'évocation d'un prochain concile. En effet, si un Pape contredit ses prédécesseurs, son successeur ne peut rétablir le magistère que s'il est soutenu par le corps épiscopal. Amicalement. Yves Raoux
Oncle Yves : si vous ne l'avez pas encore fait, lisez
La maison battue par les vents
vous y lirez que les problèmes que pose l’épiscopat de Rome ne sont pas nouveaux, la nouvelle réforme essaie d’effacer la tradition par tous les moyens, TOUS, sans en mettre de côté aucuns ! (les demandes de 4 cardinaux sont un exemple de ce qu’ils sont capables de faire)
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